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CHAPITRE I : ANALYSE CRITIQUE DES SOURCES

I- 1-2-2 Des articles peu nombreux et des brèves abondantes

Sur le thème d‟étude présentement abordé à l‟échelle du Gabon et de l‟Afrique centrale (insertion des TIC et société de l‟information), nous n‟avons pas repéré d‟articles dans les principales revues scientifiques de l‟espace francophone dans les pays développés316

. Par contre, Le bulletin d‟analyses géopolitiques Enjeux qui paraît au Cameroun depuis 1998 a assuré la publication de quelques textes sur les enjeux de la société de l‟information et la révolution portée par les technologies de la communication en Afrique centrale.

En 2001, le dossier sur les nouveaux territoires technologiques, donne une vue d‟ensemble de l‟insertion des TIC à l‟échelle régionale et particulièrement au Gabon et au Cameroun-en insistant sur la spatialisation émergente de ces nouvelles technologies-317. Pour ce qui est du Gabon, l‟état des lieux effectué montre que l‟effervescence autour d‟un thème devenu moteur, « NTIC et entrée du Gabon dans la société de l‟information », provient en grande partie de dynamiques centrifuges exercées au plan international sur ce nouveau phénomène318. Toutefois, jusqu‟en 2001, il y avait une faible traduction de la mobilisation socio-politique en processus d‟insertion et en relais d‟appropriation aux différents niveaux du territoire national, des NTIC dont l‟Internet319. Face à l‟absence d‟études des impacts de la pénétration des NTIC d‟une part, et d‟autre part devant les limites et les discontinuités de tous les réseaux techniques –télécommunications, télévision, radio, électricité, etc.-, l‟insertion des NTIC au Gabon était lacunaire dans sa structuration et porteuse de nouvelles inégalités

315

LASSERE (G.), op. cit., pp. 131-146.

316 Nous pensons la même chose pour ce qui est de l‟espace anglophone, en sachant que nous n‟avons pas adopté pour ce cas, des recherches systématiques comme celles effectuées pour l‟espace francophone.

317 Enjeux, « Les nouveaux territoires technologiques », n° 7, Yaoundé, avril-juin 2001, pp. 3-28 (Dossier). Par ailleurs, l‟ONG ANAÏS Afrique centrale (antenne de l‟ONG Suisse ANAIS), a lancé en mars 2002, Le défi

numérique. Il s‟agissait du trimestriel de la « Nouvelle société » (www.anais-ac.net) dont le premier numéro réalisé en perspective du Sommet mondial sur la société de l‟information (phase 1 de Genève 2003) fut entièrement consacré aux NTIC au Cameroun ((Etat des lieux, Start stories et entretiens avec les politiques et les professionnels). Cf., ANAÏS Afrique centrale, « Le Cameroun face au fossé numérique », in Le défi numérique, n° 001, Yaoundé, janvier-mars 2002, 67 p.

318 MAKANGA BALA (M.P.), « Géopolitique de la „„société de l‟information‟‟ au Gabon : état des connexions et perspectives », in Enjeux, n° 7, Yaoundé, avril-juin 2001, pp. 5-9. (Dossier, « Les nouveaux territoires technologiques »).

territoriales. Une situation qui appelait tous les acteurs à harmoniser leurs efforts pour aboutir à une évaluation plus fine de la question et à une véritable stratégie d‟appropriation des NTIC au service du développement320.

Traitant du développement de l‟Internet au Cameroun, C.C. KOUM constatait une pénétration globalement lente malgré une augmentation des fournisseurs d‟accès et des utilisateurs321. Cette situation était due à l‟insuffisance des accès, au coût élevé des connexions, au vieillissement des infrastructures (beaucoup d‟équipements analogiques et une faible numérisation) et à leur inégale répartition sur le territoire national. Une meilleure intégration du Cameroun dans la société des réseaux passait dès lors par une véritable politique d‟appropriation de la puissance publique qui devait mobiliser une série d‟actions notamment sur le renouvellement des infrastructures et la baisse des coûts d‟accès322

.

Toujours sur le Cameroun, J-L. EWANGUE et M-E. OWONA NGUINI ont fait un bilan de l‟insertion des TIC323

. Ils relèvent plusieurs dynamiques (spatiale, sociale, politique, commerciale, etc.) croisées. Le déploiement des technologies de la communication apparaît fortement tributaire des « discontinuités territoriales et fonctionnelles »324 qui marquent l‟ensemble des réseaux techniques, énergétiques et médiatiques (transports, électricité, télécommunications, télévision, informatique, radiophonie). De ce fait, les territoires que dessine l‟insertion des TIC s‟inscrivent spatialement par rapport aux concentrations urbaines autour du « dipôle géostratégique Yaoundé-Douala ». Les bases réelles de la stratégie camerounaise d‟appropriation des TIC sont en partie minées par la diversité des intérêts et des interventions institutionnelles et politiques325.

