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Vers une approche mythique propre : Leonard Woolf et la réécriture

Partie I. Le discours de la jungle et le mythe de la civilisation : la bestialité à

Chapitre 3. Vers une approche mythique propre : Leonard Woolf et la réécriture

1.! Le mythe du quotidien et la vie grecque de Virginia et Leonard Woolf

La période dite moderniste est sans doute marquée par l’importance grandissante donnée à l’ordinaire et au quotidien234. De nombreuses recherches s’accordent à souligner cette importance du quotidien dans la fiction d’auteurs tels que Virginia Woolf, James Joyce,

Dorothy Richardson, William Carlos Williams, Marianne Moore and Wallace Stevens235.

Ainsi que le note le philosophe français Henri Lefebvre, le quotidien « c’est l’humble » : Le quotidien, c’est l’humble et le solide, ce qui va de soi, ce dont les parties et fragments s’enchaînent dans un emploi du temps. Et ceci sans qu’on (l’intéressé) ait à examiner les articulations de ces parties. C’est donc ce qui ne porte pas de date. C’est l’insignifiant (apparemment) ; il occupe et préoccupe et pourtant il n’a pas besoin d’être dit, éthique sous-jacente à l’emploi du temps, esthétique du décor de ce temps employé. Ce qui rejoint la modernité. Par ce mot il faut entendre ce qui porte le signe du neuf et de la nouveauté : la brillance, le paradoxal, marqué par la technicité ou la mondanité. C’est l’audacieux (apparemment), l’éphémère, l’aventure qui se proclame et se fait acclamer. C’est l’art et l’esthétisme, mal discernable dans les spectacles que donne le monde dit moderne et dans le spectacle de soi qu’il se donne à lui-même. Or chacun, le quotidien et le moderne, marque et masque l’autre, le légitime et le compense236.

Comme l’indique Lefebvre, malgré son caractère « humble », le quotidien est doté d’un potentiel extraordinaire pour se transformer et pour créer de nouveaux univers. Cette capacité à opérer des métamorphoses est davantage mise en avant par Bryony Randall : « Even at its most degraded, however, the everyday harbours the possibility of its own transformation; it gives rise, in other words, to desires which cannot be satisfied within a weekly cycle of production/consumption237 ». C’est cette même caractéristique que Leonard Woolf utilise dans sa fiction pour construire un univers mythique à part entière. Dans The Wise Virgins, l’écrivain s’inspirant d’une part de sa période de fiançailles avec Virginia, et d’autre part des figures emblématiques de l’histoire grecque entreprend ainsi un projet ambitieux consistant à mythifier sa propre vie en recourant aux mythes et aux personnages mythiques déjà existants.

Le parallèle qu’il établit entre d’une part la vie de Virginia en tant qu’intellectuelle moderne et émancipée et celle d’Aspasie, maîtresse émancipée de Périclès, témoigne de cette volonté de dialogue et de mise en relation. Cette orientation se traduit chez lui par un recours

