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L'Alignement, la Conformité et le Rôdeur

Dans le document Parcs et promenades pour habiter (Page 145-147)

Motif

L'Alignement (la ligne, la pennanence et la soumission comportementale) Effet

La Confonnité (fonne commune, soumission, adéquation) Figure

Le Rôdeur (aux sens commun - •suspect• - et vaudois - •curieux• à la fois)

Expressions remarquables

Il y a beaucoup de verdure et beaucoup d'oiseaux (CV9.1). Cest inaccessible, les piétons sont comme rejetés vers le trottoir, de l'autre côté de la verdure. Ici on passe son trottoir comme on dit on passe son chemin (CV9.1). Derrière ces murs, on imagine des gens qui veulent protéger leur petit coin d'eden (CV9.1). Interdiction tonnelle de passer dans ces jardins: murs le plus haut possible, haies, portes avec piquants. Tout est inaccessible mais on a quand même envie d'aller y voir la nuit, de camber les barrières (CV9.1). A la campagne, le jardin fait partie de la maison, en fait on est toujours entre l'intérieur et l'extérieur. Dans les villas urbaines, par contre, le jardin ne sert à rien de bien précis, il n'accueille pas les activités du ménage. Cest la même chose dans les immeubles locatifs, le jardin est un jardin intennédiaire qui n'est ni privé ni public (CV9.1). On voit pas les maisons, seulement les grilles, ce qui fait ennuyeux, habité par des vieux. Mais ce caractère vieillot n'est pas sans channe (CVlO.l). On pense qu'il se passe beaucoup de choses derrière ces murs, au sens végétal. Alors on est frustré comme piéton parce qu'on ne voit rien (CVlO.l). Tout ce qu'on voit dénote une certaine stabilité (CVlO.l). Ces images sont assez spécifiquement lausannoises : à Lausanne on trouve beaucoup de quartiers avec des villas du 19e siècle, des quartiers "biens• mais un peu ennuyeux, où il ne se passe rien (CVlO.l).

Les

feuillages sont tristes - des laurelles, du houx. .. -, ils n'évoluent pas sur l'année, ne fleurissent pas vraiment : ça

manque d'animation visuelle (CVlO.l). II y a une bonne cohérence entre le bâti moderne et la verdure. Ca fait stable, sans doute un peu dépassé du point de we des principes d'aménagement, mais cohérent (CVlO.l). Cest urbain au sens lausannois du tenne : du caché, des petites niches, des quartiers verts

assez

tranquilles, avec un effet de pente et de colline, difficilement accessibles, qui n'offrent pas de services commerciaux ou autres (CVll.l). Des images typiquement heimatstil, néo-suisses, néo-rurales, avec la création de modèles pittoresques. Ces modèles modèlent de nombreuses villes suisses, mais surtout Lausanne et son urbanité anti-urbaine si caractéristique, et puis ce vert tout à fait vaudois (CVll.l). A Lausanne, les murs sont toujours vieux, c'est une pennanence (CVll.l). Ici, le vert crée du quartier, lui donnant une image particulière, il y a comme une stabilité dans la création d'un environnement. A Lausanne, chaque quartier devrait pouvoir valoriser son propre patrimoine végétal (CV12.1) Ces jardins, ces murs et ces portes évoquent un continuum de végétal historique en même temps qu'un continuum gris (CV12.1). Ces grands murs de soutènement sont vraiment typiques de Lausanne, Lausanne est une ville qui a été comme emmaillotée par les ingénieurs du 19e siècle (CV12.1). Le traitement des jardins procède davantage de la propreté que du soin (CV12.1). En fait, on est attaché à ces lieux (CV12.1).

Les

personnes sont rejetées vers la route, ne consomment que des bribes et des motifs de végétation (CV13.1). La haie comme mur, les grilles qui deviennent des murs (CV13.1). Végétation métallique et végétation végétale (CV13.1). Le végétal est mal traité, il n'y a plus de soin, plus de culture, plus de savoir-faire (CV13.1).

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VUACHE RE

A l'écart du réel

Espace

Marginalité topologique. Une grande césure (profondeur de la faille, limite communale). Un monde à part et secret (méconnu, ne faisant pas l'objet d'équipement particulier ou d'aménagement spécifique, pratiqués uniquement par des initiés).

Sentiments de plongée ou d'enfoncement récurrents dans tous les commentaires : escarpement inhabituel de la pente, descente dans le fond de la gorge, assombrissement, ...

Espace de la fugue (sens musical, spatial, social). Espace métaphysique (sentiment d'existence paradoxale, non­ lieu). Espace du possible (où tout peut arriver). Lieu de passage (changements de vue, d'un lieu à un autre, passage au symbolique). Espace autre (au statut incertain). Espace puissant (comme animé d'une vitalité des Premiers Temps).

Temps

Impression de toucher du fondamental, du vrai, de

l

'o

rigin

el. Le milieu de la Vuachère, tel qu'il est décrit,

évoque quelque chose de primitif, une sorte de lieu d'origine ou de cloaque initial, d'où serait sorti le Monde et

qui imprégnerait le visiteur -hors le temps et comme suspendu.

Sémantico-culturel

Tendance à la déréalisation. Marginalité imaginaire qui redouble la marginalité topologique, présence du surnaturel et de la magie, du mystère et du secret, du milieu initiatique et du terrain d'aventure. Esthétique de la disparition, dont témoignent une amnésie fréquente dans les représentations (cartes mentales), les connotations de la descente et de l'enfoncement dans un autre monde (dans une matière, dans une terre, dans des zones d'ombre). Imaginaire de la morbidité (humidité, humeurs, odeurs, images digestives voire utérines de la gorge ou de la faille, évocation toujours paradoxale de la vie et de la mort, "du vrai vivant" ou "le fond d'une tombe", "une

pourriture

vivante").

Etrangeté des usages (comportements énigmatiques des personnages, évocation de

fantômes, fausse joie de vivre oude se promener, sentiment que le lieu fait l'objet d'expériences quasi initiatiques ou du moins de pratiques d'initiés).

Matière végétale

Jeux et prégnance des matières (végétale, minérale et aqueuse). La matière végétale et l'ambiance créée sont plus fortes que l'arbre

(la

pénombre, le filtrage de

la

lumière, la fraîcheur de la gorge), de même que le milieu apparaît ici plus fort que le sujet. Ce qui marque la perception, c'est la force d'imprégnation de la nature et non son caractère spectaculaire (association sémantique entre l'humus, l'humeur et l'humide, "Hybris" et "fouillis de verdure", une "coulée verte" dans l'espace urbain - comme on dit une "coulée de lave"). Le milieu naturel devient plus que naturel - surnaturel et spectral (forme irréelle de la végétation, plus ou moins inquiétante, décomposition de la lumière sous les frondaisons, matérialisation de lignes de force invisibles derrière les grands arbres de

très

haute tige qui vont chercher de la lumière depuis le fond de la ravine).

Qualité

Caractère de limite (topologique et imaginaire). Dimension originelle et fondamentale. Sensorialité des représentations. Dimension initiatique et caractère de secret. Etrangeté-familiarité. Réenchantement du Monde (c'est-à-dire tendance à attribuer des qualités occultes ou magiques, susceptibles de produire une illusion des

sens).

Qualification

Déréalisation. Affabulation. Fascination. Attraction-répulsion. Naturalisation

Qualitativité

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