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Aspects sexospécifiques de l’énergie et du développement

H. Conclusion 61

Notes 62

Le couple électricité-transformation joue un rôle crucial dans le développement

A. Introduction

L’énergie joue un rôle essentiel dans la transformation structurelle de l’économie, notamment parce qu’elle exerce une influence indirecte sur la capacité de production et la productivité d’autres secteurs.

Dans le même temps, la transformation structurelle est d’une importance cruciale pour une croissance économiquement durable et pour l’augmentation des revenus. Associées, la transformation structurelle et l’augmentation des revenus contribuent à lever l’un des principaux obstacles au développement du secteur de l’électricité, à savoir l’insuffisance de la demande.

L’augmentation des revenus des ménages stimule la demande intérieure, et la transformation structurelle fait croître la consommation à des fins productives.

Cette relation réciproque, ou « couple énergie-transformation », occupe une place centrale dans le processus de développement.

Le présent chapitre contient une analyse de l’interaction complexe entre les systèmes énergétiques et les services énergétiques d’une part, et l’évolution de la composition et du niveau de sophistication de la production, de l’emploi et des exportations d’autre part.

Il y est question de la relation entre approvisionnement en énergie et transformation structurelle durable et inclusive. Après la section B, dans laquelle est proposée une analyse de la structure de l’offre et de la demande en énergie dans les pays les moins avancés (PMA) et de ce qui les distingue à cet égard des autres groupes, des précisions sont apportées, dans la section  C, sur le couple énergie-transformation. Il est ensuite respectivement question, dans les sections D, E et F, du rôle catalyseur des services énergétiques modernes pour les autres secteurs, de la contribution directe du secteur de l’énergie à l’économie des PMA et de

l’interaction entre les questions de genre, l’énergie et le développement. En guise de conclusion, un exposé des conditions à remplir pour que le secteur de l’énergie joue pleinement son rôle dans le développement durable grâce à l’accès à l’énergie en tant que vecteur de transformation est présenté dans la section G.

B. Sources d’énergie et usages productifs

1. Transition énergétique et développement économique

La relation entre l’énergie et le développement économique est complexe. Pour la décrire, on fait souvent appel à la notion d’« échelle des énergies » (voir la figure  2.1), qui décrit l’évolution des sources d’énergie à mesure que l’économie se développe et que les revenus augmentent.

Dans les pays où le niveau des revenus et du développement économique est faible, la cuisson et le chauffage reposent principalement sur la biomasse traditionnelle, à savoir le bois de chauffage, le charbon, la bouse, les déchets agricoles et les ordures ménagères, et la production agricole et industrielle s’appuie sur l’énergie humaine. Aux stades intermédiaires de l’évolution, ces ressources sont progressivement remplacées par les biocombustibles transformés (charbon de bois), le kérosène, l’énergie

Figure 2.1

Le processus de transition énergétique

Source : Bhatia and Angelou (2015: 48).

Échelle des énergies

animale et certaines énergies fossiles commerciales, puis, aux stades les plus évolués de la transformation structurelle et du développement économique, par les combustibles fossiles commerciaux et l’électricité (Barnes et Floor, 1996).

Cette transition d’un type de combustible à l’autre n’est cependant pas strictement linéaire. Tout au long du processus de développement, les ménages et l’appareil productif associent généralement différents types de combustibles au lieu de passer clairement d’une source d’énergie à une autre.

Lorsque leurs revenus augmentent, les acteurs continuent à utiliser les mêmes sources d’énergie tout en adoptant d’autres, plus modernes, pour certains usages particuliers. Cette consommation simultanée de différents types de combustibles, dénommée « cumul des combustibles » ou « cumul énergétique », est représentée dans la partie droite de la figure 2.1. Au fur et à mesure que leur revenu et leurs besoins énergétiques augmentent, les ménages et l’appareil productif élargissent l’éventail de leurs sources d’énergie sans nécessairement diminuer leur consommation de ressources énergétiques typiques des niveaux inférieurs de l’échelle des énergies (Toole, 2015). Si l’on ajoute à cela les importantes disparités de revenus entre les ménages, les disparités entre la ville et la campagne et la coexistence d’entreprises de types et de tailles différents, on peut affirmer qu’il existe une large gamme de schémas d’utilisation de l’énergie à chaque moment de la transition énergétique.

