• Aucun résultat trouvé

b) Autres causes d’hémolyses

Dans le document ICTERE NEONATAL (Page 96-103)

Les déficits enzymatiques du globule rouge (G6PD, PK) : Le déficit en Pyruvate Kinase (PK)

-Représente la cause la plus fréquente d'anémie hémolytique non sphérocytaire congénitale. Le déficit en PK érythrocytaire est une maladie autosomique récessive [29].

-Sur le plan clinique, le déficit en PK se traduit par une hémolyse chronique de degré très variable, allant d'un ictère néonatal sévère avec anémie fatale à la naissance jusqu'à une hémolyse totalement compensée sans anémie apparente, en passant par une hémolyse chronique sévère dépendante des transfusions ou une hémolyse modérée avec crises lors d'infections[30]. Un ictère chronique, une lithiase biliaire et une splénomégalie sont fréquents

56

-Sur le plan biologique : apparaît une anémie de degré variable, réticulocytose, augmentation de la bilirubine non conjuguée et diminution du taux d'haptoglobine. La morphologie érythrocytaire est globalement normale.

-Le diagnostic repose sur la mesure de l'activité enzymatique de la PK [31]. -Le traitement repose sur : la transfusion et la splénectomie si splénomégalie avec hypersplénisme.

Le déficit en Glucose-6-Phosphate Déshydrogénase (G6PD)

-La maladie est transmise génétiquement sur le mode récessif, lié au chromosome X [32].

-La crise hémolytique aiguë due à ce déficit nécessite l’intervention d’un agent hémolysant médicamenteux, alimentaire ou infectieux[33].La gravité du déficit en G6PD est due au risque d’hémolyse aiguë intra vasculaire lors de l’absorption de certains médicaments, de certains aliments et/ou à l’occasion d’infections.[34,35]

-Les principales manifestations cliniques de la crise hémolytique aiguë sont les urines rouges porto ou coca-cola, l’oligo-anurie, la pâleur cutanéo-muqueuse, la fièvre, les douleurs abdominales et/ou lombaires, l’ictère ou le sub-ictère. La splénomégalie est inconstante. L’intensité́ de l’hémolyse varie avec le facteur hémolysant, le type génétique du déficit [36].

-Les principales complications de l'hémolyse aiguë sont le choc septique et l’insuffisance rénale aiguë (IRA) [32]. Celle-ci survient au décours de l’hémolyse aiguë. Elle est due à une tubulo-néphrite aiguë.

-Le déficit en G6PD peut également provoquer une anémie hémolytique chronique [32].

57

- Les principales données biologiques sont l’hémoglobinurie, l’anémie, le taux bas d’activité́ du G6PD [37].

-L’étude des mutations génétiques par analyse de l’ADN est un test couteux, réservé́ à certains laboratoires spécialisés et agréés. La biologie moléculaire permet de caractériser le défaut responsable du déficit et de prédire les degrés de sévérité́ clinique encouru par le patient, si la mutation est déjà̀ connue et étudiée. La majorité́ des variantes résultent de mutations ponctuelles de type faux-sens. On dénombre près de 160 mutations différentes [38].

-Une électrophorèse de l’hémoglobine est faite systématiquement.

- Facteurs hémolysants : sont les médicaments, les infections ou les aliments suivants totalement contre indiques :

Ne jamais consommer de Fèves et aliments verts (vicia faba ou fèverole) Aliments : -Artichauts -Asperge ; -Cannelle ; -Champignons ; -Figue de barbarie ; -Genièvre ;

-Haricots blancs, noirs, rouges, verts ; -Lentille ;

-Petits pois ; - Pois chiches ;

58

-Quinquina ; -Verveine.

Quel que soit leur mode de préparation ou de consommation. (Fraîches, surgelées, cuites, en soupe de légumes variés, dans les compléments alimentaires ou les purées de légumes en poudre).

De même, le Henné́ peut induire chez les porteurs d'un déficit en G6PD une hémolyse lors d'une exposition cutanée, lorsqu'il est utilisé́ comme cosmétique, ou d’une exposition digestive lorsqu'il est utilisé́ comme abortif [35].

Ne pas boire de boissons contenant : de la quinine; Schweppes, tonic. Végétaux à éviter :

• Champs de fèves en fleurs. •Cyclamen.

