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Appartenances religieuses à Montréal

Partie I – Contexte relatif aux exemptions de taxes foncières municipales pour les

1 Relation entre l’État et la religion au Québec

1.1 Les origines religieuses de l’État québécois

1.1.2 Évolution des religions au Québec

1.1.2.2 Appartenances religieuses à Montréal

D’abord, nous vous présentons quelques données que nous avons dénichées dans un livre qui traite des religions, à Montréal, en 1871. Ainsi, le Tableau III65 illustre, en fonction des

paroisses de l’époque, les appartenances religieuses à Montréal.

Tableau III : Distribution des appartenances religieuses à Montréal 1871 DISTRIBUTION DES APPARTENANCES

RELIGIEUSES À MONTRÉAL 1871

Paroisses Non-Cath. Cath. Frs. Cath. Anglais Cath. Total

Notre-Dame 10 750 21 796 7 400 29 196 39 946 St. Patrice 8 400 1 013 3 080 4 093 12 493 Ste-Brigite 1 635 14 520 5 176 19 696 21 331 St-Jacques 1 344 9 085 1 420 10 505 11 849 St-Vincent 648 1 700 550 2 250 2 898 St-Joseph 4 852 7 046 2 114 9 160 14 012 Ste-Anne 4 956 1 980 8 700 10 580 15 536 Total 32 585 57 140 28 440 85 480 118 065

Source : Siméon Pagnuelo, tiré de son livre Études historiques et légales sur la liberté religieuse en Canada.

[Textuellement de l’original]

Ce tableau démontre que dès 1871 le pluralisme religieux se met en place et représente tout de même près de 28 % de non-catholiques uniquement à Montréal. (Nous présumons que les non- catholiques sont issus d’autres religions.) Aussi, une constance québécoise et maintenant montréalaise est qu’une très grande majorité de catholiques parle la langue française.

65 Siméon PAGNUELO, Études historiques et légales sur la liberté religieuse en Canada, Montréal, Éditions C.O. Beauchemin et Valois, 1872, p. 375.

Ensuite, nous observons, au Tableau IV66, qu’en 2001, la religion catholique domine encore à

Montréal comme dans la province. Par ailleurs, nous constatons une augmentation de la religion musulmane ainsi qu’un nombre élevé d’individus sans appartenance religieuse.

Tableau IV : Distribution des appartenances religieuses à Montréal en 2001 DISTRIBUTION DES APPARTENANCES RELIGIEUSES

– MONTRÉAL –

Appartenance religieuse Population %

Catholique1 2 518 940 74,5

Protestante2 207 940 6,2

Orthodoxe chrétienne3 94 685 2,8

Chrétienne non incluse ailleurs 37 440 1,1

Musulmane 100 190 3,0 Juive 88 765 2,6 Bouddhiste 37 835 1,1 Hindoue 24 075 0,7 Sikh 7 935 0,2 Religions orientales4 2295 0,1 Autres religions5 2255 0,1

Aucune appartenance religieuse6 258 290 7,6

Total – Religions 3 380 640 100 %

1. Regroupe les confessions ou les églises suivantes : catholique romaine, catholique ukrainienne, Église catholique nationale polonaise, autres catholiques.

2. Regroupe les confessions ou les églises suivantes : adventiste, anglicane, Église chrétienne apostolique, Évangile de l’union, baptiste, Frères dans le Christ, Renouveau charismatique, Christadelphe, Alliance chrétienne et missionnaire, Congrégation chrétienne, Frères de Plymouth, Église des disciples du Christ, Église de Dieu, Église de Nazaréen, Doukhobors, Église évangélique libre, Huttérite, Témoins de Jéhovah, Saints des Derniers Jours, Église de Jésus-Christ des Saints des derniers jours, Église réorganisées des Saints des derniers jours, Luthérienne, Mennonite, Méthodiste, Église missionnaire évangélique, méthodiste libre, méthodiste non inclus ailleurs, Mission de l’esprit Saint, morave, apostolique nouvelle, pentecôtiste, presbytérienne, quakers, réformée, Église chrétienne réformée, Église ré-formée du Canada et d’Amérique, Église reformée hollandaise, réformée non incluse ailleurs, Armée du salut, spiritualiste, Standard Church, Swedenborgian (Église nouvelle), unitarienne, Église unie, Vineyard Christian Fellowship, Wesleyenne, Worlwide Church of God, non sectaire, intersectaire, protestante non incluse ailleurs.

