• Aucun résultat trouvé

ÉVANGILE SELON SAINT JEAN CHAPITRE 3

L’entretien avec Nicodème (vv. 1-21). - Séjour de Jésus en Judée (v. 22). - Dernier témoignage de S.

JeanBaptiste en faveur de N.-S. JésusChrist (vv. 23-36).

c. L’entretien avec Nicodème. 3, 1-21

1

Or il y avait parmi les pharisiens un homme appelé Nicodème, un des premiers des Juifs.

2

Il vint la nuit auprès de Jésus, et lui dit : Maître, nous savons que vous êtes venu de la part de Dieu pour nous instruire comme un docteur ; car personne ne peut faire les miracles que vous faites, si Dieu n'est avec lui.

3

Jésus lui répondit : En vérité, en vérité, je te le dis, aucun homme, s'il ne naît de nouveau, ne peut voir le royaume de Dieu.

4

Nicodème lui dit : Comment un homme peutil naître, lorsqu'il est vieux ? Peutil rentrer dans le sein de sa mère, et naître de nouveau ?

5

Jésus répondit : En vérité, en vérité, je te le dis, aucun homme, s'il ne renaît de l'eau et de l'EspritSaint, ne peut entrer dans le royaume de Dieu.

6

Ce qui est né de la chair est chair, et ce qui est né de l'Esprit est esprit.

7

Ne t'étonne pas de ce que je t'ai dit : Il faut que vous naissiez de nouveau.

8

Le vent souffle où il veut ; et tu entends sa voix, mais tu ne sais ni d'où il vient, ni où il va : il en est ainsi de tout homme qui est né de l'Esprit.

9

Nicodème lui répondit : Comment cela peutil se faire ?

10

Jésus lui dit : Tu es maître en Israël, et tu ignores ces choses ?

11

En vérité, en vérité, je te le dis, ce que nous savons, nous le disons, et ce que nous avons vu, nous l'attestons ; et vous ne recevez pas notre témoignage.

12

Si je vous ai parlé des choses de la terre sans que vous ayez cru, comment croirez-vous quand je vous parlerai des choses du ciel ?

13

Personne n'est monté au ciel, sinon celui qui est descendu du ciel, le Fils de l'homme, qui est dans le ciel.

14

Et comme Moïse a élevé le serpent dans le désert, de même il faut que le Fils de l'homme soit élevé,

15

afin que quiconque croit en lui ne meurt pas , mais qu'il ait la vie éternelle.

16

Car Dieu a tant aimé le monde, qu'il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne meurt pas, mais qu'il ait la vie éternelle.

17

Car Dieu n'a pas envoyé son Fils dans le monde pour juger le monde, mais afin que le monde soit sauvé par lui.

18

Celui qui croit en lui n'est pas jugé ; mais celui qui ne croit pas est déjà jugé, parce qu'il ne croit pas au nom du Fils unique de Dieu.

19

Or voici quel est le jugement : la lumière est venue dans le monde, et les hommes ont mieux aimé les ténèbres que la lumière, parce que leurs œuvres actions étaient mauvaises.

20

Car quiconque fait le mal hait la lumière, et ne vient pas point à la lumière, de peur que ses actions ne soient condamnées.

21

Mais celui qui agit selon la vérité vient à la lumière, afin que ses actions soient manifestées, parce que c'est en Dieu qu'elles sont faites.

Après avoir exposé d’une manière sommaire et générale ce qui caractérisa le séjour de NotreSeigneur à Jérusalem durant cette Pâque, S. Jean raconte tout au long un épisode isolé des plus intéressants, qui eut lieu à la même époque. Nous allons voir un Juif à qui Jésus, par exception, pourra pleinement se confier.

Deux parties dans ce récit : le dialogue, versets 1-10, et le discours qui s’y rattache, versets 11-21.