•Fougère mâle. • Gueule de loup. • Genêt.

• Lupin.

Médicaments et divers à éviter :[34]

• Antipaludéens (la nivaquine est autorisée). • Certains analgésiques (l’aspirine est autorisée). •Bleu de méthylène.

59

Ne pas consommer de compléments alimentaires à base de vitamine C.


La maladie de Minkowski-Chauffard.

La sphérocytose héréditaire (SH) appelée aussi maladie de Minkowsky-Chauffard, sa transmission est dominante dans 75 % des cas

La SH est secondaire à un déficit quantitatif ou qualitatif de certaines protéines de membrane [39].

La SH se manifeste par une anémie régénérative de gravité très variable selon les individus, certains sujets étant asymptomatiques, et d’autres nécessitant des transfusions régulières. Une splénomégalie de taille variable et un ictère d’intensité variable peuvent être présents.

Le diagnostic de la SH est en général aisé lorsqu’il existe des antécédents familiaux, des signes cliniques évidents (pâleur, ictère, splénomégalie) et des examens biologiques simples sans ambigüité révélant une anémie régénérative avec signes d’hémolyse, élévation de la concentration corpusculaire moyenne en hémoglobine (CCMH), présence de sphérocytes sur le frottis sanguin et diminution de la résistance osmotique. Le diagnostic peut être plus difficile en l’absence d’histoire familiale (25 % des cas), lorsque la résistance osmotique est normale (33 % des cas), ou encore, quand une anémie sévère par érythroblastopenie aigue liée à une infection par l’érythrovirus B19 révèle la maladie, ou lorsqu’une carence empêche la régénération.

Le diagnostic de SH peut être fait à tout âge y compris en période néonatale dès le jour de la naissance sur le sang du cordon a` condition de comparer les résultats à des valeurs normales de nouveau-nés sains [40 –41].

60

Examens simples : hémogramme, indices cellulaires, morphologie érythrocytaire, marqueurs d’hémolyse (Tableau 15)

L’analyse de la numération révèle habituellement une augmentation de la réticulocytose avec ou sans anémie (hémolyse compensée. Sur le frottis sanguin, la présence de sphérocytes est habituelle, mais il n’est pas rare que ceux-ci soient peu nombreux, voire absents.

Tableau 20:Critères diagnostiques simples permettant d’évoquer le diagnostic de SH [42]

Paramètres cliniques Pâleur, splénomégalie, ictère inconstants Paramètres biologiques et

indices érythrocytaires

Diminution Hb, augmentation du CCMH , cellules hyperdenses et réticulocytes, diminution VGM

Frottis sanguin Sphérocytes (peuvent être absents)

Signes d’hémolyse Augmentation bilirubine libre, diminution haptoglobine, augmentation réticulocytes

61

Traitements médicaux reposent sur :

1-Supplémentation en folates : Il n’existe aucune donnée concernant les

indications de la supplémentation en folates dans la SH. Il est préconisé une supplémentation en folates dans les formes sévères et modérées de HS, à la dose de 2,5mg/j avant l’âge de 5 ans et de 5 mg/j après [44].

2-L’érythropoiétine : L’érythropoïétine recombinante administrée précocement chez le nouveau-né anémique atteint de SH pourrait permettre de diminuer les besoins transfusionnels [43].

3-la splénectomie: Permet une diminution de l’hémolyse avec une

augmentation franche de la durée de vie des globule rouge (GR) qui ne se normalise, cependant, pas complètement [45-46].L’indication de la splénectomie dépend de l’importance de l’anémie et de sa tolérance clinique la splénectomie est indiquée dans les formes sévères ; elle est souvent indiquée dans les formes modérées selon le degré d’anémie et son retentissement sur l’état général (fatigabilité) par contre elle n’est pas indiquée dans les formes minimes et asymptomatiques.

4-La transfusion de culot érythrocytaire phénotypé et compatible dans

les systèmes Rhésus et Kell[47] doit être effectuée en cas d’anémie mal tolérée cliniquement et d’anémie aigue avec érythroblastopenie.

Les maladies de l’hémoglobine

(Thalassémie et drépanocytose) n’ont pas de révélation néonatale du fait de l’importance du contingent d’hémoglobine F.

62

c) A propos des ictères non hémolytiques

Dans le document ICTERE NEONATAL (Page 96-103)

Documents relatifs