• Aucun résultat trouvé

Actualisation du nom dans le groupe de proverbes français contenant des praxèmes corporels contenant des praxèmes corporels

FRANÇAIS ET VIETNAMIENS CONTENANT DES PRAXEMES CORPORELS

Chapitre 6. Actualisation du nom dans le groupe de proverbes français contenant des praxèmes corporels contenant des praxèmes corporels

6.1. Déterminant en tant qu’actualisateur du nom

Les mots qui apparaissent dans le dictionnaire ou qui sont stockés dans notre mémoire lexicale ne renvoient qu’à eux-mêmes en tant que concepts. Afin de nous servir utilement des mots dans la communication, il nous faut transformer ces concepts en représentants des choses. Ce résultat s’obtient au moyen d’une opération de l’acte de langage, celle de l’actualisation. L’actualisation est donc une opération de référenciation car elle consiste à situer le mot dans un contexte linguistique où il peut accéder à un référent. Par exemple, le mot «chat» évoque un simple concept, autrement dit ce mot évoque l’idée de «chat» et non l’idée de «chien». Il est dépourvu de capacité référentielle. C’est grâce à l’actualisation qu’il est mis dans une situation particulière où il désigne un certain référent : «ce chat», le syntagme nominal évoque le chat que le sujet parlant montre ou dont on vient de parler. Un nom en puissance (en langue), selon Guillaume, ne désigne rien d’effectif, il manque une étendue et une forme que le contexte devra lui donner. Il doit être déterminé par des éléments qui l’« actualisent». Les moyens linguistiques qui permettent de transposer un mot de la langue au discours sont les actualisateurs. Les actualisateurs sont donc les morphèmes qui ont pour fonction d’actualiser une unité linguistique. Dans le cas du verbe, ce sont les morphèmes de personne, de temps, d’aspect. Dans le cas du nom, cette fonction est dévolue aux déterminants.

Les actualisateurs sont définis par Bally comme des «ligaments grammaticaux» qui ont pour but de «relier les notions virtuelles aux objets et aux procès qui leur correspondent dans la réalité, de muer le virtuel en actuel». Dans leur article (1966 : 19), Blanche-Benveniste et Chervel reprochent à Bally, s’enfermant dans le dualisme saussurien langue-parole, de surestimer le rôle des «actualisateurs». L’erreur de Bally est qu’il confond le signifié de parole et le sens. D’après eux, il est dangereux de parler d’actualisation d’un élément de l’énoncé «car l’on risque alors de passer sous silence le fait qu’elle est elle-même médiatisée par l’actualisation du tout de l’énoncé, et l’on conduit à parler d’actualisateurs» (p.20). Pour des raisons de prudence, il vaut mieux parler d’actualisation de l’énoncé. La conception des auteurs du sens de l’énoncé est manifestée dans le passage suivant (p. 19-20) :

Le sens de l’énoncé est la ligne d’actualisation qui se situe à l’intersection de deux plans, le plan de l’énoncé (qui est le plan de la parole) et le plan de la situation (ou du contexte). Tout énoncé se soumet à une double légalité […], et prête à une double vérification. Sa première légalité est la cohérence syntaxique ; et la vérification correspondante amène à la conclusion : cet énoncé est français (indépendamment des sens auxquels il peut donner lieu, voire de son caractère «insensé»). Sa deuxième légalité est la pratique sociale, et la vérification afférente conclut : cet énoncé donne tel sens dans telle situation où il intervient.

Les deux auteurs proposent donc un ajustement sur la valeur du mot d’actualisation. L’actualisation, c’est le passage de la langue au discours mais cette notion recouvre l’idée de compréhension, puisqu’on ne comprend un énoncé que lors qu’on le rapporte à une situation, réelle ou imaginaire.

Au terme de cette analyse de l’actualisation du nom et du verbe, nous partageons l’idée présentée ci-dessus de Blanche-Benveniste et Chervel mais nous gardons le terme d’actualisateur en le considérant comme une notion opératoire. Il faut étudier l’actualisation en tant que phénomène concernant le procès de communication dans son ensemble. Il faut mettre donc les actualisateurs en rapport non seulement avec le syntagme nominal mais avec la phrase entière. C’est l’actualisation dans le cadre de l’énoncé.