Jean chap. 3 verset 1. - Or il y avait parmi les pharisiens un homme appelé Nicodème, un des premiersdes Juifs. - Ce verset et la première ligne du suivant contiennent la mise en scène. La particule

“ or ” établit, par mode de contraste, un enchaînement avec les détails qui précèdent, 2, 23-25. - Un homme.

Cet homme est ensuite désigné d’une manière plus complète par le parti religieux auquel il appartenait (parmi les Pharisiens), par son nom, par sa dignité (un des premiers des Juifs) c'est-à-dire qu’il était membre du Sanhédrin. Cf. 7, 45, 50). - Appelé Nicodème. Nicodème est un nom grec connu des classiques (Démosthène, Eschyle, Denys d’Halicarnasse), et signifiant “ victoire du peuple ”. C’est à tort qu’on en a fait

parfois une dénomination hébraïque, dont l’étymologie serait “ naki ”, innocent, et “ dâm ”, sang ; car la Palestine était alors inondée de noms grecs. Cf. 1. 40, 43 et le commentaire. C’est à tort aussi que divers auteurs ont voulu identifier Nicodème avec un certain Bonaï du Talmud, surnommé Nakdimôn, célèbre par ses richesses, sa générosité, son esprit de piété. Voyez Lightfoot, Hor. Hebr., h.l. ; Otho, Lexicon rabbin. s.v.

Nicodemus ; Nork, Rabbinische Quellen, p. 163. D’après une étrange hypothèse de Baur, Nicodème n’aurait jamais existé ; ce serait un personnage atypique, destiné à représenter le judaïsme devenu chrétien, de même que la Samaritaine figurerait le paganisme converti ! Un des évangiles apocryphes les plus instructifs porte son nom. Cf. Thilo, Cod. Apocr., t. 1, p. 486 et ss. ; Fabricius, Cod. Pseudepigr., t. 1, p. 213 et ss., et les ouvrages analogues de Tischendorf et de l'abbé Variot.

Jean chap. 3 verset 2. - Il vint la nuit auprès de Jésus, et lui dit : Maître, nous savons que vous êtes venu de la part de Dieu pour nous instruire comme un docteur ; car personne ne peut faire les miracles que vous faites, si Dieu n'est avec lui. - Il vint à Jésus de nuit. S. Jean ne parle de Nicodème qu’à trois reprises, et, fait surprenant, il mentionne chaque fois cette circonstance d’une manière explicite.

Comparez 7, 50 (si du moins les mots “ qui vint à lui de nuit ” sont authentiques) et 19, 39. Évidemment, c’est un sentiment de crainte qui avait fait choisir à Nicodème, pour son entrevue avec Jésus, une heure qui lui permît d’échapper aux regards du public. Il ne voulait pas se compromettre en face de ses collègues du Sanhédrin, en manifestant son intérêt pour un nouveau docteur qui était loin d’avoir plu aux autorités juives. Plus tard, cependant, il avouera franchement sa foi. - Maître. La conversation (versets 2-10) à laquelle assistaient peut-être les disciples intimes du Sauveur (Meyer, etc.), s’ouvre ainsi par un petit exorde manifestant la recherche de la bienveillance. Le titre de “ rabbi ” (Maître) est significatif sur les lèvres d’un membre du Grand Conseil, d’autant mieux que Jésus n’y avait aucun droit strict. - Le pluriel nous savons est pareillement significatif, car il démontre que Nicodème ne parlait pas seulement alors en son propre nom, mais que d’autres fonctionnaires supérieurs (par exemple sans doute, Joseph d’Arimathie) partageaient les mêmes sentiments à l’égard de N.-S. JésusChrist. Remarquez la force du mot grec pour “ nous savons de façon très sûre ” - Vous êtes venu de la part de Dieu pour nous instruire. Les mots “ de Dieu ” sont mis en avant par emphase : de Dieu, et non des hommes ; c’est Dieu luimême qui vous a conféré le grade de docteur, qui vous a donné le pouvoir d’enseigner. - Car personne ne peut faire. Nicodème expose maintenant comment lui et ses collègues étaient arrivés à la conclusion qu’il vient d’énoncer. C’était, certes, par un excellent motif. Les miracles opérés par Jésus (2, 23) étaient de telle nature, qu’ils ne pouvaient être raisonnablement attribués qu’à Dieu (si Dieu n'est avec lui). Cf. Act. 10, 38. Donc, à n’en pas douter, Dieu était avec Jésus : “ nous savons ”. - Malgré sa timidité, son respect humain partiel, Nicodème se manifeste ici sous les dehors d’un homme candide, ami de la vérité, plein de délicatesse. Aussi NotreSeigneur ne le traiteratil pas comme le premier venu.