234 Ben HIGHMORE, Ordinary Lives: Studies in the Everyday, London, Routledge, 2010.

235 Bryony RANDALL, Modernism, Daily Time and Everyday Life, Cambridge, Presses Universitaires de Cambdrige, 2007.

236 Henri LEFEBVRE, La vie quotidienne dans le monde moderne, Paris, Gallimard, coll. « Idées », 1968, p. 51.

aux différents intertextes et traditions mythiques et religieuses tels que le Judaïsme, le Christianisme et les rites sacrificiels. La plupart des références aux textes antérieurs ne sont pas directement mentionnées dans le roman : tel est le cas des « Leonard Woolf Papers », textes écrits durant la période de fiançailles de Leonard et Virginia Woolf. De multiples références implicites à Aspasie et sa personnalité sont mentionnées dans ces esquisses connues de quelques intimes et amis seulement. La notion d’hypertextualité avancée par Genette nous sera utile pour éclairer le rapport de The Wise Virgins à ces textes antérieurs que sont les « Leonard Woolf Papers » : « B ne parle nullement de A, mais ne pourrait cependant exister tel quel sans A, dont il résulte au terme d’une opération que je qualifierai, provisoirement encore, de transformation, et qu’en conséquence il évoque plus ou moins manifestement, sans nécessairement parler de lui ou le citer238 ». Cette citation de Genette est tout à fait éclairante en ce qui concerne la relation qu’entretient The Wise Virgins avec les « Leonard Woolf Papers ». Le roman fait écho à ce texte antérieur sans y faire référence, comme si les deux jouissaient d’une existence séparée. Ainsi, la notion d’hypertextualité explique le rapport implicite qui lie les deux textes mythiques. Un détour par Lévi-Strauss s’avère également nécessaire. La mise en relation de différentes traditions et éléments rappelle la théorie de « bricolage » de Lévi-Strauss.

Jacques Derrida commentant les œuvres de Lévi-Strauss, affirme que tout discours est « bricolage » : « Si l’on appelle bricolage la nécessité d’emprunter ses concepts au texte d'un héritage plus ou moins cohérent et ruiné, on doit dire que tout discours est bricoleur239 ». Le bricoleur est donc celui qui emploie « ‘les moyens du bord’, c’est-à-dire les instruments qu’il trouve à sa disposition autour de lui, qui sont déjà là, qui n’étaient pas spécialement conçus en vue de l’opération à laquelle on les fait servir et à laquelle on essaie par tâtonnements de les adapter, […]240». En d’autres termes, toute nouvelle réécriture du mythe est bricolage, c’est-à-dire réutilisation d’outils, de formes ou de concepts déjà existants. Ainsi, le mythe permet, pour reprendre les termes de Gérard Genette, d’« investir de sens nouveaux des formes anciennes » et de multiplier les strates de sens par la récupération d’éléments anciens241. L’approche mythique de Leonard Woolf s’inscrit dans une telle démarche. Il convient ici de faire le point sur les éléments historico-mythiques que Leonard Woolf met à

238 Gérard GENETTE, Palimpsestes: la littérature au second degré, Col. Poétique, Paris, Seuil, 1982, p. 13.

239 Jacques DERRIDA, « La structure, le signe et le jeu », in L’écriture et la différence, Seuil, Paris, 1967, p. 409– 428.

240 Ibid.

profit dans The Wise Virgins afin de bâtir son univers fictionnel. La première source d’inspiration de Leonard Woolf, nous allons le voir, est la Grèce antique.

1.1 La vie grecque de Leonard Woolf

[…] and it is to the Greeks that we turn when we are sick of the vagueness, of the confusion, of the Christianity and its consolations, of our own age.

Virginia Woolf, « On Not Knowing Greek » (1925)

[F]or although in the life of the human race, the mythic is an early and primitive stage, in the life of the individual, is a late and mature one. (Thomas Mann242) Stefano Evangelista dans British Aestheticism and Ancient Greece Hellenism, Reception, Gods in Exile, s’interroge sur l’influence non-négligeable de la culture grecque sur la période allant de 1860 à la fin du XIXe siècle. Il se pose la question de savoir comment une langue morte et une civilisation aussi ancienne aient pu susciter un tel attrait. La réponse qu’il donne est centrale à notre débat. Evangelista considère l’influence culturelle des Grecs comme motrice de tout un renouvellement esthétique dans le domaine de la littérature à la fin du

XIXe siècle. L’élaboration d’un esthétisme romantique tardif en opposition à la culture dominante du milieu de la période victorienne en est l’exemple éclairant :

For Pater the modern knowledge of Greece is rooted in the nineteenth century’s own cultural achievement. To know Greece is to know ‘the element it has contributed to our culture’ and so, by extension, it is to know our own modernity. In Pater’s idea of history the past cannot be divorced from the present: the meaning of Greece is always created in the present.243

