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1.3 A FFINAGE DE L ’ OFFRE

1.3.2 Analyse des superficies vendues par les intercommunales de développement

1.3.2.1 Introduction

Grâce à ces données nous pouvons calculer la superficie occupée par emploi pour chaque entreprise (superficie occupée par l’entreprise / volume d’emploi). Le résultat de ce ratio sera dénommé le standard d’emploi. Dans un premier temps, nous étudierons la statistique du standard d’emploi avant et après 1990. Cela nous permettra de vérifier si les IDE sont de plus en plus parcimonieuses. Dans un second temps, nous porterons l’analyse sur les différences de pratique existant entre les intercommunales. Comme nous le verrons, il existe sans conteste de nettes différences sous-régionales quant à l’espace occupé par emploi, et cela de manière indépendante à la structure économique (taille des entreprises et spécialisation sectorielle).

1.3.2.2 Evolution dans le temps

Trois IDE nous ont fourni les données nécessaires à cette comparaison : le BEP, IDELUX et IDETA. L’objectif de la confrontation temporelle est de déceler une tendance à utiliser l’espace avec davantage de parcimonie.

Le tableau E17 compare les standards d’emploi avant et après 1990, tous secteurs d’activité confondus et pour les trois intercommunales prises en compte.

Tableau E17

Bep Ideta Idelux

Catégorie d'entreprise <1990 >1990 <1990 >1990 <1990 >1990 0 130198 47761 31800 28105 30142 0 1 à 5 2298 2458 2316 1336 2933 1419 5 à 10 1258 818 1325 1084 1173 1785 10 à 20 1018 606 509 718 799 999 20 à 50 658 617 883 941 563 1184 50 à 100 1078 373 1045 787 907 plus de 100 374 465 512 201 331 891 total 869 685 689 670 463 886

Remarque : la catégorie 0 indique la superficie en m² des entreprises n’occupant pas de personnel (par exemple : le stockage ou les parcelles déjà vendues et pas encore construites).

Source : calculs LEPUR

Nous constatons d’emblée que plus l’entreprise occupe un grand nombre de travailleurs, moins elle occupe de l’espace par emploi. Nous verrons ci-dessous que la présence plus ou moins importante de certains types d’entreprises va aussi influencer significativement les chiffres.

Le BEP représente le plus gros échantillon d’entreprises, avec 245 entreprises avant 1990 et 337 après 1990. Leur répartition dans les différentes catégories reste semblable avant et après 1990. Nous pouvons considérer ces chiffres comme robustes. On peut remarquer que toutes les catégories d’entreprises ont été plus parcimonieuses après 1990, sauf les classes 1-5 et + de 100. De manière globale, les entreprises installées dans les parcs du BEP ont acheté 20 % de terrain en moins pour occuper le même nombre d’emplois.

IDETA suit l’exemple du BEP, mais pour un nombre d’entreprises plus restreint, ce qui implique une moindre représentativité, surtout pour les entreprises occupant plus de 50 personnes. En effet, moins de 5 entreprises ont servi a établir les moyennes pour ces catégories. Nous observons que les PME installées après 1990 ont été plus parcimonieuses que celles installées avant 1990. Cela est flagrant pour les entreprises de 0 à 5 personnes, pour lesquelles nous obtenons un standard d’emploi 40 % inférieur.

IDELUX est une intercommunale particulière où quelques très grandes entreprises se sont installées, ne citons que l’exemple de L’Oréal occupant 900 personnes à Libramont. Ces grandes entreprises influencent la densité globale. Avant 1990, une quinzaine d'entreprises occupant plus de 100 personnes se sont installées, faisant baisser significativement la surface occupée par emploi. Après 1990, seulement 6 entreprises de plus de 100 personnes se sont implantées. De plus, ces 6 entreprises ont consommé une grande quantité de terrain par rapport à l’emploi crée. Comme facteur d’interprétation, notons que la saturation des parcs d'activités économiques en province de Luxembourg est, par rapport aux territoires couverts par le BEP ou IDETA, loin d’être atteinte.

