Chapitre I : Recherche Bibliographique
IV. Approche théorique de cinétique globale
La réaction de sorption d’un soluté (ou adsorbat) en solution sur un adsorbant (ou solide)
pour conduire à des complexes de surface entre le soluté et le solide peut être globalement
schématisée par :
Globalement, l’expression cinétique de cette réaction de sorption doit s’appuyer, comme
pour tout équilibre chimique, sur la combinaison des expressions d’une réaction spontanée
d’adsorption proprement dite (constante de vitesse k
adsou k
1) et de sa réaction inverse de
désorption (k
desou k
-1), les deux constantes de vitesse étant reliées par la constante d’équilibre
K
0.
adsorption
désorption
(SITE LIBRE)
solide+ (SOLUTE)
liquide ou gaz(COMPLEXE)
solideAu temps t = 0 C
00
q
m(ou q
e) C
tq
t……….………(3)
Compte tenu de l’équilibre, q
mne peut jamais être atteint dans des conditions classiques
d’expérimentation et la réaction s’arrête quand q
t= q
eet C
t= C
e. [64]
Capacité d’adsorption : est le montant de l'adsorption à l'instant t, q
t(mg / g), donné par la
relation suivante [9]:
………(4)
Où C
0et C
t(mg / L) sont les concentrations en phase liquide de colorant au départ et à tout
instant t, respectivement. V est le volume de la solution (L) et W est la masse sèche
d'adsorbant utilisé (g). [68]
L’ensemble de la littérature sur le sujet considère que l’adsorption à l’interface liquide/solide,
avec une réaction localisée dans des pores (adsorbants, échangeurs d’ions, catalyseurs, …),
comprend cinétiquement trois étapes importantes, si on exclut le transport du soluté au sein de
la solution notamment quand le système est agité :
-La diffusion à travers le film entourant les particules solides d’adsorbant, appelée «diffusion
externe »,
-La diffusion dans les pores de l’adsorbant, dite « diffusion intra-particulaire »,
-La réaction d’adsorption (et de désorption) proprement dite « réaction de surface » [63].
a) Etape dite de « diffusion externe »
L’expression cinétique suivante ou toute expression similaire, est très souvent citée etutilisée
pour modéliser la diffusion externe pour tout transfert de soluté d’une phase liquidevers une
autre phase, notamment solide :
= k (/V). (C
t- C
e)………..(5)
C
e: concentration à l’équilibre du soluté en solution (mg/L)
: aire de l’interface solide/liquide (m
2)
V : volume de solution (L)
La forme intégrée est
ln = k (a/V).t = k’.t ………(6)
Un simple tracé de ln [C
0-C
e)/(C
t-C
e)] en fonction du temps de réaction devrait donc permettre
d’évaluer si l’étape de diffusion externe est déterminante pour l’ensemble de la réaction.
L’expression cinétique de diffusion intra-particulaire est souvent présentée comme
suit (Weber and Morris 1963)[69]:
q
t= k
di.t
1/2+C ………..(7)
Où q
t(mg/g) est la capacité d'adsorption dans le temps t (min); k
d(min
-1) est la constante de
vitesse de diffusion intra-particules (mg.g
-1.min
1/2) et C est l'interception liée à l’effet de la
couche limite (mg/g).
c) Etape dite de « réaction de surface »
La cinétique d’adsorption par du charbon actif peut être représentée le plus généralement par
des lois d’ordre pseudo 1 ou 2
Expression de pseudo-premier ordre
L’expression de pseudo-premier ordre [53], toujours citée, est de la forme :
k
1. ( – q
t)………..(8)
Ou
ln (q
e– q
t) = ln (q
e) – k
1.t………(9)
Cette expression est celle d’une cinétique de pseudo-premier ordre global pour la réaction
d’adsorption, avec un ordre partiel 1 par rapport à la concentration en sites libres et un ordre
partiel 0 par rapport au soluté en solution.
Où q
eet q
tréférer à la quantité de colorant adsorbé (mg /g) à l’équilibre et à tout moment t
(min), respectivement, et k
1constante d'équilibre d’adsorption pseudo-premier ordre (1/min).
