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ÉVANGILE SELON SAINT JEAN CHAPITRE 7

Discussion de Jésus avec ses frères (v. 1-9). - Jésus prêche à Jérusalem pendant la fête des Tabernacles (v.

10-39). - Dissensions à son sujet au sein du peuple et du Sanhédrin (v. 40-53).

2. Deuxième phase de la lutte. 7, 1-10, 42.

A la suite de la double crise que nous venons d'étudier (chap. 5 et 6), nous allons voir le conflit s'accentuer de plus en plus entre N.-S. JésusChrist et ceux qui lui ont juré une haine à mort. Jésus continue son œuvre et achève ses révélations toutes divines, attirant ainsi les âmes bien disposées, mais excitant par là même l'hostilité des "Juifs", qui, déjà, prennent des mesures actives pour se défaire de lui. L'ombre de la croix se projette très visiblement. Les péripéties de la lutte ont Jérusalem pour théâtre, et S. Jean les rattache à deux séjours de NotreSeigneur dans la capitale juive, à l'occasion de deux fêtes successives, la solennité des Tabernacles et celle de la Dédicace. Tous ces détails sont propres au quatrième évangile.

a. Jésus à Jérusalem à l'occasion de la fête des Tabernacles. 7, 1-10, 21.

La description de cet admirable épisode est des mieux réussies. "Les divisions, les doutes, les espérances, les jalousies et la casuistique des Juifs sont exposés d'une manière vivante. Nous voyons la masse du peuple, spécialement les pèlerins venus de Galilée, penchant tantôt d'un côté, tantôt de l'autre, sachant à peine quel parti prendre, au fond portés à croire, mais retenus par l'exemple des habitants de la métropole. Ceuxci font usage des fragments de leur science rabbinique pour mettre à l'épreuve les actions du nouveau prophète. A l'arrièreplan l'on entrevoit les hiérarques euxmêmes qui épient, retranchés derrière leurs préjugés (Plummer, S. John), et qui se disposent à une action décisive contre Jésus. La scène est donc tout à fait pittoresque et comme peinte sur le vif. Notez en particulier, dans la foule, les alternatives rapides des sentiments les plus multiples à l'égard de Jésus : curiosité (7, 11), crainte (7, 13, 30, 44), étonnement (7, 15, 46), embarras (7, 25 et ss.), foi vive (7, 31; 8, 30), hostilité ouverte (7, 32), etc. Les caractères individuels sont aussi retracés à merveille : les frères de Jésus (7, 3 et ss.), la multitude (7, 12, 20, 31, 40, 43, 49), les habitants de Jérusalem (7, 25), les "Juifs" (7, 1, 11, 13, 15, 35; 8, 22, 48, 52, 57), les Pharisiens (7, 32, 47; 8, 3, 13), les membres du Sanhédrin (7, 32, 45), Nicodème (7, 50), et surtout N.-S. JésusChrist ! Cf. Westcott, l.c. p. 115. Le divin Maître sera presque constamment interrompu quand il prendra la parole : on ne l'écoute plus avec la patience et l'attention qui caractérisaient son auditoire au chap. 5 et même au chap. 6.

1° Discussion de Jésus avec ses frères. 7, 1-9.

1

Après cela, Jésus parcourait la Galilée ; car il ne voulait pas aller en Judée, parce que les Juifs cherchaient à le faire mourir.

2

Or la fête des Juifs, dite des Tabernacles, était proche.

3

Et ses frères lui dirent : Pars d'ici, et vas en Judée, pour que tes disciples voient aussi les œuvres que tu fais.

4

Car personne n'agit en secret, lorsqu'il veut être connu ; si tu fais ces choses, manifestetoi au monde.

5

Car ses frères non plus ne croyaient pas en lui.

6

Jésus leur dit donc : Mon temps n'est pas encore venu ; mais votre temps à vous est toujours prêt.

7

Le monde ne peut vous haïr ; mais moi, il me hait, parce que je rends de lui le témoignage que ses œuvres sont mauvaises.

