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Rappels anatomiques et physiologiques

A. Anatomie de la rétine et de la région maculaire

1. Anatomie de la rétine

La rétine est l’enveloppe la plus interne de l’œil. C’est une membrane transparente qui s’étend de la papille jusqu’à l’ora serrata (Fig.1). Sa fonction principale est la phototransduction : conversion du signal lumineux en influx nerveux. La rétine mature de mammifère est constituée de deux types de tissus : la rétine neuronale ou neurorétine formée de neufs (09) couches et l’épithélium pigmentaire rétinien (EPR) [2].

a) Anatomie Macroscopique

La rétine est une membrane transparente, due à un état de relative déshydratation, fortement adhérente à l’ora serrata et à la papille. Elle laisse transparaître la vascularisation rétinienne ce qui lui confère une couleur rose-orangée au fond d’œil. En avant, elle est en rapport avec le vitrée. L’ora serrata est la limite antérieure de la rétine en continuité avec le corps ciliaire tandis que la papille constitue la tête du nerf optique. La rétine centrale et la rétine périphérique sont les deux subdivisions de la rétine. La rétine centrale comprend la macula située au centre en temporal du nerf optique centrée par la fovéa qui elle-même possède une dépression centrale la fovéola. La rétine périphérique est généralement divisée en quatre (4) zones : la périphérie proche, moyenne, éloignée et l’extrême périphérie ou l’ora serrata [2].

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Figure 1:Anatomie macroscopique de l’œil [3]

b) Anatomie microscopique

Classiquement on distingue dix (10) couches à la rétine qui sont de l’extérieur vers l’intérieur [4] : (Fig.2)

 L’épithélium pigmentaire de la rétine (EPR) qui est une monocouche cellulaire de cellules hexagonales. Il va de l’ora serrata en avant au nerf optique en postérieur. Il repose sur la choriocapillaire dont il est séparé par la membrane de Bruch et forme une base pour les photorécepteurs. Les cellules de l’épithélium pigmentaire de la rétine sont liées entre elles au niveau de la membrane latérale par des zonulas occludens (ZO) zonulas adherens (ZA) et parfois des desmosomes. Ce système assure l’étanchéité de l’épithélium pigmentaire, support morphologique de la barrière

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hématorétinienne externe, évitant ainsi le passage des macromolécules de la choroïde vers les photorécepteurs. Les membranes apicale et basale de la cellule épithéliale pigmentée sont pourvues de microvillosités augmentant la surface d’échange avec la choriocapillaire au pôle basal et les segments externes des photorécepteurs au pôle apical. Le cytoplasme des cellules de l’EPR contient des grains de mélanine en plus des organites usuels et des phagosomes. Ces derniers contiennent les disques de dégradation des articles externes des photorécepteurs.

 Les photorécepteurs constitués de deux types de cellules :

Les cônes et les batônnets selon leur forme respective. Chaque photorécepteur est constitué de deux portions : un article externe et un article interne. L’article externe est une superposition de disques qui contiennent les pigments visuels. Il est renouvelé et phagocyté par les cellules de l’EPR. L’article interne contient les organites cytoplasmiques formant une machinerie métabolique. Les deux articles sont liés par un cil connecteur. Leurs noyaux sont dans la couche granuleuse ou nucléaire externe de la rétine.

 La membrane limitante externe qui n’est pas une membrane à proprement dit mais une zone de densification entre les articles internes et la couche granuleuse externe. Ces densifications correspondent en microscopie électronique à des desmosomes situés entre les articles internes des photorécepteurs et les cellules gliales de Müller.

 La couche nucléaire externe constituée des corps cellulaires des photorécepteurs avec leur cytoplasme et leur noyau. L’axone, lui, se poursuivra jusqu’à la couche plexiforme externe pour y faire synapse.

 La couche plexiforme externe correspond aux synapses établies entre les photorécepteurs, les cellules bipolaires et les cellules horizontales.

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 La couche nucléaire interne se compose des corps cellulaires de cinq (5) types cellulaires : les cellules bipolaires, les cellules horizontales, les cellules de Müller, les cellules interplexiformes et les cellules amacrines.