Les déterminants sont souvent définis comme des mots introducteurs de syntagmes nominaux28 et qui occupent la position antéposée par rapport au nom noyau29. Du point de vue sémantique, les déterminants permettent à un nom d’avoir une fonction référentielle, autrement dit, ils actualisent le nom30.

Traditionnellement, on peut distinguer deux grandes classes de déterminants : la classe des déterminants définis qui est composée de l’article défini, du démonstratif et du possessif ; la classe des déterminants indéfinis qui est composée de l’article indéfini, de l’article partitif,

28

Nous appelons syntagme nominal une unité nominale ou un ensemble de mots organisés autour d’un nom. Autrement dit, un syntagme nominal est composé d’un substantif et éventuellement des éléments qui le déterminent et le modifient. Figurativement : SN = (Dét) N (Mod). Les parenthèses indiquentles éléments facultatifs.

29

« Le déterminant se définit comme le mot qui doit nécessairement précéder un nom commun pour constituer un groupe nominal bien formé dans la phrase de base » (Riegel, Pellat, Rioul, 1994 : 151).

30

« Sémantiquement, les déterminants participent à l’actualisation du nom : ils assurent son passage de la langue dans le discours, tout en formant avec lui des expressions référentielles qui désignent des occurrences particulières de la notion attachée lexicalement au nom. Ils spécifient notamment si cette notion renvoie à des entités massives ou comptables, saisies de manière singulière ou plurielle, partitive ou globale, etc. » (Riegel et

du numéral et de divers déterminants dits indéfinis, des déterminants négatifs, interrogatifs, exclamatifs et relatifs. (cf. le tableau ci-dessous). Le déterminant zéro n’a aucun statut explicite dans la grammaire traditionnelle. Quelques illustrations : dans son ouvrage récent (2004) Leeman ne le mentionne pas ; Tamine-Gardes (1985), Riegel et al. (1994)…considèrent le phénomène où un syntagme nominal s’actualise tout seul comme une absence de déterminant. Au terme de cette analyse, nous adoptons la position (Anscombre, Bres, Siblot, Wilmet, entres autres) dans laquelle ce phénomène en question est considéré non pas comme une absence de déterminant mais avec une autre sorte de déterminant – déterminant zéro et celui-ci est digne d’être présenté dans le système de déterminants français (cf. 6.3.2.1.pour plus de détails).

déterminant défini déterminant indéfini

article

défini démonstratif possessif

article indéfini

article

partitif numéral autre déterminant

le la les ce cette ces ce - ci cette - là mon ma mes ton ta tes son sa ses notre nos votre vos leur leurs un une des du de la des un deux trois premier seconde troisième certain(e) (s) (es) quelque(s) tout(e) (s) (es) chaque chacun (e) plusieurs divers différent(e)(s)(es) quel(le)(s)(les) la plupart de beaucoup de peu de moins de plus de tel

Tableau 1. Système des déterminants dans la langue

La question qui se pose ici est la suivante: les différents déterminants ne sont-ils pas autant de manières d’actualiser le contenu notionnel du substantif ? Il nous paraît nécessaire, dans un premier temps, de décrire les propriétés linguistiques des déterminants représentées dans le discours.

Du point de vue morphologique, l’article défini, le démonstratif et le possessif sont variables en genre au singulier (la différence de genre étant neutralisée au pluriel) et ils connaissent l’opposition de nombre. Les formes du possessif dépendent également de la personne. A la différence du déterminant défini, les déterminants indéfinis ne connaissent pas systématiquement l’opposition de genre et de nombre, sauf des déterminants tels que : article indéfini, article partitif, certain, tout, différent…

On peut utiliser le test de la dislocation et celui de la combinaison afin de distinguer les deux classes de déterminants. Les déterminants définis acceptent la dislocation, le syntagme nominal qu’ils introduisent peut être repris par le pronom il, le … ou ça. Les définis ne peuvent jamais se combiner entre eux mais peuvent être précédés de tout (e) (s) (es) et suivis de quelques, divers, différents et des numéraux mais seulement au pluriel. Les déterminants indéfinis n’admettent pas tous la dislocation avec le pronom en et ils sont combinables avec les déterminants définis. Au point de vue formel, ils ne constituent pas une classe homogène.

