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Trois résultats peuvent se présenter à la suite de l’inventaire des sources potentielles de contamination :

1) il n’y a aucune source potentielle de contamination;

2) il n’y a que quelques sources potentielles de contamination;

3) il y a plusieurs sources potentielles de contamination.

Il est possible de classer l’étude selon trois classes en fonction de son contexte : 1) Classe 1 : l’étude sera simple et les aires seront surdimensionnées;

2) Classe 2 : l’étude sera réalisée avec une précision raisonnable pour déterminer des aires sécuritaires sans exagérer leurs dimensions;

3) Classe 3 : l’étude sera optimisée afin de choisir un scénario de gestion de territoire équilibrant les aspects de coûts de l’étude, de l’impact financier de l’application des aires et de limitation des risques (chapitre 8).

Il est possible de considérer une étude de classe 1 lorsqu’il n’y a aucune source potentielle de contamination et que la détermination des aires n’a pas de conséquence pratique. Le choix entre les classes 2 ou 3 se fera en fonction du nombre et de la nature des sources potentielles de contamination et des conséquences économiques et pratiques de la détermination des aires. Par exemple, lorsque le territoire de l’aire d’alimentation du captage est zoné agricole, il peut être approprié d’investir dans une étude de classe 3 de façon à bien protéger la ressource tout en minimisant la zone où des contraintes réglementaires pourraient s’appliquer, telles des restrictions aux activités agricoles.

Cette classification seule ne permet pas nécessairement de déterminer l’ampleur des efforts à fournir pour compléter l’étude. Par exemple, il pourrait être relativement simple de déterminer précisément (classe 3) les aires pour un aquifère de grande étendue constitué d’un sable homogène et isotrope. Cependant, cette classification permet d’orienter la poursuite de la démarche.

La classe 1

Une étude peut n’être que de classe 1 lorsqu’on constate qu’en amont hydraulique de l’ouvrage de captage il n’existe aucune source potentielle de contamination, active ou ancienne. Il en est de même lorsque les eaux souterraines ne sont pas vulnérables dans les aires de protection de l’installation. Dans ces contextes, l’utilisation de méthodes de première estimation (section 1.3) peut être acceptable et suffisamment sécuritaire. Les données existantes (chapitre 5) sont généralement suffisantes dans ces cas, et elles évitent des dépenses supplémentaires pour une détermination plus exacte de l’aire d’alimentation. Évidemment, ceci demeure valable pour autant qu’il n’y a pas de modification aux activités sur ce territoire. Il est alors important d’effectuer un bon suivi des activités futures, voire d’interdire des activités à risque.

La classe 2

Une étude est de classe 2 lorsqu’il ressort qu’en amont hydraulique de l’ouvrage de captage il n’existe que quelques sources potentielles de contamination et que l’on suspecte que certaines zones de l’aquifère peuvent être vulnérables. Dans ce cas, une des étapes à réaliser consiste à déterminer si ces sources sont une menace réelle pour le puits de captage. Par exemple, considérons le cas où une rivière coule sur le territoire en amont hydraulique d’un ouvrage de captage et qu’elle peut alimenter la nappe souterraine sur certains segments de son parcours. Il est important de vérifier les activités qui ont lieu dans la partie du bassin versant de cette rivière située en amont de l’ouvrage et d’effectuer des analyses de la qualité de son eau. Si la rivière n’est pas soumise à des activités à risque de contamination ou que la qualité de son eau est bonne, des dépenses supplémentaires pour préciser davantage l’aire d’alimentation ne sont pas nécessaires, et les premières estimations faites à partir des données existantes sont probablement suffisamment sécuritaires.

Considérons un autre exemple, soit le cas où une industrie est implantée en amont hydraulique de l’ouvrage de captage. Dans cette situation, on peut s’interroger sur les activités pratiquées par cette industrie. Est-ce qu’il y a entreposage de matériaux à risque? Des réservoirs de produits pétroliers?, etc. Si cette industrie ne présente aucune activité jugée à risque, il n’est peut-être pas justifié de dépenser davantage pour préciser l’aire d’alimentation. Il sera cependant important dans ce cas d’exercer une surveillance des activités futures dans ce secteur.

