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Pour aborder la question des significations de l’expérience de la reconversion professionnelle, nous avons jusqu’ici commencé par développer une perspective historique du concept de reconversion professionnelle. Puis nous avons enchaîné avec une description et une définition actuelle de ce terme en décomposant plusieurs de ses ingrédients dans le chapitre

« constellation conceptuelle ». Nous avons ensuite défini un cadre épistémologique et théorique de recherche en tenant compte de différents éléments à propos de la démarche compréhensive.

Voilà donc où nous en sommes et quelle direction nous souhaitons donner à cette recherche.

Après avoir effectué la majorité des entretiens semi-directifs durant l’été 2015, nous nous retrouvons avec une masse importante de données empiriques à analyser : environ 150 pages d’entretiens transcrits, que vous retrouverez en annexe. Comment analyser ces données dans le sens de notre problématique ? Nous les avons traitées par une analyse de contenu qualitative de différentes manières. Tout d’abord, après la retranscription intégrale de chaque entretien, nous avons établi un schéma conceptuel (mind map) par entretien dans le but d’avoir une première vue d’ensemble de ces longs entretiens. Puis nous avons travaillé avec des couleurs dans les retranscriptions pour percevoir, selon les différentes thématiques considérées dans le chapitre

« constellation conceptuelle », comment celles-ci étaient abordées dans les entretiens. Cette première étape nous a permis de saisir des éléments de compréhension liés à notre question de recherche et aux différentes thématiques de la constellation conceptuelle. Mais cela s’est avéré insuffisant, amenant un premier jet d’analyse plat et sans réel apport.

En effet, est alors apparue toute la complexité du travail demandé. Le travail en amont de l’analyse avec le chapitre de la constellation conceptuelle notamment nous a permis de mettre de l’ordre dans notre objet de recherche. Or il s’agissait maintenant de faire des liens entre les données et les concepts. De nouveaux outils d’analyse sont alors apparus nécessaires : un approfondissement de la notion complexe d’identité – outil théorique fondamental pour comprendre les significations attribuées par les individus, un approfondissement dans les lectures, dont celles, par exemple, de l’équipe de Jean-Luc Mègemont

13

(2006, 2008, 2012) qui a beaucoup travaillé le thème de la transition professionnelle et de l’imbrication des différents domaines de vie.

13 Equipe de Psychologie sociale, du travail et des organisations du Laboratoire « Psychologie du développement et processus de socialisation » de l’Université de Toulouse 2.

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Puis, au niveau de la méthode d’analyse, la lecture de Demazière & Dubar (1997) nous a permis de comprendre la mauvaise direction que nous prenions : celle de la posture illustrative.

Celle-ci consiste à « faire un usage sélectif de la parole des gens au point de l’asservir aux besoins […] du chercheur » (Demazière & Dubar, 1997, p. 16). Or nous nous sommes affranchies de la démarche compréhensive, proche de celle décrite par ces auteurs en tant que « démarche de découverte théorique en cours de recherche […] dans lequel le travail de terrain est conçu comme une contrainte a priori et non comme le test empirique d’une théorie réputée valide tant qu’elle n’a pas été contredite par les faits » (Demazière & Dubar, 1997, p. 48). Après cette lecture qui a fonctionné comme une alerte, nous avons tenté autant que possible de nous éloigner de nos préjugés, de nos hypothèses a priori parfois quasi inconscientes, afin de nous distancer de cette posture illustrative.

Demazière et Dubar (1997) ont pour thèse que « c’est par la catégorisation sociale » qui intervient dans un récit biographique « que le sujet structure le sens de son « monde social », le produit et rend possible son appropriation par le sujet et son interprétation méthodique par le chercheur » (p. 37). Reste la difficulté à établir ces catégories sociales du côté du chercheur d’une part, à partir des données empiriques qui peuvent porter sur un autre vocabulaire d’autre part.

En outre, il convient de ne pas verser dans une classification des récits et des propos sans analyse plus approfondie, notamment les similitudes et les divergences dans les différents récits.

Finalement, la lecture de ces auteurs nous a permis de porter un regard critique sur l’analyse à faire, mais également rendu attentifs à l’ampleur de la tâche. C’est pourquoi, sans pouvoir pour autant appliquer leur méthodologie fine et détaillée d’analyse des entretiens (approche structuraliste), nous nous inspirons de leurs considérations.

