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7.1. Double articulation

La relation entre récit et pouvoir peut faire l’objet de plusieurs articulations, dont deux auront été particulièrement problématisées dans nos travaux.

Premièrement, on peut étudier le pouvoir du récit : ce qu’il fait faire aux agents sociaux, son action propre sur le comportement, les attitudes ou les états mentaux (désirs, cognitions, représentations) des individus. C’est l’angle dominant sous lequel nous avons saisi le rapport pouvoir/récit, en particulier lorsque nous nous sommes interrogé sur l’effet perlocutoire de

22 « Le pouvoir existe d’abord comme thème et comme ressource disponibles pour les acteurs lorsqu’ils

élaborent des interprétations à des fins pratiques, dans le but de rendre intelligibles et/ou acceptables leurs actes et leurs jugements, et en particulier leur désaccord ou leur résistance vis-à-vis des contraintes qu’ils anticipent ou qui leur sont imposées. (…) On peut dire, à un premier niveau, qu’en étudiant les asymétries de prise, il s’agit de reconnaître, parmi les multiples ethnométhodes dont disposent les membres de nos sociétés, une classe

l’acte de fiction (cf. supra, section 6.2). Un dispositif de futur antérieur est, dans notre approche, conçu pour modifier les dispositions de son destinataire à l’égard de l’objet de l’alerte : en modélisant un avenir possible déjà inscrit dans le présent, il instruit, trouble ou persuade, jouant sur des registres cognitifs et affectifs qui amèneront ou non (le succès d’un tel acte n’étant jamais garanti) à adapter par la suite son comportement. Plus largement, on peut considérer l’empowerment du futur antérieur et du simulacre comme un effet de ce type. La fiction en général, et le récit de fiction en particulier, sont des actes de langage spécifique qui, en tant que tel, exercent un pouvoir qui doit pouvoir s’observer : ce sont des objets à part entière pour les sciences politiques et sociales. Parler de la fiction comme « prise », avec ses effets en termes de connaissance et de restauration de puissance d’agir, participe également d’une telle approche du récit.

Certains dispositifs narratifs connaissent une telle diffusion qu’ils finissent d’ailleurs par constituer une prise commune à un moment donné pour un collectif. En témoigne, par exemple, l’importance politique de 1984 dans la configuration du dossier des nouvelles technologies de surveillance et de contrôle social (cf. texte 3) : incontournable aux acteurs en présence, le roman est repris aussi bien comme point d’appui normatif par ceux qui continuent d’y voir un horizon possible pour nos sociétés, que comme repoussoir par ceux qui, au contraire, pensent que la menace a changé de nature et qu’une focalisation excessive sur la fiction orwellienne risque de nous faire passer à côté de changements décisifs23.

Problématiser la question en termes de pouvoir du récit suppose par ailleurs de rompre avec une certaine méfiance politique à l’égard de l’objet, encore récemment revigorée par le succès d’un ouvrage comme Storytelling (Salmon, 2007), dénonçant la mainmise du marketing, du management et de la communication sur l’imaginaire des individus que ces techniques bombardent quotidiennement d’histoires censées orienter leurs comportements. La question n’est d’ailleurs pas tant de savoir si cette influence des récits et la menace qu’elle représente sont réelles ou exagérées, que celle des moyens par lesquels elles pourraient être minimisées ou contrecarrées. Là où Salmon fait clairement preuve d’une attitude anti-mimétique,

23 1984 est connu pour sa grande plasticité idéologique : il a servi aussi bien les conservateurs, qui faisaient

d’Orwell le socialiste modèle ayant très tôt dénoncé le totalitarisme soviétique, que leurs adversaires politiques, dont certains continuent de puiser dans son combat humaniste pour la « common decency » de quoi renouveler le débat sur les valeurs de la gauche (Michéa, 2000 et 2008). On mesurera l’écart qui sépare ces usages politiques d’Orwell avec une approche plus documentée comme celle de Newsinger (2006) visant à remettre l’œuvre de l’écrivain dans le contexte historique des débats britanniques dans lequel elle s’inscrivait.

d’autres, comme Yves Citton dans Mythocratie (2010), cherchent plutôt à développer des contre-récits en guise de riposte. Prenant acte du pouvoir qu’ont les récits d’affecter les individus et les collectifs, Citton se demande s’il ne serait pas plus productif d’en tirer les leçons qui s’imposent et lancer une contre-offensive narrative pour revendiquer notre imaginaire captif.

