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Ŕ LES DIFFERENTS INDICATEURS SYNTHETIQUES DE CONFIANCE

INTRODUCTION PARTIE 2

SECTION 4 Ŕ LES DIFFERENTS INDICATEURS SYNTHETIQUES DE CONFIANCE

Importance d’éviter de faire des choses que les autres diraient mauvaise

L’aptitude à accorder une confiance stratégique Faire confiance quand on connait mais pas quand on rencontre pour la première fois

Confiance envers ceux rencontrés pour la première fois Confiance envers les gens d’une autre religion

SECTION 4 Ŕ LES DIFFERENTS INDICATEURS SYNTHETIQUES DE CONFIANCE

Nous avons identifié trois dimensions de la confiance, chacune étant composée de 3 ou 4 variables. Chaque variable mesure la confiance, les données sont ordinales. Les modalités sont recodées de telle manière qu‟elles sont rangées par ordre croissant de niveau de confiance. La modalité première représentant le score de confiance le moins élevé, la modalité dernière (2, 3,4, 5 ou 6 selon les cas) le plus élevé. Ces variables ne sont pas dichotomisées, elles mesurent des niveaux de confiance.

Ainsi les unités de mesure nécessitent d‟être transformées avant d‟envisager des comparaisons et des agrégations. Plusieurs pistes sont envisageables pour normaliser ces variables et construire des indices synthétiques comparables. L‟objectif est d‟obtenir des données pays et

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des données individuelles afin de présenter un état des lieux précis de la confiance en France et dans les pays de l‟OCDE. Ainsi nous devons construire des indicateurs en tenant compte des problèmes de normalisation, d‟agrégation et de pondération. La construction des indicateurs synthétiques de richesse étant au cœur de ces problématiques, nous utiliserons les enseignements empiriques de ces constructions pour calculer nos indices de confiance.

A partir des enseignements méthodologiques relatifs à la construction des indicateurs de richesse (4.1), nous calculons plusieurs indicateurs synthétiques de confiance individuels, en transformant les données, d‟abord en les centrant et les réduisant (4.2), ensuite en les normalisant à partir du maximum et du minimum (4.3) de chaque variable sur l‟échantillon global, ensuite en pondérant chaque variable selon sa contribution dans la l‟ACP-variable réalisée (4.4), et pour finir en dichotomisant chaque indicateur selon que l‟individu puisse être qualifié de confiant ou de non confiant (4.5). Enfin nous proposons des pistes de réflexion pour une analyse dynamique de ces trois types de confiance (4.6)

4.1- Les enseignements méthodologiques des indicateurs synthétiques de richesse

Forts de ces enseignements sur les indicateurs permettant de traduire empiriquement le concept de confiance tridimensionnelle, nous souhaitons construire un indice synthétique pour chaque type de confiance. Par ailleurs ces indices doivent être comparables entre eux.

Ainsi nous devons contourner des difficultés empiriques.

D‟abord chaque indicateur n‟est pas mesuré sur la même échelle, ce qui nécessite une première normalisation. Plusieurs perspectives sont envisagées pour normaliser ces données, nous pouvons utiliser des données centrées et réduites ou bien utiliser des valeurs maximales et minimales déterminée de manière conventionnelle ou encore à partir de la distribution.

Ensuite le nombre d‟indicateurs composant chacune des dimensions n‟est pas équivalent, ainsi, même une fois les indicateurs normalisés, on ne peut se contenter de sommer ces variables si on souhaite pouvoir comparer les différents indicateurs de confiance entre eux. La question des pondérations se pose aussi, est ce que l‟on accorde le même poids à tous les indicateurs ? Afin d‟éclaircir ces questions, nous proposons de fonder nos réflexions à partir des enseignements méthodologiques de la construction des nouveaux indicateurs de richesse.

En effet, ces indicateurs, par les variables qui les composent se heurtent aux mêmes difficultés

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empiriques. De plus, par la controverse autour de leurs constructions, nous disposons d‟une littérature critique abondante sur ces aspects méthodologiques.

