• Aucun résultat trouvé

L’aide publique au développement reste stable mais inférieure aux engagements officiels

Dans le document PERSPECTIVES ECONOMIQUES EN AFRIQUE 2016 (Page 74-78)

L’APD, qui avait atteint un niveau plancher de 21 milliards USD (à prix constants de 2012), puis un record en 2013, à 50 milliards USD (graphique 2.11), se serait, selon l’OCDE, effritée en termes nets de 3 milliards USD en 2014. Sous l’effet des bonnes performances des pays africains, la valeur de l’APD en pourcentage du PIB est passée d’un niveau record de 2.63 % en 2009 à moins de 2 % en 2014. L’aide-pays programmable (APP), à savoir la part de l’APD que les donneurs peuvent allouer à un pays désigné et qui est considérée comme un bon indicateur de l’APD, devrait augmenter à partir de 2015. Les prévisions des versements nets d’APD pour 2015 et 2016 sont basées sur les prévisions relatives à l’APP ajustée à l’APD totale.

Graphique 2.11. Aide publique au développement nette totale à l’Afrique, 1997-2016 (en milliards USD constants de 2012)

0 10 20 30 40 50 60

1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 Autre APD Allégement de dette bilatéral Aide humanitaire Prévisions Milliards USD constants de 2012

Source : Calculs des auteurs d’après OCDE (2016).

12 http://dx.doi.org/10.1787/888933351440

Dans le Programme d’action d’Addis-Abeba (UNDESA, 2015a), adopté lors de la troisième Conférence internationale sur le financement du développement et validé par l’Assemblée générale des Nations Unies en 2015, les fournisseurs d’APD ont réaffirmé leurs précédents engagements. De nombreux pays développés se sont engagés à consacrer 0.7 % de leur revenu national brut (RNB) à l’APD, dont 0.15 à 0.20 % pour les pays les moins avancés. Les membres du Comité d’aide au développement (CAD) de l’OCDE se sont également engagés à endiguer le déclin de l’APD à l’Afrique, en souscrivant à la cible de 0.7 %. Le programme d’Addis-Abeba leur demande explicitement de préserver un niveau d’APD égal a minima à celui de 2013.

L’aide multilatérale à l’Afrique est restée stable en 2014, à 20.6 milliards USD, un chiffre semblable à celui de 2013. Les principaux contributeurs pour 2014 sont les institutions de l’UE (6.7 milliards USD), l’Association internationale de développement (IDA, 6.4 milliards), le Fonds mondial (2 milliards) et le Fonds africain de développement (1.9 milliard). Alors que les institutions de l’UE ont augmenté leur APD à l’Afrique de 13.6 % entre 2013 et 2014, le Fonds mondial a réduit ses versements de 22 %.

L’aide multilatérale à l’Afrique pourrait être remplacée par des prêts multilatéraux aux taux du marché et risque donc de s’effondrer dans les dix prochaines années. Lorsque le revenu par habitant d’un pays dépasse le seuil fixé par l’IDA, il perd tout droit à une aide multilatérale, même si une part importante de sa population continue de vivre dans le plus extrême dénuement. Pour Reisen et Garroway (2014), le Cameroun, la Guinée, le Kenya, la Mauritanie et le Sénégal ne seront plus éligibles à l’aide de l’IDA à partir de 2025 (le RNB par habitant dépassant 1 215 USD en 2016). Ces auteurs estiment aussi que la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Lesotho et le Nigéria, qui ont bénéficié d’un seuil historiquement élevé de 1 965 USD, perdront progressivement leur statut de pays éligible.

L’APD bilatérale des pays membres du CAD est elle aussi restée pratiquement stable en 2014, à 29 milliards USD. Les quatre principaux donneurs sont les États-Unis (9.3 milliards USD), le Royaume-Uni (4.3 milliards), l’Allemagne (3 milliards) et la France (2.9 milliards). L’APD des pays non membres du CAD suivis dans les statistiques de l’OCDE a reculé en 2014, du fait surtout des coupes dans les budgets d’aide des EAU, de la Turquie et du Koweït. L’aide des pays non membres du CAD a chuté d’environ 25 %, à 4.4 milliards USD, plombée par les coupes de 31 % opérées dans l’aide à l’Égypte par les EAU et l’Arabie saoudite.

Les pays à faible revenu d’Afrique captent à peine plus de la moitié de l’APD

Un peu plus de la moitié de l’APD à l’Afrique bénéficie aux pays à faible revenu (PFR) (graphique 2.12). Leur part est passée d’un niveau record de 58.9 % en 2010 à 52.1 % en 2013. Un léger rebond a été observé en 2014. En valeur, l’APD aux PFR africains est restée stable, autour de 27 milliards USD, entre 2011 et 2014. Elle pourrait avoir atteint 27.5 milliards USD en 2015. Conformément aux prévisions de l’APP, la répartition de l’APD entre PFR, pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure (PRITI) et pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure (PRITS) en Afrique devrait rester globalement stable en 2016.

