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Éléments fondamentaux de la construction du projet

6. Solutions en termes de valorisation d’archives audiovisuelles

6.2 Action de valorisation choisie pour faire l’objet d’un scénario

6.2.2 Éléments fondamentaux de la construction du projet

Développer une offre permettant la réappropriation d’archives par le public nécessite de se fixer des objectifs, de cibler le public et d’engager des moyens.

6.2.2.1 Objectifs

Il existe deux types d’objectifs : les objectifs primaires, qui sont les objectifs essentiels que le service souhaite atteindre avec la mise en place de cette action de valorisation des fonds, et les objectifs secondaires, qui permettent d’atteindre les objectifs essentiels.

Figure 24 : Objectifs primaires et secondaires du développement d’une offre

pour la réappropriation des fonds RTS par le public

Objectifs

secondaires

Objectifs

primaires

Projet

Réappropriation des

fonds par

le public

Rendre à la

population le

patrimoine

qui lui revient

Laisser le public

exprimer sa

créativité

Créer un lien

différent avec

le public

Renforcer la

sympathie de la

population envers la

RTS

Diversifier l'offre en

termes de

valorisation

Changer de

démarche quant à

la valorisation des

fonds RTS

Se positionner sur

des pratiques

innovantes

Comme le montre le schéma ci-dessus, le projet permettrait au service D+A d’atteindre deux objectifs essentiels.

En premier lieu, comme D+A souhaite rendre à la population le patrimoine qui lui revient, il va concevoir une action de valorisation dont le public sera l’acteur principal, puisqu’il l’invitera à faire preuve d’originalité dans la création d’une œuvre audiovisuelle nouvelle. Impliquer le public de cette façon s’assimile à une preuve de confiance et de respect, qui lui rappellera sans doute son importance aux yeux de l’entreprise. Un lien nouveau pourrait naître entre la RTS et la population et, ainsi, renforcer la sympathie de cette dernière pour l’entreprise de service public qu’est la RTS.

En deuxième lieu, D+A souhaite diversifier son offre en termes de valorisation et exprime clairement la volonté de changer sa démarche de valorisation : jusqu’à maintenant, le service valorise ses fonds en concevant lui-même des offres (dossiers sur le site Internet Les archives de la RTS, capsules d’archives montées pour les réseaux sociaux, organisation de projection, etc.), mais il n’invite pas le public dans cette démarche de valorisation. En revanche, ce projet permettrait au public de prendre part à l’action de valorisation, tout en laissant D+A diffuser les résultats de la réappropriation des archives par le public, ce qui changerait le sens de la démarche. Ce projet offre aussi la possibilité à D+A de se positionner sur une tendance innovante et intéressante qui propose de désacraliser l’archive pour l’utiliser comme matériel audiovisuel.

6.2.2.2 Public cible

L’intitulé du projet fait mention du public en général. Toutefois, une telle offre pourrait s’adresser à différentes catégories de publics et, ainsi, prendre plusieurs formes. D’abord, Vincent Seriot envisage de viser des professionnels de l’audiovisuel en leur proposant un hack day dédié à la réappropriation d’archives. L’organisation de hack days s’adresserait à des étudiants en art et design, comme les étudiants de la Haute école d’Art et de Design de Genève, de l’École Cantonale d’Art de Lausanne, ou encore de l’École Cantonale d’Art du Valais, ou à des étudiants en informatique. Ces étudiants seraient réunis et utiliseraient l’API développée par D+A dans le but de créer un court montage d’archives de l’ordre de quelques secondes à quelques minutes. Cela s’approcherait de l’un des projets d’émission de télévision abordé plus haut (cf. supra Projets d’émissions), puisqu’il s’agirait de s’adresser à de jeunes préprofessionnels de l’art ou de l’audiovisuel et de les inviter à poser leur regard sur des archives de télévision et de radio, alors que ce ne sont plus obligatoirement leurs médias. Les étudiants mobilisés par cette compétition obtiendraient ainsi de la visibilité

en cas de diffusion de leur montage sur les plateformes de la RTS et la reconnaissance des jurés sélectionnés pour juger des contributions ; mais, il faudrait que certains jurés soient reconnus dans le domaine d’étude des participants.