Si le niveau du PIB et la croissance demeurent les indicateurs centraux de la réussite, depuis les années 90, on voit l‟apparition de nouveaux indicateurs couplant dimensions économiques, sociales et environnementales. Outre l‟intérêt de ces nouvelles perspectives, ces analyses nous intéressent ici davantage pour leur contenu méthodologique que du fait de leur capacité à appréhender autrement et de manière plus enrichie la richesse avec ses dimensions « qualité de vie », « bien être », « santé sociale »…..

Cette partie s‟appuie sur le livre « Les nouveaux indicateurs de richesse » de J.Gadrey et F.

Jany-Catrice qui dresse un bilan des indicateurs « socio-économiques », nous nous intéressons ici à la méthodologie de construction des indicateurs non monétarisés.

4.1.1-L’indice de développement humain (IDH) du PNUD L‟IDH est la moyenne de trois sous-indices compris entre 0 et 1

- Indice d‟espérance de vie à la naissance (IESP)

L‟espérance de vie à la naissance E est exprimée en année.

Pour chaque pays on calcule :

85 représentant un maximum, qu’aucun pays n’atteint et 25 la valeur minimale non atteinte

- Indice de niveau d‟instruction (INI). Il se compose de la moyenne pondérée de deux sous indices

 Part de la population alphabétisée (compris entre 0 et 1) pour les adultes (pondérée par 2/3)

 Taux brut de scolarisation (pondérée par 1/3)

- Log PIB/hab en PPA. Ces PIB PPA sont exprimés sur une échelle allant de 0 à 1 en prenant par convention comme valeur inférieure 100 dollars/an et comme seuil supérieur 40000 dollars/an

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Une approche consisterait donc à déterminer de manière conventionnelle, pour chaque type de confiance un score maximal et un score minimal. Mais cette convention empêche de distinguer les pays les plus développés. La note 1 est attribuée lorsqu‟un pays atteint 40000/dollars et donc dés lors que les pays se rapprochent de ce seuil la dispersion de la répartition est faible.

4.1.2-L’indice de santé sociale (ISS) Index of Social Hearth (ISH), (Miringoff, 1999)

Cet indice a été mis au point dans la seconde moitié des années 80 à Fordham University, Tarrytown, à New-York. Il est calculé à partir de 16 variables distinguées selon l‟âge.

Enfants Adolescents Adultes Personnes âgées Tous âges Mortalité infantile

Source : Les composantes de l’indice de santé sociale, Gadrey et Jany-Catrice, 2007, p33

Chaque variable est notée de 0 à 100, 0 correspondant à la plus mauvaise performance de la période étudiée et 100 à la meilleure. Les scores intermédiaires sont déterminés par interpolation linéaire. L‟interpolation consisté à déterminer par le calcul une valeur à partir d‟un ensemble incomplet de données. Il s‟agit d‟estimer la valeur d‟une fonction f(x) (ISS) lorsque les points sont compris dans l‟intervalle (max f(x) ; min f(x)).

Soit la fonction f(x) à estimer sur un intervalle par un segment de droite reliant

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Cette approche présente plusieurs inconvénients (Gadrey et al., 2007) :

-si pour une variable, toutes les performances sont détestables, on attribuera la note de 100 à un «mauvais » score, ce qui pourrait être gênant dans le cadre de comparaisons.

-Si le chômage diminue de 5 points, le score de 100 sera attribué à cette nouvelle valeur, par ailleurs si l‟espérance de vie augmente de 10 jours, par rapport à la baisse du chômage, cette augmentation, on en convient s‟avèrerait négligeable, toutefois cette variation se verrait attribuer le même score de 100, pour des réalités pourtant bien différentes.

- Si toutes les variables s‟améliorent de 15%, les courbes seraient identiques à une amélioration de 2%.

4.1.3-Le BIP 40, baromètre des inégalités et de la pauvreté (RAI,762002) Six dimensions sont retenues (emplois et travail avec 24 indicateurs, revenus avec 15 indicateurs, santé, éducation et logement avec 5 indicateurs chacun, justice avec 4

indicateurs). Chaque dimensions est caractérisée par plusieurs indicateurs voire plusieurs sous dimensions.

