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L’asthme est une affection inflammatoire bronchique chronique qui se manifeste par des crises de toux sèche, des sifflements, des difficultés respiratoires et un essoufflement qui surviennent lors d’une exacerbation transitoire du processus inflammatoire entraînant une obstruction bronchique. Cette maladie fréquente touche plus de 4 millions de personnes en France. Les premières manifestations surviennent le plus souvent pendant l’enfance. La survenue d’un asthme résulte de l’association d’une prédisposition génétique et de facteurs environnementaux comme les allergènes présents à l’intérieur des habitations (acariens, moisissures, squames), les allergènes extérieurs (pollens et moisissures), la fumée du tabac, les produits chimiques irritants sur le lieu du travail, et la pollution de l’air, en particulier les particules fines155.De plus, l'exposition à la pollution atmosphérique pourrait contribuer aux inégalités sociales dans l'asthme. Une étude collaborative récente a évalué et comparé, dans 16 villes européennes, l’association entre le niveau socio-économique (évalué par le niveau d’études, le métier et le taux de chômage du quartier de résidence) et l’exposition au NO2, un marqueur du trafic routier.

Les associations entre le niveau socio-économique et l'exposition au NO2 étaient très hétérogènes entre les villes d'Europe occidentale. Cette étude souligne également l'importance de prendre en compte le niveau socio-économique estimé à la fois au niveau individuel et au niveau du quartier résidentiel dans l'étude des effets de la pollution sur la santé respiratoire156. Les chercheurs continuent par ailleurs à étudier les facteurs de risque de survenue et d’évolution de la maladie grâce à des cohortes comme COBRA, composée de patients asthmatiques et d’autres atteints de broncho-pneumopathie chronique obstructive suivis sur 10 ans. La cohorte ELFE, composée d’enfants qui seront suivis jusqu’à l’âge adulte, intègre également un axe respiratoire.

En 2014, 77 785 patients ont eu au moins 3 remboursements pour un même type de médicaments antiasthmatiques en Métropole de Lyon, soit un taux standardisé de 68,3 pour 1 000 assurés, significativement plus élevé que celui constaté dans l’ex-région Rhône-Alpes (60,8 pour 1 000 assurés soit 313 508 personnes). Les femmes sont légèrement plus nombreuses que les hommes à prendre des médicaments antiasthmatiques régulièrement (41 666 femmes soit 70,1 pour 1 000 versus 36 119 hommes soit 66,6 pour 1 000). Plus d’un quart des patients sont des enfants de moins de 15 ans.

Une comparaison avec d’autres agglomérations du territoire Rhônalpin où les concentrations annuelles de particules fines sont du même ordre de grandeur (Grenoble, Saint-Etienne, Valence, Annecy) a été effectuée. Il apparaît que la Métropole de Lyon a un taux standardisé de remboursement de médicaments antiasthmatiques comparable à celui de Valence (69,2 pour 1 000). Ce taux est par contre significativement plus élevé dans la Métropole de Lyon qu’à Grenoble (66,6 pour 1 000 personnes) et plus encore qu’à Annecy (47,9 pour 1 000). À l’inverse, la Métropole lyonnaise compte un taux plus faible que celui de la commune de Saint-Étienne (75,7 pour 1 000).

À l’échelle des CTM de la Métropole, trois d’entre elles présentent un taux significativement plus élevé : Portes des Alpes (77,9/1 000), Portes du Sud (83,9/1 000) et Rhône Amont (86,6/1 000).

L’analyse plus fine fait ressortir que moins d’un quart des communes de la Métropole lyonnaise présente un taux standardisé significativement plus élevé. Parmi elles, Vaulx-en-Velin (99,5 /

155 Inserm, mars 2015 Dossier thématique en ligne http://www.inserm.fr/thematiques/physiopathologie-metabolisme-nutrition/dossiers-d-information/asthme

156 Temam et al. Socioeconomic position and air pollution exposure in Western Europe : a multi-city analysis. Environmental International 2017 Apr ; 101:117-124).

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1000), St-Fons (88,1/ 1 000), Vénissieux (86,8/1 000) et Rillieux-la-Pape (86,8/1 000) sont celles qui présentent les taux de patients sous traitements réguliers d’antiasthmatiques les plus importants.