Au final, nous relevons que si l’hypothèse d’une parcimonie croissante est confirmée pour le BEP et pour IDETA, elle n’est par contre pas vérifiée pour IDELUX.

1.3.2.3 Variation spatiale

Nous avons la possibilité de comparer la superficie occupée par emploi pour les entreprises installées dans le Brabant wallon, la Province de Namur, de Luxembourg, de Liège et l’ouest du Hainaut.

a) Distinction par secteurs d’activités

Pour l’étude de la variation spatiale du standard d’emploi, trente-trois secteurs d’activité ont été différenciés sur base du code Nace rev. 1 et de la probable densité d’emploi des secteurs d’activité. Au sein d’une même rubrique NACE rev. 1, il peut, en effet, exister des sous-secteurs fortement différenciés. Par exemple, le code 24 regroupe l’industrie chimique, qui est en général grande consommatrice d’espace ; or au sein de ce groupe 24, on retrouve également le secteur plus parcimonieux de la pharmacie, ce qui nous a conduit à différencier le secteur pharmaceutique du reste du secteur chimique. Le tableau E18 récapitule les trente-trois secteurs d’activités considérés.

Tableau E18

NACE rev. 1 Appellation Abréviation Numéro NACE rev. 1 Appellation Abréviatio

n

Numéro

01 50 automobile au 17

02 51 sauf 515, 516 vente au gros (léger) vgle 18 05

Agriculture ag 1

515

15 516 vente au gros (lourd) vglo 19

16

I. alimentaire ia 2

52 vente au détail vd 20

17 55 horeca ho 21

18 602 sauf 6024 transport voyageur tv 22 19 I. textile it 3 601 20 I. bois ib 4 6024 21 603 22 I. papier ip 5 61 24 sauf 244 62 25 I. chimique ic 6 63 transport marchandise logistique tl 23

244 I. pharmaceutique iph 7 64 telecom te 24

26 I. minéraux imi 8 65 27 métallurgie me 9 66 28 I. métaux ime 10 67 finance fi 25 30 70 33 72 36

équipement léger ele 12

74 sauf 747

autres services aux entreprises

se 26

29 71 location sans opérateur lo 27

34 73 R & D rd 28

35

équipement lourd elo 11

747 nettoyage ne 29

37 récupération re 13 75 admin. publique pu 30

40 80 éducation ed 31

41

eau gaz elec ege 14

85 santé sa 32 451 90 452 91 455 construction (gros œuvre) cog 15 92 service collectif sc 33 453 454

b) Aspect global

Le tableau E19 compare les surfaces occupées par emploi, tous secteurs confondus, des 6 IDE étudiées. Tableau E19 entreprises installées après 1990 0 1 à 5 5 à 10 10 à 20 20 à 50 50 à 100 plus de 100 total Bep 47761 2458 818 606 617 373 465 685 Ibw 7774 547 348 334 240 239 195 249 Idelux 0 1419 1785 999 1184 907 891 886 Ideta 28105 1336 1084 718 941 1045 201 670 Ieg >1993 3261 1558 979 769 426 486 270 509 Spi >1992 862302 1174 702 551 352 201 193 493

Remarque : la catégorie 0 indique la superficie en m² des entreprises n’occupant pas de personnel (par exemple : le stockage ou les parcelles déjà vendues et pas encore construites).

Source : calculs LEPUR

Sur base du tableau E19, trois catégories peuvent être distinguées : tout d’abord l’IBW, qui affiche le standard d’emploi le plus faible, avec seulement 249 m² nécessaire par emploi. Ensuite, viennent la SPI+ et l’IEG avec des chiffres proches des 500 m² par emploi. Enfin l’IDETA, le BEP et IDELUX, qui sont globalement les IDE les moins parcimonieuses. Cette tendance est vérifiable dans toutes les catégories d’entreprises. Dans la catégorie « 1 à 5 », qui représente, pour chaque IDE, presque 50% de la surface occupée, le BEP s’avère être le moins parcimonieux.