La structure de ces données est proche de ce que nous souhaitons réaliser avec les indicateurs de confiance. En effet comment agréger plusieurs indicateurs dans une même dimension ? Puis comment agréger ces dimensions entre elles ?

Tous les indicateurs partiels sont ramenés à une note comprise entre 0 et 10, la note 0 étant attribuée à la meilleure performance et la note 10 à la pire. Ainsi l‟indice progresse quand les inégalités et la pauvreté augmente.

Soit la valeur maximale et la valeur minimale.

L‟ensemble des indicateurs est normalisé. Il s‟agit maintenant de les agréger à l‟intérieur des 6 dimensions, puis pour l‟ensemble des dimensions.

Pour cela une moyenne pondérée est réalisée accordant plus de poids à certains indicateurs (emplois/travail et revenus). Le caractère arbitraire du choix des pondérations est souvent mis en avant, mais la décision d‟accorder un poids identique à chaque indicateur est tout aussi arbitraire et relève de conventions et arbitrages politiques.

76 Réseau d‟alerte sur les inégalités, France

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A partir de ces enseignements, nous comparons plusieurs indicateurs synthétiques de confiance, les indicateurs centrés et réduits, les indices normalisés par une valeur maximale et minimale et ces mêmes indicateurs pondérés.

4.2- Les indicateurs centrés et réduits

Les indicateurs centrés et réduits sont ceux utilisés dans le cadre de l‟ACP-var (cf.

section 3). Les données étaient initialement codées de 1 à 6 selon le niveau décroissant de confiance. Ces indicateurs ne seront pas conservés dans la suite de l‟analyse. C‟est la raison pour laquelle, malgré les difficultés d‟interprétation (le score augmentant lorsque la confiance diminue), faute de temps nous n‟avons pas réitéré ces calculs après recodage. Toutefois pour simplifier nous utilisons le qualificatif score de « non confiance » pour tenir compte du fait que la confiance diminue quand l‟indice augmente.

4.2.1. - La construction des indices centrés et réduits

A partir de ces différentes variables, nous construisons un indicateur de « non confiance » pour chaque dimension en calculant pour chaque individu le score moyen de non confiance.

Pour chaque indicateur, la distribution des valeurs pour les 11 variables et les 24582 individus est normalisée (centrée autour de 0 et réduite pour que l‟écart type soit ramené à 1), donnant ainsi pour chaque individu/variable une nouvelle valeur. Cette procédure permet de neutraliser les échelles de mesure différentes, nous avons une homogénéité de dispersion entre indicateurs.

Avec

A partir de ces valeurs, nous construisons nos 3 indicateurs synthétiques, (CS confiance stratégique, CP confiance personnelle, CI confiance généralisée) en calculant la moyenne des indicateurs centrés réduits.

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Soit , les valeurs centrées réduites. i les individus, j les variables contenues dans la dimension considérée

4.2.2- La matrice des corrélations de Pearson

Nous analysons les relations que ces indicateurs entretiennent entre eux à partir de la matrice des corrélations.

IScs IScp ISci

IScs 1 0.12024

<0.0001

-0.20332

<0.0001

IScp 1 0.33256

<0.0001

ISci 1

Le score de « non confiance » stratégique est corrélé faiblement et négativement avec celui de

« non confiance » généralisée (-0.2). Il est davantage corrélé à la « non confiance » personnelle (0.12).

Les deux indicateurs de « non confiance », « personnelle » et « généralisée » se rapprochent davantage (0.33). Ainsi, il n‟est pas étonnant que de nombreux individus ayant développé une confiance généralisée soit aussi confiants quand cette dernière repose sur l‟apprentissage ou ce que l‟on sait des caractéristiques intrinsèques d‟autrui.

Les trois indicateurs sont très faiblement corrélés entre eux, traduisant l‟absence d‟une relation linéaire forte.