Jean chap. 3 verset 3. - Jésus lui répondit : En vérité, en vérité, je te le dis, aucun homme, s'il ne naît de nouveau, ne peut voir le royaume de Dieu. - Jésus répondit. De prime abord, cette réponse de Jésus semble se rapporter si peu directement aux paroles de Nicodème, qu’on a parfois supposé (Maldonat, etc.) que le narrateur aurait omis en cet endroit plusieurs phrases intermédiaires. D’autres ont eu recours à des enchaînements ingénieux peut-être, mais arbitraires et forcés. On peut affirmer d’une manière générale que NotreSeigneur répond au moins à la pensée de son interlocuteur. Celuici venait de reconnaître le caractère divin de l’enseignement de Jésus. Vous êtes l’envoyé de Dieu, avaitil dit ; quelle doctrine nouvelle apportez-vous au monde ? Ne seriez-vous pas le Messie en personne ? La réponse du Sauveur se rapporterait à cette demande tacite. En tout cas Jésus, laissant de côté les détails secondaires, va droit à l’essentiel et frappe aussitôt un grand coup. Nicodème, imbu comme la plupart de ses compatriotes des préjugés pharisaïques, devait supposer que la participation au royaume de Dieu était un privilège exclusif d’Israël : cette erreur va être immédiatement renversée. - En vérité, en vérité, je te le dis. Formule solennelle, que Jésus emploiera trois fois de suite dans ce rapide entretien. Cf. versets 5 et 11 (voyez 1, 51 et le commentaire). Elle introduit actuellement la promulgation de l’une des plus importantes vérités chrétiennes. - Aucun homme, s'il ne naît de nouveau. Dans le grec, littéralement : “ Si quelqu’un n’est engendré d’en haut ”, expression qui peut recevoir et qui a reçu en effet deux interprétations. La Peschito syriaque, l’éthiopien, S. Jean Chrysostome, les pères latins, etc., traduisent comme la Vulgate (comparez la leçon de S. Justin martyr, Apol. 1, 60, où toute ambiguïté a disparu) ; Origène, S. Cyrille, les versions arménienne, gothique, syrienne d’Héraclée, etc., ont avec une nuance : D’en haut, c'est-à-dire du ciel. Au verset suivant, c’est par “ de nouveau ” en grec que Nicodème le traduit, et les mots expressifs qu’il y ajoute (“ rentrer dans le sein de sa

mère ”) ne laissent pas le moindre doute sur la véritable portée de sa réflexion. Du reste, dit Mgr Haneberg,

“ nous pouvons désigner avec une entière certitude l’expression dont Jésus se servit alors ; c’est une locution qui équivaut tout à fait à notre “ de nouveau ”. De sorte que le double sens n’exista pas dans les paroles du Sauveur sous leur forme originale. Voyez H. Cremer, Bibl.-Theolog. Woerterbuch der neutestam. Graecitaet, 2è édit. p. 121 et 122. - Ne peut… Ces mots indiquent une impossibilité absolue, de même que la tournure nisi quis dans le texte latin exprime une impossibilité universelle. - Voir le royaume de Dieu. “ Voir ” sera expliqué un peu plus bas (verset 5) par “ entrer dans ” ; le verbe voir, comme son équivalent hébreu, a dans toutes les langues la signification secondaire de participer à, expérimenter, goûter. Voyez Gesenius, Thesaurus ling. Gebr., t. 3, s. v. Quant au “ règne de Dieu ”, mentionné si fréquemment par les synoptiques, le quatrième évangile ne le cite sous cette forme qu’ici et au verset 5. C’est l’Église de Jésus, envisagée soit sur la terre à l’état militant, soit dans sa glorieuse consommation du ciel. Voyez l’Évangile selon S.