Enfin, l’analyse à l’échelle des IRIS permet de cibler au sein de ces communes les quartiers regroupant le plus grand nombre de patients sous traitements antiasthmatiques. Ainsi, à Vaulx-en-Velin il s’agit des quartiers Ecoin Thibaude, Vernay, Grolières-Noirettes et Mas du Taureau sud ; à St Fons, Arsenal Nord et Sud et Grande Terre ; à Vénissieux, Charles Perrault, Armstrong et Léo Lagrange et à Rillieux-la-Pape, Allagnier nord et sud. Il est également à noter des taux élevés à Saint-Priest dans le quartier Bel-Air 3 et dans le 8ème arrondissement de Lyon dans le quartier Latarget-Mermoz (Carte 67).

Carte 67 : Taux standardisé du nombre de remboursements de médicaments antiasthmatiques en 2014 dans la Métropole lyonnaise (Source : Régime général de l’assurance maladie, exploitation ORS)

En 2015, seules 666 hospitalisations pour asthme ont été enregistrées dans la Métropole de Lyon, soit un taux standardisé de recours à l’hospitalisation pour asthme de 48,1 pour 100 000 habitants, significativement inférieur à celui de la région Auvergne-Rhône-Alpes (60,3 / 100 000) et de la France métropolitaine (78,9 / 100 000). Le taux standardisé de recours à l’hospitalisation pour asthme est significativement plus élevé dans les communes où les taux de remboursements de médicaments antiasthmatiques sont les plus forts hormis pour Vaulx-en-Velin (St Fons : 94,4 / 100 000 ; Rillieux la Pape : 86,1 / 100 000 et Vénissieux : 69,0 / 100 000). Ainsi, la CTM où le taux de recours à l’hospitalisation pour asthme est significativement plus important est Portes du Sud. Dans la CTM Val de Saône, ce taux est supérieur à celui de la Métropole de Lyon mais pas de manière significative (Carte 68).

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Carte 68 : Taux standardisé de recours à l’hospitalisation pour asthme en 2015 dans la Métropole lyonnaise (Source : Régime général de l’assurance maladie, exploitation ORS)

L’allergie est un dérèglement du système immunitaire qui correspond à une perte de la tolérance vis-à-vis de substances a priori inoffensives : les allergènes. Elles peuvent avoir des manifestations cutanées (urticaire, dermatite), respiratoires (rhinite, asthme) ou généralisées (anaphylaxie) et leur prévalence a considérablement augmenté au cours des 20-30 dernières années dans les pays industrialisés. On estime aujourd’hui que 25 à 30 % de la population est concernée par une maladie allergique.

Malgré une forte composante génétique des allergies, d’autres facteurs sont suspectés. Le réchauffement climatique a pour conséquence un allongement de la période de pollinisation, une augmentation de la quantité de pollens dans l’air, la production de pollens dont le contenu allergénique est majoré. De plus, les aires de production des pollens allergisants sont modifiées. Il faut ajouter à cela l’implantation ornementale d’espèces très allergisantes comme le cyprès et le bouleau. La pollution de l’air (intérieure et extérieure), notamment l’ozone et les particules diesel, aurait aussi un rôle dans l’augmentation de la fréquence des allergies aux pollens157.

En 2014, 63 570 patients ont eu au moins 3 remboursements pour un même type de médicaments antiallergiques en Métropole de Lyon, soit un taux standardisé de 56,8 pour 1 000 assurés, significativement plus élevé que celui constaté dans l’ex-région Rhône-Alpes (48,2 pour 1 000 assurés soit 246 989 personnes). Les femmes sont plus nombreuses que les hommes à prendre des médicaments antiallergiques régulièrement (38 130 femmes soit 65,3 pour 1 000 versus 25 440 hommes soit 47,2 pour 1 000). Près d’un cinquième des patients sont des enfants de moins de 15 ans.

157 Inserm, 2016

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Comme pour l’asthme, une comparaison avec d’autres agglomérations du territoire Rhônalpin où les concentrations annuelles de particules fines sont du même ordre de grandeur (Grenoble, Saint-Étienne, Valence, Annecy) a été effectuée. Il apparaît que la Métropole de Lyon a un taux standardisé de remboursement de médicaments antiallergiques comparable à celui de Saint-Étienne (57,8 pour 1 000).

Ce taux est par contre significativement plus élevé dans la Métropole de Lyon qu’à Grenoble (47,9 pour 1 000 personnes) et plus encore qu’à Annecy (33,3 pour 1 000). À l’inverse, la Métropole lyonnaise compte un taux plus faible que celui de la commune de Valence (64,9 pour 1 000).

À l’échelle des CTM, trois d’entre elles présentent un taux significativement plus élevé : Portes des Alpes (65,5/1 000), Portes du Sud (69,4/1 000) et Rhône Amont (71,9/1 000).

