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2 Matériels et méthodes

2.2 Modélisation : Présentation du Code ORCHESTRA

2.2.1 Approche de la modélisation géochimique sous ORCHESTRA

2.2 Modélisation : Présentation du Code ORCHESTRA

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Le code ORCHESTRA [125] permet de définir la spéciation des espèces d’un système

géochimique. Il est capable de déterminer la concentration et la forme des espèces contenues

dans la phase liquide et solide mais aussi de calculer les indices de saturation des solutions

L’originalité de ce modèle réside principalement par la prise en compte du rôle de la matière

organique au travers d’un modèle NICA –DONNAN (Non-Ideal Competitive Adsorption). Ce

code a été utilisé dans notre étude pour la réalisation de modélisation des données

expérimentales provenant des expériences de lixiviation en batch et en colonne réalisées en

laboratoire.

2.2.1 Approche de la modélisation géochimique sous ORCHESTRA

Une approche multi-surfaces est utilisée pour calculer la spéciation en solution et

l'adsorption des éléments sur les phases solides du type argiles, carbonates, hydr(oxydes),

sulfures ainsi que sur la matière organique. La base de données thermodynamiques

MINTEQA2 a été utilisée pour calculer la solubilité minérale et la spéciation des éléments en

lien avec le modèle NICA-Donnan qui tient compte de la complexation avec la matière

organique. Dans tous les calculs pour les expériences réalisées en batch, il est supposé que

pe+pH=15, ce qui est en accord avec les mesures de pH et Eh réalisées. L'équation de Davies

permet de calculer les activités des solutés. Les paramètres d'entrée et de sortie des modèles

sont schématisés (Fig.20).

;12

2.2.1.1 Description des interactions avec la MON

Pour calculer la sorption non spécifique et spécifique des protons et des ions

métalliques sur la MOD et MOP, le modèle NICA-Donnan est sollicité en utilisant le jeu de

paramètres génériques et les constantes de Milne et al., [6,7]. Il est supposé que tout le COD

en solution est constitué de substances humiques. La quantité de MOP est calculée comme la

somme des AH et AF extractibles après correction de la quantité de COD mesurée dans

chaque lixiviat des essais à pH statique (ANC) et en colonnes dynamiques [5]. Les paramètres

de Milne et al. sont établis pour les relations entre les acides fulviques/acides humiques et H

+

,

Al, Ba, Ca, Cd, Co, Cr

III

, Cu

II

, Fe

II

, Fe

III

, Hg, Mg, Mn, Ni, Pb et Zn.

Figure 20 Relation entre les données expérimentales des tests de lixiviation et d’extraction avec la modélisation géochimique de la spéciation des ETM. Flèches bleues: inputs, flèches rouges: output. (modified after M. Gfeller and R. Schulin, ETH, Zürich) [165].

2.2.1.2 Description des interactions avec les (hydr)oxydes

Les processus d’adsorption et de précipitation à la surface des (hydr)oxydes de fer et

d’aluminium cristallisés ou amorphes sont modélisés en utilisant le modèle généralisé de la

double couche de Dzombak et Morel [91]. Le terme HFO (hydrus ferrous oxides) est utilisé

comme un substitut pour inclure tous les (hydr)oxydes de fer et d’aluminium, basé sur les

similitudes des structures de surface et de réactivité [111] mais aussi parce qu’aucune base de

données complète et systématique n'est disponible pour les réactions de sorption sur les

; 2

(hydr)oxydes d’aluminium. La densité de sites de surfaces pour les oxydes de fer bien

cristallisés est calculée en utilisant une surface spécifique de 100 m²g

-1

, tandis que les surfaces

spécifiques des oxydes de fer amorphes et de tous les (hydr)oxydes d’aluminium sont de 600

m²g

-1

. Les constantes de complexation de Dzombak et Morel sont incluses dans le modèle

pour prendre en compte l’interaction avec le H

+

, As, Ca, Ba, Mg, Mn, Ni, Cu, Zn, Cd, Pb, Sb,

Mo, Si, SO

42-

et PO

43-

. Dans le modèle de calcul, la goethite et la gibbsite amorphe contrôlent

la solubilité de Fe et Al [5,111].