8

Vous, montez à cette fête ; pour moi, je ne monte pas à cette fête, parce que mon temps n'est pas encore accompli.

9

Aprés avoir dit cela, il demeura en Galilée.

Jean chap. 7 verset 1. - Après cela, Jésus parcourait la Galilée ; car il ne voulait pas aller en Judée, parce que les Juifs cherchaient à le faire mourir. - Ce verset et le suivant nous apprennent l'occasion de la controverse ; nous trouverons ensuite la discussion même (v. 3-8) et son résultat final (v. 9). - Après cela, c'est-à-dire, après les graves incidents du 6ème chapitre. Cette vague formule embrasse tout le temps écoulé entre la Pâque, 6, 4, et la Fête des Tabernacles, 7, 2, par conséquent environ six mois (du milieu de Nisan, ou premier mois, au milieu de Tischri, ou septième mois de l'année ecclésiastique des Juifs). Voyez dans notre

"Synopsis evangelica", p. 56-69, les événements de cette période d'après la narration des synoptiques. - Jésus parcourait (Cf. 6, 67). Imparfait de la continuité, de la durée, qui résume la vie de Jésus durant les six mois dont S. Jean ne raconte pas l'histoire : ce fut une vie de courses à travers la Galilée, en vue de continuer la prédication évangélique et la formation des Douze. Cf. Matth. 15-18 et parall. - La Galilée. C'est pour la dernière fois que S. Jean mentionne ici la Galilée, dont il parle d'ailleurs si rarement. - Car il ne voulait pas…

Le narrateur explique pourquoi le Sauveur fit un aussi long séjour loin du centre de la théocratie. Si Jésus avait voulu habiter en Judée, rien ne l'en aurait empêché, car il était plus puissant que tous ses ennemis ; mais précisément il ne le voulait pas : son heure n'étant pas encore venue, pourquoi s'exposer au danger d'une manière stérile? Rien, en lui, de cet enthousiasme humain que lui prêtent les commentateurs rationalistes. Il est vrai que d'autres écrivains de la même école se scandalisent de voir en NotreSeigneur un "manque de courage". La suite du récit les réfutera. Signalons une étrange variante adoptée par S. Jean Chrysostome et par quelques manuscrits de l'Itala. Comme si l'EspritSaint luimême eût fermé à JésusChrist la route de la Judée. Mais cette leçon ne mérite aucune créance. - Aller en Judée. D'où il suit que vraisemblablement Jésus n'avait point assisté à la dernière Pâque. Cf. Patrizi, De Evangel., lib. 2, annot. 77, et la note de 6, 4. - Car les Juifs… Motif de cet éloignement volontaire et extraordinaire. Cf. 5, 18. Les "Juifs" s'étaient donc affermis de plus en plus dans leur projet homicide. Du reste, ils ne perdaient pas de vue leur ennemi, car ils avaient des émissaires pour épier ses démarches même en Galilée. Cf. Matth. 15, 1 et ss.; 16, 1 et ss.

Jean chap. 7 verset 2. - Or la fête des Juifs, dite des Tabernacles, était proche. - La solennité avec toute son octave, et pas simplement un jour isolé. - La fête des Tabernacles ou des Tentes. Cf. Lev. 23, 33-36;

