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Analyse de l’offre du service Données et Archives en termes de

5. Évaluation des actions de valorisation d’archives audiovisuelles

5.2 Bilan de la valorisation des archives audiovisuelles de la RTS

5.2.3 Analyse de l’offre du service Données et Archives en termes de

Dans le cadre de ce travail, j’ai eu l’occasion de rencontrer plusieurs personnes131 du service D+A, mais également d’autres services, comme le service Marketing ou le service Design et Promotion, dans le but d’obtenir des informations sur les actions de valorisation en cours, mais aussi de percevoir la place de la valorisation des fonds dans les autres services de la RTS. Les recherches et les différents contacts que j’ai pu établir lors de ce travail m’ont permis de poser un regard critique sur les actions de valorisation réalisées par le service D+A et certains aspects de son fonctionnement.

131 Les entretiens menés dans le cadre de ce travail ont été transcrits et sont intégrés en annexe, pour autant que les personnes impliquées aient donné leur accord.

Cette réflexion est résumée dans le tableau ci-dessous. Une analyse SWOT (Strengths, Weaknesses, Opportunities and Threats) propose de distinguer les aspects positifs des aspects négatifs en fonction de leur origine. « Origine interne » signifie que l’élément positif ou négatif dépend du service D+A, alors que « origine externe » signifie que l’élément dépend également de facteurs externes, relevant tant d’autres services de la RTS que de paramètres indépendants de l’entreprise. Contrairement au tableau précédent (cf. supra Tableau 2 : Récapitulatif des moyens de valorisation recensés à la RTS), celui-ci s’intéresse au fonctionnement et au cadre de travail du service D+A dans son ensemble ; l’offre en termes de valorisation abordée plus haut ne sera donc pas reportée dans le tableau suivant.

Tableau 3 : Analyse SWOT de la valorisation des archives du service

Données et Archives

Positif Négatif

Origine interne

Forces

Patrimoine audiovisuel important Équipes D+A compétentes et motivées

Équipe dédiée à la valorisation des fonds

Diversité des projets de valorisation

Ligne éditoriale différente selon les plateformes

Collaboration au sein de D+A Désir de se positionner sur les nouvelles technologies

Faiblesses

Sujets abordés sur une plateforme rarement déclinés sur d’autres canaux

Offre en termes de valorisation éclatée et peu claire pour les autres départements de la RTS Manque de clarté sur ce que regroupent Les archives de la RTS et RTSarchives

Manque de collaboration et de coordination entre les

départements de l’entreprise Manque de clarté dans la répartition de certaines tâches entre D+A et le service Marketing

Origine externe

Opportunités

Collaborations possibles avec d’autres départements de la RTS Possibilité pour la RTS de défendre ses valeurs auprès du public, suite au « non » à No Billag

Menaces

Baisse de budget

Concurrence d’autres fournisseurs d’audiovisuel

Au premier abord, nous constatons que le service D+A compte davantage d’éléments positifs que d’éléments négatifs et que la plupart des points faibles dépendent du service D+A, qui est donc en mesure de contribuer à leur résolution. Les différents points seront abordés en suivant l’acronyme « SWOT », c’est-à-dire en commençant par les forces, et en terminant par les menaces.

5.2.3.1 Forces

En premier lieu, il est important de relever la motivation et les compétences des équipes au service de D+A ; l’une d’entre elles est même dédiée à la valorisation des fonds et fait preuve de proactivité quant aux projets à initier en termes de valorisation. Par ailleurs, les fonds RTS représentent un patrimoine riche, tant en quantité qu’en qualité ; en effet, ils témoignent de l’histoire de la Suisse romande sur plus de huitante ans en ce qui concerne la radio, et plus de soixante ans pour la télévision. Les archives sont susceptibles de rappeler des souvenirs et de faire connaître le passé à l’ensemble de la population, en suscitant l’émotion132.

Ensuite, il faut remarquer que le service dispose de moyens lui donnant la possibilité de proposer une offre diversifiée et variée, tout en continuant à développer des projets parallèlement aux activités fondamentales que représentent le traitement des archives et l’assistance aux émissions. Le service a développé ses compétences éditoriales : il utilise maintenant plusieurs canaux de valorisation des fonds dont les lignes éditoriales, les formats et les narrations ne sont jamais les mêmes, de façon à s’adapter à différents publics133. Les collaborateurs du service travaillent ensemble pour coordonner les actions de valorisation et partager leurs compétences et leurs impressions ; ils ont donc une bonne vision d’ensemble des efforts déployés par le service en termes de valorisation des fonds.

Finalement, D+A s’efforce de rester critique par rapport à ses actions de promotion des fonds et cherche sans cesse à développer de nouvelles idées. Il reste également attentif aux tendances puisqu’il envisage de développer une offre pour smartspeakers, ce qu’aucun organisme patrimonial évoqué n’a encore imaginé.

5.2.3.2 Faiblesses

D’abord, bien que les différents collaborateurs impliqués dans la valorisation des fonds soient habitués à travailler les uns avec les autres et à coordonner leurs tâches, les différents canaux web de valorisation pourraient parfois aborder différents aspects d’un même sujet, ce qui permettrait de créer des contenus, tout en diminuant les temps de recherche cumulés pour les différentes plateformes134.

