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corrige mes

erreurs à l'oral

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faire comprendre oralement. Notre objectif dans cette question synthétique est celui de vérifier s’ils ont bien assimilé l’intérêt de l’essai et de l’erreur dans l’apprentissage du FLE.

Dans leur ensemble (26 sur 28 apprenants), ils voudraient apprendre à parler correctement en français. Ils reconnaissent l’intérêt de la compétence de communication orale en classe et même ailleurs pour apprendre à s’y prendre. Ce souhait d’apprendre à bien parler en français surtout dans les différents contextes est exprimé même par les apprenants qui ont déjà déclaré qu’ils n’aiment pas cette matière comme c’est le cas pour Achref, Kouceila, Aymen , Chaima, Khadidja 2, Ahlem, Maroi, Roumaissa et Amina. Nous pensons que ces apprenants n’ont rien contre cette langue. Ils ont seulement des problèmes qui relèvent de la manière d’enseigner et d’apprendre cette langue.

Certains apprenants comme Nesrine1, Manar1, Ghozlane, Khadidja1, Maissem, Manar2, Kouceila, Farés et Khawla ont donné la même réponse. Ils ont dit « Oui, bien sûr. ». Ils confirment qu’apprendre à parler correctement en français constitue un de leurs rêves. Cette même envie a été différemment exprimée par les autres. Meriem, Amira, Chaima, Ahlem, Nesrine1, Maroi, Houria et Roumaissa ont dit : « Oui, avec plaisir. ». Elles s’émerveillent en parlant cette langue étrangère. Elles trouvent tout un plaisir de prendre la parole en français. Cela peut représenter pour elles une forme d’expression et d’affirmation de soi.

Les deux apprenants qui ne voudraient pas apprendre à parler cette langue étrangère sont les deux garçons Abderrahmen et Mounir. Ils se désintéressent de cette matière. Ils l’ont montré dès leurs premières réponses. Ils n’ont pas envie d’apprendre cette langue. Selon leurs réponses, tous les deux ne l’aiment pas. Ils n’ont pas l’habitude de parler en français en classe. Les deux ont avoué que leur niveau est limité en matière de langue. Mounir n’a pas peur de se tromper, mais l’autre a peur de ses camarades. Leur niveau est tellement faible qu’ils font des commentaires au moment où leurs camarades commettent des erreurs. Ils n’arrivent pas à les identifier et à les transformer en réponses redressées.

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Les 26 apprenants qui voudraient apprendre à parler correctement ont démontré que cela ne va pas de soi. Dans leurs réponses, ils ont affirmé que rien n’est gratuit. Ils savent bien que parler en français en commettant moins d’erreurs nécessite la mobilisation de plusieurs compétences. Voici ce qu’ils ont suggéré :

Apprenants Que faire pour apprendre à parler correctement en français ? 1. Nesrine2 2. Manar1 3. Achref 4. Ghozlane 5. Khadidja1 6. Meriem 7. Amira 8. Maissem 9. Soulaf 10. Manar2 11. Nawel 12.Kouceila 13. Fares 14. Imène 15. Nesrine 3 16. Aymen 17. Chaima 18. Khadidja 2 19. Ahlèm 20. Nesrine 1 21. Maroi 22. Salima

1. « Il faut parler malgrès les fautes. » 2. « Il faut parler malgrés les fautes. » 3. « il fous comesier a parl. »

4. « il faut pas peur est toujoure parle le français. »

5. « -ne pas timide, il faut pas avoir peur –parlé et écrit toujours le français- corrigie tout les fautes. »

6. « Il faut parler le français ces j’ai des erreurs. »

7. « Je participe le mascimeme pour parlé le français corects. » 8. « personnelment je pense que il faut lire le français pour ne fait pas des erreur. »

9. « -Il faut ne peur pas-Il faut lire des livre de français- Il faut dire le langue de français toujours. »

10. « Il faut le parler toujour et accepter si mon camarade courige mes erreurs. »

11. « il faut ne peur pas et il faut parler avec le français toujours. » 12. « Il faut que nous parlons le français correctement mais, pourquoi les français ne pas la langue d’arab !!! »

13. « Il faut pas avoir peur Il comence parle le français. » 14. « lire boucoup des lèvre de françis elle faut partécipes. » 15. « lire boucoup les livre. »

16. « non pas avoir peur. » 17. « lire les liere. »

18. « ne pas pour – la meutode de parlér. »

19. « parlé le français malgrés les fautes assait de parlè à chaque jour. »

20. « lire les livre boucoup. »

21. « Il faut etude parlé le français malgrés les fautes. » 22. « Lire les texte, non pas peur.»