L‟étude comparative de ces coefficients de Pearson laisse apercevoir une proximité relativement plus importante entre les indices de confiance « personnelle » et de confiance

« généralisée »

145 4.2.3– Analyse de la dispersion

Les indices étant construits à partir de valeurs centrées et réduites, les moyennes sont difficilement interprétables car proches de la valeur nulle. Compte tenu de la nature des données, l‟analyse des caractéristiques de la dispersion est plus appropriée que les indicateurs de tendance centrale.

Max Médiane Min Interv. InterQ

(100%) Q3 (75%) Q2 (50%) Q1 (25%) (0%) Q3-Q1

Iscs 1,69072 0,38798 -0,05120 -0,45199 -1,35395 0,83996

Iscp 4,72229 0,31470 -0,06479 -0,44430 -0,66582 0,75902

Isci 1,32742 0,72164 -0,07602 -0,59944 -1,61911 1,32108

Le plus petit score de confiance relève de la confiance personnelle (4,72) bien au dessus de (1,69) pour la confiance stratégique et dans une moindre mesure au dessus de la confiance généralisée (1,33)77.

La répartition est plus dispersée pour la défiance personnelle (5.38) que pour les autres types de confiance, toutefois les termes extrêmes sont souvent exceptionnels, nous analysons les quartiles pour préciser la dispersion.

Si on observe les écarts interquartiles (indicateur de dispersion absolu), la confiance généralisée a la dispersion la plus élevée (1.32), suivie par la confiance stratégique (0.84), la confiance personnelle étant la moins dispersée (0.75)

Au regard de Q1, 25% des individus ont un score de « non confiance » stratégique et de

« non confiance » personnelle inférieur ou égal à (-0.45), pour la « non confiance » généralisée ce score est inférieur (-0.59). Si on analyse Q3, 75% des individus ont un score de

« non confiance » généralisée inférieur à (0.72), de « non confiance » stratégique inférieur à (0.38) et de « non confiance » personnelle inférieur (0.31).

Ainsi, au regard des indicateurs centrés et réduits, l’aptitude pour un individu à être confiant est plus importante pour la confiance personnelle que pour la confiance généralisée et dans une moindre mesure que pour la confiance stratégique. Ces résultats ne sont pas étonnants. La confiance personnelle repose sur la connaissance d‟autrui ou sur le

77 Nous rappelons que les scores sont codés de manière décroissante à l‟intensité des niveaux de confiance. Ainsi les scores les plus élevés correspondent aux niveaux de confiance les plus faibles.

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capital confiance développé à travers l‟expérience et les liens sociaux et amicaux, pour partie il est donc indépendant de la situation d‟échange, même si elle pourra à terme s‟y révéler. Il n‟est pas étonnant que la propension à faire confiance personnellement soit plus élevée que la confiance reposant sur le calcul stratégique ; elle-même plus élevée que la confiance généralisée dépendante davantage des représentations sociales intériorisées et de la tradition culturelle de la structure sociale.

4.3- Les indicateurs Max-Min non pondérés

Nous construisons des indicateurs normalisés par le maximum et le minimum de l‟échantillon (4.3.1), ensuite nous étudions les corrélations entre indices (4.3.2), nous analysons la dispersion de la répartition (4.3.3). Pour finir nous comparons les indices calculés au regard de la variable usuelle (4.3.4)

4.3.1- La construction des indices Max-Min

Cette méthodologie permet d‟exprimer l‟ensemble des indicateurs sur une fourchette comprise entre 0 et 1. Cette perspective a l‟avantage de faciliter les comparaisons entre indicateurs et de les agréger, tous étant compris entre 0 et 1. Elle s‟appuie sur la construction de l‟ISS et du BIP 40 (op. cit.). Relativement à la construction du BIP 40, sur laquelle nous nous appuyons ici, dans laquelle les scores max correspondent aux situations « néfastes », (plus les indicateurs sont élevés comme le taux de chômage et moins l‟indice le sera), nous procédons différemment. En effet, afin d‟obtenir un indice de confiance, et non de « non confiance», nous procédons d‟abord à un recodage des données de telle manière que la modalité la plus petite corresponde aux attitudes les moins confiantes. Ainsi relativement aux pourcentages où le seuil de confiance est à déterminer « manuellement », sur des données ordinales, cette approche permet de tenir compte de la variabilité des niveaux de confiance quand elle est disponible. Les seuils max et min doivent cependant être déterminés.