Matthieu, p. 67 et s. - La nécessité d’une renaissance pour quiconque veut devenir citoyen du royaume des cieux est manifeste. Ce royaume n’étant pas matériel, terrestre, comme se l’imaginaient grossièrement les Juifs d’alors, mais tout spirituel dans son essence, on ne pouvait y entrer qu’à la condition de renaître spirituellement ; or, pour conserver l’image de notre verset, “ une nouvelle vision est requise pour contempler les objets d’un nouvel ordre ”, Westcott, h. l.

Jean chap. 3 verset 4. - Nicodème lui dit : Comment un homme peutil naître, lorsqu'il est vieux ? Peutil rentrer dans le sein de sa mère, et naître de nouveau ? - Comment un homme peutil… Divers interprètes assurent que Nicodème faisait alors la plus grossière méprise, et qu’il prenait vraiment à la lettre la nouvelle naissance imposée par NotreSeigneur à quiconque voudrait posséder le royaume des cieux. M. Reuss est de cet avis ; d’après lui, “ tous les essais qu’on a faits pour sauver le bon sens de Nicodème échouent contre l’absurdité patente de cette objection ”. De même Strauss, qui trouve en cela une preuve manifeste du caractère fictif de la narration. Les rationalistes ne manquent jamais d’adopter, pour déprimer l’autorité des saintes Écritures, les interprétations les plus ridicules. Mais, comme l’observait déjà fort bien D. Calmet, Commentaire littéral sur S. Jean, p. 91 et 92, “ il était impossible que Nicodème ignorât ce qu’était la renaissance (mystique) des prosélytes, usitée dans sa nation… Lorsqu’un Gentil voulait entrer dans le Judaïsme, on lui donnait le baptême et la circoncision. Le baptême était une manière de nouvelle naissance, par laquelle le Gentil renonçait à l’idolâtrie, à l’erreur, à ses anciennes habitudes. Il devenait un homme nouveau. S’il était esclave, il était affranchi. Les Rabbins enseignent que, par cette cérémonie, il recevait même une âme nouvelle. Il n’était plus pareil à ceux à qui il l’était auparavant ; il changeait de condition, d’état et de religion ”. C’est ce que les Rabbins nommaient en hébreu “ création nouvelle ”, en employant une belle métaphore (Cf. Tit. 3, 5 ; 1 Petr. 1, 3, 23). Mais Nicodème supposait sans doute, et telle nous paraît être la véritable explication, que les Juifs proprement dits n’avaient pas besoin d’une régénération de ce genre ; pour forcer Jésus de s’expliquer davantage, il plaide alors l’impossible, met en relief toute la difficulté de la condition, affectant d’attribuer au verbe renaître le sens de rentrer dans le sein de sa mère, et ajoutant, comme circonstance aggravante, les mots lorsqu'il est vieux. “ L’Esprit lui parle et il n’a que des idées charnelles ”, S. Augustin, Traité 11 sur Jean. Nicodème avait donc été tout bouleversé par la réponse inattendue de NotreSeigneur.

