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Analyse des retours des valorisants

2. Contexte

3.6 Analyse des retours des valorisants

Après avoir étudié ce qui se trouve aux tpg et avoir interrogé les utilisateurs des archives, nous avons souhaité avoir l’avis de professionnels sur la question de la valorisation. Pour cela, nous avons mené des entretiens avec quatre archivistes travaillant dans le canton de Genève. Comme auparavant, nous avons utilisé la question 1 pour obtenir des informations génériques sur nos participants. Parmi les personnes ayant accepté de répondre à nos questions se trouvent trois femmes et un homme. Tous ont plus de 10 ans d’expérience dans leur profession. On peut également relever qu’ils sont en poste dans différentes institutions : une personne en entreprise privée, une personne dans une organisation internationale, et deux personnes au sein de l’État de Genève. On peut le voir, le panel est assez restreint, mais bien varié.

3.6.1 Résultats des entretiens

Tout comme pour les autres entretiens, nous avons appliqué la méthode de standardisation des réponses. Pourtant, il faut noter que ce questionnaire (voir annexe 3) comprenait plus de questions ouvertes que les autres. Ici, la difficulté a été de bien homogénéiser les réponses sans perdre le sens et l’intention du participant. Dès la deuxième question, nous avons voulu avoir l’avis « à chaud » des participants sur la question de la valorisation et nous leur avons demandé de nous fournir une définition personnelle de ce concept. Ce qui est extrêmement intéressant est de voir les différentes façons d’aborder la question. Voici une synthèse des réponses :

• Faire connaître au grand public notre histoire ;

• Montrer à l'interne l’histoire d’une entreprise afin de construire un sentiment de loyauté ;

• Rendre accessibles les données ;

• Promouvoir les documents en créant des outils de recherche, des index ; • Accueillir les chercheurs et leur permettre d'exploiter les sources ;

• Donner envie aux gens d’approfondir certaines thématiques ;

Élaboration d’une stratégie de valorisation des archives des tpg

Les deux questions suivantes (questions 3 et 4) sont beaucoup plus pratiques, car nous leur avons demandé de chiffrer en temps de travail et en financement le coût de la valorisation. Pour le temps de travail, deux personnes nous ont expliqué que 20% de leur temps passe dans la valorisation. Une personne n’était pas en mesure de nous donner un chiffre et la dernière personne interrogée nous a expliqué qu’elle comprenait beaucoup d’activités sous le terme valorisation, comme l’inventaire, le classement ou encore le tri. C’est pour cette raison qu’elle estime que 70 à 80 % de son temps est alloué à la valorisation. Les questions suivantes s’intéressent à leur pratique personnelle de la valorisation et des actions qu’ils ont pu réaliser. On leur a demandé : quelles sont les dernières actions de valorisation que vous avez réalisées ? Les réponses ont été multiples, comme nous le montre la figure 1 de l’annexe 8.

La question 6 interroge les participants sur les retours qu’ils ont reçus. Tous font état de bons retours de la part des collaborateurs, qu’ils soient nouveaux ou de longue date, et de la part de personnes externes : chercheurs, historiens, journalistes ou encore collègues archivistes. Pour les quatre archivistes interrogés, les bénéfices de la valorisation sont indéniables. À la question 7, nous avons voulu connaître les canaux de diffusion que ces professionnels de l’information utilisent. Ce qu’il faut remarquer est que de nombreuses institutions utilisent plusieurs canaux de communication, ce qui explique la variété présentée dans le graphique 2 de l’annexe 8.

À la question 8, nous avons interrogé nos participants sur leurs inspirations. Ce qui est frappant c’est que tous affirment s’inspirer d’autres actions de valorisation réalisées par d’autres institutions, mais aucun participant n’a les mêmes réponses qu’un autre. On voit ainsi apparaitre comme exemple :

• La Médiathèque du Valais à Martigny • Les Archives nationales de France

• Les Archives nationales du Royaume-Uni (The National Archives) • La plateforme Rero

• La Bibliothèque de Genève (BGE)

3.6.2 Conseils

L’objectif d’interroger des professionnels était pour nous principalement la collecte d’informations sur la valorisation au quotidien et la collecte de conseils pour bien commencer. Grâce aux quatre personnes avec lesquelles nous nous sommes entretenus, nous avons pu avoir un panel d’avis et de pratiques. Ce point est issu de la dernière question posée aux participants de l’étude, la 9 : « Avez-vous des conseils pour des institutions qui souhaiteraient faire de la valorisation ? ». Tout comme pour les définitions personnelles de la valorisation (question 2), nous avons ici un exemple d’avis divers et variés qui comprennent chacun un concept essentiel.

Premier conseil : essayer de saisir toutes les opportunités comme un anniversaire ou un événement et utiliser la politique « des petits pas » afin de ne pas se perdre dans de trop grands projets. Ce conseil met en avant une valorisation externe à moindre coût financier et humain. En effet, en accentuant sur les petites actions, un archiviste qui souhaite se lancer dans la valorisation pourra plus facilement obtenir l’accord de sa direction et évitera les projets chronophages et trop coûteux.

Deuxième conseil : s’intégrer dans son organisation en utilisant les compétences internes, notamment en termes de communication, et en gardant de bons contacts avec sa hiérarchie. Ce conseil est très intéressant pour les tpg. Comme nous l’avons vu, les archives des tpg se trouvent dans un contexte d’« archives d’entreprise », ce qui signifie que les archives sont un service qui fait partie d’un tout. Utiliser les ressources internes est un conseil bien avisé afin de minimiser les coûts. De plus, le maintien de bonnes relations avec la direction d’une institution est capital afin de mener à bien tout projet. Ce conseil accentue la dimension interne de la valorisation qui est aussi importante qu’une valorisation pour un public externe.

Troisième conseil : prendre son temps et ne rien précipiter en définissant correctement ses objectifs et son public cible, afin d’intégrer sa stratégie dans celle de l’entreprise. Les archives au sein d’une organisation sont des départements comme les autres qui doivent s’intégrer à leur milieu en respectant la culture d’entreprise en vigueur. Comprendre les objectifs des archives dans la politique interne de son organisation est nécessaire. Pour cela, il faut être sûr de ce qu’on veut faire et prendre son temps est indispensable. Pour les archives des tpg, ce conseil est pertinent, car nous l’avons vu dans l’analyse des besoins, le temps est une ressource qui manque pour les archivistes. Voilà un argument supplémentaire pour expliquer aux décideurs que l’organisation des archives et l’élaboration d’un plan demandent du temps. Quatrième conseil : susciter la curiosité et amener le public plus loin grâce à l’histoire et se reposer sur des collaborations, en exploitant des ressources d'autres institutions, afin d’élargir aussi la visibilité. Le but de la valorisation est d’ouvrir la culture à tout un chacun et, pour ce faire, il faut savoir intéresser les curieux et se mettre dans l’air du temps. Comme nous l’avons vu dans l’analyse des besoins, les collaborations sont considérées comme un bon moyen de faire de la valorisation. Ce qu’on voit également c’est que les collaborations offrent des bénéfices aux deux partenaires, en soulageant d’un côté une institution en manque de compétences ou de financements et de l’autre en offrant de la visibilité aux deux institutions. Relevons encore que ces deux conseils poussent à s’orienter vers l’extérieur, vers le public et vers d’autres institutions patrimoniales.