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CHAPITRE 5 — RÉSULTATS

5.3 Analyses principales

Avant de procéder au test de corrélation, dans le but de vérifier si l’adaptation sociale des élèves se distingue selon le niveau de collaboration du duo enseignant-TES, une analyse de variance (ANOVA) a d’abord été effectuée. Plus précisément, cette analyse permet de vérifier si la différence de moyenne pour chacune des cinq variables de l’adaptation sociale diffère selon les trois profils de collaboration créés. Bien que l’échantillon de cette étude soit petit (n=64) et que les trois groupes distingués selon les profils de collaboration le soient aussi, l’ANOVA demeure un test suffisamment robuste (Howell, 2008). La prémisse de normalité pour les variables d’adaptation étant satisfaisante (voir tableau 11), il nous est donc permis de procéder à ce test pour lequel la correction de Bonferroni, avec 4 comparaisons a été apportée. Il importe aussi d’observer la prémisse de l‘homoscédasticité avant de procéder à l’ANOVA. Le test de Levene démontre pour chacune des variables d’adaptation sociale un p > 0, 05. L’hypothèse nulle de l’égalité des variances n’est donc pas

rejetée. Cela indique que les variances de la distribution des variables à l’étude sont semblables pour les trois niveaux de collaboration (faible, moyen, fort) et qu’il est donc justifié de procéder à l’ANOVA.

L’analyse de variance effectuée indique qu’aucune des moyennes concernant les variables de l’adaptation sociale ne diffère de façon significative selon qu’elles appartiennent au groupe au niveau de collaboration faible, moyen ou fort (voir annexe VI pour un tableau synthèse des résultats de l’ANOVA).

Effectivement, pour la variable illustrant la victimisation F(2,61) = 0,274, p=0,76, ƞ2=,09 on ne peut

pas rejeter l’hypothèse nulle p<0,05 stipulant qu’au moins l’une des moyennes est différente des autres. Les moyennes de la variable victimisation ne se distinguent pas significativement selon le niveau de collaboration faible (M= 2,49), moyen (M= 2,62) et fort (M=2,63). Elles diminuent par ailleurs légèrement plus le niveau de collaboration est élevé sans pour autant que cette différence soit significative.

Il en est de même pour la variable climat relationnel entre l’enseignant et l’élève où il n’y a pas de différence significatives des moyennes entre les niveaux de collaboration, (F(2,61) = 0,58, p=0,56, ƞ2=,14) bien que les moyennes (M= 2,49 ; 2,62 ; 2,63) augmentent dans le sens inverse de la qualité

de la collaboration perçue. Ce qui n’est pas attendu compte tenu que selon notre hypothèse, meilleure est la collaboration, meilleure sera la relation enseignant-élève. Malgré tout, cette différence n’est pas significative.

La variable perte de temps en classe présente elle aussi les mêmes résultats non significatifs (F(2,61) = 1,59, p=0,21, ƞ2=,22) indiquant de par les moyennes (M= 2,13 ; 2,45 ; 2,50) que meilleure est la

collaboration, moins il y a de perte de temps en classe. La moyenne ne se distingue toutefois pas de façon significative dans l’un ou l’autre de nos trois niveaux de collaboration.

Dans le même ordre d’idées, la variable climat relationnel entre les élèves présente des moyennes (M= 2,54; 2,46; 2,32) différentes dans les trois profils de collaboration, mais aucune ne diffère des autres de façon significative (F(2,61) = 0,85, p=0,43, ƞ2=,09). Il en va de même pour la variable

indiscipline perçue (F(2,61) =0,32, p=0,968, ƞ2=,03) avec des moyennes de 3, 02 pour une

collaboration faible, 3,05 pour une collaboration moyenne ainsi que 3,01 pour une collaboration forte.

