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- exploitation des cultivateurs souvent illetrés par ces intermé¬

diaires "de mille manières" et notamment en cherchant à payer le moins, cher possible et en trafiquant sur le poids.

- importance du rôle des usuriers et donc endettement constant des cultivateurs.

Bien qu'elles ne fussent pas absolument

générales,

du moins ces

pratiques étaient-elles fort répandues.

Pour marquer leur mécontentement à l'égard des conditions dans

lesquelles ils écoulaient leurs produits, les producteurs de la Côte

de l'Or se mirent en grève en 1937• Entre le mois d'Octobre 1937 et le mois de Mars 1938, les exportations n'atteignirent que 20

%

de leur niveau de la période correspondante précédente. Le conflit avait été précipité par le fait que les principaux acheteurs s'étaient mis d'accord pour payer le même prix et pour se partager le marché en prenant comme base le volume de leurs achats antérieurs ...."

Une Commission d'enquete, presidee par K. NONELL, fut chargée par le Gouvernement britannique d'étudier le problème tant en Côte de l'Or qu'en Nigeria.

Ea "Commission d'enque±e sur la commercialisation du cacao de

l'Afrique Occidentale" remit son rapport en 1938.

Ce rapport stigmatisait l'économie de traite et recommandait l'ins¬

titution dans la Côte de l'Or d'un monopole officiel de vente du cacao

pour le compte des producteurs. Pour la Nigéria, il était recommandé l'extension des coopératives existantes combinée avec un système de vente par un organisme unique d'exportation.

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pige 133

2 - La guerre de 1939 intervint avant qu'une conclusion pratique ait pu être tirée des travaux de la Commission NOWELL.

Pour faire face aux difficultés de fret et à la perte progressive de marchés en Europe, pour assurer l'écoulement d'une denrée périssable dans les lieux de production, pour garantir une rémunération raisonnable aux

producteurs et, last but not least, pour assurer l'approvisionnement

notamment du Royaume-Uni, fut créé à Londres, dès Septembre 1939» Pa^ Is Ministère du

Ravitaillement,

un "Office de Contrôle du Cacao d'Afrique

Occidentale" se substituant au commerce traditionnel et monopolisant les exportations.

Mis en place fin Novembre 1939? l'Office devait acheter tout le cacao

offert, à l'exception des plus basses qualités, à des prix fixés au stade nu-bascule ports d'embarquement.

Assisté d'un Comité

Consultatif,

le Directeur de l'Office avait la

charge d'allouer une partie des contingents d'achat aux chargeurs, de répartir les affrètements, de participer au financement des achats, de

vendre. ...

Assistés également de Comités Consultatifs, les responsables locaux

de l'Office avaient notamment la responsabilité de fixer les prix d'achat à

l'intérieur,

les différentiels de transport, le coût do l'intervention des

intermédiaires,

les contingents d'achat non répartis par Londres et de superviser toutes les questions se rapportant au transport intérieur et à

1'emmagasinage.

A part -un changement de Ministère de tutelle

(Ministère

des Colonies remplaçant le Ministère du

Ravitaillement)

intervenu en 1940, l'Office

subsista jusqu'en 1942.

En 1942, à la suite des revers alliés dans le Pacifique, et pour

pallier la pénurie de corps gras résultant de l'occupation de territoires producteurs par les Japonais et stimuler la production d'oléagineux dans l'Afrique de l'Ouest tout en évitant des hausses de prix excessives, il fut décidé la création d'un "Office de Contrôle de la production de l'Afrique

de l'Ouest" qui, assumant l'héritage de l'Office du Cacao, prit en outre en

charge l'arachide et les produits du palmier à huile de l'Afrique Occiden¬

tale.

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I

Le "bilan de l'Office peut être ainsi résumé s il a commercialisé de 1939 à 1947 pour le cacao de 1942 à 1949 pour les autres produits

(en

millions de tonnes

longues)

;

Cacao 3,35

Palmistes

3,08

Arachide et Sésame

(mais

surtout

arachide)

2,3

Huile de palme

0,82

et il a fait un chiffre d'affaires de 225 Millions de £.

Pour le seul cacao et pour 4 campagnes les bénéfices de l'Office s'élevaient à 3s7 Millions de £ pour un montant total de ventes de 21 Millions de £ soit un "bénéfice représentant 17,5

Í°

du montant des ventes.

Comment les "bénéfices avaient-ils pu atteindre un tel niveau ? Par le maintien de prix d'achat aux producteurs

représentant,

sauf

en 1940, 30

%

ou moins du prix d'importation dans les pays consommateurs.

II. La période de décentralisation et d'africanisation progressive 1 - Création d'offices de commercialisation en Afrique.

Les services rendus et les habitudes prises expliquent que le retour à la paix ne mit pas fin à une organisation commerciale mise sur pied à partir de 1939•

L'Office de contrôle des produits de l'Afrique de l'Ouest ne pouvait cependant subsister avec sa structure autoritaire et centraliste ; il

abandonna en premier ses responsabilités sur le cacao, en 1947, puis sur les autres produits en 1949» H était en même temps remplacé par des offices locaux auxquels il attribuait ses considérables réserves financières.

Par exemple, l'Office du Cacao de Gold Coast reçut à sa création en

1947» 14 millions de £ ouest africaines et celui de Nigéria,

8.300.000§

l'Office des produits du palmier à huile de Nigéria, créé en 1949, reçut

11 millions de £ ouest africaines.

C'est ainsi que furent créés dans chaque territoire et dotés dès le

début, de moyens de fonctionnement très substantiels, un certain nombre d'offices de commercialisation chargés de la commercialisation intérieure et de la vente à l'extérieur de produits déterminés.

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Au Ghana, c'était en 1947 l'office de commercialisation du cacao de Côte de l'Or devenu depuis l'indépendance l'Office de commercialisation du Ghana.

En Nigéria, furent institués quatre offices pour le cacao

(1947)

l'arachide, les produits du palmier à huile et le coton

(1949).

Lors de la

mise en place d'une structure fédérale en Nigéria, ces offices à répartition technique furent transformés en offices régionaux s

- l'office de commercialisation régional de l'Est

(Eastern

regional Marketing

Board)

chargé surtout des produits du palmier à huile.

- l'office de commercialisation de la région de l'Ouest

(Western

Region Marketing

Board)

dont l'activité porte principalement sur le cacao

(90 %

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