1- Le visage : « al wajhou »
Il faut laver toute la face une seule fois Dieu (Exalté) a dit :" O les croyants, lorsque vous vous levez pour la prière, lavez-vous le visage…" (Ste 5 / Verset 6).
Les limites du visage sont :
- en longueur : du toupet jusqu'au bout du menton - en largeur : d'une lobe de l'oreille à l'autre
Le lavage consiste à répandre l'eau jusqu'à ce qu'il y ait ruissellement. Il faut également laver les sourcils et les cils.
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Questions pratiques :
*Le lavage de la barbe
- Lorsqu'il s'agit d'une barbe légère, il faut la laver en faisant parvenir l'eau à l'extérieur et à l'intérieur de la barbe.
- Si la barbe est épaisse, il faut laver l'extérieur uniquement. Il est recommandé de faire pénétrer les doigts, lors du lavage, à l'intérieur de la barbe par l'acte de "at-takhlîl". Le Prophète (Paix sur lui) avait effectué ses ablutions, en puisant de l'eau dans sa main avec laquelle il s'était lavé le visage, alors que sa barbe (Paix sur lui) était épaisse. (Rapporté par Al Boukhârî)
Ce qui est sûr concernant l'acte de "at-takhlîl" de la barbe, c'est que c'est un acte recommandé, comme l'ont signifié Ibn ‘Abbâs, Anas et Al Hassan Al Basrî.
Ibn ‘Oumar, Al Hasan Ibn ‘Alî et Tâwoûs (compagnon d'Ibn
‘Abbâs), An-Nakha‘î, Ach-Cha‘bî, Moujâhid et Al Moundhir ont permis le délaissement du "at-takhlîl". Car Dieu (Exalté), ont-ils fait remarquer, a demandé le lavage uniquement. Cet avis est, en vérité, celui de la Majorité des juristes de toutes les écoles.
Réf. Voir : Ibn Qoudâma : Al Moughnî ; Tome 1 ; Page : 105 / Ibn Rouchd : Bidâyatou al moujtahid ; Tome 1 ; Page 11
Certains juristes ont jugé la négligence volontaire du "at-takhlîl"
comme une cause légale d'invalidité des ablutions, que l'on doit refaire. C'est l'avis d'Ishâq, qui se réfère à un hadîth, de ‘Outhmân (Que Dieu soit satisfait de lui), qui a raconté que le Prophète (Paix sur lu) faisait pénétrer ses doigts dans sa barbe, lors de ses ablutions. (Rapporté par At-Tirmidhî. Al Boukhârî a dit à son sujet:
"Il est le hadîth le plus authentique sur cette question.")
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* Concernant ce qui dépasse de la barbe du visage
- Pour les Chafi‘îtes : il faut le laver obligatoirement, selon l'avis le plus répandu dans l'école.
Les Hanbalites l'exigent également, parce qu'ils considèrent ces poils comme faisant partie du visage, d'où ils prennent naissance et dont le lavage est obligatoire.
- Pour les Hanafites et les Malikites : il ne s'agit pas d'une obligation, car ses poils qui dépassent du visage, n'en font partie, donc ils ne sont pas concernés par le statut de l’obligation qui incombe au visage.
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-Pour les Hanbalites : le nez et la bouche font partie du visage, d'où le statut obligatoire de l'inspiration "al istinchâq" et de l'expiration
"al istinthâr", ainsi que le rinçage de la bouche "al madmada".
2- Le lavage des mains jusqu’aux coudes
« ghaslou al yadayni ila marfiqayni »
Dieu (Exalté) a dit :"Ô les croyants, lorsque vous vous levez pour la prière, lavez-vous le visage et les mains jusqu'aux coudes…" (Ste 5 / Verset 6)
Nous sommes en présence de deux tendances au sujet du lavage des coudes :
a) L'avis de certains Malikites, d'Ibn Dâwoûd et de Zoufar (hanafite).
Selon cette tendance, la particule "ilâ" dans le verset, désigne la limite du lavage "al ghâya" ; donc ilâ a le sens de la particule
"hattâ" = jusqu'à. A l'exemple du verset coranique dans lequel Dieu
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(Exalté) a dit : "…Thoumma atimmoû as-siyâma ilâ al-layl." « Puis continuez votre jeûne jusqu'à la nuit. » (Ste 2 / Verset 187)
b) L'avis de la Majorité des juristes ("al joumhoûr"), y compris les quatre écoles : les coudes doivent être inclus dans le lavage des mains, car la particule "ilâ", dans le verset « …Lavez vos mains -
"ilâ al marâfiqi" » a le sens de "ma‘a" : avec / y compris.
Cette particule désigne la limite à laquelle doit parvenir le lavage.
On trouve un exemple pareil dans le Coran, où la particule "ilâ" a le sens de "ma‘a" : avec.
Dieu (Exalté) dit : "Wa yazidkoum qouwwatan ilâ qouwwatikoum" : "Et qu'Il vous ajoute force avec votre force…"
(Ste 11 / Verset 52)
La Majorité ("al joumhoûr") appuie leur avis par la Sounna pratique du Prophète (Que la Bénédiction et le Salut de Dieu soient sur lui) où l'on rapporte que le Prophète (Que la Bénédiction et le Salut de Dieu soient sur lui) a toujours inclus les coudes lors du lavage de ses mains. On cite, par exemple, le hadîth de Mouslim, d'après Aboû Hourayra, et celui de Ad-Dâraqoutnî, d'après ‘Outhmân Ibn
‘Affân.