2.2.1.3 Description des interactions des surfaces argileuses et carbonatées

Les constantes de complexation de surface obtenues par Appelo et al. (2002) ont été

utilisées pour modéliser l'adsorption à la surface des carbonates [166]. La sorption sur les

argiles est simulée à l'aide d'un modèle Donnan en supposant une densité de charge de 0,25 eq

kg-1 et un volume Donnan fixe de 1 L kg-1, ce qui correspond à des moyennes pour les

minéraux argileux illitiques [5]. Seules les sorptions non spécifiques sur la charge permanente

de surface sont prises en compte [5]. En tant que paramètre d'entrée, la quantité d'argile a été

mesurée par un granulomètre laser et correspond aux minéraux <2 µm sans distinction

minéralogique

$

2.2.1.4 Les paramètres d’entrée de la modélisation géochimique

Dans les sols et les sédiments, la matière organique joue un rôle important sur la

mobilité des métaux et il est connu que la MON réactives est estimée comme étant la somme

des AF et AH déterminée par un procédé rapide en batch (décrit en détails dans la norme ISO

12782-4 [165] ou selon une procédure équivalente [167]) dérivée de la procédure IHSS [52].

L’extraction à la dithionite est réalisée afin de déterminer à la fois la quantité d’(hydr)oxydes

de fer cristallisés et amorphes (Fe-DITH ) suivant la norme 12782-2. Les (hydr)oxydes

amorphes de fer sont déterminées par extraction à l'aide de l'ascorbate (Fe-ASC) de la norme

ISO 12782-1. Enfin, les (hydr)oxydes d’aluminium amorphes sont évalués par une extraction

à oxalate (ISO 12782-3) et ils sont regroupés sur le terme Al-OX [168-170,5].

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Les indices de saturation sont calculés à partir d'un premier calcul qui prend en compte

Eh et pH, fixés aux valeurs mesurées, et les concentrations totales en solution de Na, K, Ca,

Mg, Mn, Al, Si, Fe, Ba , Zn, Cu, Cd, Ni, Pb, S, P, Cl, du carbone inorganique dissous (DIC) et

du DOC, tout en neutralisant les possibilités de précipitation/dissolution. Les données

obtenues sont alors insérées dans un fichier d'entrée composé (i) de pH, Eh et de la

conductivité mesurés dans chaque solution, (ii) des concentrations des éléments majeurs et

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traces pour chaque solution, (iii) du contenu de la phase solide: matière organique

particulaire, (hydr)oxydes de Fe et Al, argiles et les différents minéraux autorisés à précipiter

car considérés comme pertinents.

La spéciation des éléments majeurs et traces est calculé simultanément à l’aide d’un

seul jeu de paramètre défini pour la prédiction de la solubilité des éléments dans les test à

pH-statique [171] sur un rang de pH allant de 1-12 (L/S de 10). Ce même jeu de paramètres est

ensuite réutilisé pour la prédiction du relargage lors du test de percolation dynamique. Aucun

fitting n’est nécessaire, à part une correction de la carbonatation des solutions responsable de

la précipitation de la calcite.

2.2.1.5 Modèle de transport

Le modèle de transport a été décrit en détails par Dijkstra et al., (2008) [127]. Pour

prédire la lixiviation lors des tests de percolations, le code ORCHESTRA est étendu avec un

module de transport unidimensionnel de la solution considérant une double porosité à phase

immobile et mobile. Cette approche présente l'avantage d'être relativement simple par rapport

à des modèles plus complexes de transport et elle peut être utilisée lorsque les paramètres de

la phase immobile ne sont pas connus. Le transport des solutés est supposé similaire au

transport du Cl

-

[172]. Une équation du premier ordre décrit le transport entre la zone mobile

et la phase stagnante:

1im dCim /dt= N(Cm- Cim)

1 = 1m + 1im

2 = (1m/ 1)

Avec 3, coefficient de transfert de masse (s

-1

); C

m

et C

im

, concentrations de soluté dans la

zone mobile et immobile, respectivement; 7, rapport entre la porosité mobile et la porosité

totale. Les paramètres 3 et 7 sont calculés lorsque la lixiviation du Cl (lessivage conservateur)

est jugée correctement décrite par le modèle. Par conséquent, il est supposé que tous les

solutés présentent un comportement de transport physique semblable à Cl.