Le dossier sur les nouveaux territoires technologiques comporte aussi trois réflexions sur les TIC en Afrique centrale. Dans le premier texte, L.C. BOYOMO-ASSALA fait remarquer que le développement des inforoutes en Afrique centrale en 2001 en était encore au stade embryonnaire326. L‟accès au large public était conditionné par le renouvellement des infrastructures de production et de réception ainsi que par la baisse des coûts d‟accès aux services et la capacité des pays à s‟investir au moins en partie dans la fabrication des

320 MAKANGA BALA (M.P.), op. cit., pp. 7-9.

321 KOUM (C.C.), « Internet au Cameroun : la révolution à petite vitesse », in Enjeux, n° 7, Yaoundé, avril-juin 2001, pp. 13-14.

322 Ibid., pp. 13-14.

323 EWANGUE (J-L.) et OWONA NGUINI (M-E.), « Stratégies géopolitiques et géostratégiques d‟accès à la révolution informationnelle au Cameroun », in Enjeux, n° 7, Yaoundé, avril-juin 2001, pp. 20-25.

324 EWANGUE (J-L.) et OWONA NGUINI (M-E.), op. cit., p. 20. 325 EWANGUE (J-L.) et OWONA NGUINI (M-E.), op. cit., p. 25. 326

BOYOMO-ASSALA (L.C.), « Repenser la révolution de l‟information et de la communication en Afrique centrale », in Enjeux, n° 7, Yaoundé, avril-juin 2001, pp. 10-12.

équipements et des composants électroniques sans se désengager de la bataille des contenus327.

Analysant pour sa part les interactions entre les TIC et le domaine de la défense nationale, J-B. OYONO montrait que, outre leur versant civil et social connu (téléphonie mobile, Internet, etc.), les progrès effectués dans les technologies de la communication avaient aussi un volet géostratégique vaste avec la réalisation du matériel militaire, la maîtrise de technologies émergentes328 telles que l‟optronique et la micro-électronique, le traitement du signal, l‟énergie dirigée, etc329

. La prise en compte de ces évolutions des TIC dans les stratégies militaires nationales était un enjeu face aux défis géopolitiques et géostratégiques de la sécurité et de la défense en Afrique centrale depuis la fin de la guerre froide (foyers de conflictualité inter et intra étatique, coupeurs de route au Gabon, au Tchad, au Cameroun ou en Centrafrique)330.

Quant au texte de A. LAFRANCE sur les contenus Internet, il se dégage que la façade des moteurs de recherche et des portails du net faite d‟informations à la demande de l‟internaute et de propositions commerciales dans les pays du Nord, véhicule aussi une profonde orientation culturelle des pratiques impulsée par des groupes d‟éditeurs331

. Dans ce contexte où la vision des internautes africains est quelque peu contrôlée par les « metteurs en scène/webmaîtres », le risque d‟une présence africaine insignifiante sur le web et d‟un désintérêt des internautes africains pour leur région est relativement grand. Les gouvernements et les institutions de l‟intégration régionale –cas de l‟Afrique centrale- sont appelés à réagir à ce sujet en accompagnant par tous les moyens « la production des portails et des moteurs de recherche régionaux afin d‟accroître la visibilité des ensembles régionaux »332.

327

Ibid., pp. 10-12. On est surpris par cette analyse qui évoque la possibilité pour les pays de l‟Afrique centrale de penser à l‟élaboration et à la production de quelques solutions technologiques. Cet optimisme ne résiste pas au constat selon lequel, la Recherche-Développement (R&D) publique et privée dans ces pays est quasiment inexistante, ce qui à court et moyen terme, hypothèque toute perspective de conception et de production des technologies avancées.

328 L‟optronique et la micro-électronique font référence au domaine qui rend possible les observations et les opérations de nuit en tous temps. Sur fond de miniaturisation, il s‟agit d‟une double combinaison (l‟optique avec l‟électronique, les semi-conducteurs avec l‟informatique). Le traitement du signal est l‟activité d‟analyse des données mathématiques et statistiques complexes par de puissants ordinateurs et des logiciels de pointe. L‟énergie dirigée comprend le domaine des lasers (conduite de tir et guidage optique), le domaine des faisceaux de particules (concentration de la lumière et de la chaleur) et le domaine des canons électromagnétiques. Cf., infra, J-B. OYONO.