Pour commencer ce chapitre analytique, nous établirons tout d’abord un portrait des

personnes interviewées afin de saisir la singularité des différents parcours. Puis nous

développerons les points communs, les récurrences dans ces expériences de reconversion

professionnelle, mais aussi les points de divergence à partir des dimensions présentées dans notre

chapitre « constellation conceptuelle ». Ensuite nous élargirons notre analyse dans une synthèse

interprétative des résultats. Enfin, nous émettrons quelques considérations en lien avec le domaine

de formation des adultes.

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P

ORTRAIT DES INTERVIEWES

Max, où lorsque changer de métier devient un choix obligé

Comme nous avons déjà commencé à en parler, le premier entretien pré-exploratoire en annexe 6 n’a pas porté entièrement sur la thématique de la reconversion professionnelle puisqu’il s’agissait d’un exercice pratique dans le cadre du cours de Baudoin « Approches biographiques en formation des adultes ». Malgré cela et de manière inattendue, cet entretien avec Max, ancien chauffeur-déménageur qui est devenu éducateur social, nous a beaucoup apporté en termes de richesse de données pour conquérir notre objet de recherche.

Max est un homme de 50 ans, père d’une fille aujourd’hui adulte et d’un petit garçon. La manière de raconter son récit et les épreuves vécues « coule » le plus souvent, malgré une enfance difficile et une adolescence « à la Charles Dickens » (p. 62). C’est lorsqu’il apprend à 23 ans qu’il va devenir père qu’il décide de prendre un tournant dans sa vie et de changer de métier pour une vie plus stable.

Il est intéressant de relever le caractère « obligé » dans le choix de Max : il ne se voit pas continuer à vivre comme il le fait alors qu’un enfant non planifié apparaît dans sa vie (« je pouvais pas imaginer élever un enfant dans les conditions dans lesquelles je vivais », p. 65). Donc pour lui, ce n’était pas un choix, mais un changement nécessaire.

Dora, où lorsqu’on se retrouve entre deux insertions

Dora a une formation initiale dans le secrétariat. Après de multiples missions temporaires dans le domaine commercial, vers l’âge de 30 ans, Dora décide de reprendre des études alors qu’elle est mère d’une fille adolescente. Elle est actuellement étudiante à l’université de Genève en formation des adultes à la recherche « d’une identité » professionnelle, plus qu’une stabilité (p.

86).

L’une des plus grosses difficultés exprimées par Dora sur la reconversion professionnelle

réside dans l’incertitude constante de la formation qui ne permet pas de prédire exactement le type

de métier qui sera exercé (un formateur d’adultes peut avoir différentes casquettes : travailler dans

l’administration, dans une entreprise, faire du face-à-face pédagogique, etc.) ni le lieu où le métier

sera exercé. Ce point dévoile « l’entre-deux » dans lequel se trouve Dora qui pourrait s’apparenter

au stade de « latence » présenté par Négroni (2009b).

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Nils, où lorsque changer de métier est une suite logique

Nils est un ancien mécanicien-automobile devenu policier à l’âge de 28 ans. Nous apprenons au cours de son récit que son souhait de devenir policier - existant depuis l’enfance - provient notamment « d’une suite logique » (p. 97) puisque plusieurs membres de sa famille ont travaillé en tant que policier, ou dans la sécurité.

Après son apprentissage technique, Nils entre dans l’armée jusqu’à l’école des sous-officiers. Lorsqu’il retourne dans le monde du travail, il doit passer par une courte période de chômage, vivant seul, période qui est perçue comme l’un des moments le plus dur de tout le processus de reconversion professionnelle.

Stan, où lorsque changer de métier équivaut à se réaliser

Le parcours de Stan pourrait ressembler à celui de Nils, de par le choix confirmé quelques années après un apprentissage technique, de devenir policier. Toutefois, Stan a grandi en Amérique du Sud et est arrivé en Suisse à l’âge de 13 ans. Les notions reliées de mobilité et de changement sont alors omniprésentes dans son parcours au cours duquel il a su s’adapter aux différents environnements géographiques et culturels rencontrés. On saisit effectivement un rapport à la mobilité dans ses propos, et donc une ouverture à la nouveauté et à la formation notamment.

