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Asservissement par absorption satur´ ee

2.2 Dispositif optique du refroidissement

2.2.3 Asservissement par absorption satur´ ee

Pour stabiliser la fr´equence, il faut contrˆoler le courant envoy´e `a la diode, la longueur de la cavit´e et la temp´erature.

Le contrˆole de temp´erature se fait par un asservissement standard : les ´ecarts par rapport `a la temp´erature voulue sont donn´es par la tension aux bornes d’une thermistance plac´ee dans un pont de r´esistances. Ce signal d’erreur trait´e par un correcteur PID5 g´en`ere un signal de commande envoy´e `a un ´el´ement Peltier qui r´egule la temp´erature. On peut contrˆoler celle-ci `a mieux qu’un dixi`eme de degr´e, avec un temps de r´eponse de l’ordre de 30 secondes. Ce temps assez long est dˆu `a la masse importante de la diode sur r´eseau. L’asservissement poss`ede une plage de stabilit´e de l’ordre de deux ou trois degr´es seulement d’o`u l’importance de travailler dans une salle dont la temp´erature reste fixe.

Le contrˆole de la fr´equence se fait par comparaison avec la raie hyperfine d´ e-sir´ee de l’atome de rubidium : on asservit la longueur de la cavit´e et l’intensit´e du laser sur un signal issu de l’absorption d’un laser au travers d’une cellule de Rubidium. Il faut donc, dans un premier temps, acc´eder aux raies hyperfines du Rubidium puis rep´erer la raie qui nous int´eresse. Ensuite, on introduit des signaux de r´eaction sur le pi´ezo-´electrique et sur l’alimentation de la diode pour commander respectivement la longueur de la cavit´e et l’intensit´e de la diode afin de maintenir la fr´equence laser sur la transition voulue.

D´eduction des raies hyperfines du signal d’absorption

Pour distinguer la structure hyperfine des atomes, on ne peut pas proc´eder

`

a une simple absorption du faisceau car les atomes constituant la vapeur de ru-bidium dans la cellule pr´esentent une distribution thermique large et les raies obtenues sont alors fortement ´elargies par effet Doppler. On utilise donc un mon-tage dit d’absorption satur´ee : le faisceau fait un aller et retour dans la cellule (Fig. 2.8, bloc B). Les atomes n’absorberont le rayonnement que si la fr´equence apparente du laser est en r´esonance avec une de leurs transitions atomique,

c’est-`

a-dire s’ils poss`edent une vitesse longitudinalevlong telle que le d´ecalage Doppler associ´e `a cette vitesse leur permettre d’ˆetre `a r´esonance avec cette onde.

Les atomes d’une classe de vitesse longitudinale donn´ee ne peuvent inter-agir avec l’onde, pour une fr´equence donn´ee, qu’`a l’aller ou au retour de l’onde

5Un asservissement PID est un asservissement Proportionnel-Int´egral-D´eriv´e. Le terme pro-portionnel permet d’obtenir un signal de commande inversement propro-portionnel au signal d’er-reur et de converger ainsi vers la valeur voulue. Cependant, il reste toujours un ´ecart r´esiduel entre la valeur atteinte et la valeur voulue. Le terme int´egral permet la suppression de cet offset esiduel. Pour converger rapidement vers la valeur voulue, le syst`eme oscille et d´epasse cette valeur. Le terme d´eriv´e sert `a limiter ce d´epassement et les oscillations du syst`eme.

[Fig. 2.6(a)]. Except´e pour deux types d’atomes :

– ceux qui ont un mouvement transverse au faisceau (vlong = 0) et qui n’ont par cons´equent aucun d´ecalage Doppler [Fig. 2.6(b)] ;

– ceux dont la vitesse est telle que le d´ecalage Doppler associ´e corresponde `a la moiti´e de l’´ecart en fr´equence entre deux niveaux atomiques [Fig. 2.6(c)].

Pour ces deux types d’atomes, on a absorption `a l’aller et au retour lorsque la fr´equence du faisceau est adapt´ee. Aux fr´equences o`u cela arrive, l’effet de saturation des transitions (on ne peut pas avoir plus de la moiti´e des atomes dans l’´etat excit´e) rend alors le milieu plus “transparent” pour le faisceau. Ainsi, on obtient des pics ´etroits dans la variation de la puissance du laser en fonction de la fr´equence. Ces pics marquent l’emplacement des transitions pour le premier type d’atomes et l’emplacement des “cross-over” pour le second type [Fig. 2.7].

Pr´ecisons que g´en´eralement, la spectroscopie par absorption satur´ee se fait via un montage “pompe-sonde” (donc avec deux faisceaux distincts), ce n’est pas notre cas : nous n’utilisons qu’un seul faisceau faisant un aller et retour dans la cellule, ce qui implique que l’on a des effets de transparence moins marqu´es.