329 OYONO (J-B.), « Défense et nouvelles technologies en Afrique centrale », in Enjeux, n° 7, Yaoundé, avril-juin 2001, pp. 15-19.

330 Ibid., pp. 15-19.

331 LAFRANCE (A.), « Quand l‟arbre cache la forêt : le rôle stratégique des moteurs de recherche et des portails », in Enjeux, n° 7, Yaoundé, avril-juin 2001, pp. 26-28.

Deux articles sur les NTIC au Gabon présentent également un intérêt particulier pour l‟étude. Le premier, de R.V. AYIMAMBENE publié sur Internet, propose une analyse soutenue sur la position du Gabon eu égard à l‟éthique de l‟information et son pendant, les NTIC et l‟Internet dans le contexte de la société de l‟information333. L‟auteur présente l‟information comme une ressource dont il indique le rôle et les apports dans tout processus de développement. Il note ensuite les efforts des pouvoirs publics en vue de la mise en place d‟un « système national d‟informations et d‟accès généralisé s‟appuyant sur l‟utilisation des nouvelles technologies dont l‟Internet afin de promouvoir une meilleure gestion de l‟information pour le développement »334

.

Après un nécessaire détour analytique de l‟environnement national en mutation, il s‟arrête sur l‟aspect de l‟Internet et des télécommunications. Il explique à ce sujet, que face à ces nouveaux supports de communication, facteurs de la mondialisation et de la transformation des sociétés, les politiques africains à l‟image du Gabon ont hésité du fait d‟une méconnaissance des possibilités réelles et des incidences liées mai aussi parce que le poids de préoccupations traditionnelles demeure d‟actualité, notamment le « remboursement d‟une dette internationale sans fin »335

. C‟est dans ce cadre d‟hésitation et de réserve que les décideurs politiques et économiques sont venus à la « mise en œuvre d‟opérations et de projets sur Internet. Beaucoup plus pour l‟image internationale que cela leur confère que pour l‟intérêt de développement induit par Internet, encore non perceptible à leurs yeux »336

. L‟auteur termine son propos par la présentation d‟un projet sur les NTIC et par l‟analyse des caractéristiques de l‟Internet gabonais qui font nettement apparaître les avantages et les limites aussi bien au niveau des usages que celui des usagers337.

Cet article est important d‟abord par l‟exposé emprunt de lucidité qui est fait des arcanes politiques gabonais vis-à-vis des NTIC et de la société de l‟information. Ensuite son originalité, est d‟attirer l‟attention sur les problèmes qui vont miner les processus d‟insertion des NTIC. Enfin, le fait que l‟auteur soit un haut cadre de la fonction publique avec des responsabilités importantes au moment de la rédaction, donne à l‟article une validité et une crédibilité débarrassées de convenances de toutes sortes. En effet, R.V. AYIMAMBENE que nous avons tenté en vain de rencontrer en 2000 pour notre enquête était Directeur des

333 AYIMAMBENE (R.V.), « Le Gabon, l‟Internet et l‟accès généralisé à l‟information publique : expériences et problématiques » in site web, <http://www.unesco.org/webworld/infoethics_2/eng/papers/paper_3.htm>, 10 p, consulté le 23 février 2001.

334 AYIMAMBENE (R.V.), op. cit., p. 1. 335 AYIMAMBENE (R.V.), op. cit., p. 2. 336

Ibid., p. 2.

Archives nationales, de la bibliothèque et de la documentation du Gabon avant d‟être nommé Secrétaire général adjoint de la présidence de la république gabonaise.

Le deuxième article est tiré d‟un hebdomadaire et analyse à chaud la convergence de tous les acteurs de la société gabonaise vers les nouvelles technologies de l‟information et de la communication. Ainsi, on note la percée de la téléphonie mobile dont le nombre d‟abonnés a dépassé celui du réseau téléphonique filaire. L‟accès à l‟Internet est l‟objet d‟améliorations notamment la possibilité de téléphoner qui serait devenue de plus en plus effective. La perspective d‟une radio éducative indique le basculement du monde de l‟éducation dans la sphère des NTIC. La privatisation des télécoms suit son cours avec des résultats jugés satisfaisants dans l‟ensemble338

.