Dans le cas de l‟indice d‟espérance de vie à la naissance (dans l‟IDH) ces seuils ont été fixés théoriquement en fonction des espérances de vie minimales et maximales qu‟un pays ne pouvait jamais atteindre.

Pour l‟indice du PIB, dans l‟IDH nous avons vu que le seuil maximal (fixé au log 40 000 dollars /an) engendre des difficultés puisque tous les pays développés s‟approchant de cette

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valeur sont du coup difficilement distinguables (indices proches de 1) alors que les données non transformées présentent des distinctions non négligeables.

La solution que nous adoptons est statistique. La première étape consiste à recoder les données par ordre croissant selon le score de confiance. Pour chaque variable nous déterminons la valeur maximale et minimale obtenues sur l‟ensemble de l‟échantillon. Ainsi nous normalisons nos indicateurs de telle manière que le score maximal de confiance, 1, corresponde aux meilleurs scores sur l‟ensemble de la population tandis que le score 0 sera attribué au score le plus faible. Pour chaque variable nous procédons au calcul suivant.

Ce faisant, les scores de confiance dépendent de l‟étendue de chaque variable dans la population. Cette perspective pourrait s‟avérer impertinente et ne pas saisir la totalité de l‟information si le score minimum ne correspondait pas à la dernière modalité, autrement dit si aucun individu ne se prononçait comme « non confiant ». Or ce risque est amoindri par la taille de notre échantillon (24582 individus). De plus, l‟analyse descriptive de notre échantillon a montré que cette situation ne se produit sur aucune des variables sélectionnées.

Ainsi, pour chaque individu, nous avons un score de confiance variant de 0 à 1, 0 signifiant

« non confiant » et 1 « confiant ».

Ensuite, dans chacune des trois dimensions nous calculons la moyenne, nous décidons d‟abord de ne pas appliquer de pondération, considérant que chaque variable revêt la même importance.

4.3.2– Matrice des corrélations

Coefficients de corrélation de Pearson, N = 24582 Prob > |r| under H0: Rho=0

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La confiance stratégique est très faiblement corrélée positivement avec la confiance personnelle.

La corrélation est plus importante et négative avec la confiance généralisée (-0.28093). Ces coefficients de corrélation sont du même signe et proches de ceux relevés avec les scores de défiance centrés et réduits.

Tout comme avec les indicateurs centrés réduits on observe une corrélation positive et plus importante entre la confiance personnelle et la confiance généralisée (0.37837).

A titre de comparaison, par rapport à la variable usuellement utilisée pour mesurer la confiance, on observe une corrélation forte avec la confiance généralisée, ce qui est logique étant donné que cette variable appartient à cette dimension. Par contre la corrélation est positive avec la confiance personnelle (0.21860) mais pas avec la confiance stratégique (-0.17226).

Ainsi la variable usuellement utilisée par les économistes pour mesurer la confiance est davantage proche d’une confiance « croyance » qu’elle relève d’une croyance généralisée ou de l’intensité des liens sociaux, que d’une confiance stratégique avec qui elle entretient une relation linéaire négative. Ce résultat est intéressant car si en microéconomie classique, seule la confiance stratégique est théorisée et appréhendée, la mesure proposée en économétrie semble relever d‟une autre réalité.

4.3.3– La dispersion analysée par les quantiles

Moyenne Variance Ecart Type Etendue N Valeurs manq.