Deut. 16, 13-15; Neh. 8, 15; 2 Mach. 10, 6-7. C'était, avec la Pâque et la Pentecôte, une des grandes solennités religieuses des Juifs. On la célébrait au septième mois, nommé Tischri, pendant huit jours complets (du 15 au 22, vers le commencement d'octobre) ; car à l'octave ordinaire on avait ajouté un huitième jour, qui était rigoureusement chômé comme le premier, tandis que les autres étaient simplement traités à la façon d'une "demifête". Le premier but de son institution avait été de conserver le souvenir des longues pérégrinations des Israélites à travers le désert avant leur installation dans la Terre promise : c'est pour cela qu'on la passait tout entière sous des cabanes de feuillage, dressées dans les rues, sur les places publiques, dans les cours ou sur les toits plats des maisons, afin d'imiter ainsi les ancêtres qui avaient vécu près de trenteneuf ans sous la tente. Cf. notre Atlas archéolog. de la Bible, pl. 85, fig. 1. De là son nom principal. C'était aussi la fête des récoltes, qui alors étaient totalement rentrées dans la cave ou au grenier. De là son caractère extrêmement joyeux, vanté par l'historien Josèphe et par les Talmudistes. Ces derniers la mentionnent fièrement comme "la fête" par antonomase, ajoutant que "quiconque n'y a pas assisté ne sait pas ce que c'est qu'une fête". Cf. Wünsche, Neue Beiträge zur Erleüterung der Evangelien aus Talmud und Midrasch, p. 522 et s. ; Haneberg, Relig. Alterthümer, p. 673 ; Edersheim, The Temple, its Ministry and Services, p. 232 et s. Ceux qui y prenaient part se livraient à de telles manifestations d'allégresse, agitant leur loulab (bouquet composé d'une palme, de branches de myrte, etc.), chantant bruyamment, etc., que Plutarque, Sympos. 4, 6, 2, témoin de ces cérémonies, crut qu'elles avaient pour fin le culte de Bacchus ! Aujourd'hui encore, la fête des Tabernacles est chère à tous les Juifs, qui ont gardé la plupart de leurs anciens rites. Voyez Stauben, La vie juive en Alsace, p. 170 et ss.; E. Coypel, Le Judaïsme, esquisse des mœurs juives, p. 218 et ss., et notre Atlas archéologique de la Bible, pl. 87, fig. 3.

Jean chap. 7 verset 3. - Et ses frères lui dirent : Pars d'ici, et vas en Judée, pour que tes disciples voient aussi les œuvres que tu fais. - Ses frères lui dirent... A cause de la proximité de la fête des Tabernacles, qu'on devait, à moins de raison sérieuse, aller célébrer à Jérusalem aussi bien que la Pâque et la Pentecôte.

Sur les "frères" de Jésus, voyez 2, 12, et Matth. 13, 55, avec les commentaires. En leur qualité de proches parents, ils croient pouvoir adresser au divin Maître un avertissement sévère et critiquer rudement sa conduite. - Pars d’ici. Déjà cet impératif est "bien hardi", d'après la juste observation de Stier. Ces hommes désirent un théâtre plus glorieux que la Galilée pour le ministère de leur frère. - Vas en Judée. Dans la province la plus centrale et la plus importante du judaïsme. Au conseil, ou plutôt à l'ordre, ils joignent un motif pour le légitimer : pour que tes disciples... Ils veulent évidemment parler des disciples que N.-S.

JésusChrist avait autrefois conquis à Jérusalem et en Judée (Cf. 2, 13, etc.) ; il faut, d'après leur pensée, que ceuxci également aient l'occasion de contempler des miracles semblables à ceux que Jésus avait multipliés sous ses pas en Galilée. En effet, l'expression œuvres, accentuée dans le grec par l'article, par le pronom, et davantage encore par les mots que tu fais, ne désigne pas autre chose que les éclatants prodiges du Sauveur, accomplis surtout jusque là dans la Palestine septentrionale. L'emploi du temps présent les actualise d'une

manière pittoresque. Cf. 6, 40 et la note. - Voici que ces proches, ignorants et vaniteux, pensent mieux connaître que Jésus la voie qu'il doit suivre pour remplir sa mission divine !

