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Une analyse des dispositifs d’engagement citoyen international des jeunes selon

1 L’engagement citoyen international des jeunes présente des formes et des finalités

1.3 Une analyse des dispositifs d’engagement citoyen international des jeunes selon

1.3.1 Le positionnement des dispositifs au regard de la charte des volontariats internationaux d’échanges et de solidarité

La charte des volontariats internationaux d’échanges et de solidarité (VIES) a été adoptée en 2009, à l’initiative du ministère des affaires étrangères et en présence du Premier ministre, par une quarantaine d’associations ; cette charte, renouvelée en juin 2014, identifie trois formes de volontariats internationaux :

« les volontariats d’initiation et d’échange qui visent à la découverte des réalités internationales à travers des actions bénévoles, de courte durée, souvent collectives. Ils concernent surtout des jeunes et des personnes vivant leur première expérience de mobilité dans le champ de la solidarité internationale.

« les volontariats d’échange et de compétences qui visent à des échanges de savoir-faire professionnels entre membres de structures partenaires. Ils concernent principalement des personnes expérimentées, en activité ou à la retraite, souhaitant appuyer des projets concrets par leur expertise.

« les volontariats de coopération, d’appui au développement et d’action humanitaire qui visent à mettre les qualifications, compétences et expériences d’une personne au service d’un partenaire, d’un projet sur une à plusieurs années. Leur dimension humaine et culturelle implique une immersion dans le pays d’accueil. Les engagements réciproques et les conditions d’exercice de la mission sont formalisés dans un contrat. »

Les volontariats d’échange et de compétences, qui s’adressent à des personnes expérimentées et non à des jeunes, n’entrent pas dans le champ de la présente évaluation.

Le VIA et le VIE, qui ont pour objet la participation à l’action de la France dans le monde et au développement international de ses entreprises, ne relèvent pas des volontariats d’échange et de solidarité visés par la charte.

Le VSI, quant à lui, appartient clairement à la famille des volontariats de coopération, d’appui au développement et d’action humanitaire, du fait de sa durée supérieure à une année et pouvant aller jusqu’à six ans, ainsi que de son ciblage sur les domaines de la coopération au développement et de l’action humanitaire.

Les programmes JSI et VVV/SI, de même que les chantiers de bénévoles internationaux, s’inscrivent dans la catégorie des volontariats d’initiation et d’échange, au regard de leur courte durée, ainsi que de l’accent mis sur les échanges entre jeunes.

Enfin, le SCI et le SVE se situent à la frontière entre les volontariats d’initiation et d’échange et les volontariats de coopération, d’appui au développement et d’action humanitaire, en

raison de leur durée pouvant aller jusqu’à une année, ainsi que des thématiques qui peuvent être développées dans les missions. Leur vocation à accueillir des jeunes sans exiger un niveau prérequis de compétences conduit cependant la mission à considérer qu’ils s’apparentent aux volontariats d’initiation et d’échange.

1.3.2 L’appartenance des dispositifs à certains champs de politique publique 1.3.2.1 L’action en direction de la jeunesse

Tous les dispositifs examinés s’inscrivent dans la politique publique en direction de la jeunesse, à l’exception du VSI, qui concerne potentiellement toutes les personnes majeures, sans condition d’âge (dans les faits, 35 % des VSI ont plus de trente ans, cf. infra).

Plus précisément, l’engagement citoyen international des jeunes est au carrefour de deux thématiques faisant partie du plan « priorité jeunesse » adopté par le comité interministériel de la jeunesse en 2013 : « Accroître et diversifier la mobilité européenne et internationale des jeunes » et « Promouvoir et valoriser l’engagement des jeunes »12.

1.3.2.2 La politique de cohésion sociale

Le SCI, le VSI, le SVE, le VIA et le VIE sont définis par le code du service national comme diverses formes de service civique ; à ce titre, ils ont pour objet de renforcer la cohésion nationale et la mixité sociale. Comme on le détaillera plus loin, cet objectif semble cependant avoir été perdu de vue pour le VSI, le VIA et le VIE. S’agissant du SCI et du SVE, leur vocation à accueillir tous les jeunes, ainsi que l’attention portée aux jeunes avec moins d’opportunités (JAMO), s’inscrivent bien dans une logique de cohésion sociale.

Le programme VVV/SI, qui s’adresse aux jeunes issus des quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV), relève quant à lui explicitement de la politique de cohésion sociale.