Outre ces articles, la littérature sur le Gabon se rapportant aux NTIC, à l‟Internet et à la société de l‟information, est composée de ressources Internet (où les brèves sont plus nombreuses) et de dossiers généraux sur le Gabon et l‟Afrique qui selon les numéros des différents hebdomadaires consacrent des développements aux télécommunications et aux nouvelles technologies. C‟est ainsi que depuis 1999 au moins, des bulletins électroniques dédiés339 aux TIC et de nombreux sites Internet d‟information générale (souvent avec une rubrique NTIC)340 ont permis une importante publication de brèves (on peut parler de naissance du « web journalisme »), lesquelles offrent une photographie des dynamiques d‟insertion des NTIC et de l‟Internet au Gabon dans la perspective de la société de l‟information. Même si la description et l‟événementiel sont privilégiés, ces brèves d‟une page en moyenne restent des indicateurs non négligeables. La mention de quelques uns des titres est un exemple :

338 LAWSON (T.), « La course vers les nouvelles technologies de l‟information et de la communication au Gabon », in Marchés tropicaux et méditerranéens, n° 2827, janvier 2000, pp. 60-62.

339 Parmi les bulletins électroniques sur les NTIC qui on vu le jour dans la deuxième moitié des années 90, il y a eu Liaison francophone [janvier 1997-décembre 2000, 76 numéros, http://www.francophonie.org/liaison/ ],

Franconnex [guide web des ressources TIC, www.franconnex.com ]et Echoweb du CIFDI [revue électronique du Centre international francophone de documentation et d‟information depuis décembre 1997, une structure de l‟Organisation internationale de la francophonie-OIF-, http://www.cifdi.francophonie.org/Echow/ ].

340 Plusieurs sites Internet (les uns sont centrés uniquement sur le Gabon, les autres couvrent plusieurs pays africains) rapportent régulièrement l‟actualité des NTIC ; c‟est le cas des sites suivants :

http://www.internetgabon.com, www.legabon.org, http://www.gabonnews.com, http://infosplusgabon.com,

Tableau n° 1 : Les brèves, une source d’information sur les NTIC au Gabon

Titre de la brève Source Auteur/Correspondant Gabon

« L‟état de l‟Internet et des télécoms au Gabon »

Franconnex.com, n° 18, 10

janvier 2002, 2 p, www.franconnex.com

E. MANDRAULT

« 500 ordinateurs pour l‟initiation à l‟informatique dans les lycées publics »

Franconnex.com, n° 15, 14

novembre 2001, 1 p, www.franconnex.com

E. MANDRAULT

« 300 ordinateurs pour les établissements primaires et secondaires » Liaison francophone, n° 69, 10/08/00, une demi-page, www.francophonie.org/liaison E. MANDRAULT « Un projet d‟interconnexion de l‟administration gabonaise » Franconnex.com, n° 15, 14 novembre 2001, 2 p, www.franconnex.com E. MANDRAULT

« Plan d‟entrée du Gabon dans la société de l‟information » Liaison francophone, n° 74, 17/11/00, 2 p, www.francophonie.org/liaison E. MANDRAULT « Enseignement de l‟informatique au Gabon » Liaison francophone, n° 71, 09/10/00, 1 p, www.francophonie.org/liaison E. MANDRAULT

« Prolifération des cybercafés au Gabon » Liaison francophone, n° 63,

19/05/00, une demi-page, www.francophonie.org/liaison

E. MANDRAULT

« Fête de l‟Internet : les gabonais accros de l‟Internet »

Liaison francophone, , n° 58,

25/02/00, 2 p,

www.francophonie.org/liaison

E. MANDRAULT

Source : MAKANGA BALA (M.P.), enquêtes de terrain et ressources Internet, 2008.

En plus des revues électroniques et des sites d‟information générale, d‟autres sites Internet (organisations internationales et régionales, institutions publiques, particuliers, etc.) hébergent des ressources sur l‟insertion des NTIC au Gabon. Certaines sont actualisées périodiquement, d‟autres pas. A titre d‟exemples, le site Internet consacré à l‟information sur l‟investissement en zone CFA341

comprend plusieurs textes sur les NTIC émanant de sources diverses. Ainsi, la Mission économique de Libreville est à l‟origine de deux versions d‟un texte qui donne une synthèse sur l‟insertion des TIC au Gabon. Sur la base des données officielles recueillies auprès de nombreux acteurs, l‟état des lieux de l‟insertion des NTIC au Gabon entre 2002 et 2003 est décrit à travers le réseau filaire, les équipements dans les

services informatiques, les agences de régulation, l‟Internet et la téléphonie mobile342. La Mission économique de Libreville donne sur son propre site, la version 2005 de ces données sur l‟insertion des NTIC au Gabon sur la base de fiches de synthèse343

. Un autre site Internet partenaire des missions économiques donne la version 2009 du panel des TIC au Gabon sur le même modèle344.