L’analyse plus fine fait ressortir qu’un cinquième des communes de la Métropole lyonnaise présente un taux standardisé significativement plus élevé. Parmi elles, St-Priest et Mions (70,2/1 000), Vénissieux (73,9/1 000) et Vaulx-en-Velin (81,0/1 000), sont celles qui présentent les taux de patients sous traitements antiallergiques les plus importants.

Enfin, l’analyse à l’échelle des IRIS permet de cibler au sein de ces communes les quartiers regroupant le plus grand nombre de patients sous traitements antiallergiques. Ainsi, à Vaulx-en-Velin il s’agit des quartiers Grolières-Noirettes, Mas du Taureau sud, Vernay et Verchères ; à Vénissieux, Anatole-France, Amstrong, Louis-Pergaud et à St-Priest, Bellevue, Colette-Plaine de Sayte et Bel-Air 3 (Carte 69).

Carte 69 : Taux standardisé du nombre de remboursements de médicaments antiallergiques en 2014 dans la Métropole lyonnaise (Source : Régime général de l’assurance maladie, exploitation ORS)

147 Un impact fort de l’ambroisie

L’ambroisie à feuilles d’armoise (Ambrosia artemisiifolia L.) est une espèce annuelle à germination printanière, très sensible au gel, dont la floraison est amorcée par le raccourcissement de la durée du jour (août). Plante invasive d’origine nord-américaine, elle aurait été introduite en France à la fin du XIXe siècle dans le département de l’Allier. Elle pousse spontanément dans les friches, le long des voies de communications, sur les surfaces agricoles et dans les chantiers.

Actuellement, l’ambroisie progresse fortement dans différentes régions. Si le quart sud-est de la France est le plus touché, avec notamment la vallée du Rhône, d’autres espaces en Poitou-Charentes, dans les Pays de la Loire, le Centre ou encore la Bourgogne commencent à être infestés. Les spécialistes s’accordent à dire que la plante a désormais envahi une zone allant de Bordeaux à Bucarest. Cette augmentation semble liée à la disparition des gels précoces au début de l’automne, ce qui, de plus, permet désormais à la plante de s’étendre vers les régions plus au nord. Ce sont les fleurs mâles, jaunâtres, qui produisent le pollen fort allergisant. Un seul pied d’ambroisie peut émettre jusqu’à 2,5 milliards de grains de pollen transportés sur plus de 100 kilomètres par le vent. Cinq grains de pollen par mètre cube d’air respiré suffisent à déclencher des réactions allergiques.

Rhône-Alpes est la région la plus touchée en France : le nombre de personnes allergiques ne cesse de croître, de même que les dépenses liées à la consommation des soins.En 2014, l’Observatoire régional de la santé a reconduit une enquête auprès de la population. Cette nouvelle étude montre que le taux de ménages avec au moins un cas d’allergie a presque doublé en dix ans. De même, la prévalence individuelle de l’allergie à l’ambroisie atteint 13%, voire 21% dans la zone fortement exposée158. Depuis 2008, une estimation de la prévalence de la population présumée allergique est réalisée grâce à l’analyse des données de consommation annuelle de remboursements de médicaments antiallergiques. Le nombre de personnes présumées allergiques à l’ambroisie en 2013 atteint plus de 50 pour 1 000 habitants âgés de 6 à 64 ans. Elles résident principalement le long de la vallée du Rhône et au Nord de l’Isère et de la Drôme.

En 2014, 46 667 patients en moyenne sont supposés allergiques à l’ambroisie en Métropole de Lyon, soit un taux de 55,4 pour 1 000 assurés de 6 à 64 ans, plus élevé que celui constaté dans l’ex-région Rhône-Alpes (46,5 pour 1 000 assurés soit 184 952 personnes).

À l’échelle des CTM, trois d’entre elles présentent un taux plus élevé : Portes du Sud (65,0/1 000), Rhône Amont (66,9/1 000) et Portes des Alpes (69,6/1 000).

L’analyse plus fine fait ressortir que plus d’un tiers des communes de la Métropole lyonnaise présente un taux plus élevé. Parmi elles, Jonage (71,9/1 000), Irigny (72,4/1 000), Mions (76,8/1 000) et St-Priest (77,5/1 000), sont celles qui présentent les taux de patients sous traitements antiallergiques contre l’ambroisie les plus importants (Carte 70).

158 ORS Rhône-Alpes (2014). Étude de la prévalence de l’allergie à l’ambroisie en Rhône-Alpes

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Carte 70 : Taux d’assurés de 6 à 64 ans supposés allergiques à l’ambroisie en 2014 dans la Métropole lyonnaise (Source : Régime général de l’assurance maladie, exploitation ORS)

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