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ÉVANGILE SELON SAINT JEAN CHAPITRE 8

La femme adultère (versets 1-11). - Jésus lumière du monde, et vérité de son témoignage ( versets 12-20). - L’incrédulité des Juifs et ses conséquences terribles (versets 21-30). - La vraie liberté et l’esclavage du péché ( versets 31-59).

4° Épisode de la femme adultère. 8, 1-11

1

Or Jésus se rendit sur la montagne des Oliviers.

2

Et, de grand matin, il vint de nouveau dans le temple, et tout le peuple vint à lui ; et s'étant assis, il les enseignait.

3

Alors les scribes et les pharisiens lui amenèrent une femme surprise en adultère ; et ils la placèrent au milieu de la foule.

4

Et ils dirent à Jésus : Maître, cette femme vient d'être surprise en adultère.

5

Or Moïse, dans la loi, nous a ordonné de lapider ces femmeslà. Vous donc, que ditesvous ?

6

Ils disaient cela pour le tenter, afin de pouvoir l'accuser. Mais Jésus, se baissant, écrivait avec son doigt sur la terre.

7

Et comme ils persistaient à l'interroger, il se releva, et leur dit : Que celui d'entre vous qui est sans péché lui jette la pierre le premier.

8

Puis, se baissant de nouveau, il écrivait sur la terre.

9

Mais, ayant entendu cela, ils se retirèrent l'un après l'autre, en commençant par les plus âgés ; et Jésus demeura seul avec cette femme, qui était debout au milieu.

10

Alors Jésus, se relevant, lui dit : Femme, où sont ceux qui t'accusaient ? Personne ne t'atil condamnée ?

11

Elle dit : Personne, Seigneur. Jésus lui dit : Moi non plus, je ne te condamnerai pas ; va, et désormais ne pèche plus.

Jean chap. 8 verset 1. - Or Jésus se rendit sur la montagne des Oliviers. - La particule grecque δὲ traduite ici par or rattache ce verset à 7, 43 ; aussi eûtil été mieux de ne pas séparer des lignes si étroitement unies. - Sur la montagne des Oliviers. (“ Olivarum ”. Cf. Matth. 21, 1 ; 24, 3, etc.). S. Jean ne mentionne le mont des Oliviers en aucun autre endroit de ses écrits. Sur cette colline célèbre, voyez l’Evang. Selon S. Matth., p.

399. Jésus allait en ce moment y chercher un refuge pour la nuit. Cf. Luc. 21, 37 et le commentaire.

Jean chap. 8 verset 2. - Et, de grand matin, il vint de nouveau dans le temple, et tout le peuple vint à lui ; et s'étant assis, il les enseignait. - Et de grand matin (La racine grecque est “ je me lève matin ”).

C’était le lendemain du huitième jour de la fête. Cf. 7, 37 et ss. - Il vint de nouveau dans le temple. L’adverbe de nouveau nous ramène à 7, 14 et 37. N.-S. JésusChrist, lorsqu’il était à Jérusalem, passait la plus grande partie de ses journées dans le temple, priant et enseignant. - Et tout le monde vint à lui. Trait non moins touchant que pittoresque. L’adjectif tout est accentué : toute la masse du peuple accourt auprès de Jésus, dès qu’elle l’aperçoit, pour goûter encore sa parole que personne ne se lassait d’entendre. - Et s’étant assis, il les enseignait. Autres détails très vivants. L’imparfait, à la suite du prétérit (“ vint ”), exprime la durée. Les évangélistes nous montrent souvent Jésus s’asseyant pour adresser la parole au peuple (Cf. Matth. 5, 1 ; Marc. 9, 35 ; Luc. 5, 3, etc.) ; c’est l’attitude du maître qui enseigne avec autorité.

Jean chap. 8 verset 3. - Alors les scribes et les pharisiens lui amenèrent une femme surprise en adultère ; et ils la placèrent au milieu de la foule. - Alors … lui amenèrent (transition )… Le Sauveur et son auditoire furent bientôt douloureusement troublés dans leur sainte occupation. - Les scribes (l’expression grecque n’est employée nulle part ailleurs par S. Jean ) et les Pharisiens … une femme surprise en adultère … prise sur le fait en grec - Et ils la placèrent au milieu. C’est-à-dire, au milieu de cercle formé autour de Jésus par les auditeurs, de manière à attirer tous les regards sur cette malheureuse, qui était là, confuse, comme une pièce à conviction. Le tableau est graphique ; mais la conduite des Pharisiens et des Scribes était bien cruelle, et surtout bien peu décente.

