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Comment assurer le développement d’une plus large accessibilité ?

4 L’accessibilité au volontariat international reste limitée et sélective, aussi importe-t-il

4.5 Comment assurer le développement d’une plus large accessibilité ?

Si l’on parvient à ouvrir l’éventail des publics et à augmenter fortement le nombre de missions, comment financer la qualité et la sécurité de l’expérience ?

Pour financer notre public cible, le recours aux fonds privés restera limité, car les entreprises financent déjà presque entièrement les VIE et s’attachent ainsi la collaboration de personnels jeunes et très diplômés avant d’envisager de les salarier. Les donateurs privés sont, quant à eux, plus facilement mobilisés par des catastrophes ou des événements médiatisés que par le patient et discret travail d’envoi de jeunes en volontariat. Il faudra mieux articuler l’existant, trouver des alliances nouvelles et s’appuyer sur les réseaux multi acteurs.

De nombreux organismes, dont ce n’est pas la vocation première, participent à des financements de mobilité internationale, en relation avec les dispositifs ad hoc existants. On en donnera ci-après deux exemples :

 les caisses d’allocations familiales (CAF) : Dans le cadre des contrats enfance-jeunesse, la CAF peut financer des échanges de jeunes dès lors qu’ils comprennent un aspect éducatif ou de formation ;

 les programmes concertés pluri-acteurs (PCPA) : Les PCPA sont des programmes de coopération innovants, soutenus en particulier par l’AFD, dont l’élaboration et la mise en œuvre sont effectuées dans le cadre d’une concertation permanente entre les organisations de la société civile (OSC) et les pouvoirs publics. Ils peuvent financer des projets issus de la société civile (pas des collectivités territoriales) qui comportent un volet de mobilité internationale dès lors qu’il s’agit d’une problématique de développement.

Exemple : dans le cadre d’un PCPA, le conseil général de la Seine-Saint-Denis a engagé une action avec les missions locales de Sevran et Tremblay en partenariat avec l’association algérienne Santé Sidi El Houar. Cette action, qui a bénéficié de financements de l’AFD, du département, de la commune et de la région, a permis à des jeunes Sevranais, demandeurs d’emploi et en formation dans les métiers du bâtiment, de participer à des stages pratiques de trois semaines à Oran, en binôme avec de jeunes Algériens. Les jeunes Sevranais ont ainsi pu mobiliser leurs compétences tout en étant en position d’observation et d’apprentissage du savoir-faire algérien. L’idée du projet était de travailler sur le savoir-être, les compétences techniques des jeunes et surtout sur l’ouverture et les échanges culturels.

Tout cela doit être stimulé et mis en relation.

Scénario d’évolution : Conjuguer privé et public et mutualiser les moyens entre dispositifs publics français et européens, associations, collectivités territoriales, structures éducatives et entreprises.

4.5.1 Rôle des collectivités territoriales

Les collectivités territoriales mènent une réflexion approfondie sur l’engagement citoyen :

« La mobilité des jeunes constitue presque systématiquement une priorité forte de l’engagement européen des collectivités territoriales. Si au plan international, elle reste cependant encore à développer, la valeur pédagogique et éducative de la mobilité des jeunes dans son ensemble est globalement partagée. (…) En raison de leur proximité du citoyen et de la diversité de leurs compétences, en matière de jeunesse, en matière européenne et internationale, mais aussi dans le domaine social et économique, elles ont pleinement la capacité et les leviers d’action pour pouvoir

mettre en œuvre pour les jeunes et avec eux, des projets de mobilité les impliquant dans toute la diversité de leurs profils.»42

Les collectivités territoriales présentent de nombreux atouts : elles peuvent être plus réactives que le niveau national et disposent souvent d’une connaissance antérieure de partenaires à l’étranger à travers la coopération décentralisée. Elles ont déjà mis en place des dispositifs variés d’information et d’appui à la mobilité internationale (cf. 2.2). Les conseils régionaux financent des associations qui proposent des missions de service public. Les mobilités de solidarité à l’international peuvent parfaitement s’inscrire dans leurs programmes de cohésion sociale et d’échanges interculturels.

Ces initiatives gagneraient donc à être menées systématiquement de façon transversale, en y impliquant le plus d’acteurs possibles et en s’appuyant sur les nombreux jumelages existants.

Préconisation 23 : Encourager les collectivités territoriales à envoyer des jeunes à l’étranger dans le cadre de leurs jumelages et, de façon plus générale, en s’appuyant sur leurs actions de coopération décentralisée.

Préconisation 24 : Élaborer dans le cadre des COREMOB des stratégies régionales de promotion de la mobilité solidaire à l’international, en intégrant la dimension financière.

Préconisation 25 : Confier une mission « mobilité internationale jeunesse » aux conseillers diplomatiques en région du MAEDI, notamment au sein des COREMOB.

4.5.2 Les programmes européens

Préconisation 26 : Faire connaître et élargir les possibilités d’articuler le SVE avec d’autres financements : PCPA (Programmes concertés pluri-acteurs), contrats de ville, AFD ou même CAF (à partir du volet insertion), pour augmenter le nombre de bénéficiaires.

4.5.3 Les entreprises

La Fondation Schneider Electric, par exemple, finance des projets de jeunes (14-30 ans) en matière de formation et d’insertion professionnelle dans le domaine de l’électricité, dans les pays où l’entreprise est présente.

De nombreuses entreprises françaises pourraient accueillir des apprentis ou des techniciens.

Notre ambassade au Sénégal, par exemple, estime que le club des investisseurs français et européens dans ce pays pourrait être interrogé sur ses capacités à accueillir des apprentis ou des jeunes de niveau de formation intermédiaire.

Il serait donc très utile de recueillir l’expérience des entreprises sur les besoins et les zones de solidarité, de connaître leurs projets et de les impliquer dans les orientations des missions et leur financement.

42 In « Recommandations pour l'Action Extérieure des Collectivités Territoriales : Jeunesses, Mobilités, Territoires » - AFCCRE, juin 2015.

Préconisation 27 : Créer un conseil d’expertise et de soutien auprès de France Volontaires, associant les fondations d’entreprise et les clubs d’investisseurs.

5 L’OFFRE DE VOLONTARIAT DOIT ÊTRE RENDUE PLUS LISIBLE ET