Comme Evangelista l’indique, le passé ne peut en aucun cas être séparé du présent, car le passé est toujours redéfini et récréé dans le présent. Les intellectuels, membres du groupe de Bloomsbury semblent partager le point de vue de Walter Pater. Les artistes du groupe considéraient que l’Athènes de Périclès était un modèle de civilisation244 et la tragédie grecque un modèle littéraire245. Pour Woolf, tout comme pour ses contemporains de Bloomsbury, l’Athènes de Périclès est un idéal de civilisation. Ce n’est sans doute pas

242 Thomas MANN cité dans Michael Bell, Literature, Modernism and Myth, op. cit., p. 2.

243

Stefano-Maria EVANGELISTA, British Aestheticism and Ancient Greece: Hellenism, Reception, Gods in Exile, Basingstoke, Palgrave Macmillan, 2009, p. 4.

244 Voir en particulier, l’essai de Clive BELL, « Civilisation », 1928, West Drayton, Penguin Books, 1947 et les essais de WOOLF Leonard, Quack, Quack, London, Hogarth Press, 1935.

245 Voir Virginia WOOLF, « On Not Knowing Greek », in The Essays of Virginia Woolf (1925-1928), Vol. 4, ed., Andrew MCNEILLIE, London, Hogarth, 1994, p. 38–53.

surprenant que Leonard Woolf s’inspire de cette époque presque mythique ainsi que de sa propre vie pour écrire The Wise Virgins, roman autobiographique fondé sur le quotidien de Virginia et de Leonard Woolf dans lequel l’auteur donne libre cours à son imagination artistique.

1.2. Virginia et le juif de Bloomsbury

I write this book out of a window upon a garden in Sussex. I feel that my roots are in here and in the Greece of Herodotus, Thucydides, Aristophanes and Pericles. I have always felt in my bones and brains and heart English and more narrowly, a Londoner but with a nostalgic love of the city and civilization of the ancient Athens. Yet my genes and chromosomes are neither Anglo-Saxon nor Ionian. When my Rodmell neighbor’s forefathers were herding swine on the plains of Eastern Europe and the Athenians were building the Acropolis, my Semitic ancestors, with the days of their national greatness, such as it was, already behind them, were in Persia or Palestine. (S, 13)

Dans le premier volume de son autobiographie, Sowing, Leonard Woolf explique son attachement à son pays de naissance tout en se disant nostalgique de la civilisation et de la gloire passée d’Athènes. Il indique cependant de manière indirecte son origine juive. Cette passion pour la civilisation et la culture grecques anciennes est sans nul doute liée à sa formation classique. Les Grecs sont souvent considérés comme des rationalistes, dans la mesure où nous leur devons la création de la science et de la philosophie, mais aussi parce que plusieurs de leurs philosophes ont soumis les traditions religieuses de leur peuple à une critique aiguë et corrosive246. Périclès, homme politique et intellectuel apprécié de Leonard Woolf fut l’une des personnes les plus critiques vis-à-vis de ces cérémonies. N’ayant qu’une foi relative dans l’efficacité de tels rituels, il resta méfiant à leur égard tout en se conformant aux rites civiques et familiaux. Pour l’écrivain anglais, Périclès incarne l’homme politique par excellence, une figure presque mythique, symbole de paix et de civilisation. Dans son autobiographie, Leonard Woolf fait à plusieurs reprises référence à Périclès. Dans Downhill All the Way, son quatrième tome d’autobiographie, Leonard Woolf évoque ainsi Périclès : « The world is still deeply divided between those who in the depths of their brain, heart and intestines agree with Pericles and the French Revolution and those who consciously or unconsciously accept the political postulates of Xerxes, Sparta, Louis XIV, Charles I, Queen Victoria, and all the modern authoritarians » (DAW, 139). Ce n’est sans doute pas une

246 Robert FLACELIÈRE, La Grèce au siècle de Périclès: Ve siècle avant J.-C, Paris, Hachette, coll. « La vie quotidienne », 1996, p. 236–276.

coïncidence si Leonard Woolf choisit Aspasie de Millet pour incarner le personnage de Virginia dans la vraie vie.