Graphique 2.12. Aide publique au développement nette à l’Afrique par groupes de revenu, 2004-16

%

80 90 100

Pays à faible revenu Pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure Pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure

L’Afrique de l’Est et l’Afrique de l’Ouest sont les premières régions d’Afrique en termes d’APD (tous donneurs enregistrés confondus) (graphique 2.13), avec l’Éthiopie (3.6 milliards USD), le Kenya (2.7 milliards) et la Tanzanie (2.6 milliards) en tête pour l’Afrique de l’Est et, pour l’Afrique de l’Ouest, le Nigéria (2.5 milliards USD). L’Égypte (3.5 milliards USD), le Maroc (2.2 milliards) et le Mozambique (2.1 milliards) tirent aussi leur épingle du jeu en 2014. À eux sept, ces pays ont capté 36 % de l’APD totale à l’Afrique.

Pour plusieurs pays d’Afrique australe, et notamment le Lesotho, le Swaziland, l’Angola et l’Afrique du Sud, les apports d’APD sont en recul en 2014 par rapport à 2013.

Les pays d’Afrique du Nord ont également vu leur part s’effriter de 13.5 %, plombée par des apports moins importants en Égypte et au Soudan.

Graphique 2.13. Aide publique au développement nette à l’Afrique par régions, 2004-16

0 10 20 30 40 50 60

2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016

Afrique du Nord Afrique centrale Afrique de l’Est Afrique australe Afrique de l’Ouest Milliards USD

Moyenne 2004-08

Source : Calculs des auteurs d’après OCDE (2016).

12 http://dx.doi.org/10.1787/888933351466

Une enquête table sur une hausse de l’aide-pays programmable à l’Afrique

Selon l’édition 2015 des Perspectives mondiales de l’aide (OCDE, 2015), l’aide programmable aux pays les plus pauvres devrait reprendre des couleurs, conformément aux récents engagements, après plusieurs années de déclin.

Établie sur la base de l’enquête 2015 du CAD sur les plans prévisionnels de dépenses des donneurs, cette enquête permet d’avoir une vision globale des allocations d’aide jusqu’en 2018. Elle met en lumière des augmentations programmées à compter de 2015 (tableau 2.4).

Tableau 2.4. Estimations et prévisions de l’aide-pays programmable à l’Afrique (milliards USD)

2014 2015 2016 2017 2018

Afrique subsaharienne 35.1 37.1 38.6 38.9 39.4

Afrique du Nord 8.8 8.7 9.0 9.3 9.4

Total Afrique 45.5 47.4 49.3 49.9 50.6

Source : Calculs des auteurs d’après des données de l’OCDE (2016).

Selon l’enquête 2015 sur les plans prévisionnels de dépense, l’APP devrait augmenter de 2.7 milliards USD en 2015. Les organisations multilatérales, qui ont bénéficié d’injections de liquidités, redoublent d’efforts. Les pays les moins avancés (PMA) et les PFR seront les premiers bénéficiaires de cette hausse, l’aide devant progresser en volume de 5.7 % en 2015. L’APP globale aux PFR et aux pays à revenu intermédiaire (PRI) devrait rester stable en 2015, signe que les donneurs ont sanctuarisé leur aide à ce groupe de pays. Pour les PRITS, les niveaux globaux d’APP devraient retomber de 4.4 % et bénéficier essentiellement aux plus riches d’entre eux.

En termes géographiques, l’APP à l’Afrique subsaharienne devrait augmenter plus rapidement que dans les autres régions, de 5.7 %, car elle bénéficie de davantage de prêts à conditions de faveur. L’APP globale devrait rester stable jusqu’en 2018 et bénéficier davantage aux PMA depuis que les pays membres du CAD ont décidé, en décembre 2014, d’allouer davantage d’APD aux pays ayant le plus besoin d’aide. Deux tiers des PMA verront les allocations au titre de l’APP augmenter, notamment dans les pays qui, comme la Guinée, ont été victimes de l’épidémie d’Ebola.

L’aide de la Chine à l’Afrique continue d’augmenter

L’aide de la Chine à l’Afrique semble augmenter, même si les estimations concernant son volume total sont très variables. L’OCDE ne suivant pas les flux d’aide de la Chine à l’Afrique, ces apports ne sont donc pas pris en compte dans les données précédentes.

Par ailleurs, les autorités chinoises ne fournissent pas d’informations détaillées sur leur aide extérieure. La China Africa Research Initiative présente des informations tirées de sources chinoises, dont l’Annuaire statistique de la Chine. Le graphique 2.14 met en évidence une hausse nette de l’aide chinoise à l’Afrique, qui est passée d’environ 600 millions USD en 2000 à 3.2 milliards USD en 2013.

Graphique 2.14. Aide extérieure de la Chine (milliards USD)

0 0.5 1.0 1.5 2.0 2.5 3.0 3.5

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 Milliards USD

Les recettes publiques s’érodent avec l’effondrement des recettes tirées des

Dans le document PERSPECTIVES ECONOMIQUES EN AFRIQUE 2016 (Page 74-78)

Outline

Documents relatifs