Lorsque l’analyse des sources potentielles de contamination permet de reconnaître des problèmes bien déterminés de contamination relatifs aux eaux de surface ou aux

activités anthropiques, l’idéal peut être d’éliminer les risques et de se limiter à une étude de classe 1. L’élimination des facteurs de risque peut cependant être difficile pour diverses raisons. En effet, la législation existante n’appuie pas nécessairement les exploitants des eaux souterraines. Par ailleurs, même si cet appui existe, l’élimination des facteurs de risque peut présenter plusieurs aspects complexes d’ordre économique, social, politique, environnemental, etc. À cette étape, il peut être utile de faire appel à la recherche opérationnelle (chapitre 8) pour éclairer certains choix; un exemple d’utilisation de la recherche opérationnelle est présenté à l’annexe I. Même s’il est souvent impossible d’éliminer les facteurs de risque, il faut considérer qu’en modifiant des pratiques on peut souvent diminuer considérablement les risques de contamination liés à certaines activités. Par exemple, un réservoir de produits pétroliers peut être placé à la surface du terrain au lieu d’être enfoui, et avoisiner un bassin de rétention capable de contenir le volume du réservoir.

Lorsque les quelques sources potentielles de contamination ne peuvent être éliminées pour des raisons souvent indépendantes de la volonté des gestionnaires, la prochaine étape vise à préciser l’aire d’alimentation en ciblant la recherche d’information sur les zones à risque et sur les problèmes amenés par cette source.

La classe 3

Une étude hydrogéologique devrait être de classe 3 lorsqu’il apparaît qu’en amont hydraulique de l’ouvrage de captage il y a plusieurs sources potentielles de contamination ou une source se rapportant à un vaste territoire, par exemple une activité agricole. Cette situation est plus difficile à gérer, car chaque source potentielle de contamination peut soulever un problème différent des autres sources. Les nappes phréatiques soumises à beaucoup d’activités anthropiques sont considérées comme plus à risque. Dans certaines situations, même s’il faut gérer les sources individuellement, une étude plus globale permet d’optimiser la gestion des problèmes.

Certains aquifères sont très sollicités d’un point de vue de l’utilisation du territoire, et des conflits de certaines activités avec le captage d’eau souterraine sont presque incontournables. Il est alors avantageux de raffiner l’estimation de l’aire d’alimentation en connaissant mieux notre aquifère. Ceci devrait mener à l’estimation d’aires de protection ni trop petites pour être sécuritaires, ni trop grandes pour ne pas entraîner trop d’inconvénients d’ordre économique, social et environnemental. Il faut donc viser un scénario de gestion de territoire équilibrant les aspects de coûts de l’étude, de l’impact financier de l’application des aires et de limitation des risques (chapitre 8).

Lorsque la protection des ressources en eau entre en conflit avec les utilisations du territoire en amont de l’ouvrage de captage, il est nécessaire de bien caractériser l’aquifère. Une bonne et saine gestion passe généralement par la connaissance; la gestion des aquifères ne fait pas exception. Une meilleure caractérisation de l’aquifère et une plus grande exactitude quant à l’aire d’alimentation et aux zones vulnérables sont des éléments essentiels à la bonne gestion du territoire tout en contribuant à limiter les

coûts et les conséquences négatives. Évidemment, lorsqu’il y a plusieurs sources potentielles de contamination dans la zone en amont hydraulique de l’ouvrage de captage, les coûts (économiques, sociaux, politiques) relatifs à la gestion du territoire sont généralement plus élevés; il faut en être conscient lors du choix de l’emplacement d’un point de captage.

L’emplacement des bons aquifères a été déterminé par la nature durant l’évolution géologique du territoire. Les localisations appropriées pour implanter un ouvrage de captage sont à leur tour soumises aux caractéristiques des aquifères. Il faut cependant considérer que certaines portions du territoire présentent des problèmes plus complexes que d’autres en ce qui concerne la gestion du territoire et les conflits d’usage. La gestion du territoire peut entraîner des coûts considérables, même si le secteur est prometteur en ce qui concerne la présence d’eau souterraine. Il est donc approprié de prendre en considération le critère relatif à la facilité de gestion du territoire dans la sélection d’un site de captage d’eau souterraine. Il se peut, par exemple, que les coûts relatifs à la longueur de la conduite d’aqueduc soient plus faibles que ceux engendrés par la gestion du territoire et la recherche d’information.