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Les acteurs économiques ont une place centrale dans ce projet, et ce au même titre que les jeunes. Identifier leurs attentes face à un recrutement par compétences et recueillir leurs expériences créent une richesse d’informations incontestable et une base solide pour amor- cer un changement durable des mentalités.

« Notre démarche est construite sur une approche d’échanges pratiques et concrets avec les acteurs associatifs, des collectivités et le secteur professionnel privé et public. Les travaux col- lectifs menés au sein du PRODIJ sont riches en rencontres avec les acteurs investis sur le sujet.

In fine, nous améliorons nos connaissances au bénéfice des jeunes à accompagner. » (Willy

Shock, TORAP SHOCK Intérim, responsable du pôle insertion, activités et partenariats, CPME.) Le réseau des acteurs économiques se compose à la fois de chefs d’entreprise, de recru- teurs, d’artisans de TPE, de PME, de grands groupes, de structures de service à la personne, d’entreprises d’interim, d’organismes de for-

mation, mais aussi de psychologues du travail et de coachs en insertion et accompagnement professionnel. Bien que tous soient conscients de la disparité actuelle des pratiques de recru- tement, ils n’en restent pas moins convaincus de la nécessité de recruter autrement et de

faire converger de nouvelles méthodes au bénéfice des entreprises et des jeunes. C’est ce qui justifie d’ailleurs leur engagement.

« Les travaux menés dans le cadre de KISAMILE sont susceptibles de faire évoluer la perception des recruteurs sur les compétences acquises de façon informelles ou non formelles. » (Virginie Boiron, MEDEF Réunion, présidente de la commission École-Entreprise, secrétaire du bureau du PRODIJ.)

À l’heure actuelle, KISAMILE compte plus d’une vingtaine de partenaires présents et mobili- sés dans nos ateliers et rencontres thématiques. Nous les avons catégorisés en trois grandes familles : recruteurs, experts RH et ambassadeurs dont les attentes et implications étant différentes selon les profils.

« KISAMILE prend tout son sens en offrant la parole publique au jeune sur la découverte de sa personnalité et l’opportunité d’échanger avec un employeur au milieu de ses camarades, futurs collaborateurs salariés ou entrepreneurs. » (Willy Shock, TORAP SHOCK Intérim, res- ponsable du pôle insertion, activités et partenariats, CPME.)

Les recruteurs ont besoin d’un outil concret. Ils adhèrent au principe de coconstruction mais, par manque de temps, ils ne peuvent s’investir autant qu’ils le souhaiteraient. Les experts RH souhaitent s’impliquer d’avantage, en créant avec nous des ateliers spéci- fiques sur la conscientisation des valeurs ou encore sur la cohésion de groupe afin d’insuf- fler un sentiment d’appartenance au projet.

« Le PRODIJ est une réponse qui intègre totalement cette ambition d’agir collectivement en faveur de la jeunesse réunionnaise. Après avoir participé aux LAB jeunesse et aux ateliers KISAMILE, EDF entend participer activement à la journée de valorisation des jeunes et des partenaires du PRODIJ qui se déroule en juin 2019. Notre contribution sera d’expliquer com- ment se passent les dispositifs RH et de recrutement dans un groupe comme le nôtre. À terme, l’impact principal sera le renforcement de notre relation avec les acteurs du territoire. » (Ludo- vic Dalleau, chef GR Contrôle de gestion, EDF.)

Les recruteurs ont besoin d’un outil concret. Ils adhèrent au principe de coconstruction mais, par manque de temps, ils ne peuvent s’investir autant

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PRATIQUES • ANALYSES

Les ambassadeurs sont les porte-parole du projet. Ils ont développé un « comportement citoyen » et n’hésitent pas à promouvoir la démarche en cours et à faire adhérer de nou- veaux partenaires.

« EDF peut donner l’envie à d’autres grands groupes de s’associer à la dynamique que propose PRODIJ. » (Ludovic Dalleau, chef GR Contrôle de gestion, EDF.)

Les réunir, être à leur écoute, recueillir leurs interrogations, comprendre leur mode de fonctionnement, nous oriente et nous permet d’approfondir l’analyse de leurs besoins. La première rencontre, en juillet 2018, de plus d’une quinzaine d’acteurs économiques a été décisive sur certains aspects du projet. Nombre d’entre eux ont exprimé le souhait d’avoir un outil accessible à tous, mais surtout vérifiable. Il s’agit d’élaborer un support évolutif, « à la main » du jeune, et dans le format de son choix, permettant de mettre en évidence de façon simple, lisible et sincère, pour l’ensemble des parties, les compétences conscientisées et facilement vérifiables par les recruteurs. Se pose en filigrane la question de la sincérité et de la véracité des preuves avancées. C’est d’ailleurs suite à ces premières remarques que nous avons mis en place un premier atelier thématique sur la confiance intitulé : « Démontrer ses compétences en toute honnêteté, comment faire confiance et inspirer confiance ? »

Les acteurs économiques qui ont participé à cet atelier ont pu expérimenter toute la com- plexité du processus de conscientisation et de verbalisation de leurs propres expériences, donc de leurs propres compétences acquises dans d’autres cercles d’apprentissage que celui de l’éducation formelle. Et c’est justement cette expérimentation qui leur fait prendre conscience de la profondeur de la démarche et qui surtout leur apporte en quelque sorte la garantie de la véracité des éléments qui pourraient figurer sur l’outil final. Ce sont donc à travers ces étapes de coconstruction avec d’autres acteurs, en particulier avec les jeunes faiblement qualifiés, voire sans diplôme, qui ont participé aux ateliers, que les recruteurs, experts RH et ambassadeurs se confortent dans la volonté de contribuer au changement pour la jeunesse réunionnaise.

Politiques de jeunesse dans