Les échelons supérieurs de l’échelle des énergies se caractérisent par la prédominance de combustibles plus propres et plus efficaces tels que l’électricité, les combustibles liquides et la biomasse moderne.

Une autre caractéristique importante de la transition énergétique est la diversification progressive des sources d’énergie primaire en raison du recours à l’énergie hydroélectrique, aux combustibles fossiles, à l’énergie nucléaire et aux énergies renouvelables modernes (énergies solaire, éolienne et marémotrice).

L’électricité, qui est la forme d’énergie la plus polyvalente, est utilisée pour l’éclairage, la force motrice, le chauffage et le refroidissement de produits, le chauffage de locaux, les technologies de l’information et des communications (TIC) et les activités de divertissement (tableau 3.1). Elle est en outre considérée comme l’une des meilleures sources d’énergie pour la fourniture de services énergétiques modernes, économiquement viables, abordables, efficaces et fiables. De ce fait, elle occupe la position la plus élevée sur l’échelle des énergies et les utilisateurs finaux la considèrent comme le plus propre et le plus efficace de tous les éléments de l’échelle (tableau  2.1) (Toole, 2015). L’utilisation croissante de l’électricité pour les services de transport devrait en outre renforcer son rôle dans la panoplie énergétique mondiale de demain.

Les caractéristiques du schéma d’approvisionnement énergétique selon le niveau de développement se dessinent dans le tableau montrant la composition de l’approvisionnement total en énergie primaire par groupes de pays. La composition de l’approvisionnement total en énergie primaire permet de mesurer la part respective de chaque source d’énergie dans l’activité économique. Elle est égale à la somme de la production de produits énergétiques et des importations, moins les exportations et les combustibles de soute utilisés dans les transports internationaux, plus ou moins les variations des stocks. En général, le bouquet énergétique des pays développés comprend le charbon, le kérosène, le gaz naturel, l’énergie nucléaire et les énergies renouvelables.

L’approvisionnement énergétique des PMA est beaucoup moins diversifié que celui des autres groupes, qu’il s’agisse de pays en développement ou de pays développés (fig.  2.2). Dans l’ensemble des PMA, la biomasse traditionnelle, qui représente 59 % de l’approvisionnement total en énergie primaire, est surtout utilisée par les ménages, pour la cuisine et le chauffage, tandis que la part de l’énergie renouvelable, essentiellement d’origine hydroélectrique, ne représente que 9 %. Le reste est constitué par les combustibles Tableau 2.1

Usages productifs des composantes du bouquet énergétique

Éclairagea TIC et divertissement Force motrice Chauffage de

locaux Chauffage de

Énergie mécanique renouvelable ü

Énergie thermique renouvelable ü

Énergie animale ü

Énergie humaine ü

Source : Bhatia and Angelou (2015: 139).

Note : a Seul l’éclairage électrique est pris en compte. Les bougies, les lampes à pétrole et les autres moyens d’éclairage utilisant des combustibles liquides ou solides ne le sont pas.

fossiles, notamment les produits pétroliers (19 %) et le charbon (9 %), le gaz naturel ne représentant que 2 % du total. Seul le Moyen-Orient, où la quasi-totalité de l’approvisionnement en énergie primaire est d’origine pétrolière ou gazière (mais à parts égales), est aussi peu diversifié. Si l’on met à part les PMA, les pays d’Amérique latine et des Caraïbes sont les seuls où la biomasse et les énergies renouvelables représentent plus du cinquième de l’approvisionnement en énergie, notamment en raison d’un usage généralisé des biocombustibles.

La biomasse traditionnelle (bois, déchets agricoles et bouse) est la principale source d’énergie des pays les moins avancés, ce qui les différencie des pays développés et des autres pays en développement, où la catégorie « énergies renouvelables et autres » regroupe principalement les sources d’énergies renouvelables modernes. Dans un quart des PMA, la biomasse traditionnelle représente plus de 80 % du total de la consommation d’énergie primaire ; pour la moitié d’entre eux, cette part est comprise entre 50 % et 80 %.