Du point de vue de la consommation d’espace, la diversification économique par le développement des PME apparaît comme un enjeu important. En effet, les données indiquent clairement qu’une entreprise occupant peu de personne correspond, en général, à une occupation extensive de l’espace. A ce propos, deux pistes de gestion territoriale sont possibles s’il s’agit d’appliquer une utilisation parcimonieuse du sol. Une première possibilité correspond à la mise en œuvre de règles d’implantation strictes lors de nouvelles urbanisations, à l’instar, par exemple, de ce qui est pratiqué par l’IBW. En parallèle, il s’agirait également de porter la réflexion sur l’intégration de ces petites entreprises au sein des tissus urbains préexistants.

c) Distinction par secteurs d’activités

Comme nous l’avons annoncé au chapitre précédent, une comparaison du standard d’emploi entre secteurs d’activités est possible dans le cas où l’échantillon représentatif de ce secteur est suffisamment grand. Nous avons arbitrairement fixé le seuil de significativité à 10 entreprises. Ce seuil est dépassé dans 14 secteurs :

• Construction (finition) (cof) • Commerce lié à l’automobile (au)

• Commerce de gros d’équipement léger (vgle) • Commerce de gros d’équipement lourd (vglo) • Vente au détail (vd)

• Transport et logistique (tl) • Service aux entreprises (se)

Les calculs des superficies par emploi ont été réalisés pour les 33 secteurs et figurent en annexe. Ici, nous allons nous pencher sur les quatorze secteurs significatifs énumérés ci- dessus.

Le tableau E20 permet de comparer les chiffres de standard d’emploi pour les six IDE et par secteur d’activités dont on estime les moyennes robustes.

Tableau E20 (Source : calculs Lepur)

Abréviation Bep Ibw Idelux Ideta Ieg Spi Abréviation

ia 1151 264* 259 564* 402 528 ia ib 912 284* 1324 312* 569* 1027* ib ic 853 163* 653 1083 766 660 ic ime 599 320* 767* 469 363* 486 ime elo 622 178* 482* 1850 602* 268 elo ele 339 160* 922* 812 430 ele cog 348 263* 352 803 704* 413 cog cof 496 206* 531 362* 737* 187 cof au 798 334* 870 1084 1320* 1343 au vgle 1136 356* 883 872 758 vgle vglo 1047 260* 950 1260 1003* 1078 vglo vd 832 1043* 582 162 522* 722 vd tl 825 454 1530 1363 209* 544 tl se 685 253 1137 355* 71* 431 se

Remarque : les chiffres suivis d’un astérisque et en italique sont des moyennes issues d’un échantillon inférieur à dix entreprises. Il se retrouve principalement dans l’IBW et l’IEG.

Certains secteurs, comme le commerce lié à l’automobile et le transport, nécessitent plus d’espace que des secteurs tels que la construction. Le transport et la logistique ont aussi besoin de grandes superficies afin de permettre l’entreposage et les manœuvres.

Du tableau E20, il ressort clairement que l’IBW compresse la demande spatiale dans tous les secteurs. En Brabant wallon, si les entreprises occupent peu d’espace par rapport à l’emploi, ce n’est donc pas purement lié à une spécialisation de la structure économique, mais bien à une parcimonie pratiquée dans de nombreux secteurs.

Afin d’expliquer cette situation, c’est la conséquence de la pression foncière brabançonne sur la politique menée par l’intercommunale de développement qu’il faut épingler. En effet, nous avons précédemment signalé que l’IBW applique des règles très strictes en matière de densité minimale d’emploi par mètre carré.

A l’inverse, au sein de la province de Luxembourg, où l’espace est abondant, on observe une consommation extensive.