D’après Riegel et al. (1994 : 153), ces différences d’emploi trouvent leur explication dans l’opposition sémantique fondamentale des syntagmes nominaux, concrètement, les syntagmes nominaux peuvent être envisagés au sens spécifique ou au sens générique. Un syntagme nominal admet une interprétation spécifique quand il réfère «à des individus identifiables par le récepteur à partir de la classe représentée par le nom et son expansion, et compte tenu des connaissances que lui prête l’émetteur» ou il désigne «des individus quelconques de cette classe sans permettre leur identification univoque». Un syntagme nominal reçoit une interprétation générique quand il peut référer à l’ensemble des membres de la classe.

Les déterminants définis ont un point commun, c’est qu’ils présentent le référent du nom comme existant et connu. Selon Leeman (2004), le référent est connu de trois manières différentes : soit par le contexte linguistique (ou cotexte), soit par le contexte situationnel (ou deixis), soit par les connaissances partagées entre l’émetteur et le récepteur31. A la différence du déterminant défini, les déterminants indéfinis présentent le référent du nom comme inconnu, non identifiable par le récepteur.

Nous venons de présenter, de façon succincte, les propriétés morphologiques, syntaxiques et sémantiques des deux classes de déterminants. Dans notre corpus de proverbes, les déterminants fréquents ne sont pas nombreux comparativement à la liste de déterminants

31

« […] les déterminants définis ont en commun de présupposer que le référent du nom est identifiable par l’interlocuteur : il sait de quoi il s’agit soit par le cotexte (linguistique), soit par la situation, soit parce qu’il partage le même monde que le locuteur» (Leeman, 2004 : 44).

qui figurent dans le tableau 1. On trouve dans le proverbe des déterminants définis : le, la, les, mon, ma, ton, son, ses, nos, vos ; des déterminants indéfinis : un, une, des, un, deux, cinq,

tout, toutes, tous, tel ; et une grande majorité de proverbes contiennent le déterminant zéro. (cf. tableau 2). Nous faisons ici une brève description générale des déterminants cités ci-dessus (sauf le déterminant zéro qui mérite d’être décrit à part à cause de sa particularité) et cela servira de base pour que nous comparions leurs caractéristiques présentées dans le proverbe.

On constate dans les déterminants définis la possibilité de constituer des syntagmes nominaux anaphoriques. Parmi ces déterminants, l’article connaît une autre possibilité, celle d’un emploi générique. L’anaphore instituée par les déterminants définis est liée à ce que les définis présupposent le référent déjà existant et connu. Comme le proverbe se présente sous forme d’une phrase, nous excluons le type anaphorique coréférentiel qui demande au moins deux énoncés. Nous n’abordons que le type d’anaphore associative concernant le rapport de la

partie au tout. Le démonstratif, par son comportement linguistique32 ne peut pas avoir un emploi anaphorique associatif, tandis que l’article défini et le possessif se prêtent à ce type d’anaphore. Généralement, le terme qui représente le tout précède celui représentant la partie :

Elle a les yeux noirs, Il s’est lavé les mains, Cette voiture a reçu un choc sur l’aile. D’après G. Kleiber (2001), il s’agit d’une différence relative au comportement linguistique entre la partie d’un objet et la partie d’un être humain ou d’un animal. Précisément, tandis que la partie d’un objet peut donner lieu à une anaphore associative avec le défini, la partie d’un être humain ou d’un animal ne le peut pas lorsque les deux syntagmes nominaux se situent dans deux phrases séparées.

Comparons : La charrue avait du mal à labourer. Le soc était ébréché. * Une femme rêvait. Les yeux étaient fermés.