De même, celui de Jâbir (Que Dieu soit satisfait de lui) qui a rapporté que, lorsque le Messager de Dieu (Paix sur lui) faisait ses ablutions, il faisait circuler l'eau sur ses coudes. (Rapporté par Al Bayhaqî)
Détails concernant le lavage des mains :
- Le lavage des mains doit impliquer une attention particulière aux plis et rides des mains et aux ongles. Ainsi, la Majorité ("al joumhoûr") exige de répandre l'eau sous les ongles, excepté les Hanafites.
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- Selon l'unanimité "al ittifâq" des juristes, il faut obligatoirement, enlever tout obstacle sur les ongles à l'exemple du vernis, et enlever de la peau tout obstacle, tel que : la peinture, la cire, etc.
- Chez les Malikites, il faut accompagner le lavage des mains par l'acte de "at-takhlîl" pour les doigts. C'est-à-dire : faire pénétrer les doigts entre les doigts des mains obligatoirement, et cela est recommandé pour les orteils. Ils citent à l'appui, le hadîth de ‘Âsim Ibn Laqît Ibn Soubra, d'après son père, que le Prophète (Paix et Salut de Dieu sur lui) a dit : "Lorsque tu accomplis tes ablutions, fait pénétrer tes doigts les uns entre les autres." (Rapporté par At-Tirmidhî, qui l'a jugé : "hasan-sahîh")
- Il y a demande unanime de laver ce qui reste d'un bras suite à une amputation (le moignon) ou autre raison, si ce qui reste du bras est en-dessous du coude, car ce qui reste fait partie du membre dont le lavage est obligatoire. Si l’amputation est au-dessus du coude, cet acte devient recommandé.
- La Majorité, excepté les Malikites, exige que l'on bouge la bague pour que l'eau puisse pénétrer. Pour les Malikites, la bague ne constitue pas un obstacle empêchant le contact de l'eau avec la peau.
3- L'essuyage de la tête : mashou ar-ra’s
Ce qui prouve l'obligation de cet acte, c'est la Parole de Dieu (Exalté):" O les croyants, lorsque vous vous levez pour la prière, lavez-vous le visage et les mains jusqu'aux coudes, passez-vous les mains sur la tête et lavez vos pieds jusqu'aux chevilles…"(Ste 5 / Verset 6).
L'essuyage consiste à passer la main ou les deux mains mouillées sur le membre concerné : la tête.
Les juristes ont divergé sur la quantité à essuyer de la tête.
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- Pour les Hanafites, il faut essuyer le quart de la tête parce que la particule "al bâ’" « bi rou’ousikoum… », dans le verset précité, indique le sens de : coller contre.
Donc, le verset parle d'essuyer avec ses mains contre… c'est-à-dire l'équivalent de la surface de la main collée contre la tête. De cette façon, on ne dépasse pas le quart de la tête. Pour cette tendance, l'essuyage de la tête signifie une partie de la tête.
Pour appuyer leur avis, ils font référence à la Sounna, entre autres, le hadîth dans lequel le Prophète (Paix sur lui) a effectué ses ablutions, et arrivé à la tête, Il essuya le devant de sa tête au niveau du "toupet", puis a continué l'essuyage sur le turban, puis sur les chaussons "al khouffayn". (Rapporté par Al Boukhârî et Mouslim) Anas a rapporté que le Messager de Dieu (Paix sur lui) s'est essuyé le devant de la tête, sans avoir défait le turban." (Rapporté par Aboû Dâwoûd)
- Les Malikites et les Hanbalites exigent l'essuyage de toute la tête.
Les Hanbalites dispensent les femmes.
Ainsi, l'essuyage d'une partie de devant de la tête suffit. Notre mère
‘Â’icha (Que Dieu soit satisfait d'elle) faisait ainsi.
Les Hanbalites exigent aussi, au moment de l'essuyage, le lavage des oreilles de l'intérieur et de l'extérieur, puisque le Prophète (Paix sur lui) le faisait. (Hadîth rapporté par At-Tirmidhî).
Ils se réfèrent, également à un hadîth rapporté par Ibn Mâjah, le Prophète (Que la Bénédiction et le Salut de Dieu soient sur lui) a dit:
" Les oreilles font partie de la tête."
Cette tendance (Malikites et Hanbalites) se réfère à un hadîth de
‘Abd-Allâh Ibn Zayd, qui a raconté que le Prophète (Paix sur lui) a essuyé sa tête avec ses deux mains, en commençant par le devant,
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en allant vers l'arrière et puis les a ramenées vers le point de départ. (Rapporté par les Sounan)
-Les Hanbalites se suffisent d’un seul essuyage de la tête. Il n'est pas recommandé de le multiplier ni pour la tête, ni pour les oreilles.
Aboû Dâwoûd et At-Tirmidhî ont dit :
"Cette tendance est celle de la plupart des savants, car la description fréquente des ablutions du Prophète (Paix sur lui) n'indiquent pas une répétition de l'essuyage."
- Les Chafi‘ites se limitent à l'essuyage d'une partie de la tête, ne serait-ce qu'un seul cheveu. Ils estiment que la particule "al bâ’", dans le verset, a le sens : d'une partie "at-tab‘îd".
Ils s'appuient sur ce qu'a rapporté Al Moughîra (Que Dieu soit satisfait de lui) : « Le Prophète (Paix sur lui) a fait ses ablutions et s'est limité à essuyer le toupet, puis sur le turban." (Rapporté par Al Boukhârî et Mouslim)