• Aucun résultat trouvé

Le choix de notre cadre conceptuel, et la place centrale accordée aux acteurs et notamment à leurs représentations, nous invite à mettre en œuvre une démarche d’enquête qui permette de révéler les représentations, les raisonnements, les stratégies, les valeurs, etc., des acteurs de nos terrains d’étude. Dans la lignée des approches compréhensives, qui se fondent sur le postulat d’une « radicale

hétérogénéité » entre les faits sociaux et les faits des sciences naturelles ou physiques, « les faits humains

ou sociaux étant des faits porteurs de significations véhiculées par les acteurs » (Paillé et Mucchielli, 2008), notre démarche de terrain est ainsi orientée vers la recherche de ces significations. Nous recherchons, dans les faits sociaux, les pratiques des acteurs, leurs discours, les éléments permettant de caractériser leurs représentations des fonctions de l’activité agricole. Nous adoptons pour cela une démarche qualitative, orientée vers la compréhension des processus, et non vers la recherche formelle de mesures que promettent les analyses statistiques (Vigour, 2005).

Pour ce faire, nous avons collecté un matériau essentiellement discursif. Il est d’une part issu de sources directes84 (discours issus d’enquêtes réalisées au cours de la phase de terrain), et d’autre part de sources indirectes85

4.2.1. Un matériau discursif issu d’entretiens semi-directifs

(discours institutionnels, législatifs, informatifs, ou de promotion, contenus dans les documents écrits émanant des différentes institutions ou organisations). Ces discours indirects, à caractère « officiel », permettent de préciser les positionnements des institutions. Ils sont complémentaires des discours spontanés collectés dans le cadre des enquêtes, qui permettent quant à eux de saisir la complexité des positionnements et représentations individuelles. Enfin, nous ajouterons ponctuellement certaines données quantitatives ou statistiques, qui permettront une mise en perspective des discours des acteurs.

Si les enquêtes permettent d’affiner les connaissances concernant la filière, elles visent surtout à accéder aux représentations des acteurs. Elles sont ainsi par nature des données subjectives, mêlant des données factuelles rapportées par les acteurs, et leurs sentiments, impressions, avis, etc. sur ces faits, dans une « perspective qui relève de la pensée, de l’opinion, du vécu » (Amalric, 2005). Sans prétention d’accéder à l’objectivité, ces données nous intéressent justement pour leur subjectivité, dans laquelle s’expriment les représentations. Notre objectif était en effet de comprendre les processus de création et de recomposition des liens de l’agriculture au territoire, induits par les représentations des acteurs. Dans cette optique, nous avons choisi l’entretien de type semi-directif, format d’enquête laissant un large espace d’expression à l’enquêté.

84 Produites par l’intervention du chercheur ; la production de ces données est donc finalisée en fonction des objectifs de recherche.

85 Non produites directement par l’intervention du chercheur, donc produites dans un cadre extérieur à son cadre de recherche

Première partie

136

Le choix de l’entretien semi-directif

L’entretien semi-directif a pour objectif de recueillir des discours, en laissant à l’enquêté une liberté de parole non contrainte par un questionnaire fermé, tout en guidant cette parole autour des thématiques préalablement établies. Il offre ainsi l’opportunité d’engager un véritable échange avec les acteurs. Il se déroule sous la forme d’un entretien autour d’une trame de discussion préétablie, laissant une marge d’expression (questions ouvertes) et un temps de parole important à l’acteur interrogé. Cela lui permet, dans le cadre toutefois d’une modulation par l’enquêteur des thématiques abordées, de le laisser exprimer le cours de sa pensée. Ce type d’entretien permet de ne pas (ou peu) imposer de conceptions a priori, et de laisser une ouverture dans le déroulement de l’entretien vers des directions que l’on n’aurait pas conçues initialement mais qui viennent nourrir la problématique de recherche. Il permet ainsi une construction progressive de la théorie à partir des enquêtes, par opposition aux enquêtes fondées sur un questionnaire fermé, qui suppose qu’un modèle théorique soit préétabli (Beaud et Weber, 2008).

Le format d’enquêtes choisi s’inscrit dans une posture compréhensive, qui « s’appuie sur la conviction

que les hommes ne sont pas de simples agents porteurs de structures mais des producteurs actifs du social, donc des dépositaires d’un savoir important qu’il s’agit de saisir de l’intérieur » (Kaufmann, 2008). Il est orienté vers la compréhension du sens des actes pour les individus, dans le cadre d’une approche qualitative, visant à comprendre plus qu’à quantifier systématiquement.