Jean chap. 8 verset 4. - Et ils dirent à Jésus : Maître, cette femme vient d'être surprise en adultère. - Et ils dirent à Jésus. Ils commencent par exposer le fait (verset 4) ; puis ils signalent le châtiment prescrit dans la loi mosaïque pour le crime en question ; enfin ils demandent à Jésus son propre sentiment (verset 5).

- Maître : ils cherchent à s’attirer son attention bienveillante pour mieux dissimuler leurs perfides intentions.

Cf. Matth. 22, 16, 36 ; etc. - Cette femme (avec emphase dans le grec) vient… L’expression grecque si classique qui signifie étymologiquement “ dans l’acte même ”, puis d’une manière générale “ en flagrant délit ”, n’apparaît qu’en cet endroit du Nouveau Testament.

Jean chap. 8 verset 5. - Or Moïse, dans la loi, nous a ordonné de lapider ces femmeslà. Vous donc, que ditesvous ? - Dans la loi (ils appuient sur ce mot) Moïse (ils appuient de nouveau sur le nom sacré du grand législateur) nous a ordonné de lapider ces femmeslà : le mot grec est tout à fait dédaigneux : les misérables de cette catégorie. - De lapider. Ce supplice spécial n’est pas marqué en propres termes pour l’adultère dans les deux passages du Pentateuque auxquels les Scribes faisaient allusion, Lev. 20, 10 et Deut. 22, 22 ; la mort pure et simple y est édictée. Néanmoins, il ressort évidemment des cas analogues signalés dans le contexte que le législateur avait eu en vue le lapidation. Lev. 20, 2 et Deut. 22, 21, on condamne à cette peine la jeune fille qui n’a pas été trouvée vierge au jour de son mariage ; plus bas, Lev. 20, 27 et Deut. 22, 23, la fiancée qui s’est laissée déshonorer dans une rue sans appeler à son secours est aussi condamnée à être lapidée : pour les époux adultères, mentionnés dans l’intervalle de ces deux cas, le supplice aura dû être le même “ a fortiori ”. Cf. Michaëlis, Mosaisches Recht, § 262 ; Keil, Archaeologie, § 153, 1. On a donc affirmé sans raison, d’après un texte talmudique, que les adultères n’étaient point lapidés, mais étranglés ; car Ezéchiel, 16, 38-48, suppose formellement le contraire. Peut-être le châtiment auratil été mitigé plus tard, après l’époque de NotreSeigneur. - Vous donc : avec beaucoup d’emphase. Lui Jésus, par opposition à Moïse et à sa législation.

Jean chap. 8 verset 6. - Ils disaient cela pour le tenter, afin de pouvoir l'accuser. Mais Jésus, se baissant, écrivait avec son doigt sur la terre. - Ils disaient cela… Encore une de ces notes précieuses dont S. Jean entrecoupe son récit pour interpréter certaines situations. - Pour le tenter : En quoi consistait précisément la “ tentation ”, ou l’embûche tendue à N.-S. JésusChrist ? D’après la plupart des anciens exégètes, les pharisiens et les Scribes supposaient avec assez de fondement que l’ “ ami des publicains et des pécheurs ” se montrerait moins sévère que Moïse, et alors ils l’accuseraient auprès du Sanhédrin comme un violateur de la loi (afin de pouvoir l’accuser). Les commentateurs modernes et contemporains pensent que le jeu des interrogateurs était plus habile encore, et qu’en toute hypothèse Jésus devait tomber dans un piège : s’il renvoyait la coupable absoute, on le faisait condamner luimême par le grand Conseil ainsi qu’il vient d’être dit ; s’il la déclarait digne de mort, on le livrait à l’autorité romaine, qui avait retiré aux Juifs le droit d’exécuter les sentences capitales. Mais cette dernière conjecture nous paraît un peu compliquée et hors de la situation ; nous nous en tenons donc à l’opinion ancienne. - Mais Jésus… Pas plus qu’en vingt autres occasions semblables le divin Maître ne se laissera “ tenter ” par ses ennemis. Il use d’abord contre eux de l’arme la plus puissante en pareil cas, l’arme du silence. - Se baissant, écrivait du doigt. Délicieux tableau, quoique la circonstance soit si triste. On croirait voir chacun des gestes du Sauveur. Assis sur un de ces sièges peu élevés qu’affectionnent les Orientaux, il n’a qu’à s’incliner médiocrement pour atteindre le sol.

