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L’Afrique reste fortement dépendante des apports étrangers privés et publics

Dans le document PERSPECTIVES ECONOMIQUES EN AFRIQUE 2016 (Page 59-62)

Les apports financiers à l’Afrique (investissements directs étrangers [IDE], investissements de portefeuille et obligations, crédit des banques commerciales et des banques bilatérales et multilatérales, transferts des migrants, APD et recettes publiques intérieures) sont restés globalement stables, malgré la morosité de la conjoncture internationale.

Le total des apports extérieurs à l’Afrique en 2015 devrait atteindre 208.3 milliards USD, en recul par rapport à 2014 (212.2 milliards, selon les estimations), avant le redémarrage attendu en 2016, à 226.5 milliards.

Les informations concernant les apports vitaux que constituent les IDE varient parfois de manière radicale : selon les estimations du Fonds monétaire international (FMI, 2015a), publiées en octobre 2015, l’investissement étranger en Afrique aurait augmenté de 16 % sur l’année ; à l’inverse, les estimations présentées par la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED, 2016) évoquent un repli de 31.4 % à partir de 2015 (graphique 2.1). Une telle évolution signifierait que les apports extérieurs totaux seraient retombés à 188.8 milliards USD, soit un plongeon de 11 % par rapport à 2014. Les investissements de portefeuille auraient quant à eux cédé 42 %. Le crédit des banques commerciales a lui aussi fortement baissé en 2015, même si cela n’a eu qu’un effet marginal globalement, sa part dans les apports extérieurs à l’Afrique étant minime.

Les transferts des migrants et l’APD ont joué un rôle central, les premiers progressant de 1.2 % et la seconde de 4.0 %. Les versements bruts au titre des crédits publics multilatéraux et bilatéraux ont augmenté mais, du fait d’un échéancier de remboursements particulièrement chargé en 2015, la contribution nette aux apports

Graphique 2.1. Apports financiers extérieurs à l’Afrique, moyennes 2004-08 et 2009-16

(milliards USD courants et % du PIB)

0

2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 (e) 2016 (p)

Investissements directs étrangers Crédit des banques commerciales (net)

Transferts des migrants Aide publique au développement Investissements de portefeuille Crédit bancaire officiel net (flux bilatéraux et multilatéraux) Prévisions de la CNUCED pour les IDE

Total des apports après corrections des prévisions de la CNUCED Total des apports financiers extérieurs en % du PIB (Afrique)

Milliards USD courants % du PIB

Moyenne 2004-08

Note : Les estimations (e) et les prévisions (p) pour l’APD sont basées sur le taux d’augmentation en volume de l’aide-pays programmable (APP) (OCDE, 2016). Pour les transferts des migrants, les chiffres reposent sur les prévisions de croissance de la Banque mondiale.

Source : Calculs des auteurs d’après FMI (2014b ; 2015c) ; OCDE (2016) ; Banque mondiale (2015a) ; et données des Perspectives économiques en Afrique.

12 http://dx.doi.org/10.1787/888933351343

Les investissements de portefeuille entraînent dans leur chute les apports privés à l’Afrique en 2015

Malgré la récession qui a suivi la crise financière internationale de 2008-09, les apports privés à l’Afrique n’ont cessé d’augmenter entre 2004 et 2011, passant d’une moyenne de 87 milliards USD en 2004-08 à 129 milliards USD en 2011. Mais ils reculent depuis 2012, de 146 milliards cette année-là à 136 milliards en 2015. Les prévisions tablent néanmoins sur un redressement de 8 % en 2016 (tableau 2.1).

Entre 2007 et 2013, les IDE à l’Afrique étaient sur une tendance ascendante. Ils sont pourtant retombés à 49.4 milliards USD en 2014, avant de rebondir à 57.5 milliards en 2015, selon des estimations du FMI (2015a). Les pays qui ont le plus investi en Afrique sont des pays industrialisés comme la France, le Royaume-Uni et les États-Unis et des économies émergentes comme la Chine, l’Inde, l’Afrique du Sud et les Émirats arabes unis (EAU). L’investissement reste fortement centré sur les pays riches en ressources même si les autres pays gagnent en attractivité. En tête des opérations, le secteur des industries extractives, les infrastructures et les industries de biens de consommation.