Jean chap. 3 verset 5. - Jésus répondit : En vérité, en vérité, je te le dis, aucun homme, s'il ne renaît de l'eau et de l'EspritSaint, ne peut entrer dans le royaume de Dieu. - Dans sa réplique (versets 5-8), Jésus commence, verset 5, par réitérer purement et simplement, en y ajoutant toutefois un commentaire rapide, sa déclaration antérieure du verset 3 ; puis il expose rapidement aussi, versets 6 et 7, la nature et la possibilité de la nouvelle naissance exigée si rigoureusement par lui ; enfin il explique la régénération chrétienne à l’aide d’une analogie empruntée au domaine de la nature, verset 8. - S'il ne renaît… Répétition solennelle, qui indique le Docteur tout divin, absolument sûr de ce qu’il dit. Jésus affirme ; puis quand on lui fait une objection, il affirme encore avec une nouvelle vigueur : seulement, il explique ici l’adverbe “ de nouveau ” par deux expressions plus claires, de l’eau et de l’Esprit saint, dont l’une désigne la condition extérieure et matérielle du renouvellement, l’autre l’agent céleste qui opère cette seconde naissance. Le vrai nom de cette naissance spirituelle, c’est le “ baptême ”, comme l’a défini le Concile de Trente (Sess. 7, can. 2, De baptismo : “ Si quelqu'un dit que l'eau vraie et naturelle n'est pas chose nécessaire pour le baptême et si, en conséquence, il détourne au sens d'une métaphore les paroles de notre Seigneur Jésus Christ : “ Si l'on ne renaît pas de l'eau et de l'Esprit Saint" (Jn 3,5) : qu'il soit anathème ”), et comme l’admettent aujourd’hui les croyants de toutes les nuances. Voyez d’ailleurs les théologiens au traité du Baptême, et les dissertations

exégétiques de Maldonat et du P. Corluy dans leurs commentaires, in h. l. Notre texte reçoit du reste une vive clarté de la double assertion du Précurseur, 1, 26 et 33, et l’on ne voit pas à quelle autre chose on le pourrait rapporter. Le prince des apôtres en donna un beau développement au jour de la première Pentecôte chrétienne, Act. 2, 38 : “ Convertissez-vous, et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus Christ pour le pardon de ses péchés ; vous recevrez alors le don du SaintEsprit ”. Cf. Rom. 6, 4, 6, 11 ; 8, 14. - L’adjectif saint manque dans le grec.

Jean chap. 3 verset 6. - Ce qui est né de la chair est chair, et ce qui est né de l'Esprit est esprit. - Jésus continue d’expliquer, par ce rapprochement, le “ naître de nouveau ” et sa nécessité. Il rappelle en deux exemples la loi des ressemblances : Les fils sont de la même nature que leurs pères ; les effets de la même nature que leurs causes. Donc, ce qui est né de la chair est chair (notez cette formule abstraite qui a beaucoup plus de force que le concret “ est charnel ”). Par “ chair ” il faut entendre la nature humaine avec ses instincts corrompus. L’état charnel se transmet de génération en génération, de telle sorte qu’il n’est possible à aucun homme naturel de sortir par sa propre force de ce cercle fatal : de là la nécessité de la régénération. Cf. Gen. 5. 3. En effet, “ La chair et le sang ne peuvent posséder le royaume de Dieu, et la corruption ne possédera point cet héritage incorruptible ”, 1 Cor. 15, 50. - Par contre, ce qui est né de l’Esprit est esprit. L’esprit, c’est ici la nature spirituelle avec ses instincts célestes, ses aspirations supérieures. - Voilà des vérités absolues, indiscutables, tout à fait palpables : elles renversent complètement la singulière opposition de Nicodème. Que gagnerait un homme à rentrer dans le sein de sa mère, puisqu’il renaîtrait avec les mêmes faiblesses, la même nature déchue ? C’est spirituellement qu’il faut renaître, pour entrer dans le royaume de cieux.