L’imparfait marque la durée. - Sur la terre : sur la poussière qui recouvrait les dalles du parvis ou de la cour.

Par cet acte, Jésus donnait à entendre à ses interrogateurs qu’il ne voulait pas entrer dans le détail de leur question, qu’il ne faisait pas même attention à ce qu’ils lui disaient. C’est en effet, comme maint exemple classique le prouve, le geste d’un homme qui s’absorbe ou feint de s’absorber dans ses pensées, et qui demeure étranger aux choses qui se passent autour de lui. “ Sans prononcer une syllabe, en vous bornant à froncer les sourcils, en vous inclinant, ou en fixant les yeux sur le sol, vous pouvez déjouer des importunités fâcheuses ”, dit Plutarque, 2, 532. Cf. Aristophane, Acharn. 31. Voyez aussi des exemples empruntés aux Rabbins dans Wetstein et Lightfoot, Horae hebr. et talm., h. l. Aussi estce bien à tort que l’on s’est parfois demandé : Qu’écrivait donc JésusChrist sur le sol ? Naturellement, les réponses sont extrêmement variées. Il écrivait les péchés de ceux qui l’interrogeaient, disait déjà S. Jérôme ; ou bien, les paroles qu’il prononça un peu plus tard, verset 7 ; ou encore, les mots “ comme c’est écrit ” ; etc. Il est vraisemblable qu’il n’écrivait rien de déterminé ; du moins, ce qui importe ici, c’est l’action même et point les choses écrites.

Jean chap. 8 verset 7. - Et comme ils persistaient à l'interroger, il se releva, et leur dit : Que celui d'entre vous qui est sans péché lui jette la pierre le premier. - Comme ils persistaient à l’interroger :

formule énergique en grec, qui exprime une vive insistance. - Il se releva : il se redresse à demi, sans quitter son siège. - Et leur dit. Il daigne enfin parler, mais pour donner au cas de conscience une solution complètement inattendue. - Que celui de vous qui est sans péché. L’adjectif grec est d’un assez fréquent usage chez les classiques, mais on ne le rencontre qu’en cet endroit du Nouveau Testament. Il faut lui laisser son sens le plus général, et ne pas le restreindre, avec quelques commentateurs, aux péchés d’immoralité, ou plus exclusivement encore à l’adultère. - Le premier fait allusion à une prescription mosaïque, en vertu de laquelle les accusateurs dont le témoignage avait fait prononcer contre quelqu’un la peine capitale, devaient assumer toute la responsabilité de la sentence en jetant euxmêmes la première pierre. Cf. Deut. 17, 7 ; Act 7, 58. - Jette la pierre. (avec un article en grec qui rend la scène graphique). Voilà la réponse du divin Maître, avec un art admirable sous l’apparence de la plus grande simplicité. Il laisse à la loi toute sa vigueur contre le crime, mais il dévoile aux Pharisiens leur profonde méchanceté : élevant en effet la question du domaine juridique à la sphère de la morale, il rappelle aux accusateurs, qu’à moins d’un rôle officiel ou d’autres circonstances spéciales, l’homme qui a conscience de sa propre culpabilité ne devrait pas condamner si aisément les autres. Cf. Matth. 7, 1. “ Cette voix est celle de la justice : la pécheresse est punie, mais pas par les pécheurs ; la loi est observée, mais pas par les prévaricateurs de la loi ”, S. Augustin. Veulentils assumer toutes les conséquences de leur acte ? Qu’ils le montrent en agissant comme le leur demande Jésus.

Jean chap. 8 verset 8. - Puis, se baissant de nouveau, il écrivait sur la terre. - Il reprend sa première attitude, afin de bien faire voir qu’ils n’auront pas de lui d’autre réponse.