Les estimations plus basses de la CNUCED pour 2015 s’expliquent par une baisse marquée des investissements au Mozambique (-21 %), au Nigéria (-27 %) et en Afrique du Sud (-74 %). L’utilisation des données de la CNUCED plutôt que celles du FMI amène à conclure à une chute des apports privés à l’Afrique de 19.5 % en 2015, à 116 milliards USD.

Au total, les apports financiers auraient reculé de 12.8 %, à 188.8 milliards USD.

Les flux de portefeuille sont en repli, de 23 milliards USD en 2014 à 13 milliards USD en 2015. Au second semestre 2015, les sorties de portefeuille sont nettes, tandis que les opérations obligataires sont restées relativement stables. Le crédit net des banques commerciales occupe une part minime dans les autres sources de financement : il a reculé de 3.8 milliards USD en 2014 à 500 millions en 2015 et devrait continuer à s’éroder en 2016. À 64 milliards USD en 2015, les transferts de migrants constituent toujours la principale source d’apports extérieurs. Par rapport aux IDE et flux de portefeuille, plus volatiles, les transferts des migrants sont jugés plus stables et peuvent même avoir une vertu contracyclique en période de chocs économiques extérieurs (PNUD, 2011). Si des pays développés comme les États-Unis, la France et le Royaume-Uni occupent une place dominante dans les transferts à l’Afrique, les pays arabes jouent un rôle important, tout comme le Cameroun, la Côte d’Ivoire et l’Afrique du Sud. La Banque mondiale table sur une légère hausse des transferts des migrants en 2016, à 65.6 milliards USD. Mais l’atonie de la croissance en Europe et la dégringolade des prix du pétrole, qui pénalise les pays producteurs du Golfe, pourraient contrarier cette évolution (tableau 2.1).

Tableau 2.1. Apports financiers et recettes fiscales en Afrique, 2004-16 (milliards USD courants)

2004-08 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015e 2016p Apports extérieurs Privés Flux entrants d’IDE 42.8 55.1 46.0 49.8 49.7 54.2 49.4 57.5 66.3

Investissements de portefeuille 7.5 1.2 32.7 21.0 32.3 22.8 23.1 13.4 15.2 Transferts des migrants 36.7 44.9 52.5 57.0 61.9 61.2 63.8 64.6 66.4 Crédit des banques commerciales (net) 0.5 -1.3 -1.7 0.8 1.8 4.5 3.8 0.5 -1.2 Publics Crédit bancaire public net

(apports bilatéraux et multilatéraux) -1.0 11.0 14.8 14.5 14.0 23.3 17.8 16.0 21.0 APD (nette, tous donneurs) 39.0 48.0 47.7 51.5 51.1 56.7 54.2 56.4 58.7 Total des apports extérieurs 125.5 158.9 192.0 194.8 210.7 222.8 212.2 208.3 226.5 Ressources domestiques Recettes fiscales 281.0 302.9 367.8 453.2 458.8 468.5 461.2

Note : Les estimations (e) et les prévisions (p) pour l’APD sont basées sur le taux d’augmentation en volume de l’aide-pays programmable (APP) (OCDE, 2016). Pour les transferts des migrants, les chiffres reposent sur les prévisions de croissance de la Banque mondiale.

Source : Calculs des auteurs d’après FMI (2014b ; 2015c) ; OCDE (2016) ; Banque mondiale (2015b) ; et données des Perspectives économiques en Afrique.

Les apports financiers publics sont restés stables

L’APD sous forme de dons et de prêts concessionnels a progressé en 2015, après un court passage à vide en 2014. À 64 milliards USD en 2015, elle reste la première source de financements publics à l’Afrique et devrait augmenter de 4.1 % en 2016. Le crédit bancaire public net (bilatéral et multilatéral) devrait reprendre des couleurs en 2016, à 21 milliards USD, après un recul en 2015, à 16 milliards USD (contre 17.8 milliards en 2014).

Trois banques chinoises – la People’s Bank of China, la China Development Bank et l’Export-Import Bank of China – sont devenues des prêteurs importants pour les investissements dans les infrastructures en Afrique. À côté de prêteurs « historiques »,

toutes les catégories, tandis que les pays pauvres en ressources bénéficient d’un redressement de leurs recettes fiscales et de leurs ratios impôts/PIB.

Dans le document PERSPECTIVES ECONOMIQUES EN AFRIQUE 2016 (Page 59-62)

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