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CHAPITRE 3 ÉLABORATION DE LA TROUSSE TECHNICO-ÉCONOMIQUE

3.4 Aspect technique de la fonction maintenance Gestion technique des parcs

Le but ultime de la fonction maintenance est de mettre tout en œuvre pour réduire au maximum les défaillances et augmenter la fiabilité opérationnelle afin de rentabiliser les efforts consentis dans l’exploitation du bien. Pour atteindre ce but, la fonction maintenance doit intervenir depuis la conception du bien jusqu’à sa disposition. La mission technique de la fonction maintenance repose sur les aspects de gestion technique durant tout le cycle de vie de l’actif.

C’est donc une mission complexe qui couvre les activités de suivi technique des équipements (installation, diagnostic de défaillance, ordonnancement et exécution des tâches de maintenance, gestion des pièces de rechange, santé et sécurité dans l’exécution des tâches de maintenance etc.).

Dans une entreprise bien organisée, la fonction maintenance se compose de trois fonctions qui sont : la fonction études et méthodes, la fonction préparation et ordonnancement et la fonction réalisation (AFNOR, 2002).

De façon succincte, la fonction étude s’occupe de la conception dans le processus de gestion de la maintenance. Elle étudie par exemple de nouveaux projets ou encore les défaillances observées sur les actifs, analyse leurs causes et les actions nécessaires pour y remédier. C’est la fonction étude qui définit la politique de maintenance à adopter pour les actifs du parc machine sous maintenance. Concrètement la fonction étude analyse les besoins et prend une part active au cahier de charges des investissements, définit les articles nécessaires en maintenance, étudie les méthodes et les moyens pour optimiser la performance des biens, définit la politique de maintenance et analyse les retours d’expérience afin de mieux les intégrer dans la maintenance des biens (AFNOR, 2002).

Le bureau préparation et ordonnancement se charge de préparer et de planifier les activités de maintenance en se basant sur les données produites par le bureau étude. Il identifie les

besoins et les moyens nécessaires pour planifier les activités de maintenance de façon appropriée sans nuire aux autres fonctions de gestion de l’entreprise telles que la production et tout en intégrant le respect strict des normes de sécurité.

Quant au bureau de réalisation, il exploite les données produites par les fonctions études et ordonnancement pour rassembler les moyens nécessaires à l’exécution des activités de maintenance. En outre il produit les rapports après exécution des activités de maintenance. Notons que ces trois sous-fonctions travaillent en étroite collaboration. Dans certaines entreprises, deux ou même les trois fonctions sont confondues.

Par ailleurs, il est important de souligner que le cœur de la mission technique de la fonction maintenance est l’inventaire (Organisation mondiale de la santé, 2012). En effet, l’inventaire représente est le point de départ dans la gestion technique d’un parc d’équipements. La figure 3.1 ci-dessous montre la puissance de l’inventaire et son impact sur les composantes de l’entreprise.

Figure 3.1 Schéma global de la gestion technique de parcs d’équipements Inspirée de (Organisation mondiale de la santé (2012), p.9)

Description succincte du Schéma

Cette description est inspirée de la série technique de l’Organisation mondiale de la santé (2012). Le cœur et le socle de la gestion d’un parc d’équipements est l’inventaire. Il représente la phase initiale dans toute gestion de parc d’actifs. L’efficacité de la gestion technique d’un parc d’équipements est tributaire de l’inventaire même si ce dernier ne suffit pas certes à lui seul pour rendre la gestion efficace. Cependant, il est le point de départ devant être perfectionné régulièrement. L’inventaire est un cycle ou un processus composé de trois étapes :

- La collecte initiale des données sur les actifs du parc;

- La mise à jour des données en cas par exemple d’ajout de modification des données du parc;

- L’audit ou contrôle périodique qui permet de contrôler à intervalle de temps régulier (temps calendaire aux six mois ou aux 12 mois par exemple) l’inventaire de départ afin d’y apporter au besoin des corrections ou des améliorations.

L’exactitude et l’exhaustivité de l’inventaire sont cruciales et sont exigées pour un inventaire fiable. Dans le processus de l’inventaire les équipements doivent être identifiés, classifiés et codifiés. Les critères à considérer pour définir quel équipement inventorié peuvent varier d’une entreprise à une autre selon des critères de base. L’inventaire est un outil puissant qui dicte la performance de la gestion d’un parc d’équipements et de la pérenniser.