3. Regroupe les confessions ou les églises suivantes : orthodoxe d’Antioche, orthodoxe arménienne, orthodoxe copte, orthodoxe grecque, orthodoxe roumaine, orthodoxe russe, orthodoxe serbe, orthodoxe ukrainienne, orthodoxe non incluse ailleurs.

4. Regroupe les confessions ou les églises suivantes : baha’i, djaïn, shintoïste, taoïste, zoroastrienne, religions orientales non incluses ailleurs. 5. Regroupe les confessions ou les églises suivantes : spiritualité autochtone, païenne, Unité – Nouvelle Pensée – panthéiste, nouvel âge,

scientologie, gnostique, rasta, satanique, autres religions non incluses ailleurs.

6. Regroupe les catégories suivantes : agnostique, athée, humaniste, aucune religion, autres non incluses ailleurs.

Source : Statistique Canada, Recensement de la population de 2001.

66 STATISTIQUE CANADA, Recensement de la population de 2001, Distribution des appartenances religieuses –

Montréal, reproduit dans : Portrait religieux du Québec en quelques tableaux, 2006, 12, p. 4, en ligne : <http://www.cdpdj.qc.ca/Publications/religion-Quebec-statistiques.pdf>.

En résumé, pour la Ville de Montréal, plusieurs changements sont en cours depuis quelques années. Statistique Canada résume les faits saillants de la Ville de Montréal comme suit :

« La très grande majorité des populations musulmane, bouddhiste, hindoue et sikh vivaient dans la région métropolitaine de recensement de Montréal. La population musulmane a d’ailleurs plus que doublé au cours de la décennie pour se situer à 100 200. Ils représentaient 3 % de la population de Montréal, en hausse par rapport à 1 % en 1991.

Les catholiques romains formaient près des trois quarts (74 %) de la population de Montréal en 2001, en baisse comparativement à 78 % dix ans plus tôt. Quant à la proportion des confessions protestantes, elle a légèrement diminué, passant de 7 % à 6 %. Les anglicans, la confession protestante la plus nombreuse à Montréal, comptaient 43 900 membres. Ils constituaient 1 % de la population.

Environ 94 700 personnes se sont identifiées comme étant des membres d’une confession chrétienne orthodoxe à Montréal, en hausse de 11 % par rapport à 1991. Ils représentaient 3 % de la population montréalaise. En 2001, environ 88 800 résidents de Montréal, soit 3 % de la population, ont déclaré être de religion juive. Il s’agissait d’une diminution de 8 % par rapport 1991, alors que 97 700 personnes avaient déclaré être juives. Quelque 250 600 résidents de Montréal ont déclaré n’avoir aucune religion en 2001, ce qui représente une hausse de 51 % depuis 1991. Ils formaient 7 % de la population, en hausse comparativement à 5 % dix ans plus tôt. À Montréal, la réponse “Aucune religion” était la deuxième plus fréquente, tout comme ce fut le cas pour la province. »67

Finalement, en 2011, le Tableau V68 démontre que les catholiques sont toujours majoritaires à

Montréal et que le nombre de personnes sans appartenance religieuse continue d’augmenter.

67 STATISTIQUE CANADA, Recensement de la population de 2001, Distribution des appartenances religieuses –

Montréal, en ligne : <http://www.statcan.gc.ca/daily-quotidien-fra.htm>.

68 VILLE DE MONTRÉAL, Population et démographie, publication de Montréal en statistiques, Montréal, 2011, en ligne : <http://ville.montreal.qc.ca/pls/portal/docs/PAGE/MTL_STATS_FR/MEDIA/DOCUMENTS/ POPULATION_ET_D%C9MOGRAPHIE_RELIGION.PDF>.

Tableau V : Population totale selon la religion en 2011 à Montréal

Source : Ville de Montréal, Population et démographie, publication de Montréal en statistiques, 2011.

Ainsi, si cette tendance se maintient, nous pouvons déduire que le nombre de catholiques est en chute alors que les autres religions augmentent sans cesse. Néanmoins, au fil du temps, la seule tendance stable est l’accroissement du nombre de personnes sans aucune religion.

Cette rapide analyse nous démontre que l’État québécois est pluraliste, en ce qui a trait à la religion, et ce, depuis très longtemps. Bref, une question demeure : quelle est l’importance de l’Église au sein de l’État que l’on connaît aujourd’hui dans un contexte de diversité religieuse?

Pour comprendre l’étendue de la religion dans notre État québécois, il faut s’en remettre aux preuves qui sont encore présentes aujourd’hui et qui démontrent clairement que la religion est toujours au cœur de nos vies sous différentes formes, mais bien incrustée dans nos mœurs et étrangement encore dans nos lois.