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Accès et qualité des services d’éducation

2. Etat des lieux rétrospectif de la région Vakinankaratra

2.2. Dynamiques démographiques et sociales

2.2.3. Accès et qualité des services d’éducation

En 1997, Vakinankaratra disposait d’un taux élevé d’infrastructures scolaires publiques et privées (tous niveaux confondus). Le taux de couverture dépassait les 200% avec un minimum à Betafo (147%) et un maximum à Faratsiho de 338% (MAEP, 2003).

En 2003, selon les recensements communaux, 97% des communes disposaient d’écoles primaires privés ; 69% de Collèges d’Enseignement Général publics, 43% de CEG privés, 10% de Lycées publiques et privés. Le tableau suivant montre la répartition de ces infrastructures en 2009.

Tableau 11 : Infrastructures scolaires à Vakinankaratra par district en 2009 (nombre)

District Ecole primaire Part du privé Ecole secondaire Part du privé Lycée Part du privé

Ambatolampy 305 49% 35 49% 7 71% Antanifotsy 392 38% 34 47% 7 86% Antsirabe I 156 68% 49 88% 16 94% Antsirabe II 308 55% 48 58% 5 80% Betafo 354 41% 31 42% 3 67% Faratsiho 280 71% 26 65% 4 75% Mandoto 194 33% 15 40% 2 50% Total 2104 47% 238 59% 44 82% Source : CREAM, 2013

En général, les infrastructures scolaires publiques sont plus nombreuses que les infrastructures privées pour les écoles primaires sauf dans les districts de Faratsiho, Antsirabe I et II. La part du privé augmente légèrement pour les écoles secondaires et pour les lycées, c’est le secteur privé qui dispose du grand nombre d’établissements.

Selon les annuaires de la DREN Vakinankaratra, les écoles fonctionnelles augmentent presque chaque année : de 2005 à 2010, les écoles publiques fonctionnelles de niveau 1 ou EPP sont passées de 1 014 à 1 169 (auxquelles s’ajoutent autant d’écoles privées). Le nombre d’écoles qui ferment, diminue également : si en 2005, on comptait 94 écoles fermées, en 2010, elles n’étaient plus que 59. Il y a donc une nette amélioration. Mais dans son ensemble, la majorité des EPP de la zone ne dispose pas de cantine scolaire. En moyenne, le nombre d’élèves par classe a été de 63,6 dans les EPP ; avec un maximum de 92 à Antanifotsy et un minimum de 48 à Ambatolampy.

Selon les données, on peut supposer que chaque commune dispose au moins d’une école primaire et d’un collège d’enseignement général. La carte précédente montre la répartition de ces infrastructures dans les différents districts.

Dans la région de Vakinankaratra, le nombre d’enseignants, surtout dans les écoles primaires publiques, reste faible avec 3 instituteurs fonctionnaires par établissement en moyenne

(CREAM, 2013).

Le Tableau 12 montre la répartition de ces enseignants pour l’année 2009.

Tableau 12 : Nombre d’enseignants à Vakinankaratra selon le niveau et les districts en 2009

Primaire Secondaire Lycée *

District Fonctionnaire FRAM Privé Fonctionnaire FRAM Privé Public Privé

Ambatolampy 293 345 374 117 50 107 30 42 Antanifotsy 381 552 364 90 78 126 21 44 Antsirabe I 332 77 522 164 5 416 68 208 Antsirabe II 461 452 404 138 70 188 16 28 Betafo 280 650 339 110 68 107 20 22 Faratsiho 191 277 434 84 24 110 15 23 Mandoto 118 174 129 40 28 37 8 3 Vakinankaratra 2056 2527 2566 743 323 1091 178 370 Source : CREAM 2013. * Enseignement général

Hors district d’Antsirabe I, dans les établissements primaires publics, le nombre d’enseignants FRAM, c’est-à-dire ceux qui sont pris en charge par les parents d’élèves, est plus élevé que le nombre d’enseignants titulaires ou fonctionnaires. Pour Vakinankaratra, cette prise en charge s’élève à 11,3% des dépenses scolaires par élève d’un établissement public.

La présence d’enseignants FRAM permet d’assurer l’activité scolaire et l’amélioration du taux d’encadrement des élèves. Au niveau du secondaire, le nombre d’enseignants FRAM diminue largement pour ne constituer qu’un tiers des effectifs. Les lycées n’ont pas ce type d’enseignants. Le secteur privé dispose de 36% des enseignants en primaire, 51% en secondaire et 67% des lycées

La scolarisation à Vakinankaratra a été affectée par les plans d’ajustement structurel des années 80. Ainsi, pour la période 1985-1988, le taux net de scolarisation au niveau du primaire était de 68% mais avec un taux d’abandon se situant entre 30% à 40%. Les principales causes de ces taux élevés d’abandon étaient le manque d’enseignants dont les charges salariales ne pouvaient pas être supportées par les ménages et la dégradation des infrastructures dont l’entretien ne pouvaient plus être assuré par les collectivités territoriales décentralisées. La situation la plus dégradée se trouvait au niveau d’Antanifotsy (Rabearimanana et al 1994).