La conduite des entretiens

Cet objectif implique certaines exigences dans le mode de conduite de l’entretien. L’entretien doit être mené de façon à encourager l’enquêté à exprimer ses façons de voir les choses, son organisation de la réalité, pour permettre par la suite, dans l’analyse, d’identifier dans son discours les objets conceptuels propres qu’il utilise. Cela se traduit également au niveau lexical, l’objectif étant de ne pas imposer, dans la formulation des questions, de termes trop spécifiques, et de laisser l’enquêté s’exprimer avec ses propres catégories. L’entretien semi-directif permet une souplesse dans la conduite de l’entretien, il doit être mené pour créer des conditions d’échange l’incitant à s’exprimer sincèrement, et pour éviter qu’il ne se limite à l’expression de positions consensuelles. Suivant les préconisations de Jean- Claude Kaufmann86

Des guides d’entretien ont été établis afin de couvrir une liste de thématiques propres aux différents types d’acteurs enquêtés (voir trames en annexe 3). La question d’annonce était formulée dans l’objectif de « faire simple », de mettre l’enquêté en terrain connu, tout en ouvrant la parole au récit (ibid.). La conduite de l’entretien devait ensuite permettre de se calquer dans la mesure du possible sur l’ordre défini dans ces trames, tout en gardant une flexibilité importante afin de rendre l’interaction avec l’interlocuteur aussi fructueuse que possible. L’enquêteur devait ainsi chercher un équilibre entre liberté de parole et structuration de l’entretien. Les trames ont été adaptées à la marge aux particularités des deux terrains et des parcours des enquêtés. Elles ont également été progressivement enrichies par des éléments issus des entretiens au fur et à mesure de leur réalisation,

, la posture lors de l’entretien doit se fonder à la fois sur une ouverture de l’enquêteur, et sur son empathie à l’égard de l’enquêté (Kaufmann, 2008).

86 Ces préconisations sont formulées dans le cadre d’une méthodologie de l’entretien compréhensif, nous en

Chapitre 4

137 à l’encontre d’une fermeture et d’une rigidité de la grille d’entretien qui « mutilerait ses possibilités de

découverte » (ibid.).

Les entretiens ont été intégralement enregistrés. Cela permet à l’enquêteur de se consacrer pleinement à l’écoute de son interlocuteur, et à la conduite de l’entretien. Conditionnant la « qualité de l’écoute », l’enregistrement transforme aussi une parole privée en une parole publique potentiellement audible par autrui (Beaud et Weber, 2008). Cette technique a cependant ses limites, dans la mesure où elle peut conduire à une certaine réserve des personnes enquêtées. Dans certains cas, celles-ci nous ont d’ailleurs demandé d’éteindre le dictaphone, ou de ne pas citer certains passages ; cette possibilité qui leur était proposée dès le début permettait de gérer en partie cette « réserve », en permettant malgré tout d’aborder avec les acteurs les questions délicates. Ces éléments ont fait l’objet d’une prise de note. De même, certaines reprises de discussion après l’extinction du dictaphone, qui permettaient de passer à une interaction moins « formelle », ont fait l’objet d’une prise de note de manière à en conserver certains éléments à l’esprit lors de l’analyse.

Les entretiens ont pour la plupart duré entre 1h et 1h30 (certains ont été plus longs). Ils ont été dans la mesure du possible « situés », en particulier pour les producteurs, pour lesquels les entretiens sur la parcelle ont été privilégiés (les conditions logistiques et les disponibilités des producteurs ne l’ont pas permis dans tout les cas).