1.3.2.3 La coopération au développement et l’action humanitaire

Le VSI est exclusivement réservé aux champs de la coopération au développement et de l’action humanitaire. Le SCI peut également intervenir dans ces deux domaines et le SVE seulement dans celui de la coopération au développement.

1.3.2.4 L’action de la France dans le monde

Le VIA vise directement la participation à l’action de la France dans le monde.

Le VSI, le SCI, voire le SVE, peuvent contribuer à cette action, lorsqu’ils s’inscrivent dans des projets de coopération portés par les autorités françaises (aide au développement, promotion de la langue et de la culture françaises, action humanitaire…).

12 Respectivement, chantiers n°10 et 11 du plan priorité jeunesse adopté le 21 février 2013.

1.3.2.5 Le développement économique international des entreprises françaises

Le VIE constitue un outil de développement au service des entreprises françaises, comme en témoigne sa mention dans les mesures du pacte national pour la croissance, la compétitivité et l’emploi : « Action 16 – Développer et démocratiser le VIE »13.

Le VIA peut quant à lui également être effectué au sein des missions économiques, dans le réseau de Business France, ou dans celui des chambres de commerce et d’industrie françaises à l’étranger.

1.3.2.6 Le soutien aux associations

Le VSI et les programmes JSI et VVV/SI soutiennent exclusivement des projets portés par des associations, qui sont d’ailleurs associées à la gouvernance des dispositifs, au travers de leur présence à la commission du VSI, de même que dans les comités de suivi des programmes JSI et VVV/SI.

Le SCI et le SVE bénéficient tant à des associations qu’à des organismes publics (collectivités territoriales, établissements publics, voire services de l’État pour le service civique).

13 http://www.economie.gouv.fr/ma-competitivite/35-mesures-concretes.

1.3.3 Les zones d’intervention géographique

La répartition géographique des volontaires (ou bénévoles) est très contrastée d’un dispositif à l’autre, comme en témoigne le graphique ci-après :

Sources : MAEDI/DGM, ASC, INJEP, FONJEP, Cotravaux/Observo

Les missions de VSI doivent se dérouler en dehors de l’Union européenne (UE) et de l’espace économique européen (EEE). Les principales zones d’affectation des volontaires sont l’Afrique subsaharienne et l’océan Indien (45 % en 2014) et l’Asie (29 %).

Les missions de service civique à l’international peuvent quant à elles se dérouler partout dans le monde ; de fait, elles sont réparties dans l’ensemble des zones géographiques, l’Union européenne étant la mieux représentée (32 % des volontaires en 2014).

Pour ce qui concerne le SVE, les départs de jeunes résidents français se concentrent sur l’Europe (80 % des missions en 2014, dont 64 % au sein de l’UE et 16 % en dehors) et les pays partenaires d’Afrique du Nord et du Moyen Orient (17 %).

S’agissant des programmes JSI et VVV/SI, c’est la zone Afrique subsaharienne et océan Indien qui domine (63 % des jeunes en 2014), suivie par la zone Afrique du Nord et Moyen Orient (25 %).

Enfin, les participants aux chantiers de bénévoles internationaux partent majoritairement en Europe (64 % en 2014, dont 58 % dans l’Union européenne), mais toutes les zones géographiques sont représentées, notamment l’Asie (19 %).

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Zones géographiques de destination des volontaires et bénévoles internationaux en 2014

Union européenne Europe hors UE

Afrique du Nord - Moyen Orient Afrique subsaharienne - océan Indien

Asie - Océanie Amériques - Caraïbes

1.3.4 La durée des missions

La durée moyenne des missions de service civique à l’international est de neuf mois.

Pour ce qui est du SVE, les missions de courte durée (2 semaines à 2 mois), destinées aux JAMO, représentent 32 % du total des envois de volontaires en 2014 ; la quasi-totalité des autres missions (67 %) durent de six mois à un an.

S’agissant du VSI, pour les missions s’achevant en 2014, 14 % ont duré moins d’un an (il s’agit généralement de cas de rupture anticipée du contrat de volontariat), 48 % de douze à vingt-quatre mois et 38 % plus de vingt-quatre mois.

Pour mémoire, la durée des actions financées dans le cadre des programmes JSI et VVV/SI est limitée à quelques semaines, de même que celle des chantiers de bénévoles internationaux.