C’est la réflexion dans laquelle s’inscrit le texte 5, publié pour un dossier de la revue

Multitudes consacré aux « contre-fictions ». Nous y revenons sur l’argument burroughsien du

Contrôle, formellement proche de théories comme celle de Salmon, mais qui montre le caractère symétrique de ces techniques d’influence et permet d’imaginer des formes de résistance narratives et fictionnelles – en l’occurrence, le cut-up (déjà analysé dans le texte 2) et le simulacre. L’agencement de notre comportement par des récits écrits « là haut » (Citton, 2010 : 91-101) n’est pas une fatalité : des possibilités de contre-scénarisation nous sont offertes.

On touche avec ces travaux à une deuxième forme d’articulation du rapport pouvoir/récit : le

pouvoir comme récit. La notion de « scénarisation » proposée par Citton repose sur une

homologie entre les définitions modernes du pouvoir comme relation et les composants fondamentaux du récit, homologie que nous approfondissons dans notre texte 4. Si « agir sur les actions possibles de quelqu’un », ou amener cette personne à faire quelque chose qu’elle n’aurait pas faite sans notre intervention suffit à caractériser une relation de pouvoir, elle suffit aussi, dit Citton, à caractériser un récit au sens minimal. Contrôler, mettre en intrigue ou scénariser l’action de quelqu’un deviennent dès lors quasi synonymes : il s’agit de faire adopter une autre ligne narrative à cette personne, de construire pour elle un monde et de l’amener à l’habiter. Ces transferts conceptuels avec la narratologie sont plutôt encourageants24 : les notions de scénarisation et de métalepse que nous mettons à l’ouvrage dans les textes 4 et 5 semblent apporter une réelle intelligibilité aux processus et dispositifs décrits.

Notons qu’il existe encore au moins deux autres manières plus « thématiques » d’articuler récit et politique, que nous n’avons pas explorées de manière aussi approfondie dans nos

24 D’une certaine manière, ils ne font que continuer la politique de transferts commencée par la sociologie de la

travaux. D’une part, le récit du pouvoir, qui n’a été saisi qu’à travers une allusion aux récits de politique publique (lesquelles consistent en histoires que les policymakers se racontent pour réduire l’incertitude et la complexité, particulièrement dans des dossiers controversés impliquant des perspectives multiples ; cf. Roe, 1992 et 1994 ; Radaelli, 2000 – nous y reviendrons plus loin) ; d’autre part, le pouvoir dans le récit, l’étude des représentations du politique dans le récit de fiction25.

La deuxième approche décrite plus haut (le pouvoir comme récit) peut être considérée comme un cas particulier de la première (le pouvoir du récit) : d’une certaine manière, si le récit fait agir, c’est parce qu’il scénarise l’action d’autrui. La figure de coopération qui se dessine entre récit et pouvoir ressemble ainsi de plus en plus à une sorte d’entre-capture : les deux notions s’appellent l’une l’autre et engagent un devenir réciproque. C’est aussi la conclusion implicite à laquelle nous parvenons à la fin du texte 4, lorsque nous disons que le récit n’est pas une simple ressource, mais un élément constitutif du pouvoir. Ces quelques remarques finissent ainsi par esquisser les contours d’un programme de recherche en sciences politiques et sociales autour du pouvoir du et comme récit. Le récit apparaît non seulement comme un objet, mais surtout comme un « analyseur » du politique.

D’autres démarches à l’intersection du récit et du pouvoir existent déjà : à leur manière, des notions comme celles de récits de politique publique ou d’identité narrative prennent en compte la capacité cognitive des récits. Il n’est dès lors pas inutile de revenir brièvement sur ces approches pour voir comment nous nous en démarquons.