Jean chap. 7 verset 4. - Car personne n'agit en secret, lorsqu'il veut être connu ; si tu fais ces choses, manifestetoi au monde. - Ils motivent maintenant leur si pressante requête. Qui veut la fin veut les moyens, disentils à Jésus, en lui appliquant un principe général de conduite, très vrai en luimême, mais dont ils font une si mauvaise application. - En secret doit se prendre d'une manière relative. D'après le contexte (voyez la note des v. 1 et 3), agir en secret c'était demeurer en Galilée et ne pas aller se manifester à Jérusalem. Au reste, à cette époque de sa vie, le Sauveur fuyait habituellement les foules et demeurait plus volontiers dans l'intimité de ses apôtres. Cf. notre “ Synopsis evangelica ”, l.c. - Lorsqu’il veut.... Il est très accentué : c'est-à-dire celui qui opère ses œuvres secrètement et mystérieusement. La personne est ainsi mise en contraste avec les œuvres. Quelle inconséquence de rechercher une éclatante notoriété, de vouloir faire du bruit autour de son nom, et d'accomplir dans le secret, comme si on avait peur de se montrer, les actions d'éclat par lesquelles on désire se rendre célèbre ! “ Il n’y a personne qui agisse en secret parmi ceux qui veulent être connus ”, Lücke. Mais les frères de Jésus étaient dans la plus grossière erreur quand ils lui attribuaient une intention humaine de cette sorte. - Être connu. Ouvertement, hardiment. Cf. 16, 29. - Si tu fais ces choses. "Si" ne suppose pas le moindre doute relativement aux prodiges de Jésus ; il équivaut à

"puisque". Dès lors que tu accomplis de pareilles œuvres pour accréditer ta mission, faisles, non dans un coin obscur, mais à la face du pays tout entier. - Manifestetoi. Telle est leur conclusion : que Jésus sorte enfin de la situation équivoque dans laquelle il s'est mis, du moins d'après leur jugement ; qu'il se présente enfin comme le Messie. Ils voudraient une manifestation prompte et décisive, dont le résultat, croientils, ne serait pas douteux. - Monde désigne ici le monde juif, qui avait Jérusalem pour centre. C'est donc dans la capitale théocratique que le Sauveur devait se manifester, afin d'y faire confirmer officiellement par la hiérarchie son rôle et sa mission. La suite des événements prouvera qu'à leur point de vue étroit les frères de Jésus n'avaient pas tort. NotreSeigneur n'avait qu'à le permettre, et dès lors on l'eût acclamé RoiMessie à Jérusalem, comme on le fera dans quelques mois, 12, 12-18. Cf. 6, 15.

Jean chap. 7 verset 5. - Car ses frères non plus ne croyaient pas en lui. Entre cette étrange demande et la réponse du divin Maître, S. Jean intercale une courte, mais significative réflexion, qui cadre si bien avec son plan : Ses frères non plus ne croyaient pas. Pas même eux, quoique ils eussent dû se trouver au premier rang parmi les croyants ! Douloureuse et tragique allusion à l'incrédulité de tant d'autres Juifs. L'imparfait dénote encore la coutume, la durée. Cependant, ce serait exagérer que de prendre ces mots dans le sens d'un manque absolu de foi ; les versets 3 et 4 ont réfuté d'avance une telle opinion. Aussi estil difficile de comprendre comment S. Jean Chrysostome, S. Augustin, Théophylacte, Euthymius et d'autres en sont venus à penser que la démarche des "frères" était un piège pour attirer Jésus à Jérusalem et l'y faire tomber entre les mains de ses ennemis. Leur foi existe, mais vacillante et très imparfaite ; frappés des miracles de NotreSeigneur, ils soupçonnent en lui le Messie : toutefois ils partagent les préjugés de leurs contemporains, et ils rêvent à un Christ humainement glorieux, qu'ils voudraient voir au plus tôt à la tête de la nation. C'est pour cela qu'ils le pressent d'aller se faire introniser dans la capitale. Nous retrouverons plus tard les frères du Christ parmi les vrais croyants, Act. 1, 14; 1 Cor. 9, 5 ; Gal. 1, 19. Leur foi s'était purifiée après la résurrection.

Jean chap. 7 verset 6. - Jésus leur dit donc : Mon temps n'est pas encore venu ; mais votre temps à vous est toujours prêt. - Réponse pleine d'énergie, mais aussi de douceur et de bonté, comment l'ont remarqué à l'envi les anciens interprètes. - Mon temps. Non pas le temps de la Passion, comme le voudrait S.