Aussi, il est intéressant de noter que le métier de policier n’était pas son premier choix, mais son second puisque Stan a dû faire le deuil très tôt de son métier de prédilection : architecte, à cause d’un problème de santé à la main. Il n’exprime cependant aucun regret d’être entré dans la police puisque le domaine sécuritaire lui correspond totalement. Stan a peu de recul au moment de l’interview, il est nommé policier depuis peu. Toutefois, cette reconversion professionnelle correspond selon lui à un fort besoin personnel de lier son métier à ses valeurs personnelles : faire le bien, rendre la justice.

Willy, où lorsque la reconversion professionnelle forcée n’aboutit pas

Le parcours de Willy présente la situation d’une reconversion professionnelle forcée suite

à un problème de santé alors qu’il est encore jeune (Willy a fait un infarctus à 35 ans). Après une

scolarité peu évidente (il ne finit pas son apprentissage), Willy effectue une suite de « petits

boulots » dans différents domaines (mécanique, social, etc.). À 28 ans, il saisit l’opportunité

d’entrer en formation pour suivre un apprentissage de mécanicien de précision. Il réussit son

apprentissage et travaille dans ce domaine pendant plusieurs années, jusqu’aux problèmes de santé

survenant à ses 35 ans. Ne pouvant plus continuer à exercer son nouveau métier (mécanicien de

précision) et n’ayant plus de revenus, Willy va chercher de l’aide auprès de l’Assurance Invalidité

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(AI ci-après). Là commence un long parcours du combattant qui ne semble pas achevé au moment de l’entretien, et paradoxalement une relation de type « amour-vache » (p. 162) avec cette institution.

Léna, où lorsque la reconversion professionnelle forcée devient une reconversion professionnelle choisie

S’agissant également d’une reconversion forcée suite à un problème de santé, cet entretien a également eu des apports conséquents au niveau des significations attribuées à la reconversion professionnelle. Par peur d’être reconnue, Léna ne nous a donné que très peu d’indications sur des éléments de son parcours (type de diplôme initial, type de métier exercé, type de problème de santé, etc.). Malgré cette difficulté, nous saisissons à quel point l’aide qui était attendue de l’AI ne rencontre pas les attentes de Léna. Elle fait également référence à la reconversion professionnelle comme un paradoxe entre une « superbe opportunité » (p. 193 et 199) grâce aux possibilités de reconversion et de formation notamment, et « une traversée d’un océan en tempête » (p. 204), notamment à cause du fonctionnement des institutions telles que l’AI et le chômage.

Le plus intéressant dans cet entretien est la limite malléable entre reconversion professionnelle choisie et reconversion professionnelle forcée : Léna doit trouver un nouveau métier après des problèmes de santé. Ainsi, elle se voit contrainte par l’AI de faire des formations relatives à un nouveau domaine professionnel - imposé par l’AI - qui ne lui convient pas. Mais elle va lutter longuement et péniblement contre cette décision pour au final faire accepter et valider son choix de formation dans un domaine à ses yeux plus pertinent. On sent un pouvoir d’agir et une prise de position forte à travers les termes utilisés par Léna comme nous le verrons dans la suite de notre analyse.

Ces parcours relèvent d’une diversité de parcours de vie et de domaines professionnels.

Entrons à présent dans une première analyse descriptive des significations attribuées à la reconversion professionnelle à travers les différentes dimensions abordées précédemment, et à partir des données empiriques.

Nous rappelons ici nos questions de recherche :

« Comment les personnes vivent-elles l’expérience de la reconversion professionnelle, et quelles sont les significations qu’elles attribuent à cette expérience ? »

« Qu’est-ce qui caractérise cette expérience selon qu’elle soit subie ou volontaire ? ».

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A

NALYSE THEMATIQUE TRANSVERSALE

La présente analyse thématique, qui est structurée selon les différentes dimensions de la reconversion professionnelle, présente nos résultats d’analyse selon un certain ordre. Mais celui-ci relève d’une difficulté, car ces dimensions s’imbriquent fortement et sont interdépendantes dans la réalité.

Aussi, nous y intégrons des extraits d’entretien pour favoriser la compréhension de la construction de notre analyse. Dans ces extraits, il peut être noté « Ir » signifiant « Interviewer » et donc nous-même, ainsi que « Ié » signifiant « Interviewé », c’est-à-dire les personnes interviewées.