7.2. Hybridations

La formalisation des récits, leur réduction à un nombre limité de composants, leur dimension universelle en font, depuis longtemps, un outil sociologique inestimable pour comprendre la manière dont les individus « re-configurent » leur expérience temporelle qui, sans cela, serait condamnée à rester « confuse, informe et, à la limite, muette » (Ricœur, 1983 : 12). L’organisation du discours narratif n’a rien d’arbitraire : elle passe par une série de catégories, de propositions-clés, d’arguments qui agencent des valeurs temporelles et des univers de

25 Voir le dossier « Fictions politiques » de la revue Mots – Les langages du Politique, sous la direction de

croyance dans un récit pris comme un tout (Dubar et Demazière 1997 ; Demazière et Dubar, 2005). Cette combinaison de formalisme structural et d’approche compréhensive doit beaucoup au succès de la notion d’identité narrative dans les méthodologies d’analyse d’entretiens biographiques : le récit est conçu comme un espace de réagencement d’une expérience vécue individuelle prise dans une dimension dialogique par la contrainte de « se raconter » à un interlocuteur. Le récit est l’objet et l’enjeu d’une construction de sens négociée en interaction. Là réside sa dimension collective : celle-ci permet de comparer les unes aux autres les formes dégagées en entretiens et d’y retrouver les axes en tension qui structurent les catégories sociales de l’expérience du temps.

L’approche sociologique de l’identité narrative par l’analyse structurale du récit est une application directe du travail de Ricœur sur la mimésis et la fonction référentielle de la mise en intrigue. Or, la focalisation sur le rapport au temps dans cette approche tend à estomper la distinction pour nous essentielle entre récit et fiction. Les dispositifs qui nous intéressent peuvent certes être analysés comme des formes narratives au sens élémentaire où ils « racontent une histoire ». Mais ce sont aussi des formes fictionnelles : ils constituent des activités de feintise ludique qui reposent, nous l’avons vu, sur deux versions complémentaires de l’imitation, à la fois « faire-semblant » (permettant l’immersion dans un univers fictionnel), et modélisation cognitive (Schaeffer, 1999). De plus, même au niveau de la mise en intrigue à laquelle elles procèdent, ces formes ne visent pas exclusivement à résoudre une impasse existentielle liée à un problème d’articulation temporelle de l’expérience. Elles exercent un pouvoir de scénarisation spécifique qui vise non seulement à agir sur soi, mais aussi sur le comportement et les états mentaux des personnes qu’elles saisissent dans son champ. Pour être pleinement opératoire, le programme de recherche que nous tentons de préciser devra donc préciser les rapports complexes entre récit et fiction.

La même remarque vaut pour les récits de politique publique tels qu’ils ont été investigués dans les approches post-positivistes (Roe, 1992 et 1994 ; Stone, 1989 et 2002). Dans l’usage empirique qui en est fait, la notion de récit revêt essentiellement une valeur métaphorique : elle permet à l’analyste de regrouper et de structurer des ensembles hétérogènes de discours et de représentations sous une catégorie qui lui sert à opposer facilement différentes perspectives quant à l’orientation d’une politique publique. Le matériau recodé comme récit n’a, le plus souvent, qu’un lien ténu avec ce que la narratologie étudie sous ce nom : en l’absence d’acte

de narration effectivement performé, il ne reste guère que l’histoire en tant que pur contenu représentationnel, formalisé sommairement par l’analyste en termes structuraux. Pour être qualifié d’histoire, le seul critère à observer sera d’avoir « un début, un milieu et une fin » (Roe, 1992 : 563 ; Stone, 2002 : 138). Dans l’étude d’une controverse, la Narrative Policy

Analysis (NPA) de Roe consistera alors à repérer les formes narratives inachevées, qu’il

appelle des nonstories, pour ensuite générer la metastory qui sera dialectiquement proposée aux acteurs en présence dans le but de réduire la conflictualité et d’atteindre le consensus. Ainsi envisagé, un récit de politique publique sera un outil d’intervention sociale à réaménager localement selon chaque contexte.