[67]
Expression du pseudo-second ordre
Une expression également très souvent utilisée est celle du pseudo-second ordre (Ho and
McKay 1999) [47] :
………..(10)
Cette expression est celle d’une cinétique de pseudo 2ème ordre global pour l’adsorption,
avec un ordre partiel 2 par rapport aux sites libres et ordre partiel 0 par rapport au soluté.
[63,66]
où : k
2est la constante d’équilibre du pseudo-second ordre (mg.g
-1.min
-1).
Des réarrangements conduisent à plusieurs autres formes linéaires, on site :
……….………….…………..(11)
Pour un système liquide, au cours de l’adsorption il y a toujours une compétition entre le
soluté et le solvant. Néanmoins l’étude des isothermes d’adsorption se fait en exploitant la
variation de la quantité adsorbée en fonction de la concentration d’adsorbat en équilibre en
considérant que l’activité du solvant est constante c’est à dire la présence du solvant est
ignorée. L’adsorption en phase liquide inclut une variété d’adsorbat tels que les composés
organiques, les composés inorganiques, les protéines et les polymères.
Qu ant ité ads orb ée
Figure
I. 3: Isothermes d’adsorption physique d’un liquide [61]
Selon Giles et al. (1960,1962) les isothermes en phase liquide sont classées en quatre
catégories: S (Sigmoïdal-shaped), L (Langmuir), H (High inffinity) et C (constant partition).
Leur classification est basée sur le comportement de ces courbes à l’origine et qui ont été
reliées assez précisément à divers modes de fixation des molécules sur le support solide.
Chaque type d’isotherme correspond à des conditions expérimentales d’adsorption
particulière
Les isothermes de type S sont généralement obtenues lorsque le solvant est fortement
adsorbé, et lorsqu’il y a une forte interaction à l’intérieure de la couche adsorbante. On
considère par ailleurs que le type S traduit une forte compétition entre les molécules du
solvant et la molécule étudiée pour les sites d’adsorption.
Concentration
S L H C
1
2
3
4
5
Les isothermes de type L appelées aussi "type Langmuir", sont observées pour de
nombreuses molécules. Ce type d’isothermes correspond à une diminution de la disponibilité
des sites d’adsorption lorsque la concentration en solution augmente. La forme de type L
indique une plus grande affinité pour les surfaces adsorbante de la molécule que pour les
molécules du solvant. Le nombre des molécules adsorbées est infini et on aura une saturation
lorsque tous les sites sont occupés, l’adsorption est alors monocouche.
Les isothermes de type H sont un cas particulier des isothermes de type L. Ce type
d’isotherme ne commence pas à zéro mais à une valeur positive. Elles sont observées quand la
surface adsorbante possède une grande affinité pour la molécule adsorbée et quand une
saturation des sites d’adsorption est observée pour les faibles concentrations en solution.
Les isothermes de type C sont rencontrées dans le cas des solide microporeux. Ce type
d’isothermes présente un profil linéaire à faibles concentrations indiquant une
proportionnalité de répartition de la molécule entre les phases solide et liquide. Les
isothermes de type C concernent des molécules flexibles pouvant pénétrer loin dans les pores
et elles sont généralement observées dans le cas de l’adsorption des composés organiques
hydrophobes sur des matières organiques.
Comme on peut l’observer dans la Figure
I. 3la classification des isothermes d’adsorption
en phase liquide présente cinq sous-groupes: Le premier sous-groupe inclut les isothermes
pour lesquelles la saturation ne peut pas être atteinte pour des raisons expérimentales [37]. Le
groupe 2 regroupe les isothermes présentant un palier de saturation. Pour les
sous-groupes 3 et 4, on peut considérer qu’il y a formation de plus d’une monocouche. Les
isothermes du sous-groupe 5 ont été rencontrées pour des solutions de détergent ou de
colorant [64].
V. Modélisation des isothermes d’adsorption
Dans le document
Étude de l’élimination de polluants dans l’eau sur des déchets valorisables par adsorption et catalyse hétérogène
(Page 49-53)