Jean Chrysostome ; mais, d'une manière générale, le temps d'aller se manifester à Jérusalem.

Indépendamment du contexte, qui demande cette interprétation, on peut ajouter que notre évangéliste emploie de préférence le mot heure pour désigner la passion du Christ. - N’est pas encore venu.

Littéralement, “ n'est pas encore présent ”. Pour eux, ils peuvent aller à Jérusalem quand bon leur semble, et sans le moindre inconvénient.

Jean chap. 7 verset 7. - Le monde ne peut vous haïr ; mais moi, il me hait, parce que je rends de lui le témoignage que ses œuvres sont mauvaises. - A son tour (Cf. v. 4) Jésus développe et motive son assertion.

- Ne peut vous haïr. Les frères avaient dit : Manifestetoi au monde. Il relève cette dernière expression, mais en lui donnant un sens plus profond, conforme à la triste réalité des choses. C'est d'ailleurs presque toujours en mauvaise part que le substantif le monde est employé dans le quatrième évangile. L'impossibilité signalée

par NotreSeigneur repose sur le principe bien connu (Platon, Lys. 214) : tout ce qui est homogène s'attire, les choses hétérogènes se repoussent (Bisping). Cf. 3, 3, 5; 5, 19; 6, 44, etc. - Vous haïr. Vous qui lui ressemblez, qui partagez ses goûts et ses sentiments, qui lui appartenez comme ses membres. Cf. 15, 19. - Il me hait. Moi qui suis en guerre perpétuelle avec lui, moi qui le critique et le condamne sans cesse. Les faits étaient là pour démontrer la haine implacable du monde contre N.-S. JésusChrist. - Et pourquoi Jésus étaitil détesté du monde? Car je rends de lui le témoignage... Et ce témoignage consistait à dévoiler nettement, sans ambages (Cf. 1 Joan 5, 19), que ses œuvres sont mauvaises.

Jean chap. 7 verset 8. - Vous, montez à cette fête ; pour moi, je ne monte pas à cette fête, parce que mon temps n'est pas encore accompli. - La réponse de Jésus continue d'être calquée sur la demande. C'est donc ici une conclusion, comme dans la seconde moitié du v. 4. - Vous, montez… Le pronom “ vous ” est très emphatique. Vous pouvez, vous, aller à Jérusalem sans aucun danger ; vous êtes même sûrs d'y être bien reçus. - A cette fête. Les parents du Sauveur n'avaient pas mentionné la fête, mais c'était bien à l'occasion de la Fête des Tabernacles qu'ils lui avaient suggéré d'aller en Judée. - Pour moi, je ne monte pas… Et pourtant, nous allons voir presque aussitôt Jésus prendre le chemin de Jérusalem (v. 10), et nous le trouverons (v. 14, 36). Comment expliquer cette contradiction? Le païen Porphyre s'en prétendait choqué, et il relevait avec ironie l'inconstance prétendue de NotreSeigneur (Cf. S. Jérôme, Adv. Pelag. 2, 17), et plus d'un rationaliste a formulé de nos jours la même accusation. On a essayé de plusieurs manières d'écarter la difficulté. 1°