Outre la normativité pour le moins problématique d’un tel projet, c’est la définition même du récit sur laquelle il repose qui a de quoi laisser sceptique. Pour les acteurs engagés dans un cours d’action, un récit tend en effet vers une multiplicité de fins possibles ; la conclusion de l’histoire est rarement écrite à l’avance – à moins que les personnes n’aient de l’avenir une représentation dramatiquement déterministe ou fataliste. Du point de vue de ceux qui y sont embarqués, un récit ressemble plutôt à un chemin construit à mesure qu’il est emprunté : chaque pas en avant marque une irréversibilité, mais uniquement en ce sens qu’il réaménage l’espace des possibles objectifs et subjectifs qui s’ouvrent à lui. Si la dépendance au chemin est ainsi bien réelle, elle ne suffit pas à déterminer sa propre fin – et elle ne va jamais non plus sans reconstructions et réélaborations du sens de ce qui a déjà été accompli. Il en va de même pour les lecteurs de récits : à mesure que le monde de la fabula se peuple d’objets et d’entités, le lecteur collabore avec le texte, réalisant une « promenade inférentielle » (Eco, 1993b : 142- 156) qui actualisera certains « coups possibles » proposés par le texte et en refermera d’autres.

La notion de récit utilisée en NPA paraît de ce fait bien trop rigide pour rendre compte de ce qui se passe effectivement pour des acteurs amenés à mettre en histoire le cours d’action dans lequel ils sont engagés. Elle ne tient pas non plus suffisamment compte de l’évolution littéraire du récit, et notamment de l’histoire du roman : depuis Jacques Le Fataliste jusqu’à Thomas Pynchon, certaines œuvres ont précisément fait de l’indétermination et de la contingence leur moteur narratif – ce qui ne les empêche pas d’engager une forme de savoir réflexif, y compris de leur propre ouverture à la multiplicité (Pierssens, 1990 : 165-185). Du reste, même pour les récits qui ne remettent pas explicitement en cause leur linéarité, la

tension narrative, l’incertitude quant à l’achèvement est ce qui pousse le lecteur à progresser dans sa lecture (Baroni, 2007).

Ces quelques remarques sur l’identité narrative et les récits de politique publique montrent à la fois les mérites et les limites de l’hybridation que ces courants proposent entre analyse du pouvoir et étude du récit. Si l’on veut que le récit devienne un véritable analyseur de processus politiques et sociaux, nous pensons qu’il faudrait, d’une part, y intégrer une réflexion autonome sur la fiction et, d’autre part, partir d’une définition qui tienne compte de son ouverture à la contingence et au possible.

Quelques-uns des concepts dont nous discutons dans nos travaux répondent déjà à cette exigence. Le pouvoir de scénarisation est, par exemple, adossé à l’idée foucaldienne d’ « action sur des actions possibles » : il est conçu pour rendre compte de la manière dont s’échangent des possibilités d’actions à travers les scripts que les individus passent leur temps à projeter les uns sur les autres. Plus spécifiquement, une forme fictionnelle d’intelligibilité comme celle de futur antérieur comporte, elle aussi, par définition, l’articulation entre un avenir sombre décrit comme notre horizon nécessaire, et sa modélisation cognitive qui en fait une simple possibilité à contrecarrer. L’exercice d’imagination projective proposé au lecteur vise à le réarmer en lui faisant prendre conscience de l’urgence à agir. C’est paradoxalement parce que le futur antérieur tend vers une fin décrite comme inéluctable que le chemin reste ouvert.

8. Récapitulation

Il est temps de rassembler les fils du raisonnement que nous avons suivi dans cette introduction.