Les acteurs rencontrés

Pour notre problématique centrée sur les interactions entre une filière agricole et son territoire, nous nous devions de rencontrer des acteurs représentatifs de ces deux « entités ». La liste des personnes interrogées a été établie sur la base de leur fonction, au nom de laquelle ils sont susceptibles d’intervenir, physiquement ou via les décisions qu’ils prennent, sur le développement et les évolutions de nos filières d’étude. Du côté des filières, nous avons rencontré les producteurs eux- mêmes, d’une part, qui représentent près de la moitié des entretiens, et les transformateurs d’autre part (certains producteurs ont une double casquette de producteurs et de transformateurs). Nous avons également réalisé des entretiens au sein des institutions en charge de l’encadrement de l’activité agricole, administrations et établissements publics principalement (DAF, ASP). Les principales collectivités territoriales concernées par ces productions agricoles ont été rencontrées (communes, Conseil Général à la Réunion, Conseil Régional en Guadeloupe87

La rencontre de plusieurs agents au sein de certaines institutions s’imposait, en particulier pour les parcs dont nous souhaitions aborder plus précisément la construction de leur positionnement vis-à-vis ). Nous interrogeant sur l’impact de la biodiversité dans les recompositions de l’inscription territoriale de l’agriculture, nous avons également réalisé des entretiens auprès des gestionnaires (ONF) ou propriétaires (Conservatoire du Littoral) d’espaces naturels concernés par les productions agricoles étudiées. Plusieurs entretiens ont été réalisés auprès des différents services des parcs nationaux de chacun de nos deux terrains. Certaines associations, représentantes de la société civile, sont enfin venues compléter notre liste d’acteurs à rencontrer.

87 Dans les DOM, la répartition entre le département et la région de certaines compétences s’établit localement ; ainsi, l’agriculture est à la Réunion une prérogative du Conseil Général, tandis qu’en Guadeloupe elle est une prérogative du Conseil Régional.

Première partie

138

de l’activité agricole. En effet, si les institutions peuvent être considérées comme des acteurs collectifs, leurs agents, qui agissent (en partie) en son nom, peuvent néanmoins adopter des stratégies différenciées, selon leurs secteurs d’intervention d’une part, et selon leurs propres parcours d’autre part. Les stratégies des acteurs ne sont en effet pas exclusivement déterminées par leur appartenance à une institution, d’autant plus qu’ils peuvent être « multi-casquettes » et susceptibles d’endosser différents rôles selon les contextes dans lesquels ils sont amenés à intervenir (Gumuchian et al., 2003).

Tableau 8. Acteurs rencontrés sur les deux terrains

Le nombre d’entretiens réalisés (*) diffère du nombre d’acteurs rencontrés ; en effet, des entretiens ont été doublés voir triplés (en particulier, auprès des acteurs de la filière vanille réunionnaise), et certains entretiens ont pu

faire intervenir conjointement plusieurs interlocuteurs (par contre, les conjoint(e)s des producteurs qui ont parfois participé à l’entretien ne sont pas comptabilisés ici)

Terrain Réunion Terrain Guadeloupe

Producteurs Dont :

Producteurs de vanille Producteurs de café

Dont producteurs également rencontrés au titre de préparateurs privés (entretiens filière)

Dont producteurs également rencontrés au titre de président coopérative/syndicat (entretiens filière)

20 20 - 4 1 22 88 13 15 3 2 Acteurs de la filière Dont :

Producteurs (précédemment cités)

8 5 13 5 Autres acteurs Dont :

Equipes (ou ex-salariés) des deux Parc nationaux

22 4

26 8

Nombre d’acteurs rencontrés 45 56

Nombre d’entretiens réalisés* 46 57

Au total, une centaine d’entretiens ont été réalisés. La liste des acteurs rencontrés figure en annexe. Les échantillons de producteurs ont été définis selon une double préoccupation, de choix d’une diversité des profils d’une part, et de la condition d’une « entrée légitime » d’autre part. Cette condition de « légitimité » à contacter les producteurs était d’autant plus importante à la Réunion, où la période d’enquête a coïncidé avec une période de réorganisation de la filière, soit une situation « sensible » pour réaliser des entretiens. Des entretiens préparatoires ont donc été effectués auprès des représentants des structures coopératives et privées de transformation. Ils ont permis d’établir un premier listing de personnes à enquêter, défini pour représenter la diversité des profils de planteurs connus. En effet, partant du fait que l’ « on ne peut espérer prendre un point de vue totalisateur, on peut

seulement tenter de totaliser différents points de vue » (Beaud et Weber, 2008), nous avons souhaité dans la mesure que notre analyse intègre la variété des profils de producteurs de chacune des filières. Cette recherche de la diversité, et non d’un échantillon statistiquement représentatif, est cohérent avec notre objectif de compréhension des processus et non de leur quantification. Nous ne nous sommes donc pas limités à une définition stricte de l’exploitation agricole89