En février 1909, Lytton Strachey écrivit à Leonard Woolf et l’incita à demander Virginia en mariage, il dira ceci : « You see she is her name247 » (LLW, 147). Tout porte à croire que Camilla correspond parfaitement à la description d’Aspasie présentée dans « Aspasia ». Dans cette partie de notre étude, nous examinerons la naissance du mythe d’Aspasie dans The Wise Virgins.

Durant la période où Leonard Woolf courtisait Virginia, il écrivit une série d’esquisses de ses amis parmi lesquelles figure « Aspasia ». Il s’agit d’un brouillon écrit sur Virginia. « Aspasia » est le prénom par lequel Leonard Woolf s’adresse à Virginia dans son journal. Dans cette esquisse, Leonard Woolf se présente comme un assyrien amoureux d’Aspasie :

. . . I am a Syrian . . . & I am in love with Aspasia . . . I was born at Jericho & like most of the inhabitants of Jericho I have a large nose & black hair. I wander between Athens & Egypt & sometimes I visit Olympus: that is how I came to know the Olympians. I should like to live on Olympus but all Syrians are wanderers, & I rather doubt whether any of them are really Olympians. There is some taint in their blood & blood you know has a great deal to do with the heart. You want a strong heart to live among the Olympians on Olympus. You want hot blood to keep the cold out, but Jericho where I was born is a hot place, & most of the inhabitants of Jericho have cold blood to keep the heat out. I daresay you have noticed all this & that I have a good brain & a bitter tongue. I wonder what will happen if they ever read all this in Athens or Olympus. Shall I have to take the train to Jericho? . . . I expect that I will still be able to lie at the feet of Aspasia. (LWP IID 7A)

Le personnage de Harry, le double de Leonard Woolf dans The Wise Virgins, est un artiste juif en marge de la société souhaitant s’intégrer dans le cercle intellectuel de Camille Lawrence, personnage qui est calqué sur Virginia Woolf. The Wise Virgins semble donc se fonder sur un récit antérieur, produit de l’imagination de l’auteur. Camilla quant à elle, est comparée à Aspasie, la femme émancipée et la maîtresse de Périclès.

1.3. Aspasie de Milet : ou la reine de Bloomsbury

Aspasie de Milet fut une jeune étrangère (originaire de Milet sur la côte d’Asie Mineure) qui occupa dans la vie des Athéniens, mais aussi dans leur imaginaire et leur littérature, une place très importante. Elle eut une telle influence qu’elle devint un personnage de référence pour les écrivains et même les sociétés pendant des siècles. Les hommes de lettres de la Renaissance comme les écrivains du XIXe siècle se sont incontestablement inspirés d’elle. Cette figure mythique protéiforme a évolué au fil des siècles au gré de l’imagination humaine qui lui attribua tantôt le rôle de précurseur de l’égalité homme femme tantôt celui d’incarner diverses autres fonctions symboliques. Elle a notamment contribué à alimenter le mythe de la femme fatale. Elle a également été perçue comme la première femme libérée ou encore la femme fatale. Les modernes, eux aussi, ont repris cette double image en l’adaptant au gré de leur imagination si bien qu’Aspasie apparaît comme la première héroïne du combat féministe. Les œuvres du XVIIIe et du XIXe siècle fourmillent en effet d’allusions à une Aspasie cultivée qui revendique son statut de femme dans un monde d’hommes. Leonard Woolf, lui aussi, à son tour a été marqué par cette figure mythique. Les traces de cette influence sont présentes dans The Wise Virgins.