Vu la petitesse des échantillons pour chacun des trois niveaux de collaboration, nous avons également procédé au test de Kruskal- Wallis afin de savoir si les trois distributions se comportent de façon semblable pour chacune de nos variables d’adaptation sociale. Les résultats au test convergent dans le même sens que ceux présentés pour l’analyse de variance. Les variables de victimisation (X2

(2, n= 64) = 0,235, p=0,889), du climat relationnel entre l’enseignant et l’élève (X2 (2, n= 64) =1,938,

p=0,379), de la perte de temps en classe (X2 (2, n= 64) = 3,194, p=0,203), du climat relationnel entre

les élèves (X2 (2, n= 64) = 2,178, p=0,337) et de l’indiscipline perçue (X2 (2, n= 64) = 0,044, p=0,978)

présentent des résultats non-significatifs. Étant donné que les probabilités sont inférieures au point significatif (p > 0,05) pour l’ensemble des variables pour chacune de ces variables, on en déduit que l’adaptation sociale des élèves ne diffère pas significativement dans les 3 groupes de collaboration que le niveau de collaboration soit fort, moyen ou faible. En somme, l’ANOVA, tout comme le test de Kruskal-Wallis, indiquent que les moyennes aux variables associées à l’adaptation sociale des élèves ne diffèrent pas de façon significative selon la qualité de la collaboration. En d’autres termes, l’adaptation sociale est relativement similaire dans les trois groupes de collaboration.

Enfin, le test de corrélation de Spearman permet de voir s’il y a un lien entre les variables d’adaptation sociale et les trois niveaux de collaboration des duos enseignants-TES. Ce test a été privilégié au test de Pearson parce que les profils de collaboration constituent des catégories ordinales et que nous souhaitons voir s’il y a une différence entre les deux niveaux de collaboration faible et fort. Étant donné le peu de variance pour cet indice, il nous apparait plus probable de constater une différence en utilisant les niveaux de collaboration qu’en utilisant l’indice global de collaboration. La prémisse de l’égalité des variances a été validée précédemment. Les résultats au tableau 12 sont cohérents avec les résultats des précédents tests. Le test ne nous permet pas d’affirmer qu’il existe une relation significative entre les trois niveaux de collaboration et les variables d’adaptation sociale identifiées dans cette étude. Effectivement, tous les coefficients de corrélation ne sont pas significatifs puisque leur probabilité est supérieure au point significatif de 0,05. Il n’est donc pas possible de confirmer notre hypothèse de recherche selon laquelle une collaboration

efficiente entre le TES et l’enseignant, telle que perçue par le TES est reliée positivement à la qualité de l’adaptation en classe des élèves TC, telle que perçue par l’enseignant.

Tableau 12 : Corrélations de Spearman entre les niveaux de collaboration et les variables mesurant l’adaptation sociale

Niveaux de collaboration

Variables de l’adaptation sociale Rs

Victimisation ,04

Climat relationnel enseignant-élève -,16

Perte de temps en classe ,20

Climat relationnel élève-élève -,18

Indiscipline perçue -,01

*la corrélation de Spearman est significative au niveau p < 0,05.

5.4 Synthèse des résultats

Les analyses ont permis de constater que la collaboration avec les enseignants est généralement perçue comme satisfaisante selon les TES qui ont participé à cette étude. Par ailleurs, l’indiscipline perçue et le climat relationnel enseignant-élèves sont les variables pour lesquelles la perception des enseignants est la plus tranchée à l’égard de la qualité de l’adaptation sociale de leurs élèves TC. Ils jugent le climat relationnel avec leurs élèves globalement satisfaisant mais, les manifestations d’’indiscipline globalement importante dans leur classe, ce qui n’est toutefois pas surprenant puisqu’il s’agit de classes regroupant des élèves qui présentent des difficultés comportementales importantes.

En lien avec l’objectif de recherche, les principales analyses n’ont pas permis de constater des différences significatives de l’adaptation sociale des élèves TC selon la qualité de la collaboration des duos enseignant-TES. Aucun coefficient de corrélation entre les variables mesurées de l’adaptation sociale des élèves et les niveaux de collaboration n’est significatif. Ainsi, l’hypothèse de l’étude a été rejetée suite aux résultats du test de corrélation de Spearman. Les résultats ne permettent donc pas

d’aller plus loin dans les analyses. Des analyses de covariance ont été menées de manière exploratoire mais, elles n’ont amené aucun résultat. Au chapitre suivant, les résultats seront discutés. Il sera question entre autres des limites de l’étude.