Jean chap. 8 verset 9. - Mais, ayant entendu cela, ils se retirèrent l'un après l'autre, en commençant par les plus âgés ; et Jésus demeura seul avec cette femme, qui était debout au milieu. - Quel autre merveilleux tableau ! L’effet d’une aussi simple parole fut aussi puissant que rapide. C’est que, dit Shakespeare, “ la conscience fait des lâches de nous tous ”. - Ils se retirèrent l’un après l’autre (imparfait pittoresque en latin). Venus en masse et fièrement, car ils étaient sûrs de la victoire, ils s’esquivent maintenant un à un, battus et humiliés. - En commençant par les plus âgés. Les plus âgés (non “ les plus dignes ”, ainsi qu’on a parfois traduit) donnent l’exemple de la fuite ; ils sont, grâce à leur expérience de la vie, les premiers à comprendre qu’ils se sont fourvoyés dans cette affaire, et qu’il vaut mieux ne pas se compromettre davantage. - Et Jésus demeura seul. Point absolument seul, car le cercle d’auditeurs était là, tout haletant d’attention et d’intérêt ; mais seul relativement aux accusateurs qui avaient tous disparu. - Avec la femme qui était debout au milieu. Elle est toujours à sa place, comme Jésus. “Il ne reste que deux choses : la misère et la miséricorde”, S. Augustin.

Jean chap. 8 verset 10. - Alors Jésus, se relevant, lui dit : Femme, où sont ceux qui t'accusaient ? Personne ne t'atil condamnée ? - Jésus, se redressant. Il faisait ce mouvement pour la seconde fois. Cf.

verset 7. jetant un regard de compassion sur la malheureuse qui se tenait debout devant lui, il lui demanda, comme s’il ignorait ce qu’ils étaient devenus : où sont ceux qui t’accusaient ? - Personne est accentué : Quoi ! pas un seul ne t’a condamnée ?

Jean chap. 8 verset 11. - Elle dit : Personne, Seigneur. Jésus lui dit : Moi non plus, je ne te condamnerai pas ; va, et désormais ne pèche plus. - Personne, Seigneur. Les Pharisiens avaient en effet clairement fait voir, par leur prompte retraite, qu’ils renonçaient à poursuivre l’affaire. - Moi non plus, je ne te condamnerai pas. Avec une grande emphase sur “ Moi ”. Pourquoi, lui, la condamneraitil, alors que des juges si sévères n’avaient osé le faire, bien que la loi leur en donnât le droit ? - Va. Il la congédie par cette parole, non sans une recommandation pressante : ne pèche plus. Cf 5, 14. “ Le Seigneur a donc condamné lui aussi, mais le péché, non l’homme ”, conclut à bon droit S. Augustin. Voyez Luc. 7, 48 et ss., où Jésus traite avec plus de bonté une autre pécheresse, qui était venue à lui poussée par des sentiments de repentir et de foi.

Il n’y avait rien, dans ces paroles, qui pût offusquer les Novatiens les plus sévères, et les porter à supprimer de l’écrin évangélique cette perle d’un prix incomparable. - Plusieurs peintres ont été attirés par l’épisode que nous venons d’interpréter, et quelquesuns d’entre eux en ont assez heureusement traduit les principaux détails, surtout la suave majesté de N.-S. JésusChrist , sa sainte hardiesse et son calme (le Bassan, le Titien, A. Carrache, Giogione, Rembrandt, Nicolas Poussin, Signol, etc).

5° Les dialogues d’après la fête. 8, 12- 59

Avant de quitter Jérusalem, Jésus continue la série de ses importants témoignages touchant son rôle et sa nature ; il achève de se révéler soit à ses amis, soit à ses ennemis. Car, il faut que les bons aient tous les motifs possibles de se déterminer à croire en lui, il faut que les méchants ne puissent reprocher leur endurcissement qu’à eux seuls. La situation est d’ailleurs nettement tranchée, comme on le voit par l’opposition entre les pronoms “ Moi ” et “ Vous ”, qui reviennent sans cesse, et qui forment pour ainsi dire le thème perpétuel de ces discours. Jésus établit un contraste saisissant entre luimême et ses adversaires. La haine de ces derniers, d’abord contenue (verset 20), éclate finalement, à ce point qu’ils saisissent des pierres pour le lapider (verset 59). De même qu’aux jours précédents (chap. 7), la parole de NotreSeigneur ne coule pas sous la forme d’un discours continu. “ C’est plutôt une série de thèses évangéliques énoncées par Jésus, et donnant lieu à des méprises et à des objections, et par suite à des explications ”. Reuss. - Des formules intermédiaires de transition (versets 20-21, 30-31) coupent cette longue conversation en trois parties distinctes : versets 12-20, Jésus lumière du monde ; versets 21-30, malheur de ceux qui refusent de croire en lui ; versets 31-59, la vraie liberté et l’esclavage du péché.