LE CHANGEMENT

Des catégories discutables

Tout d’abord, nous pouvons retrouver des éléments fournis par Négroni (2005a) dans les récits des personnes interviewées si nous devions « catégoriser » certaines de ces reconversions.

Par exemple, la reconversion de Max qui décide d’entrer dans une formation qualifiante (CFC) suite à la naissance de sa fille, pourrait entrer dans la catégorie de la reconversion professionnelle du type « stabilisation ». En effet, Max doit trouver une stabilité financière, notamment. Nils et Stan, en choisissant de devenir policiers, cherchent à rejoindre une reconversion professionnelle de type « passion » car ils sont en quête de retour vers une vocation. L’exemple de Dora correspondrait à la reconversion professionnelle du type « équilibre » puisqu’elle cherche une harmonisation entre sa vie privée et sa vie professionnelle.

Toutefois, ces différentes catégories se mélangent dans les récits analysés : nous supposons que Dora est également dans une reconversion de type « promotion » en recherchant une reconnaissance qu’elle n’a su obtenir jusqu’à présent dans ses différents emplois administratifs et ses différentes missions temporaires. Max pourrait également se situer dans la reconversion

« promotion » pour obtenir plus de reconnaissance sur le marché du travail, mais également

« équilibre » en cherchant à harmoniser sa vie professionnelle avec sa privée.

Enfin, il paraît plus difficile de catégoriser les reconversions « forcées » de Léna et Willy dans les quatre figures de reconversions-types établies par Négroni (2009a), ce qui semble logique puisque Négroni s’est concentrée sur la reconversion professionnelle volontaire.

Toutefois, la catégorie « forcée versus volontaire » nous semble abusive dans le cas de

Léna par exemple. Celle-ci se voit contrainte de suivre une formation imposée par l’AI.

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Cependant, Léna se bat et refuse cette décision ne percevant que peu de sens à celle-ci pour son avenir. Elle parvient même à faire accepter son propre choix de formation plus adéquat à ses yeux. Malgré son problème de santé qui l’oblige à changer de métier, c’est elle qui « sculpte » sa carrière en parvenant à imposer son propre choix. Ainsi, on voit clairement qu’il ne s’agit plus d’une reconversion forcée, mais plutôt d’une reconversion choisie et construite par elle-même.

Un autre exemple de la limite de ce « découpage » forcé/volontaire pourrait se lire chez Max qui, comme nous l’avons déjà mentionné, se voit contraint de changer de vie. Même si cela relève d’un choix suite à l’arrivée d’un enfant dans sa vie, nous pourrions dire qu’il s’agit d’un

« choix obligé » dû à des changements dans son environnement. À l’inverse, nous pourrions aussi questionner la notion de libre-arbitre dans nos choix : est-ce que le choix de Nils d’entrer dans la police fait réellement partie d’une décision autonome lorsqu’on apprend durant l’entretien qu’une large majorité de sa famille proche est déjà dans la police ? Cela pose la question de l’influence de notre environnement sur nos « décisions », sur nos choix.

Pour toutes ces raisons, nous considérons la limite entre action forcée et action volontaire comme malléable et mouvante dans le temps concernant le processus de reconversion professionnelle. En effet, une reconversion comporte une temporalité souvent longue et c’est dans ce processus que les significations peuvent évoluer, comme pour Léna chez qui l’on voit à travers ses propos un pouvoir d’agir progressant petit à petit : « Ils testent voilà. J’ai soudé des circuits électriques, euh qu’est-ce qu’on m’a fait faire encore… Enfin des choses extrêmement basiques.

[…] Et puis voilà enfin, j’ai très vite dit « bon ben demain vous me faîtes quoi, mettre des boulons sur des vis ? ». Donc alors après on m’a mis dans l’atelier tertiaire où j’ai appris certaines choses sur l’ordinateur. Très intéressantes.[…] Enfin voilà, j’ai appris quelques subtilités Excel, Word.