88 Parmi les producteurs rencontrés, 6 sont à la fois producteurs de vanille et de café.

, en intégrant notamment dans notre

Chapitre 4

139 échantillon des planteurs informels (non affiliés au régime de protection social agricole). Ces premières listes ont été complétées par des planteurs « indépendants », qui ont développé une activité agrotouristique leur permettant de s’affranchir des structures collectives de transformation et de vente (ces planteurs sont par ailleurs les plus visibles sur le territoire, et de ce fait plus simples à contacter). Les dates auxquels ces entretiens ont été réalisés doivent être précisées, car elles marquent les limites temporelles de notre analyse. En Guadeloupe, les entretiens ont été conduits dans le cadre d’une mission de douze semaines, du 9 mars au 27 mai 2011. A la Réunion, les entretiens ont eu lieu en deux grandes périodes : après quelques entretiens de cadrage au démarrage de la thèse (non mentionnés dans le tableau), une première période d’entretiens a eu lieu entre juillet 2010 et janvier 2011, et une seconde période entre septembre et octobre 2011. Quelques entretiens ont enfin été réalisés plus récemment, en 2012, notamment avec le parc national en raison des avancées liées à l’élaboration de sa charte. Concernant la filière vanille, nous n’avons pas rencontré ses acteurs au cours de l’année 2012, et notre analyse se fonde donc sur la situation de la filière avant cette date. Cette limite temporelle de notre analyse doit être prise en compte à la lecture de ce texte, car la filière a lancé un certain nombre de dynamiques récemment, que nous ne pourrons donc pas analyser en détail.

Corpus de données discursives obtenues

Ces entretiens ont été intégralement retranscrits (accompagnés le cas échéant de notes de terrains) pour l’analyse. De façon à conserver la spontanéité des discours recueillis, les « fautes de langages » et le vocabulaire (en particulier les termes techniques des planteurs, et les termes créoles) ont été conservés tels quels.

Les verbatim d’entretiens ont fait l’objet d’une analyse qualitative. Les informations recueillies, qui représentent un volume de donnée conséquent (un entretien d’une heure représente environ 8 pages) ont été traitées manuellement. Nous avons fait le choix, en raison de l’hétérogénéité des discours (du fait de la diversité des statuts des acteurs rencontrés, de leur caractère plus ou moins loquace, et des thématiques parfois développées de façon différenciées selon leur sensibilité), de ne pas recourir à des logiciels d’analyse textuelle. Les entretiens ont fait l’objet de plusieurs lectures d’imprégnation, une fois l’ensemble des entretiens réalisés et retranscrits, afin d’avoir une vision d’ensemble du corpus.

4.2.2. Des données complémentaires

Pour compléter ce corpus de données discursives, des données issues de sources indirectes ont été mobilisées : ce sont d’une part des données bibliographiques (littérature grise et documents officiels), et d’autre part des données statistiques et géoréférencées.

Données bibliographiques

Des documents écrits de différentes natures ont été mobilisés pour étudier l’inscription territoriale de nos filières. Ces sources permettent, d’une part, d’en avoir une approche diachronique, grâce à des documents publiés à différentes périodes de leur histoire. D’autre part, ils permettent d’accéder aux représentations « officielles » des institutions en matière d’agriculture, du moins à celles qu’elles

Première partie

140

souhaitent afficher, qui ont vocation à être rendues publiques. Autre forme de discours, non spontanée, que ceux issus de nos entretiens, ils ne permettent pas de saisir la complexité des représentations et la diversité des points de vue qui sont susceptibles de s’exprimer au sein d’une même institution ; ils se doivent de présenter une certaine cohérence, et permettent de saisir ce que l’institution souhaite afficher publiquement comme positionnement. La confrontation de ces deux types de données est intéressante, révélatrice de la complexité inhérente aux représentations en matière de gestion des espaces agricoles ou naturels, et peut permettre de comprendre certains rouages de la construction du positionnement de chacun des acteurs, individuels ou institutionnels. Nous avons ainsi consulté plusieurs types de documents sur chacun de nos deux terrains :

− documents d’urbanisme, de planification, et de développement rural (PLU, SCoT, SAR,

chartes agricoles communales, documents spécifiques à chacun des deux terrains - exemple du PAH à la Réunion) ;