Iscsf 0.557396 0.04490 0.21189 1 21754 2828 (11.5%) Iscpf 0.839847 0.01389 0.11784 1 23526 1056 (4.3%) Iscif 0.437984 0.05986 0.24466 1 21016 3566 (14.51%) A165 0.350641 0.22770 0.47718 1 23882 700 (2.85%)

En moyenne sur l‟ensemble des individus, les scores de confiance les plus importants sont ceux relevant de la confiance personnelle (0.84), suivis de la confiance stratégique (0.56), puis de la confiance généralisée (0.44).

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Max Médiane Min Interv. InterQ

(100%) Q3 (75%) Q2 (50%) Q1 (25%) (0%) Q3-Q1

Iscsf 1.00000 0.71111 0.55556 0.37778 0.00000 0.33333

Iscpf 1.00000 0.91667 0.83333 0.75000 0.00000 0.16667

Iscif 1.00000 0.66667 0.41667 0.25000 0.00000 0.41667

Les écarts interquartiles, tout comme les indicateurs centrés et réduits, présentent une dispersion plus élevée pour la confiance généralisée (0.42), puis la confiance stratégique (0.33) et enfin la confiance personnelle (0.16).

50% des individus ont un score de confiance supérieur à 0.83 pour la confiance personnelle, à 0,41 pour la confiance généralisée et enfin à 0.55 pour la confiance stratégique.

Ainsi la confiance personnelle présente des scores supérieurs à la confiance généralisée et dans une moindre mesure à la confiance stratégique. On retrouve bien la hiérarchie mise en évidence à travers les scores centrés et réduits.

Les indicateurs normalisés à partir des valeurs minimales et maximales de l’échantillon donnent les mêmes conclusions que les indicateurs centrés et réduits. Ainsi, comme on le pressentait compte tenu de la nature des données et de la taille de l’échantillon, la prise en compte de l’étendue dans le calcul des indicateurs synthétiques ne déforme pas les données et facilite les comparaisons inter dimensions.

Pour la suite de nos analyses nous privilégierons donc cette méthodologie.

4.3.4– Les indicateurs Max/Min et la variable usuelle

Au regard de la variable usuelle, les scores moyens de confiance sont plus élevés quelle que soit la dimension retenue. Ainsi la variable usuellement utilisée présente deux limites majeures, d‟une part elle ne permet pas de distinguer les différents types de confiance, se rapprochant plus d‟une mesure de la confiance généralisée et d‟autre part elle sous estime les niveaux de confiance, et cela d‟autant plus quand elle est mobilisée théoriquement comme un proxy de la confiance stratégique.

4.4- Les indicateurs Max-Min pondérés

Jusque là nous avons considéré que chaque variable contribue à part égale dans la construction des indices. Cette question des pondérations mérite d‟être creusée.

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Un troisième type d‟indicateurs est calculé en tenant compte des résultats de l‟ACP, c‟est-à dire en attribuant un poids plus important aux variables dont la contribution aux axes factoriels correspondant aux dimensions retenues, est la plus importante.

Ainsi l‟opposition entre confiance stratégique et confiance généralisée est marquée par des contributions supérieures pour la variable « strat » en ce qui concerne la confiance stratégique et dans une mesure équivalente G007_34, G007_35 et G007_36 pour la confiance généralisée. L‟axe 2 positionne la variable E069_17 contributive à la hauteur de « strat » pour marquer la même opposition. Ainsi les indices « confiance stratégique » seront calculés en pondérant davantage les variable « strat » et E069_17 relativement à A196 moins contributive. De manière conventionnelle, on attribue à la variable « strat » et à la variable

Ainsi l‟opposition entre confiance stratégique et confiance généralisée est marquée par des contributions supérieures pour la variable « strat » en ce qui concerne la confiance stratégique et dans une mesure équivalente G007_34, G007_35 et G007_36 pour la confiance généralisée. L‟axe 2 positionne la variable E069_17 contributive à la hauteur de « strat » pour marquer la même opposition. Ainsi les indices « confiance stratégique » seront calculés en pondérant davantage les variable « strat » et E069_17 relativement à A196 moins contributive. De manière conventionnelle, on attribue à la variable « strat » et à la variable