De ce fait, seuls un quart des PMA n’en font pas leur source d’énergie primaire principale. Dans la plupart des cas, l’essentiel du solde est constitué de produits pétroliers, malgré la part importante, dans certains cas, du gaz naturel (en particulier au Bangladesh et, dans une moindre mesure, au Myanmar et au Yémen), de charbon (surtout au Lesotho et en Afghanistan) et d’énergies renouvelables (principalement d’origine hydroélectrique, en particulier au Bhoutan et en République démocratique populaire lao et, dans une moindre mesure, au Malawi,

au Mozambique et en Zambie). Dans les 37  autres PMA, les sources d’énergie autres que la biomasse traditionnelle et les produits pétroliers représentent moins de 10 % du total, et dans la moitié des PMA leur part est inférieure à 2,5 % (fig. 2.3).

2. Schémas de consommation de l’énergie dans les PMA

La relation entre l’énergie, le développement et la transformation structurelle a pour écho non seulement la combinaison de combustibles consommés à chaque étape du processus, mais aussi la structure de la demande d’énergie. Dans les pays peu développés, dont l’industrie est embryonnaire et où la consommation énergétique des transports est plus faible, les ménages sont les plus gros consommateurs d’énergie. Dans les PMA, le secteur résidentiel représente les deux tiers de la consommation finale d’énergie par utilisation finale, contre moins de 40 % dans les autres pays en développement et les pays développés (Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE)) (fig. 2.4).

Dans la plupart des PMA, où l’électricité ne représente qu’une faible part de l’approvisionnement énergétique, ce type d’énergie est surtout consommé à des fins productives. L’industrie absorbe 45 % de la consommation finale d’électricité, contre 19 % pour les autres secteurs productifs. Dans le même temps, environ un tiers de la demande finale d’électricité est imputable aux ménages (fig. 2.5).

Figure 2.2

Composition de l’approvisionnement total en énergie primaire par groupes de pays, 2014

0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100

OCDE Amériques

OCDE Europe

OCDE Asie

Reste de l’Europe et Eurasie

Reste de l’Asie

Moyen-Orient Amérique latine Afrique PMA Charbon

En pourcentage

Produits pétroliers Gaz naturel Nucléaire Énergies renouvelables et autres Source : IEA (2016b) ; UN DESA (2016b).

Figure 2.3

Les différentes sources d’énergie primaire des PMA, 2014

Source : UN DESA (2016b).

0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100

Yémen Kiribati Afghanistan Timor-LesteTuvalu Soudan du SudBangladeshMauritanieVunuatuDjibouti Sao Tomé-et-PrincipeÎles SalomonCambodgeMyanmarComoresBhoutanSénégalLesothoGambieSoudanAngolaBénin Rép. démocratique populaire laoRépublique-Unie de TanzanieRép. démocratique du CongoRépublique centrafricaineGuinée-BissauBurkina FasoMozambiqueSierra LeoneMadagascarOugandaÉrythréeRwandaÉthiopieBurundiSomalieZambieMalawiGuinéeLibériaTchadNépalNigerTogoHaïtiMali

Biomasse traditionnelle Énergies renouvelables Charbon En pourcentage

Gaz naturel Produits pétroliers

C. Le couple énergie-transformation

L’expansion de la production, c’est-à-dire la croissance économique, passe par l’augmentation des intrants énergétiques (à niveau de rendement énergétique inchangé). Parallèlement, la croissance économique va de pair avec une demande énergétique plus élevée, surtout dans les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire. La croissance économique est donc associée à une utilisation accrue de l’énergie, qui suppose elle-même une augmentation de la production d’énergie.

Une relation à double sens similaire caractérise la transformation structurelle de l’économie. Ce processus recouvre l’expansion et la diversification de la production – par la production de nouveaux biens et services et la création de nouveaux secteurs et branches d’activité,

l’adoption de nouvelles technologies et les gains de productivité (chap.  1). Ces changements nécessitent l’utilisation d’énergie supplémentaire, tant pour la production courante que pour l’investissement dans de nouvelles capacités productives. La transformation structurelle fait aussi augmenter l’utilisation d’énergie domestique en élevant les revenus des ménages.

Cette relation à double sens peut être résumée par la notion de couple énergie-transformation représentée à la figure 2.6.

