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B- Aspects quantitatifs :

Il faut prendre en compte l’âge du patient. Chez l’adulte caucasien, on parle de neutropénie dés que le taux de PN est inférieur à 1500PN/mm3, alors que chez l’enfant, avant la puberté, on peut admettre une limite inférieure des PN un peu plus faible de 1300PN/mm3. En ce qui concerne le sexe, il n’existe pas de différence reconnue.

Il faut aussi prendre en compte l’origine ethnique, dans la race noir (africains, antillais), on retrouve couramment des taux de leucocytes plus faibles que chez les caucasiens et 10% des sujets ont physiologiquement des chiffres de PN inférieurs à 1500PN/mm3, dans ces populations on parle de neutropénie seulement au dessous de 1200PN/mm3 [3].

Tableau II : normes des cellules du sang

 Répartition :

La moelle fabrique 20 à 30 x 109 PNN par jour en moyenne. Les cellules de la lignée granuleuse sont aptes à la mitose jusqu’aux myélocytes. Les cellules qui ne se divisent plus, c’est-à-dire les métamyélocytes et les PNN, restent dans la moelle encore 4 ou 5 jours au total pour y achever d’y mûrir avant de passer dans le sang. La réserve médullaire de PNN est considérable, plusieurs dizaine de fois supérieure à ce qui circule dans le sang (95% ou niveau médullaire et 5% au niveau vasculaire).

Dans le sang, les PNN ne sont pas tous en circulation, ils sont répartie en secteur approximativement égaux ; le secteur circulant et le secteur marginal. Le secteur marginal est fait de PNN collés aux parois vasculaires, ils repassent immédiatement en circulation ou vers les tissus en fonction des besoins.

L’exercice est l’adrénaline mobilisent aussi les PNN du secteur marginal en les renvoyant vers le secteur circulant.

3- Propriétés du polynucléaire neutrophile :

3-1- Plasticité :

Le PNN est une cellule extrêmement déformable franchit des orifices de 3µ : ainsi, elle traverse un endothélium vasculaire en s’immisçant dans les espaces intercellulaires (diapédèse).

3-2- Adhésivité :

Cette propriété lui permet d’adhérer aux parois vasculaires. L’adhérence n’est possible qu’en présence de plasma et de certains cations bivalents (Mg++, Ca). Sur un support, grâce à leur propriété d’adhésivité, les PNN étalent leur cytoplasme en un large voile mince et circulaire autour du renflement central du noyau.

3-3- Mobilité :

Les PN se déplacent en émettant des pseudopodes dont l’extrémité adhère à un support. La rétraction des pseudopodes entraine le noyau, le cytoplasme, et détache la cellule de la zone postérieur d’appui.

3-4- Chimiotactisme :

Le chimiotactisme est l’orientation des déplacements d’une cellule mobile, induits par des substances (chémokines).

La propriété chimiotactique d’une substance est étudiée in vitro en chambre de Boyden (la substance à tester est introduite dans un compartiment

séparé des PN par une membrane perméable à leur passage), elle est évaluée en étudiant l’orientation des mouvements des polynucléaires. Les fragments activés du complément (C3, C5), les filtrats bactériens, les produits de nécroses cellulaires, les produits de dégradation de la fibrine sont directement chimiotactiques [29,30].

4- Fonctions du polynucléaire neutrophile:

Les PN demeurent les acteurs principaux des premières étapes de la réaction inflammatoire nécessaire à la défense anti-infectieuse, ce rôle est lié à leurs plus importantes capacités de migration, d’adhérence, de locomotion, de phagocytose et de bactéricidie.

4-1- Migration, locomotion et adhérence :

Au cours de ces dernières années, la compréhension des étapes qui mènent les PNN à quitter le compartiment vasculaire et à migrer vers le site d’invasion microbienne s’est développé de manière remarquable [31]

.

On distingue ainsi successivement : la marginalisation, l’adhérence à l’endothélium vasculaire et le franchissement proprement dit de la paroi capillaire (diapédèse). Pour se déplacer les PN ne sont pas simplement dotés de capacités locomotrices stimulables par divers facteurs solubles (chimiokinésie), mais peuvent également être orienter selon le gradient des facteurs dits chimiotactiques qui activent et orientent leurs déplacement vers les sites inflammatoires (guidage de contact). Le PN se déplace selon des mouvements répétitifs et complexes étendant un pseudopode dans la direction du gradient chimiotactique [32], ainsi la vitesse d’un neutrophile peut atteindre 2 ,5 mm par heure [33].