Entre 1993 et 1997, le taux d’augmentation des enfants scolarisés est de 24% pour Vakinankaratra, avec un taux le plus faible à Betafo (9%) et un taux dépassant les 30% dans les districts d’Antsirabe II (34%) et d’Antanifotsy (32%) (MAEP, 2003).

Entre 2005 et 2009, la scolarisation des enfants, tous niveaux confondus, connait une variation annuelle positive allant au minimum de 3% à 8% pour le primaire, de 8% à 11% pour le secondaire et de 7% à 31% pour le Lycée. Sur la période, les établissements publics enregistrent des taux de variation supérieur à ceux des établissements privés (jusqu’à 24 points de différence en 2008 pour le primaire et jusqu’à 15 points en 2006 pour le secondaire) d’où l’intérêt d’améliorer les offres scolaires publiques. Cette situation tend à s’inverser au niveau du Lycée. Si l’enseignement privé peut servir de relais, en période de crise, l’accès à l’école dépend de la situation socioéconomique des ménages.

Encadré n°5 : Evolution des indicateurs d’éducation

Les données du ROR Vakinankaratra sur l’éducation et la scolarisation témoignent des progrès enregistrés depuis 2000, mais aussi des profondes incertitudes qui perdurent.

Figure 22 : Evolution des indicateurs d’éducation pour les ménages de l'Observatoire d'Antsirabe

Les données montrent une croissance soutenue du taux de scolarisation des enfants de 6-14 ans de 2001 à 2004, pour atteindre 93%. Il en est de même pour le taux net de scolarisation primaire. La chute de ces taux en 2005 peut être interprétée comme une des conséquences de l’arrivée simultanée de trois évènements fâcheux en 2004 : une inflation importante généralisée, le passage ravageur des deux cyclones Elita et Gafilo sur la Région, et surtout la flambée du prix du riz. Et il semble que la capacité de résilience des ménages en matière scolaire a pris encore un sérieux coup en affrontant les mauvaises récoltes de 2007, dans la mesure où le taux de scolarisation n’arrive pas à se relever sur les 4 années suivantes.

En accusant une régression de la scolarisation des enfants, les écoles arrivent à maintenir au moins le niveau de réussite aux examens, d’où une croissance du nombre de diplômés (minimum 19% en 2005 par effet de la crise, maximum en 40% en 2013).

Le Tableau 13 fournit pour les trois niveaux, les taux brut et net de scolarisation de la région en 2012-2013 en comparaison avec la moyenne nationale et la région d’Analamanga qui a les meilleurs taux des 22 régions.

Tableau 13 : Taux net et Taux brut de scolarisation en 2012 selon, les niveaux, la région et le genre

Régions Taux Net de Scolarisation Taux Brut de Scolarisation Ratio filles/garçons Garçon Fille Ensemble Garçon Fille Ensemble

P ri m ai re Analamanga 85,8 84,4 85,1 119,1 120,8 119,9 1,01 Vakinankaratra 70,8 74,5 72,6 102,8 113,9 108,3 1,11 Madagascar 68,1 70,8 69,4 106,1 111 108,4 1,05 S e c ond a ir e Analamanga 51,1 49,5 50,3 77,2 69,9 73,6 0,9 Vakinankaratra 22,8 28,9 26 44,1 41,1 42,5 0,9 Madagascar 26,6 29 27,8 47 43,9 45,5 0,9 L yc é e Analamanga 24,0 28,3 26,1 57,9 52,3 55,1 0,9 Vakinankaratra 7,5 13,5 10,2 17,0 21,8 19,1 1,3 Madagascar 9,3 10,7 10 25,2 21,7 23,4 0,9

Le taux net et le taux brut de scolarisation diminuent au fur et à mesure que le niveau monte. Selon ces résultats, les filles sont légèrement plus nombreuses que les garçons à fréquenter l’école. Pour Vakinankaratra, le taux net de scolarisation passe respectivement du primaire, au secondaire et au lycée de 73% à 26% puis 10%.

Au niveau du primaire, le taux d’abandon est de 9,5% et le taux d’achèvement est de 54%. Ces résultats se situent à un niveau inférieur aux moyennes nationales qui sont respectivement de 7,5 % et de 68,8%. Par contre, le taux de redoublement de la région (13,4%) est moins important qu’au niveau national (17,3%).

Au niveau du secondaire, le taux de transition du primaire vers le collège est de 65,3% (contre 71% au niveau national) et le taux d’abandon net chez les enfants de 11 à 18 ans qui ont achevé le cycle primaire est de 6,5% (contre 5,6% au niveau national).

Enfin, la région Vakinankaratra dispose d’un taux d’alphabétisation des plus de 15 ans parmi les plus élevés de Madagascar (82,7% contre 76,3% au niveau national, INSTAT, 2013).