− programmes officiels pour la gestion des fonds européens, en particulier, concernant la programmation FEADER 2007-2013 (PDR Hexagonal, PDR Réunion, PDR Guadeloupe) ;

− documents concernant la gestion forestière (orientations régionales forestières, plans

d’aménagement des massifs, plans de gestion des réserves, contrats de concession, rapports d’études, notamment rapport de C. Walbaum sur la gestion des concessions de vanille) ;

− diagnostics de territoire et diagnostics environnementaux (diagnostics de territoires des chartes agricoles, diagnostics écologiques - exemple du diagnostic écologique réalisé par Biotope sur Saint-Philippe en 2005, etc.) ;

− documents informatifs, ou à caractère publicitaire, qui sont également des vecteurs (c’est en l’occurrence leur raison d’être) des représentations des territoires ou des produits auxquels ils se rapportent.

Nous avons de plus consulté un nombre conséquent de documents relatifs aux deux parcs nationaux :

− textes juridiques (textes de loi, décrets de création, décret de création modifié) ;

− documents officiels relatifs à leur construction ou à leur mise en place (enquêtes publiques,

compte-rendus de réunions publiques ou de conseils d’administrations) ;

− documents de planification et d’aménagement (schéma et programme d’aménagement,

documents relatifs aux programmes LEADER pilotés ou animés par le PNG) ;

− projets de charte (les projets de charte des deux parcs ont été validés par leurs conseils

d’administration respectifs en 2012) ;

− rapports, documents de travail ayant trait à l’agriculture ;

− rapports d’activité ;

− documents de communication destinés au grand public.

Certaines de ces données (à l’instar des données statistiques et géoréférencées évoquées au paragraphe suivant) ont pu n’être consultées que sur l’un des deux terrains ; cette dissymétrie n’était pas un motif de négligence de ces sources, la règle étant de ne pas se priver de certaines sources d’informations pas souci de symétrie (Vigour, 2005). Cette dissymétrie était d’autant moins préjudiciable que sur le terrain guadeloupéen, nous nous sommes plus particulièrement focalisés sur l’action du parc national, et donc sur les documents s’y rapportant.

Chapitre 4

141 Parallèlement à nos données discursives, nous avons également utilisé pour notre analyse des données de natures plus quantitatives. Celles-ci permettent, bien que notre démarche soit plus orientée vers la compréhension des processus que sur leur quantification, de situer l’analyse, en donnant certains éléments d’échelle pour apprécier ces processus et leurs contextes. Les principales données statistiques que nous avons utilisées sont les suivantes :

− données des recensements généraux agricoles (RGA) de 1981, 1989 et 2000 et 2010 ; concernant les données du dernier recensement (RGA 2010), sur le terrain réunionnais, nous avons pu en outre analyser, grâce au service statistique de la DAF, le corpus de données rassemblant l’ensemble des producteurs de vanille recensés, ce qui a donné lieu à la publication d’une note de synthèse Agreste (Agreste, 2012a) ;

− statistiques produites par la DAF concernant les politiques agricoles et les montants des aides

à l’agriculture (Mementos, notes de conjonctures Agreste ; notes de synthèse) ;

− données du recensement général de la population (RGP), réalisé par l’INSEE ; nous avons utilisé les données du RGP 1999, ainsi que les actualisations annuelles partielles ;

− données économiques produites par le secteur « transformation / commercialisation » et par

les chambres consulaires concernant le marché de la vanille ;

− rapports et notes de synthèse produits par l’ODEADOM ;

− tableaux économiques (INSEE) et rapports d’activités de l’IEDOM.

Nous avons en outre utilisé un certains nombre de données géoréférencées, dont les sources sont mentionnées pour chacune des cartes présentées. Nous avons en particulier eu accès, dans le cadre d’une convention avec l’ONF, à la base de données répertoriant les concessions de vanille (le fichier que nous avons utilisé correspond à une extraction de la base de données de l’ONF réalisée en décembre 2012).

Conclusion du chapitre 4

Dans le cadre de notre démarche de recherche, définie au chapitre 3, nous souhaitions étudier les représentations que se font les acteurs des fonctions non productives de l’activité agricole. Ces représentations, et leur traductions dans les stratégies des différents types d’acteurs, font partie des liens qui se tissent entre agriculture et territoire. Pour accéder à ces représentations, et à la manière