Le Centre français du commerce extérieur (CFCE) et le Poste d‟expansion économique de la Coopération française ont aussi publié sur des sites Internet de nombreuses notes sectorielles qui éclairent sur le thème des privatisations au Gabon et particulièrement la situation de l‟Internet, des télécommunications et de l‟informatique345

.

Dans la base de données par pays du Réseau international de la jeunesse (RIJ), nous avons consulté avec intérêt deux rubriques, à savoir « technologie et Médias »346. Le texte de la rubrique « Technologie » présentait l‟informatique et les télécoms comme les principales caractéristiques des NTIC au Gabon. L‟informatique était dépeinte en tant que secteur en plein essor avec la multiplication des cybercafés, des magasins de produits multimédias et des entreprises de type firme-conseil. Les usages notamment de l‟Internet attiraient un public en augmentation qui restait insatisfait du fait de nombreux « verrous et goulots d‟étranglement à la circulation de l‟information »347

qui incombaient à la puissance publique avec pour conséquence, un blocage à la modernisation du pays ainsi qu‟à la pérennité du processus de démocratisation. Les accès Internet se multipliaient dans les villes à partir de 2002. Les coûts de connexion tendaient à s‟uniformiser. Le nombre des fournisseurs d‟accès était appelé à évoluer rapidement tandis que le profil des internautes révélait une majorité de jeunes avec une timide progression des adultes.

Même si dans les perspectives, les pouvoirs publics envisageaient d‟ajouter les technologies de la communication dans les priorités gouvernementales, un bref tour d‟horizon historique des NTIC au Gabon mettait en relief de nombreux manquements. Les usages de l‟informatique n‟étaient pas introduits dans le système éducatif et leur développement était limité aux principales villes. Dans les télécoms entre 2002 et 2005, l‟euphorie de la téléphonie

342 Mission économique de Libreville, « Les télécommunications et les NTIC », in site web, <http//www.izf.net>, 7 p, versions de novembre 2003 et janvier 2002, consulté le 30 janvier 2003 et le 15 février 2004.

343http://www.missioneco.org/gabon/documents-new

344 UBIFRANCE et les Missions économiques, « Les NTIC au Gabon », juin 2009,

www.ubifrance.fr/download/download.asp?cleautonomy (Fiche de synthèse). 345http://www.izf.net/izf/Opportunites/privatisations/gabon.htmet

http://www.dree.org/gabon/FRANCAIS/GENERAL/INFOGEN.HTM, 346

http://www.lereseau.org/pays/gabon/technologie/technologie.html 347 CHENEAU-LOQUAY (A.), op. cit., http://diderot.rio.net/gabon/aloquay/

mobile restait marquée par des prix jugés élevés avec en prime les limites urbaines de la couverture348.

La rubrique « Médias » était un recensement des différents acteurs occupant ce secteur avec des fiches de présentation respectives. Un constat dominant était le fait que les acteurs (institutions officielles de la communication, la presse, la radio, la télévision) venaient lentement et difficilement aux NTIC (acquisition des matériels, formation, usages, appropriation, etc.). L‟usage régulier du courriel et le simple fait d‟en disposer, de même que la mise en ligne des contenus classiques et la conception de nouveaux ou la dotation en sites Internet autonomes, étaient des pratiques qui tardaient à se généraliser dans un secteur où les besoins étaient présents349. Une étude sur les médias africains et l‟Internet avait fait le même constat sur le Gabon un an plus tôt350.

En 1999, nous avons rassemblé sur le Gabon et d‟autres pays de l‟Afrique centrale, des données sur les NTIC à partir de l‟un des sites Internet dédiés à la francophonie. Sous la thématique des Inforoutes dans l‟espace francophone, déclinés en sept points, des textes courts associés à quelques données statistiques donnent pour la période 1996-1998, un panorama des divers processus en cours dans le secteur émergeant des NTIC : le statut des télécoms, l‟état des équipements et les perspectives à court terme ; l‟état des lieux de l‟Internet et de l‟informatique ainsi que l‟orientation de la politique publique351

.

Toujours en 1999, le site de la primature du Gabon hébergeait un document pertinent : le séminaire sous-régional sur le développement d‟Internet tenu à Libreville en 1997. Outre la série des discours des ministres des télécoms de l‟Afrique centrale, la rubrique conclusions et recommandations indique pour chaque pays, les réalités du secteur des télécommunications et de l‟Internet. Celles-ci se révèlent être un handicap de fond à l‟insertion et à l‟appropriation des NTIC. D‟où des recommandations urgentes et motivées de la part des participants pour remédier à cette situation. Entre des clins d‟œil vers les bailleurs de fonds, le secteur privé et la nécessaire mobilisation des énergies locales, ces recommandations insistent sur