Beaucoup de commentateurs et de critiques adoptent la leçon “ pas encore ” qu'on lit dans les meilleurs et les plus nombreux manuscrits grecs. Tout s'explique alors de la façon la plus simple. Malheureusement, les anciennes traductions et les Pères (comme aussi les mss. D, E, M, et quelques minuscules) adoptent presque à l'unanimité la variante “ pas ” d'où il résulte que “ pas encore ” est une correction probable, destinée précisément à enlever tout embarras. 2° D'autres, mais sans raison suffisante, ont donné au verbe “ monter ” le sens de partir avec la caravane des pèlerins. Jésus, d'après le verset 10, alla à Jérusalem non pas publiquement, mais comme en secret. 3° On a fait porter l'idée principale sur “ fête ”. Je ne monte pas à la fête, aurait dit Jésus ; et en effet il n'arriva qu'au milieu de la solennité (v. 11, 14). 4° C'est le pronom cette qui parfois a été plus particulièrement accentué. Je ne vais pas à “ cette ” fête avec l'intention que vous me proposez. 5° La meilleure interprétation nous paraît être celle qu'adoptait S. Jean Chrysostome : Je ne vais pas maintenant à la fête, je n'y vais point avec vous. L'emploi du temps présent et la réflexion qui suit prouvent en effet que NotreSeigneur avait dès lors l'intention arrêtée d'assister à la solennité ; mais il ne voulait se mettre en route que lorsque aurait sonné l'heure précise du plan providentiel. Cf. 2, 3 et l'explication. - Accompli. Expression plus énergique que “ venu ” du v. 6.

Jean chap. 7 verset 9. - Après avoir dit cela, il demeura en Galilée. - Il resta, lui, pour quelque temps encore, tandis que ses frères partaient.

2° Jésus prêche pendant la fête. 7, 10-39.

10Mais, lorsque ses frères furent partis, il monta, lui aussi, à la fête, non pas publiquement, mais comme en secret. 11Les Juifs le cherchaient donc pendant la fête, et disaient : Où estil ? 12Et il y avait une grande rumeur dans la foule à son sujet. Car les uns disaient : C'est un homme de bien ; les autres disaient : Non, mais il séduit les foules. 13Cependant personne ne parlait de lui publiquement, par crainte des Juifs. 14Or, vers le milieu de la fête, Jésus monta au temple, et il enseignait. 15Et les Juifs s'étonnaient, disant : Comment connaîtil les Écritures, lui qui n'a pas étudié ? 16Jésus leur répondit : Ma doctrine n'est pas de moi, mais de celui qui m'a envoyé. 17Si quelqu'un veut faire la volonté de Dieu, il saura, au sujet de ma doctrine, si elle est de Dieu, ou si je parle de moimême. 18Celui qui parle de luimême cherche sa propre gloire ; mais celui qui cherche la gloire de celui qui l'a envoyé est véridique, et il n'y a pas d'injustice en lui. 19Moïse ne vous atil pas donné la loi ? Et aucun de vous n'accomplit la loi. 20Pourquoi cherchez-vous à me faire mourir ? La foule répondit : Vous êtes possédé du démon ; qui estce qui cherche à vous faire mourir ? 21Jésus leur répliqua et dit : J'ai fait une œuvre,

10Mais, lorsque ses frères furent partis, il monta, lui aussi, à la fête, non pas publiquement, mais comme en secret. 11Les Juifs le cherchaient donc pendant la fête, et disaient : Où estil ? 12Et il y avait une grande rumeur dans la foule à son sujet. Car les uns disaient : C'est un homme de bien ; les autres disaient : Non, mais il séduit les foules. 13Cependant personne ne parlait de lui publiquement, par crainte des Juifs. 14Or, vers le milieu de la fête, Jésus monta au temple, et il enseignait. 15Et les Juifs s'étonnaient, disant : Comment connaîtil les Écritures, lui qui n'a pas étudié ? 16Jésus leur répondit : Ma doctrine n'est pas de moi, mais de celui qui m'a envoyé. 17Si quelqu'un veut faire la volonté de Dieu, il saura, au sujet de ma doctrine, si elle est de Dieu, ou si je parle de moimême. 18Celui qui parle de luimême cherche sa propre gloire ; mais celui qui cherche la gloire de celui qui l'a envoyé est véridique, et il n'y a pas d'injustice en lui. 19Moïse ne vous atil pas donné la loi ? Et aucun de vous n'accomplit la loi. 20Pourquoi cherchez-vous à me faire mourir ? La foule répondit : Vous êtes possédé du démon ; qui estce qui cherche à vous faire mourir ? 21Jésus leur répliqua et dit : J'ai fait une œuvre,