La question qui se pose est de savoir si la croissance économique et/ou la transformation structurelle font augmenter la consommation énergétique (par une hausse de la demande d’énergie), ou si une consommation ou une production énergétiques plus élevées suscitent la croissance économique (permettant le développement de la production) et/ou la transformation structurelle (en permettant l’adoption de nouvelles technologies et la

mise en place de nouvelles activités économiques).

En  d’autres termes, existe-t-il un lien de causalité entre la consommation ou la production d’énergie, d’une part, et la croissance et/ou la transformation structurelle, d’autre part ?

La question de l’existence d’une relation de cause à effet et de la direction causale entre l’énergie et la croissance économique a fait l’objet de travaux nombreux, comme

on le verra plus loin. L’association entre énergie et transformation structurelle, en revanche, a relativement peu mobilisé l’attention. La CNUCED a donc entrepris des travaux originaux afin de mieux comprendre celle-ci.

1. Relation de cause à effet entre énergie et croissance économique

La littérature consacrée à la question de l’existence d’une relation de cause à effet et de la direction causale entre croissance économique (produit intérieur brut (PIB)) et énergie a proposé − et vérifié − quatre hypothèses (Omri, 2014) :

Figure 2.4

Consommation finale d’énergie ventilée par secteur, pour les PMA, les autres pays en développement et les pays de l’OCDE, 2014

Source : IEA (2016b) et UN DESA (2016b).

0

OCDE Pays en développement PMA PMA

En pourcentage

Autres secteurs (dont agriculture, commerce et secteur public et secteur résidentiel)

Industrie

Consommation finale d’électricité par secteur, dans les PMA, 2014

Source : UN DESA (2016b).

Énergie

Source : Secrétariat de la CNUCED.

Agriculture

L'ACCÈS À L'ÉNERGIE COMME VECTEUR DE TRANSFORMATION Agriculture

L’hypothèse de la croissance : relation causale unidirectionnelle allant de la consommation d’énergie à la croissance du PIB. Dans cette hypothèse, l’énergie joue un rôle important dans la croissance économique en exerçant des effets directs et indirects sur le processus de production en complément du travail et du capital. L’énergie peut donc aussi bien stimuler que freiner le processus de croissance ;

L’hypothèse de la réciprocité : relation causale bidirectionnelle entre consommation d’énergie et croissance du PIB. Dans cette hypothèse, les deux aspects sont interdépendants et peuvent se compléter mutuellement ;

L’hypothèse de la conservation : relation causale unidirectionnelle allant de la croissance du PIB à la consommation d’énergie. Dans cette hypothèse, l’expansion économique fait augmenter la consommation d’énergie, mais ce processus serait susceptible de produire de l’inefficacité et une réduction de la demande de biens et services, y compris d’énergie ;

L’hypothèse de la neutralité : absence de lien entre la consommation d’énergie et la croissance du PIB. Cette hypothèse part du principe que la consommation d’énergie est une composante marginale de l’expansion du PIB et n’a donc guère d’effet, voire aucun effet sur la croissance.

De nombreuses études empiriques ont été menées en utilisant des séries de données, des durées, des couvertures géographiques et des techniques économétriques différentes et sont parvenues à des conclusions contrastées. Des recensions récentes de la littérature ont récapitulé les résultats de ces études.

Eggoh et  al. (2011) et Lemma et  al. (2016) passent en revue des études sur les liens entre l’énergie et la croissance dans les pays en développement, tandis qu’Omri (2014) accomplit ce travail aussi bien pour les pays développés et les pays en développement (mais seul les résultats concernant les seconds sont repris ici), en couvrant différentes périodes allant de 1950 à 2009. Leurs résultats sont résumés à la figure 2.7.

Entre 50 % et 63 % des études font état d’une contribution importante de l’énergie au processus de croissance économique, en apportant des éléments qui étayent soit l’hypothèse de la croissance, soit l’hypothèse de la réciprocité. L’hypothèse de conservation est étayée par moins de données empiriques − dans 28 % à 29 % des études. Enfin, l’hypothèse de l’absence de relation causale entre l’énergie et la croissance économique ne figure que dans 13 % à 22 % des études à l’examen.