Une fois le parc bien inventorié, il reste à exploiter les précieuses et précises informations collectées pour agir sur les autres fonctions qui font partie intégrante de la gestion d’un parc d’équipements qui sont décrites de façon succincte comme suit :

- Conception-Design :les informations de l’inventaire peuvent servir à mieux examiner la nécessité ou l’obligation de modifier le design ou la conception d’un actif existant ou en voie d’acquisition, face aux normes ou encore par rapport aux contraintes environnementales et la sécurité d’exploitation de l’actif, ou encore par rapport au niveau de sollicitation de l’actif par la production, etc.

- Approvisionnement et logistique : le service d’approvisionnement et de logistique ne peut être efficace s’il ne connait pas le nombre et la qualité de nouveaux ou anciens équipements ou de pièces de rechange dont il a la gestion. Ainsi, l’inventaire est bien l’outil sur lequel il peut se baser pour examiner et définir les moyens à déployer en logistique (le flux sanguin de l’entreprise) ou pour l’acquisition du nouveau matériel.

- La production : mieux connaître la composition exacte du parc matériel permet d’avoir une meilleure vue des chaînes de production, de définir les maillons faibles ou forts éventuels afin d’agir efficacement sur la productivité de la fonction production. En outre, l’inventaire peut permettre de prévoir la qualité des produits et services, de définir la quantité de produits ainsi que les contraintes de production, d’évaluer le besoin d’ajout ou

de retrait de la chaîne de production d’un équipement, de mieux évaluer le rendement de chaque équipement, etc.

- Utilisation (aspect opérationnel) : la sécurité d’exploitation, la formation du personnel manipulateur, les conditions environnementales d’utilisation, le respect des normes de santé et sécurité d’exploitation pour prévenir les accidents, etc., seront définis en fonction de la composition du parc matériel, et donc des données de l’inventaire. La performance opérationnelle utilisera comme données de départ les données d’inventaire.

- Maintenance : la fonction maintenance dans l’entreprise ne peut fixer aucunepolitique de maintenance sans avoir une vue précise et détaillée du parc matériel à entretenir. La politique de maintenance ainsi que la stratégie de maintenance à adopter dépendent strictement de la composition du parc. La décision d’impartir un service ou de sous-traiter la maintenance des équipements dépend de l’inventaire des équipements du parc aussi. De même, ce sont les données d’inventaire du matériel du parc d’équipements qui permettront de définir le niveau de maintenance acceptable pour l’entreprise, la nécessité de former les ressources en maintenance, la quantité des pièces de rechanges à mettre en place pour les opérations de maintenance, les outils de maintenance, le matériel de sécurité pour le personnel de maintenance, etc.

- Cycle de vie en général : de la conception à la mise au rebut des équipementsen passant par la durée de vie utile, les données d’inventaire seront incontournables. Tout actif inventorié a une durée de vie. Lorsque survint la fin de sa durée de vie, sa disposition ne peut se faire sans les données d’inventaire faisant partie de son historique et pouvant définir dans quelles conditions l’équipement doit être stocké ou détruit. Des conditions réglementaires et technico-économiques peuvent s’appliquer en fonction du type d’équipement et de leur nombre.

- Gérer le parc d’équipements en fonction de la politique, la stratégie et les objectifs de l’entreprise concernée.

Aucune gestion d’aucun département ou service d’une entreprise ne peut se faire sans l’accord et le soutien de la haute direction. Toute initiative, toute décision, tout choix de politique et de stratégie au niveau de chaque service de l’entreprise, doivent être strictement alignées avec la politique, la stratégie et les objectifs de l’entreprise. La gestion du parc d’équipements ne dérobe donc pas à cette règle. Ce pourquoi ce volet a été représenté comme un ‘’chapeau’’ qui coiffe le cycle de gestion du parc d’équipements. La politique représente les directives fixées par les parties prenantes de l’entreprise au haut niveau tandis que la stratégie représente les moyens et les méthodes à mettre en œuvre pour atteindre la politique de l’entreprise.

- Enfin, gérer le parc d’équipements suivant les recommandations du PAS 55. Il s’agit de façon succincte de faire une gestion intégrée et optimisée de toutes les fonctions du cycle de gestion du parc dans une vue holistique et non gérer chaque département séparément. C’est le fondement de la recommandation du PAS 55. En ce sens, la gestion budgétaire et financière impliquant les budgets, les coûts, les retours sur investissements sont à considérer non seulement au sein de chaque fonction du cycle de gestion du parc, mais aussi doivent s’aligner sur les directives financières définies lors de l’établissement de la politique de l’entreprise.