132 Fossati, 30.05.2018.

133 Rezzonico, 01.06.2018.

Ensuite, si l’offre de D+A est vaste, elle peut aussi être perçue comme peu claire et éclatée pour les autres départements de la RTS135 ; je pense particulièrement au doublon que peut représenter l’interface RTSarchives Recherche et l’interface d’accès aux métadonnées accessible sur rts.ch. De plus, la distinction entre les appellations Les archives de la RTS et RTSarchives n’est pas claire non plus aux yeux d’autres services de l’entreprise136 ; ils ne savent pas ce que représentent les deux dénominations et ne savent plus non plus comment appeler le site Internet dédié aux archives.

Par ailleurs, un autre point peut sembler flou : il s’agit de la répartition de certaines tâches entre le service D+A et le service Marketing. En effet, tous deux cherchent à valoriser les archives, mais leurs perspectives ne sont pas du tout les m êmes, puisque le service Marketing vend des droits d’exploitation de fonds à des fins commerciales et que le service D+A cherche à diffuser les fonds dans un esprit de partage du patrimoine. Cette divergence de points de vue quant à l’utilisation des archives de la RTS apparaît particulièrement dans le cadre d’expositions. Tiphaine Artur, cheffe du service Marketing de la RTS, considère que les organisateurs d’expositions en vendent l’accès et que, dans ce cas, il est normal de payer pour y inclure des archives RTS137. En revanche, D+A semble plus ouvert au prêt d’archives dans le cadre de partenariats. Ainsi, dans le cadre de l’exposition dédiée au label de bande dessinée Vertigo lors du Festival BDFIL (cf. supra Expositions), les archives avaient été prêtées dans le cadre d’un partenariat, sans que les organisateurs de l’exposition n’aient à rétribuer la RTS. Dans de tels cas, il semble que le choix du point de contact avec la RTS soit déterminant en ce qui concerne l’utilisation, le financement et le type d’échange entre les institutions.

Finalement, un manque général de collaboration et de coordination entre différents services de la RTS est à signaler, même si D+A semble généralement être sollicité lorsque l’utilisation d’archives est en jeu. Ce problème a été identifié dans plusieurs entretiens138. Il est vrai que, à l’échelle d’une entreprise aussi conséquente que la RTS, coordonner l’ensemble des services représenterait certainement une lourdeur administrative contraignante139. Toutefois, une meilleure coordination permettrait à la

135 Entretien avec Nathalie Capt et Saniha Ozem, respectivement cheffe de l’Unité Promotion et responsable des Marques pour le service Design et Promotion de la RTS, Lausanne, 6 juin 2018.

136 Capt/Ozem, 06.06.2018.

137 Artur, 01.06.2018.

138 En particulier lors des entretiens avec Vincent Seriot, Mario Fossati, Simone Comte, Nathalie Capt et Saniha Ozem.

RTS de suivre une ligne cohérente aux yeux de son public et de ses collaborateurs, qui auraient ainsi une meilleure vision d’ensemble des actions menées par l’entreprise. De plus, en l’état actuel, il est fort probable que toutes sortes de tâches soient réalisées à double.

5.2.3.3 Opportunités

Même si, actuellement, les différents services de la RTS ne se coordonnent que peu, l’association des nombreuses compétences recensées dans l’entreprise représente une opportunité à saisir dans la réalisation de certains projets. En effet, les collaborations internes à l’entreprise sont moins coûteuses que le recours à l’expertise d’entités externes. En plus de permettre des économies, cette démarche donnerait aux services impliqués dans une collaboration la possibilité de resserrer leurs liens et d’apprendre à se connaître, à travailler ensemble et à associer leurs atouts dans l’intérêt de l’entreprise.

Finalement, suite au « non » à l’initiative No Billag, la RTS s’est vue soutenue par la population suisse, alors que les voix du public n’étaient pas acquises au début de la campagne. Ce soutien de la part des Suisses offre la possibilité à la RTS de défendre et d’affirmer ses valeurs auprès du public, dans l’intention de regagner sa sympathie et de renforcer son soutien. Afin de saisir cette opportunité, et en tant que service public, la RTS doit se montrer inventive et s’efforcer d’aller à la rencontre de ses publics.

5.2.3.4 Menaces

Le « non » à l’initiative No Billag n’a pas été obtenu sans effort. En effet, afin de soutenir l’existence des médias de service public, la redevance radio et télévision – dont l’initiative demandait la suppression – a été abaissée de près de 90 CHF par ménage suisse (cf. supra Pression politique). Ce compromis implique une baisse de budget considérable pour la RTS qui doit ainsi trouver de nouvelles sources de revenu et adapter son offre et son fonctionnement à cette nouvelle contrainte.

On peut encore signaler que, en plus d’une diminution de ses ressources financières, l’entreprise doit également faire face à la concurrence croissante d’autres fournisseurs d’audiovisuel. Je ne m’attarderai pas sur cet aspect, dans la mesure où je considère que cette concurrence a essentiellement lieu sur les réseaux sociaux. Mais il est clair que la RTS doit en tenir compte et valoriser son rôle de service public sérieux, fiable, et préoccupé des enjeux de la société romande. Pour D+A, c’est l’occasion de défendre son rôle de détenteur d’un patrimoine garant de l’identité d’une communauté.

6. Solutions en termes de valorisation d’archives