Bon je je tapais déjà… dactylo donc euh c’était pas un souci. Ben… Et puis euh j’ai essayé de chercher quelle profession je pourrais je pourrais faire ben en utilisant mes acquis quoi. Je voulais pas lâcher ça. Je voulais pas lâcher ça mais je voulais pas… je voulais pas repartir de zéro parce que si j’avais été toute seule, c’était voilà. » (p. 210-211). C’est à partir de réflexions personnelles de ce type-là et de la colère que Léna ressent lorsqu’elle reçoit « l’étiquette » de personne

« inemployable » par le chômage qu’elle décide de se battre.

Toutes ces différentes catégories dépendent de l’acteur, et selon les différents moments où

il se trouve dans son parcours. C’est pourquoi les différentes catégories établies par Négroni

(2005a) et celles citées ci-dessus nous semblent discutables.

Page 53 sur 245 Changements exogènes et endogènes

Ensuite, la dimension du changement est perceptible dans les récits à plusieurs niveaux.

Par exemple, le changement peut provenir de l’intérieur de la personne (endogène), lorsqu’elle décide de changer de métier comme pour Dora, Nils et Stan par exemple. Mais le changement peut également provenir « de l’extérieur de soi », de l’environnement (exogène) comme chez Max qui voit surgir dans sa vie un enfant non désiré : « … du coup, ce qui m’a fait me mettre au travail plus sérieusement, c’est que j’ai eu un enfant à 24 ans… […] un enfant que je ne désirais pas… donc ça m’est tombé dessus […] ça m’a mis dans une position… du coup ben c’est là que je me suis réveillé et que je me suis mis à travailler » (p. 76). Cet extrait révèle qu’un changement extérieur (ou intérieur) peut amener vers d’autres changements, soit intérieurs (transformation de ses conceptions, de ses idées, etc.), soit extérieurs (impact sur l’entourage, etc.). Ce mouvement, cette interaction entre les individus et leur environnement, représentant par ailleurs le mouvement perpétuel de la vie, concorde avec notre choix théorique du paradigme interactionnisme historico-social. Les auteurs majeurs de ce paradigme, qui sont Lev Vygotsky (1896-1934) et George Herbert Mead (1863-1931), situent « l’interaction sociale en amont de l’émergence de la pensée consciente » (Schurmans, Charmillot, Dayer, 2008, p. 2). Il y a comme une idée d’orchestration des actions et d’interdépendance entre celles-ci, les individus et l’activité collective, l’environnement.

L’exemple de Max à ce sujet est intéressant, puisque c’est un évènement externe (l’arrivée

d’un enfant dans sa vie) qui va le pousser à changer de style de vie et à se reconvertir. Mais c’est

aussi cela qui à son tour, va amener un changement endogène, notamment une évolution dans sa

relation à la formation. Ceci non seulement parce qu’il a continué de suivre différentes formations

à partir de cet « évènement », mais aussi puisqu’il se voit, à l’heure de l’entretien et à 50 ans,

imaginer « un éventuel changement… […] j’aimerais voir autre chose. […] je regarde un peu dans

les écoles. C’est post-REP là, qui m’intéressent » (p. 87). Alors que, il faut le rappeler, sa scolarité

obligatoire et secondaire notamment, ne s’est pas bien passée, ce qui a construit chez lui,

initialement, un rapport contestataire à la formation : « une scolarité un peu difficile […] du coup

moi j’ai arrêté au cycle… on m’a jeté même un peu avant que j’arrive à la fin de la 9

ème

. Voilà,

L’exemple de Max à ce sujet est intéressant, puisque c’est un évènement externe (l’arrivée

d’un enfant dans sa vie) qui va le pousser à changer de style de vie et à se reconvertir. Mais c’est

aussi cela qui à son tour, va amener un changement endogène, notamment une évolution dans sa

relation à la formation. Ceci non seulement parce qu’il a continué de suivre différentes formations

à partir de cet « évènement », mais aussi puisqu’il se voit, à l’heure de l’entretien et à 50 ans,

imaginer « un éventuel changement… […] j’aimerais voir autre chose. […] je regarde un peu dans

les écoles. C’est post-REP là, qui m’intéressent » (p. 87). Alors que, il faut le rappeler, sa scolarité

obligatoire et secondaire notamment, ne s’est pas bien passée, ce qui a construit chez lui,

initialement, un rapport contestataire à la formation : « une scolarité un peu difficile […] du coup

moi j’ai arrêté au cycle… on m’a jeté même un peu avant que j’arrive à la fin de la 9

ème

. Voilà,

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