Selon Danielle Joanna248, il n’est pas indifférent, pour l’élaboration du mythe d’Aspasie que celle-ci soit originaire de Milet. Pour un Athénien du milieu du Ve siècle, il s’agit d’une cité d’Orient au passé glorieux et infortuné, avec ses figures politiques légendaires, ses penseurs et savants extraordinaires et sa puissance maritime et commerciale. En outre, le nom de Milet évoque des images de luxe, de mollesse et de volupté associées aux cités d’Orient. Une Milésienne ne pouvait donc être qu’une femme à la fois cultivée et lascive, « l’ultime produit d’une civilisation riche, raffinée et sensuelle où les filles recevaient une éducation intellectuelle inconnue des jeunes athéniennes et jouissaient d’une liberté de mœurs également inconnue de ces dernières249 ». Il convient ici de se demander s’il s’agit d’un pur hasard si Leonard Woolf choisit une femme intellectuelle originaire d’une cité d’Orient pour incarner Virginia. Étant d’origine juive, il fut toute sa vie conscient des barrières sociales qui le séparaient des chrétiens, en l’occurrence les habitants de l’Olympe dans les « Leonard Woolf Papers ». Il semble probable qu’il ait eu l’intention de faire tomber

248 Danielle JOUANNA, Aspasie de Milet: égérie de Périclès histoire d’une femme, histoire d’un mythe, Paris, Fayard, 2005, p. 15–36.

les barrières sociales qui l’éloignaient de Virginia par le biais d’un recours symbolique à un univers mythique créé de toute pièce et à partir de son vécu.

Camilla, le protagoniste féminin de The Wise Virgins, ressemble à bien des égards à Aspasie. Tout le monde s’accorde sur la grâce et la beauté éthérée de Camilla Lawrence : Gwen, la fille cadette des Garland, l’envie et la considère comme un personnage impressionnant : « a living Laetitia or Clara Middleton250 » (WV, 158). Madame Davis, la mère de Harry, la considère comme une jeune femme très bien élevée, très féminine et très distinguée, la qualifiant de « lady-like » (WV, 137). Ces caractéristiques la rapprochent de la figure mythique d’Aspasie, femme à la fois intellectuelle et sensuelle.

1.4. L’Olympe des intellectuels : Bloomsbury

The Wise Virgins se nourrit de préjugés concernant des différences culturelles et sociales irréductibles entre juifs et chrétiens. Dans le roman, ces deux univers culturels différents sont incarnés essentiellement par des personnages féminins. Hetty, la sœur de Harry, est l’archétype de la femme juive et Camilla celui de la femme chrétienne. Harry se sent incontestablement entravé dan son désir d’accéder à l’Olympe des intellectuels.

Outre sa judaïté, Leonard Woolf a toujours été très conscient de son appartenance à la classe moyenne. Ce sentiment est amplement reflété dans The Wise Virgins. Se sentant dévalorisé dans une société édouardienne valorisant les distinctions sociales, Harry Davis souhaite ardemment s’intégrer au cercle intellectuel de Camilla Lawrence, femme brillante par excellence. Dans Leonard Woolf Papers, l’auteur compare le Bloomsbury à L’Olympe et ses intellectuels aux dieux tout puissants et indifférents :

The world may be divided into Olympus, Athens & other places . . . If you wandered into [Olympus], you . . . would probably think you were still in Athens. You would see several large & small houses very much like other houses & inside would be rooms very much like other rooms except that there would appear to be an enormous number of books & sometimes some queer pictures. Inside the rooms would be sitting the Olympians . . . You would be lucky if you ever saw them doing anything . . . I should not be very surprised if you thought them rather dull . . . I am describing to you Olympus as it would appear to you if you were not an Olympian & wandered into it one winter’s day out of the Athens fog. But . . . I assure you that if the fog were not in your eyes you would see . . . that what you thought was a sitting room is a mountaintop, there is snow there & a great wind & upon all sides illimitable space. Below you are precipices & bottomless gulfs. It follows that to be an Olympian you must have . . . a clear & fearless eye to look out over the great distances, not dazzled by the

snow, looking steadily into the heart of the sun. First then the Olympians have this quality, to see the truth fearlessly, to tear the truth out of the heart of each thing . . . (LWP IID 7A) Le monde selon le narrateur se divise en deux sphères différentes, celle des Olympiens et celle des personnes ordinaires. Les Olympiens sont très ennuyeux, ils se retirent dans leur royaume situé sur le mont Olympe et se livrent à la lecture et aux discussions sans fin sur les