Situation initiale A l'aller Au retour

(a)

Fig. 2.6 – Sch´ema de principe de la spectroscopie par absorption satur´ee. La fr´equence du faisceau est not´eeνL, la vitesse longitudinale des atomes est not´ee v. On se limite ici `a deux niveaux excit´es. Le faisceau aller poss`ede une intensit´e permettant de saturer les transitions (les populations du niveau fondamental et excit´e s’´equivalent alors et une absorption suppl´ementaire n’est plus possible). (a) Fr´equence laser quelconque (b) Fr´equence laser correspondant `a une transition atomique (c) Fr´equence laser correspondant `a un “cross-over”.

87Rb

transitions à partir de F=2

85Rb

transitions à partir de F=2 85Rb

transitions à partir de F=1

F=2 F'=3 F=2 F'=2

F=2 F'=3 F=2 F'=2Cross over F=2 F'=3 F=2 F'=1Cross over F=2 F'=2 F=2 F'=1Cross over

Fig. 2.7 – A gauche : Raies hyperfines du85Rb et87Rb. A droite : Zoom sur les raies hyperfines des transitions |F = 2i → |F0 = 1,2 ou 3i pour le 87RB.

La fr´equence du laser est modifi´ee en envoyant une rampe de tension don-n´ee par un GBF (G´en´erateur Basse Fr´equence) puis amplifi´ee `a 30 V sur le pi´ezo-´electrique. L’amplitude des cales pi´ezo-´electriques que nous utilisons est alors typiquement de |∆L| ∼ λ, ce qui permet de varier la fr´equence de |∆ν| =

2|∆L|

λ ∆νISL ∼ 10 GHz. On est ainsi parvenu `a extraire les raies hyperfines sur lesquelles on souhaite travailler. On peut se centrer sur une raie particuli`ere en jouant sur l’offset du pi´ezo-´electrique et zoomer sur cette raie en diminuant pro-gressivement l’amplitude de la rampe appliqu´ee au pi´ezo-´electrique.

Construction d’un signal d’erreur permettant une r´etroaction sur la longueur de la cavit´e et sur l’intensit´e.

On module le signal d’absorption satur´ee en appliquant un champ magn´etique homog`ene autour de la cellule de rubidium6 (Fig. 2.8, bloc B). Ce signal modul´e est pass´e dans une d´etection synchrone (Fig. 2.8, bloc C), ce qui nous permet d’obtenir une tension proportionnelle `a la d´eriv´ee du signal7 (voir Fig. 2.8, bloc C, image du bas) et on ajoute un offset sur cette tension de sorte `a ce que le point d’inflexion de la d´eriv´ee du pic voulu (ce qui correspond au maximum de ce pic)

6L’avantage de moduler le champ magn´etique est qu’on obtient un signal modul´e par effet Zeeman, ce qui n’affecte pas la largeur de raie du laser. Cela n’aurait pas ´et´e le cas si l’on avait modul´e le courant de la diode.

7L’amplitudeAdu signal d’entr´ee dans la d´etection synchrone a la forme suivante :A(ν+

∆νcos(ωt+φ)) ∼ A(ν) + ∆νcos(ωt+φ))dA/dν o`u ω est la fr´equence de modulation. La etection synchrone poss`ede une ´etape de multiplication du signal d’absorption modul´eApar la r´ef´erence (signal de modulation) cos(ωt+φ0) (´etape de d´emodulation synchrone) puis une

´

etape de moyennage (´etape du filtre passe-bas). En ajustant correctement la phase du signal de r´ef´erence (φ0), on obtient en sortie un terme proportionnel `adA/dν.

A

GBF Générateur Basse fréquence BP Bande passante

C

CSP Corrections lentes (BP 1 KHz)

Corrections rapides (BP 10 kHz) Balayage

des raies Signal référence

50 kHz

Fig.2.8 – Sch´ema d’une diode sur r´eseau avec son circuit d’asservissement. Bloc A : montage de la diode sur r´eseau ; bloc B : montage d’absorption satur´ee ; bloc C : d´etection synchrone permettant de g´en´erer le signal d’erreur correspondant `a la diff´erence entre la fr´equence du laser et la fr´equence voulue et d’effectuer une r´etroaction. Tout ce qui se trouve `a l’int´erieur de la zone d´elimit´ee par les tirets se trouve sur la table optique.

corresponde `a une tension nulle. Le signal d’erreur correspond alors `a l’´ecart en tension par rapport `a cette position. Le signal d´emodul´e et int´egr´e sert de signal de commande sur le pi´ezo-´electrique et agit sur la longueur de la cavit´e pour corriger les fluctuations lentes en longueur d’onde. La bande passante de cette correction est de 1 kHz. Et, d’autre part, un signal de commande, proportion-nel au signal d’erreur, est envoy´e `a une entr´ee de modulation de l’alimentation en courant de la diode pour les corrections rapides des fluctuations de longueur d’onde (Fig. 2.8). La bande passante de cette correction est de 10 kHz.