Pueyo et  al. (2013) et Omri (2014) procèdent à un exercice analogue pour l’électricité et la croissance.

Les premiers se concentrent sur les pays en

développement, et le présent rapport expose les résultats du second uniquement pour ces pays. Leurs résultats sont résumés à la figure 2.8.

La contribution de l’électricité à la croissance économique semble être supérieure à celle de toutes les autres formes d’énergie dans la mesure où le constat de l’absence de relation causale est moins fréquent dans le premier cas (seulement 14 % dans l’une des recensions et 0 % dans l’autre (fig. 2.8)) que dans le second (fig. 2.7). Une direction causale allant de l’électricité à la croissance, ou une relation causale réciproque entre les deux, est étayée par 63 % à 72 % des études. L’hypothèse de conservation est soutenue dans 23 % à 28 % des études.

Le lien entre la consommation d’énergie − tout particulièrement du point de vue de l’accès à l’électricité et de l’utilisation de l’électricité − et la croissance peut différer selon toute vraisemblance en fonction du niveau de développement, et des différences sont donc susceptibles d’exister entre les PMA et les autres pays en développement. Comme la majeure partie de la population des autres pays en développement a déjà accès à l’électricité, des accroissements de l’utilisation proviennent presque toujours de la consommation par les utilisateurs existants d’une quantité plus importante.

Dans les PMA, en revanche, une proportion bien plus grande de toute augmentation de la consommation d’électricité tient à ce que les ménages et les entreprises commencent à utiliser de l’électricité pour la première fois. On est fondé à penser que cela rend l’effet d’une augmentation de l’utilisation d’électricité sur la croissance plus important aux étapes initiales du développement. Qui plus est, il est probable qu’une telle croissance soit porteuse de transformations plus profondes, car elle permet l’utilisation de technologies qui n’étaient pas utilisables auparavant, et l’apparition d’activités économiques qui n’étaient pas possibles ou n’étaient pas viables auparavant.

L’hypothèse de la conservation, qui va de la croissance à l’utilisation d’énergie ou la consommation d’électricité, revêt aussi une importance particulière dans les PMA.

Dans ces pays, les coûts environnementaux nets associés à l’augmentation de la demande d’électricité, dans le contexte plus large de la transition vers un accès universel à des sources d’énergie modernes, sont beaucoup plus restreints ; et cette demande accrue contribue de manière déterminante à promouvoir les investissements dans l’électrification.

2. Relation de cause à effet entre énergie et transformation structurelle

L’utilisation de l’énergie dans les secteurs productifs et la transformation structurelle de l’économie jouent

ensemble un rôle clef dans le cercle vertueux qui peut résulter de l’augmentation de l’offre et de la demande d’énergie. Elles sont au centre du couple énergie-transformation (fig. 2.6). D’un côté, c’est principalement à travers l’utilisation productive de l’énergie et la transformation structurelle que l’accès à l’électricité crée de la croissance économique. D’un autre côté, comme les possibilités d’utilisation domestique sont limitées vu les niveaux de revenu actuels dans les PMA, il faut que l’utilisation productive (dans l’agriculture et l’industrie, par exemple) se développe d’une manière substantielle si l’on veut que la demande augmente suffisamment pour que les taux de rentabilité atteignent un niveau viable.

Afin d’approfondir la réflexion menée dans la section précédente en mettant l’accent sur les PMA et en poussant plus loin l’analyse, la CNUCED a réalisé des estimations pour évaluer l’existence et la direction du lien de causalité entre, d’une part, l’offre d’énergie et, d’autre part, la croissance économique et la transformation structurelle, dans les PMA comme dans les autres pays en développement. La croissance économique est mesurée par le PIB par habitant, tandis que la transformation structurelle est estimée indirectement par la productivité du travail dans les trois grands secteurs économiques (agriculture, industrie et services) et dans la branche manufacturière, sous-secteur de l’industrie.

L’analyse se fonde sur une régression effectuée à partir Figure 2.7

Conclusions des études sur la relation de cause à effet entre énergie et croissance (Part des études recensées par type de relation causale constaté, en pourcentage)

Source : Secrétariat de la CNUCED, d’après les références citées.

Source : Secrétariat de la CNUCED, d’après les références citées.