Une femme rêvait. Ses yeux étaient fermés. Une femme rêvait, les yeux fermés33

Dans La charrue avait du mal à labourer. Le soc était ébréché, le lien établi entre les deux syntagmes nominaux repose sur les propriétés que l’on attribue à leurs référents : la notion de « soc » est associée à celle de « charrue », le soc est une des parties de la charrue.

Dans Une femme rêvait. Les yeux étaient fermés on a deux phrases différentes. Le terme représentant la partie est séparé syntaxiquement du tout et la partie devient

32

Le démonstratif, par définition, introduit un membre d’une classe en l’opposant aux autres membres de la même classe. C’est pourquoi il ne peut pas introduire, de manière anaphorique la partie d’un tout en relation avec ce tout, puisque la partie et le tout relèvent nécessairement de classes différentes.

33

sémantiquement autonome, et le lien entre les deux syntagmes nominaux n’apparaît plus suffisamment évident pour que l’article défini soit naturel et pour qu’il soit acceptable, il faut le spécifier, le réactiver avec le possessif qui a pour but de restaurer ce lien coupé par la construction syntaxique en deux phrases (Une femme rêvait. Ses yeux étaient fermés).

Dans Une femme rêvait, les yeux fermés, on n’a qu’une seule phrase dont le syntagme nominal les yeux fermés est en apposition avec le sujet une femme et cette apposition spécifie directement l’un des caractères de la femme en question (le syntagme nominal une femme femme se définit par un certain nombre de propriétés sémantiques). Il s’agit ici d’une continuité entre le nom et son modificateur, le lien entre ces deux syntagmes nominaux est évident et l’article défini est donc tout à fait approprié.

Mais pourquoi la partie d’un objet peut être mise à part du tout alors que la partie d’un être humain ne le peut pas dans l’anaphore associative ? Selon l’analyse de Kleiber (2001), confirmée ensuite par D. Leeman (2004), l’article défini est acceptable si la partie est une composante extrinsèque, autonome par rapport au tout. Un soc de charrue est construit pour lui-même et rattaché au reste de la machine, il en constitue une partie mais cette partie est extrinsèque et aliénable. Si la partie appartient intrinsèquement au tout, elle est un constituant inhérent du tout, elle n’existe que par rapport à lui, le défini n’est plus approprié. Néanmoins, la partie d’un humain peut être considérée à part du sujet à condition que le contexte marque sa séparation vis-à-vis du tout. Nous reprenons les exemples de Leeman (2004) :

Le lendemain, le peintre reprit le portrait de la femme qui rêvait. Les yeux n’allaient pas.

Le médecin légiste tira le drap qui recouvrait le cadavre. C’était une femme. Les yeux portaient des marques de coup.

Dans le premier exemple, les yeux ne sont plus une propriété nécessaire de la personne dans le portrait que peint l’artiste (la conception du portrait dépend des peintres). Dans le deuxième exemple, il s’agit d’un cadavre et il est considéré à la façon d’un objet34

. Ainsi, on peut expliquer les cas suivants : Il a lavé ses mains ou Il s’est lavé les mains mais non *Il a lavé les mains ou *Ils’est lavé ses mains. Quand on commence par Il a lavé…, on ne prévient pas de quel objet il s’agit, les mains ne sont pas autonomisées et donc l’article ne peut pas être acceptable et c’est le possessif qui intervient pour restituer la dépendance de la partie par

34

Blanche-Benveniste et Chervel (1966 : 37) : « Il est assez significatif de comparer deux pages consécutives écrites par A. Artaud dans Le théâtre et son double ; description d’un malade d’abord : « le malade…sa tête…son estomac…son pouls… » ; la description du cadavre ensuite : « le cadavre… le sang… le corps… les intestins… » (Œuvres, t. IV, p. 24 – 25). L’article le n’est utilisé que lorsque l’être n’est plus animé ».