 La couche plexiforme interne est le site de synapse entre les cellules bipolaires et amacrines et les cellules ganglionnaires.

 La couche des cellules ganglionnaires contient les corps cellulaires des cellules ganglionnaires qui constituent le deuxième neurone. Leurs dendrites sont localisées dans la couche plexiforme interne tandis que leurs axones se réunissent pour former le nerf optique : ce sont les fibres nerveuses.

 La couche des fibres nerveuses formée des axones non myélinisés des cellules ganglionnaires qui convergent vers la papille pour former le nerf optique. Les axones sont entourés de cellules de Müller et d’autres cellules gliales.

 La membrane limitante interne recouvre la surface rétinienne mais s’interrompt au bord de la papille. C’est une membrane basale associée aux pieds des cellules de Müller et aux fibrilles de collagène du vitré.

Les neufs dernières couchent forment la neurorétine. Ainsi la neurorétine repose sur l’épithélium pigmentaire et l’ensemble forme la rétine. Cette neurorétine en plus des cellules neuronales de six (6) types (les photorécepteurs : les cônes et les batônnets, les cellules horizontales, bipolaires et amacrines) possède trois (3) types de cellules de soutien : les cellules de Müller, les astrocytes et les cellules de la microglie. [2]

 Les cellules de soutien ou cellules gliales

Comparativement à la glie neuronale du système nerveux, la glie rétinienne joue un rôle important dans l’homéostasie rétinienne notamment par le transport des nutriments, la régulation hydro-ionique, l’immunomodulation, la production de facteurs neurotrophiques.

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 Les cellules gliales de Müller occupent toute l’épaisseur rétinienne par leurs prolongements ; ils vont de la membrane limitante interne aux segments internes des photorécepteurs. Leur noyau se situe dans la couche nucléaire interne et grâce à leurs multiples expansions, elles entourent les neurones. Ainsi elles servent d’interface entre les neurones et leurs milieux d’échange : les vaisseaux rétiniens, le vitré, l’espace sous rétinien. Elles jouent un rôle métabolique et de maintien de l’architecture rétinienne.

 Les Astrocytes sont des cellules de forme étoilée possédant un noyau ovale. Ils sont concentrés dans la couche des fibres nerveuses et autour des vaisseaux.

 La microglie est formée par les macrophages tissulaires présents à l’interface des fibres nerveuses et des cellules ganglionnaires, autour des vaisseaux et dans la couche des cellules plexiformes. Elles ne sont pas retrouvées dans la fovéa.

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A. .B

Figure 2: Anatomie microscopique de la rétine A [1] B [5]

MLI : membrane limitante interne, CFN : couche des fibres nerveuses, CCG : couche des cellules

ganglionnaires, CPI : couche plexiforme interne, CGE : couche granuleuse externe, MLE : membrane limitante externe, CP : couche des photorécepteurs, EPR : épithélium pigmentaire rétinien,

MB : membrane de Bruch C : cellule

MLI EPR MLE CGE CGI CPE CPI CFN CP CCG MB C. Ganglionnaire C. de Müller C. Amacrine C. Bipolaire Batônnet Cône C. horizontale

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c) Vascularisation de la rétine

La rétine est pourvue de deux systèmes vasculaires différents : le système rétinien et le système choroïdien sans connexions anatomiques en conditions physiologiques [6]. Le système rétinien formé par le réseau capillaire rétinien vascularise directement les couches internes de la rétine, tandis que le réseau capillaire choroïdien vascularise de façon indirecte la rétine externe notamment les photorécepteurs. Cette vascularisation se fait à travers l’épithélium pigmentaire formant la barrière hématorétinienne externe (BHRe)

Dans le système rétinien, l’artère centrale de la rétine qui dérive primitivement de la carotide interne irrigue la couche nucléaire interne et des cellules ganglionnaires à travers un réseau de capillaires étanches grâce aux jonctions serrées des cellules endothéliales qui réalisent la barrière hématorétinienne interne (BHRi). Les veines sont superposables aux artères et se jettent dans la veine centrale de la rétine. Elles sont de plus grand diamètre. L’artère et la veine sont toutes les deux localisées dans la couche des fibres optiques.

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