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23. Houria

24. Roumaissa 25. Amina 26. Khawla

23. « ecoute biene pour enseignant. Il faut boucoupe lire des texte. Il ne faut être timide. »

24. « pas peur des faut est des lire beaucoup des texte. » 25. « Il faut etude. »

26. « lire becoup des texte – Il faut parler meme les faut. »

Pour élever de leur niveau à l’oral en diminuant leurs erreurs phonétiques, lexicosémantiques et morphosyntaxiques, Nesrine1, Manar1, Achref, Meriem, Amira, Ahlem et Maroi recommandent de « parler en français». Elles insistent sur la nécessité de libérer la parole, de toujours parler et de ne pas hésiter. Elles ont bien compris qu’on n’apprend à parler qu’en parlant. Nesrine1, Manar1 Ahlem et Maroi exhortent à s’habituer à « parler malgré les fautes ». Pour elles, les erreurs ne doivent pas freiner les productions et expressions orales des apprenants. Il ne faut pas se décourager si la réponse orale contient des erreurs. Il faut s’accrocher et travailler davantage pour réduire le nombre d’erreurs à l’oral. Les productions erronées peuvent se transformer en source de motivation. Redresser et améliorer les productions lacunaires peuvent aussi devenir des objectifs d’apprentissage. Les quatre filles appellent donc à s’efforcer de parler en français bien qu’il y ait des erreurs. Cela aidera les apprenants à exprimer leurs idées et à dire leurs erreurs et permettra aux enseignants de les travailler pour en tirer profit.

D’autres comme Ghozlane, Khadidja1, Soulaf, Nawel, Fares, Aymen, Khadidja2 et Salima conseillent qu’ « il ne faut pas avoir peur» si on veut vraiment apprendre à parler correctement. Nous pensons qu’ils visent la peur de l’erreur. Ils finissent par dire qu’il n’est pas possible de progresser à l’oral si on a peur de l’erreur. Il faut donc foncer et être courageux et parfois indifférents devant les commentaires des camarades. Cela ne signifie en aucun cas qu’on néglige ce qui n’est pas conforme à la norme. Au contraire, il faut dévoiler les représentations erronées et donner à l’enseignant l’occasion de les corriger. Ces apprenants font donc appel au courage et à la prise d’initiative pour apprendre à bien parler en français. Khadidja1 met l’accent sur l’influence négative de la timidité. Elle voulait dire que l’apprenant ayant ce genre de problème psychologique n’apprendra jamais. Il est donc temps qu’il s’en débarrasse.

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Maissem, Imène, Nesrine 3, Chaima, Nesrine 1 et Salima, de leur coté, s’accordent à dire que l’apprentissage de la compétence de communication orale dépend des lectures qu’on fait. Elles pensent que plus qu’on lit plus que le nombre d’erreurs se réduit. La lecture, pour elles, représente un outil pour se cultiver, s’informer, s’évader et progresser sur le plan linguistique. Les textes et surtout les textes littéraires, imprimés ou électroniques, aident beaucoup à s’enrichir sur le plan lexicosémantique et morphosyntaxique. Ils permettent de s’approprier un lexique riche et varié et d’emmagasiner des constructions syntaxiques à utiliser aux moments voulus. Le regard des films, l’écoute des émissions radiotélévisées en français participent à la progression des apprenants à l’oral.

Bref, pour apprendre à parler correctement en français, ces 26 apprenants proposent en trois catégories de mobiliser ce qui suit :

Pour apprendre à parler correctement en français, les 26 apprenants proposent :

Leurs proposions sont intéressantes, mais toutes seules, elles ne suffisent pas. D’autres facteurs entrent en jeu. Dans la partie qui suit, nous appliquerons les modalités d’interventions sur l’erreur à l’oral comme elles sont conçues par l’auteur Christine TAGLIANTE. Nous essaierons de prendre en considération les différents cas enregistrés : nous tiendrons compte de ceux qui n’ont pas envie d’apprendre cette langue, de ceux qui ne parlent pas ou peu parce qu’ils ont peur de se tromper et de ceux qui communiquent en français bien qu’ils fassent des erreurs. Nous leur donnerons des consignes pour assurer des enregistrements de qualité et un bon déroulement des cours.

De parler en français malgré les fautes

De ne pas avoir peur de l’erreur

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Les 28 apprenants de la classe de première année secondaire (classe de Lettres et de Philosophie) dont l’âge varie entre 15 et 17 ans parlent dans leur ensemble l’arabe dialectal. La plupart habitent le centre ville de Ain El Kebira (19 apprenants sur 28) et sont issus des familles dont les parents sont d’un niveau universitaire (13 apprenants sur 18).

Leurs réponses aux questionnaires ont révélé que 60,71% des apprenants voulaient apprendre le français langue étrangère. Cependant, il s’est avéré qu’un grand nombre d’apprenants n’avait pas l’habitude de parler cette langue en situation d’apprentissage. Rares étaient ceux qui ont déclaré être habitués à s’exprimer oralement en classe (4 sur 28 apprenants). Les 24 apprenants ont reconnu qu’ils n’intervenaient pas ou rarement parce qu’ils avaient peur de se tromper. L’hésitation et l’abstention de prendre la parole résultaient pour la plupart des apprenants de la peur de donner des réponses fausses, c’est-à-dire non conformes aux normes. Le pourquoi d’une telle peur de l’erreur a été différemment justifié. En tout, la peur de l’enseignant et la peur des rires, des commentaires et des moqueries des camarades en étaient les causes principales. Ces apprenants ont avoué que les mauvaises réactions de certains enseignants et camarades se répercutaient négativement sur leur communication orale en classe.

Ces reconnaissances nous ont aidé à avoir une vue d’ensemble sur cette classe avant de mettre à l’épreuve les orientations de Christine TAGLIANTE sur l’erreur à l’oral. Elles nous serviront donc à adapter une méthode d’enseignement qui prendra en charge les représentations erronées des apprenants.

Chapitre 05

Mise à l’épreuve de la démarche de prise en