rapport au tout. Par contre, dans il s’est lavé… on sait que l’action concerne le sujet grâce au verbe pronominal sous-jacent une des parties de son corps, l’article défini est donc acceptable. L’article défini singulier le ou pluriel les et l’article indéfini singulier un sont susceptibles d’actualiser le substantif de deux manières : soit en lui attribuant une interprétation spécifique, soit une interprétation générique. Un syntagme nominal reçoit une lecture spécifique lorsque le nom réfère à une (ou plusieurs) entité(s) particulière(s). Un syntagme nominal admet une lecture générique quand le nom renvoie à l’ensemble des entités formant la classe qu’il désigne. Si le prédicat peut concerner aussi bien un individu particulier qu’une classe, l’énoncé peut être ambigu. On propose des critères pour distinguer l’interprétation spécifique du générique. D’après Kleiber (2001), Leeman (2004), si un syntagme nominal peut être repris par le pronom démonstratif ce, ça, on a une lecture générique, et s’il ne le peut pas, il s’agit d’une lecture spécifique. Ce critère est valable pour tous les syntagmes nominaux du type le N, les N, Un N. Pour Un N, on ajoute une autre propriété, c’est que Un N au sens générique est susceptible d’être repris par le pronom personnel il. Léard (1984) a recours à l’expression il y a pour tester le sens spécifique de Un N (Un chien mange un os, Il y a un chien qui mange un os). Un autre critère qui permet de distinguer entre interprétation spécifique et interprétation générique est celui de la question avec lequel. Si la question est possible, le sens du syntagme nominal est spécifique, si elle est impossible, on peut déduire une interprétation générique car ce type de questions suppose une précision sur l’identité de ce dont on parle et donc n’est pas compatible avec l’interprétation générique.

Le, les, un sont capables d’introduire un syntagme nominal au sens générique mais chacun véhicule cette interprétation de façon différente. Il est nécessaire de souligner que le sens générique que donnent ces trois articles dépend aussi du prédicat et du contexte de l’énoncé. Le établit un ensemble homogène qui neutralise les différences des membres de cet ensemble. On comprend pourquoi Kleiber (1990) nomme le sous l’expression référence massive. D’après l’auteur, le N dit massif (ou non comptable) réfère à une entité conçue comme homogène, d’où il résulte que le N générique définit une « masse » où l’on ne distingue pas d’individus ; le N dit comptable réfère à une entité conçue comme le rassemblement d’individus distincts. Mais pour que le N générique soit possible, outre le critère de la classe présentée comme une masse homogène, il faut que le prédicat qui lui est associé puisse s’appliquer à la classe vue comme un tout. En ce qui concerne l’article les, il suppose, en tant que pluriel, la prise en compte des individus qui sont distincts les uns des autres formant l’ensemble. Le prédicat dans l’énoncé contenant les N doit être pertinent pour chacun des membres composant l’ensemble. Si le prédicat dans l’énoncé comportant le N au

sens générique suppose une propriété caractéristique de l’espèce elle-même, le prédicat dans l’énoncé contenant les N au sens générique suppose une propriété observée sur plusieurs membres de l’ensemble et la généralise ensuite à l’ensemble de l’espèce. Alors que le

s’accorde aussi bien avec les noms comptables qu’avec les noms massifs, l’article un

nécessite un nom comptable. Pour que un N reçoive une interprétation générique, il faut que le prédicat qui lui est associé puisse valoir pour n’importe quel membre de la classe, la propriété présentée par le prédicat doit être commune à tous les membres de l’espèce, présentée en chacun d’entre eux. Un N générique prélève dans la classe une unité considérée comme représentative de cet ensemble.

Les indéfinis tout, chaque permettent, eux aussi, une interprétation générique du nom qu’ils introduisent. Mais contrairement aux articles définis le, les et indéfinis un, tout, chaque,

ils ne peuvent pas être repris par le démonstratif ce, ça ni par le pronom personnel il. On peut supposer que tout, chaque sont susceptibles de véhiculer la généricité comme le, les, un mais d’une autre manière. Si la généricité manifestée par le, les, un est une généralisation inductive, le N, les N, un N établissent inductivement une propriété de l’espèce (c’est pourquoi les syntagmes nominaux en question sont compatibles avec le pronom démonstratif