Jean chap. 3 verset 7. - Ne t'étonne pas de ce que je t'ai dit : Il faut que vous naissiez de nouveau. - Ne t’étonne pas. Trait pittoresque ; surtout dans le cas où Jésus aurait fait allusion, comme l’ont pensé plusieurs interprètes, à des gestes, à des regards, par lesquels Nicodème eût marqué en cet instant même son vif étonnement. Au reste, le sénateur juif avait suffisamment manifesté, par sa réponse du verset 4, la surprise que lui causaient les paroles de NotreSeigneur. - Il faut que vous… Vous tous qui participez à la nature humaine ; fussiez-vous enfants d’Abraham, vous avez besoin d’une seconde naissance. Mais il est remarquable que Jésus n’englobe pas sa propre personne dans cette nécessité universelle : c’est qu’il ne partage pas les faiblesses morales de l’humanité.

Jean chap. 3 verset 8. - Le vent souffle où il veut ; et tu entends sa voix, mais tu ne sais ni d'où il vient, ni où il va : il en est ainsi de tout homme qui est né de l'Esprit. - La nature est maintenant donnée pour maître à Nicodème : un phénomène mystérieux de ce monde servira à lui faire comprendre un mystère surnaturel. - Le vent souffle où il veut. C’est ici le vent, non l’Esprit saint, dont il ne sera question qu’à la fin du verset, quand Jésus fera l’application de sa belle image. “ La liaison du discours demande ce sens ”, dit fort bien D. Calmet à la suite de S. Cyrille, de S. Jean Chrysostome, de Théophylacte, d’Euthymius, etc. En effet, si dès à présent NotreSeigneur parlait du divin Esprit, comme l’ont pensé Origène et d’autres illustres interprètes de l’antiquité, c’est à luimême que cet esprit céleste serait comparé, et l’explication perdrait ainsi beaucoup de sa force, de sa clarté. Dans le texte grec : le souffle est donc ici synonyme de vent. Or, Jésus affirme du vent qu’il souffle où bon lui plaît : il n’est pas d’être, en effet, qui paraisse jouir d’une plus grande liberté, quoiqu’il ait aussi, évidemment, des lois générales et particulières auxquelles il est soumis. - Et tu entends sa voix, mais tu ne sais pas… Rien de plus vrai : le vent est encore un mystère même pour la météorologie moderne. On perçoit sa présence à son bruissement, à ses effets ; mais sur bien des points il demeure incompréhensible, surtout lorsqu’il s’agit de ces brises légères, sans direction apparente, qui se font

Jean chap. 3 verset 8. - Le vent souffle où il veut ; et tu entends sa voix, mais tu ne sais ni d'où il vient, ni où il va : il en est ainsi de tout homme qui est né de l'Esprit. - La nature est maintenant donnée pour maître à Nicodème : un phénomène mystérieux de ce monde servira à lui faire comprendre un mystère surnaturel. - Le vent souffle où il veut. C’est ici le vent, non l’Esprit saint, dont il ne sera question qu’à la fin du verset, quand Jésus fera l’application de sa belle image. “ La liaison du discours demande ce sens ”, dit fort bien D. Calmet à la suite de S. Cyrille, de S. Jean Chrysostome, de Théophylacte, d’Euthymius, etc. En effet, si dès à présent NotreSeigneur parlait du divin Esprit, comme l’ont pensé Origène et d’autres illustres interprètes de l’antiquité, c’est à luimême que cet esprit céleste serait comparé, et l’explication perdrait ainsi beaucoup de sa force, de sa clarté. Dans le texte grec : le souffle est donc ici synonyme de vent. Or, Jésus affirme du vent qu’il souffle où bon lui plaît : il n’est pas d’être, en effet, qui paraisse jouir d’une plus grande liberté, quoiqu’il ait aussi, évidemment, des lois générales et particulières auxquelles il est soumis. - Et tu entends sa voix, mais tu ne sais pas… Rien de plus vrai : le vent est encore un mystère même pour la météorologie moderne. On perçoit sa présence à son bruissement, à ses effets ; mais sur bien des points il demeure incompréhensible, surtout lorsqu’il s’agit de ces brises légères, sans direction apparente, qui se font