Ensuite, il pourrait être intéressant de s’adresser à un public d’élèves en fin de scolarité obligatoire ou de gymnasiens (« collégiens » ou « lycéens », selon les cantons), de façon à les sensibiliser à l’importance patrimoniale des archives et à renforcer le lien entre la RTS et le monde de l’enseignement. Les élèves seraient invités à réaliser un gif original à base d’archives, car des montages plus longs seraient sans doute plus compliqués à mettre en œuvre pour eux. En début de partie, nous avons vu que proposer une activité à un public scolaire pouvait s’avérer difficile en raison des contraintes de procédure et de respect du calendrier scolaire, mais créer un lien avec ce type d’établissements permettrait aussi de sensibiliser les enseignants aux ressources que peuvent représenter les fonds de la RTS, ainsi que de valoriser le rôle de média public et de détenteur d’archives patrimoniales de la RTS.

Finalement, je considère qu’il serait également important de mobiliser le grand public pour s’adresser à tous et revendiquer un attachement aux valeurs d’ouverture et de proximité de la RTS. Les participants assimilés au grand public pourraient choisir de proposer un gif ou un court montage, pour que leur contribution au concours corresponde à leurs envies et à leurs compétences techniques. En effet, cette offre devrait stimuler leur inspiration et leur créativité.

6.2.2.3 Moyens

Le développement d’une nouvelle offre en termes de valorisation d’archives va obliger le service D+A à engager des ressources temporelles, humaines, matérielles et financières.

Pour commencer, il est primordial que ce service soit prêt à consacrer du temps au développement de ce projet. En effet, la recherche et le choix des échantillons de fonds à mettre à disposition des participants du concours va en demander beaucoup, tout comme la construction du plan de communication et les prises de contact avec d’éventuels partenaires.

Ensuite, des ressources humaines doivent être mobilisées pour l’organisation de la compétition, que ce soit pour la recherche et la sélection des archives, les discussions avec les parties prenantes, la conception du plan de communication et le cadrage de la compétition. Il est important que deux ou trois personnes aient une vision d’ensemble

du projet, de façon à pouvoir se répartir les tâches, tout en assurant leur travail de traitement documentaire.

Quant aux ressources matérielles, elles comprennent essentiellement les ordinateurs depuis lesquels les archives vont être sélectionnées, le serveur qui contiendra les sélections de documents et éventuellement un logiciel de montage d’éléments audiovisuels. En plus de la mobilisation d’une salle pour la remise des prix de la compétition, en cas d’organisation de hack days, il sera nécessaire de prévoir également les infrastructures permettant d’accueillir les participants.

Finalement, les ressources financières à engager correspondent surtout au personnel mobilisé, à la conception du plan de communication, à la mobilisation d’un jury, ainsi qu’à la prévision des prix pour les finalistes. La mobilisation d’une salle est à prendre en compte, même si elle est mise à disposition par la RTS ; c’est également le cas du serveur grâce auquel les archives seront accessibles.

Notons toutefois que les ressources mentionnées ci-dessus ne sont pas exhaustives ; elles dépendent des choix de D+A lors de la finalisation du concept du concours (cf. infra Finalisation du concept du concours).

6.2.2.4 Risques

Lors de la conception de tout type de projet, il est essentiel d’envisager les risques auxquels les organisateurs peuvent être confrontés. Dans ce cas, j’ai identifié deux risques principaux.

D’abord, il est possible que les ressources engagées soient disproportionnées par rapport au nombre de participants : le service D+A mobiliserait du personnel pendant un temps considérable, alors que rien ne garantit le succès de l’événement. Pour éviter ce cas de figure, il faudrait fournir un effort au niveau de la communication autour du concours et impliquer un panel de participants potentiels pour que l’événement correspondent à leurs attentes.

Le second risque est lié à la qualité des résultats obtenus : il est possible que les contributions des participants ne plaisent pas au service D+A et que leur potentiel de succès auprès du grand public soit considéré comme trop faible pour que Les archives de la RTS puissent les diffuser sur ses plateformes web. Cependant, je considère que ce risque peut être pris, puisque les objectifs clés du développement de cette offre sont de rendre les archives au public pour qu’il s’en empare dans le cadre d’un projet créatif et de permettre à D+A de diversifier son offre en termes de valorisation d’archives.

La diffusion des résultats obtenus n’est pas un objectif primaire, mais un « bonus » que D+A pourrait intégrer à ses plateformes.