Un nombre important de médiateurs inflammatoires y compris des produits microbicides, des cytokines, des dérivés du système du complément activé, des métabolites de l’acide arachidonique agissent sur les PN pour moduler ces événements. L’influence conjuguée du courant circulatoire et des seléctines, favorise le roulement des PN le long des parois, puis les médiateurs inflammatoire (PAF ,IL 8) entraînent leur adhérence ferme aux cellules endothéliales [34], cette adhérence est indispensable à presque toutes les activités fonctionnelles du PN [13].

4-2- Phagocytose et bactéricidie :

Parvenus sur le site infectieux, les polynucléaires neutrophiles ont pour mission de reconnaitre les bactéries, les ingérer et les tuer. Ces fonctions essentielles mettent en jeu un ensemble de récepteurs et principalement des récepteurs de reconnaissance des opsonines (récepteurs pour le fragment Fc des IgG et les fragments du complément activé C3b et iC3b, respectivement CR1 et CR3, et des récepteurs des lectines) [34].

Le processus de phagocytose proprement dit comporte trois étapes : l'adhésion du phagocyte à la particule (inerte ou vivante), suivie de l'ingestion (ou internalisation) qui se fait grâce aux pseudopodes qui entoure la dite particule, puis de la dégradation (ou lyse) ou de la résistance (ou échappement) de la particule inerte [35 ; 36].

L'activité bactéricide commence lors de la phagocytose qui produit des modifications métaboliques qui vont concourir à la destruction des organismes ingérés par une explosion métabolique, qui se manifeste par une consommation d’oxygène, intervenant 30 à 60 secondes après le contact du PN avec l’agent

activateur ceci met en jeu deux types de mécanismes dépendants ou non de l'oxygène [37]: Les mécanismes lytiques dépendant de l'oxygène découlent de la capacité d'activation métabolique oxydative ou explosion respiratoire (respiratory burst) qui met en jeu la NADPH oxydase des phagocytes et aboutit à la génération des formes réactives de l'oxygène (O2 °-, H202, OH ° et O2°), la puissance de ce mécanisme microbicide des PN réside dans leur capacité unique de former des quantités importantes d’oxydants chlorés ,à partir d’H2O2 et selon une réaction catalysée par la myèlopéroxydase (libérée lors de la fusion des granules avec la membrane du phagosome) qui provoquent la perte de l’intégrité de la membrane bactérienne [34], puis les mécanismes lytiques indépendants de l'oxygène mettent en jeu les constituants des granules préformés des neutrophiles qui sont libérés lors de leur fusion avec le phagosome [37]. I1 s'agit essentiellement des enzymes douées d'une activité lytique et des protéines cationiques dépourvues d'activité enzymatique mais qui en raison de leur puissant effet bactéricide ont été qualifiées de « protéines antibiotiques » (tel que les défensines, l’azurocidine, bacterial permeability increasing protein ou BPI)

[34]

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4-3- Neutrophile et lymphocyte T :

La phagocytose d’un micro-organisme par les neutrophiles active fortement le métabolisme cellulaire et va déclencher divers événements intracellulaires aboutissant à la digestion complète du micro-organisme grâce aux lysosomes. Ceci va aussi permettre de préparer les peptides antigéniques spécifiques grâce au système endosomal du neutrophile [38]. Ainsi le peptide progressivement apprêté va être transporté jusqu’aux molécules du CMH II, le

neutrophile va migrer vers les ganglions lymphatiques afin de présenter le peptide antigénique aux lymphocytes T naïfs et permettre ainsi une réponse immunitaire acquise spécifique [39 ; 40] .

Le neutrophile peut aussi, par l’intermédiaire de chimiokines spécifiques ou de certains facteurs (défensines ou chimérines) faciliter le recrutement local et l’activation de cellules dendritiques et lymphocytes T permettant ainsi une réponse immunitaire complète et adaptée [41-43].

4-4- Neutrophile et inflammation :

De nombreux facteurs libérés lors de la réaction inflammatoire stimulent l’activité de synthèse et de sécrétion par les neutrophiles de multiples cytokines et chimiokines directement impliqués dans la différenciation et l’activation des cellules immunitaires [44,45]. Il est également utile de rappeler que le neutrophile inflammatoire est aussi un pourvoyeur important de lipides bioactifs (ex PAF) directement associé à la régulation des fonctions immunitaires. Enfin, l’interaction neutrophile-cellule de l’inflammation est essentielle à la réponse immune acquise ainsi que le contact neutrophile-lymphocyte T au site inflammatoire qui stimule les neutrophiles et pourrait participer à la régulation de la réaction inflammatoire locale (Figure 6) [46].

Figure 6 : schéma récapitulatif du rôle des PNN dans la réponse immune [37]