Dans les sections 3 et 4, nous avons exploré quelques-unes des difficultés rencontrées dans nos travaux en assumant l’hypothèse que la fiction, et en particulier la fiction littéraire, remplissaient une « fonction cognitive », et tâché de clarifier ce qu’il fallait entendre par là. Parti, dans nos premiers textes, d’une conception de l’écrivain comme sujet de savoir, nous avons ensuite privilégié un usage plus directement instrumental de son œuvre, au risque de

faire l’impasse sur l’éclaircissement de son statut en termes de vérité. Cet infléchissement de notre démarche s’était en réalité trouvé facilité par la construction progressive de ce que nous avons appelé des « formes fictionnelles d’intelligibilité ». En d’autres termes, l’analyse de certains dispositifs comme « simulacre » ou « futur antérieur » résout sur le plan pratique les problèmes épistémologiques posés par la fonction cognitive de la fiction. Ces formes sont en effet autant conçues pour « parler du monde social » et produire à son sujet des représentations adéquates (au sens de Howard S. Becker), que pour (faire) agir sur lui. Parler de ces dispositifs, comme nous le faisons dans nos travaux, comme de formes « indissociablement cognitives et pragmatiques » va dans le même sens : la fiction est non seulement une connaissance, mais une « prise » sur le monde. Instruire, effrayer ou encore alerter le destinataire font partie de ce que l’acte de fiction permet d’accomplir. Les sections 5 et 6 ont été consacrées à la présentation de ces idées-forces (formes fictionnelles d’intelligibilité ; modèle de la prise).

Une forme fictionnelle, au sens où nous l’entendons, comprend donc une face cognitive (modélisante) et une face pragmatique (qui rend compte de ses effets perlocutoires). Même si nous l’avons le plus souvent traitée comme un acte de langage, elle n’est en principe pas limitée à ce médium. La fiction est une ressource disponible à tous et peut investir toute forme de communication. L’essentiel de son pouvoir tient dans la manière dont elle instaure une barrière entre elle-même et la réalité, et joue ensuite de cette opposition, comme dans le cas du simulacre dont nous avons plus particulièrement analysé le fonctionnement dans la section 5 : c’est parce qu’il ne se donne pas immédiatement à voir comme fiction que le simulacre enclenche le processus d’inférence qui lui donne sa valeur cognitive et sa force pragmatique.

Enfin, comme nous l’observons depuis la fin de la section 6, la dimension narrative des dispositifs fictionnels, à travers des notions comme celles d’emprise, d’argument du contrôle ou de scénarisation, met en évidence une véritable dynamique de transferts de propriétés entre pouvoir et récit.

En passant, nous avons également précisé l’évolution de notre rapport à la sociologie pragmatique, dont les principes méthodologiques, mis en œuvre dans les premiers textes, nous sont apparus de plus en plus inappropriés pour rendre compte de la capacité cognitive de la fiction et du récit. Paradoxalement, la fiction nous a ainsi fait renouer avec une forme de

réalisme minimal indispensable pour comprendre comment elle parvient à se référer au monde et à produire un savoir à son sujet. Qu’ils nous aident à configurer des dossiers complexes, à affiner notre compréhension de controverses, à réaliser des transferts de connaissance avec d’autres interprètes du social ou à appréhender autrement la question du pouvoir, fiction et récit ont prouvé qu’ils avaient leur place dans la boîte à outils du sociologue et du politologue.

Bien entendu, le modèle d’intelligibilité que nous nous sommes efforcé de dégager ici est encore loin d’être complet. De l’ensemble de problématisations que nous venons de poser, il faudrait encore dégager des propositions pour un programme de recherches qui ferait du récit et de la fiction des instruments de connaissance à part entière pour les sciences politiques et sociales. Ce travail sera l’objectif de la conclusion. Faisons maintenant place aux textes.

Note sur l’édition des textes

D’une manière générale, aucun des cinq textes du recueil n’a fait, pour ce qui est de leur contenu, l’objet de mise à jour ou de modification. Le système de renvoi bibliographique, la typographie et la mise en page (numérotation des notes et des intertitres, décrochage des pavés de citation) ont été harmonisés pour l’ensemble des textes.

Les textes 2, 3 et 4 correspondent aux versions publiées en revue ou en volume (avec, pour le