α. Jésus lumière du monde, et vérité de son témoignage. 8, 12-20

12

Jésus leur parla de nouveau, en disant : Je suis la lumière du monde ; celui qui me suit ne marche pas dans les ténèbres, mais il aura la lumière de la vie.

13

Les pharisiens lui dirent donc : Vous vous rendez témoignage à vousmême ; votre témoignage n'est pas vrai.

14

Jésus leur répondit : Quoique je me rende témoignage à moimême, mon témoignage est vrai, car je sais d'où je viens, et où je vais ; mais vous, vous ne savez pas d'où je viens, ni où je vais.

15

Vous jugez selon la chair ; moi, je ne juge personne ;

16

et si je juge, mon jugement est vrai, car je ne suis pas seul ; mais je suis avec le Père, qui m'a envoyé.

17

Il est écrit dans votre loi que le témoignage de deux hommes est vrai.

18

Or je me rends témoignage à moimême ; et le Père, qui m'a envoyé, me rend aussi témoignage.

19

Ils lui disaient donc : Où est votre Père ? Jésus leur répondit : Vous ne connaissez ni moi, ni mon Père ; si vous me connaissiez, vous connaîtriez aussi mon Père.

20

Jésus dit ces choses, enseignant dans le temple, au lieu où était le trésor ; et personne ne l'arrêta, parce que son heure n'était pas encore venue.

Jean chap. 8 verset 12. - Jésus leur parla de nouveau, en disant : Je suis la lumière du monde ; celui qui me suit ne marche pas dans les ténèbres, mais il aura la lumière de la vie. - Jésus leur parla de nouveau. “ de nouveau ” nous ramène au verset 2 de ce chapitre : Jésus reprend sa prédication interrompue momentanément par l’épisode de la femme adultère. Le pronom “ leur ” désigne les auditeurs d’une manière générale ; d’après le contexte, c’étaient au fond les mêmes que les jours précédents, c’est-à-dire un mélange d’amis et d’ennemis, quoique ceuxci paraissent avoir formé l’élément dominant (Cf. versets 13, 20, 21, 30, 31, 44, 48, 52, 59). - Je suis. Ces premières paroles de Jésus, énergiquement accentuées, seront aussi les dernières par lesquelles il terminera l’entretien, verset 58. - La lumière du monde. (en grec, la lumière par excellence du monde entier, et point seulement de la nation théocratique). Admirable symbole du salut apporté à la terre par N.-S. JésusChrist. Nous avons vu que le prologue était rempli de cette idée (1, 4-9), mais le divin Maître n’en avait pas fait encore un usage personnel. Du reste, l’Ancien Testament déjà comparait le Messie à une lumière éclatante (Cf. Is. 9, 1-2 ; 42, 6 ; 49, 6 ; 50, 3, etc.), et c’est en s’appuyant sur les divins oracles que les évangiles synoptiques appellent le début de son règne une belle et douce aurore (Cf. Matth. 4, 14-16 ; Luc. 1, 78 ; 2, 32, etc). Le Talmud fait aussi le même rapprochement. “ R. Biba Sangorius a dit : La lumière est le nom du Messie, comme il est dit dans Dan. 2, 22 ”. Echah Rabbathi, f. 68, 4. Que si “ le premier Adam était la lumière du monde ”, Hier. Schabbath, ch. 2, à plus forte raison le second Adam ou le Christ. - Celui qui me suit… Mais il faut que chacun s’approprie, individualise en quelque sorte la lumière qui brille pour tous. Et comment cela ? En suivant Jésus par la foi, de même qu’on marche à la lumière du soleil. Voyez dans l’Imitation de JésusChrist, l. 1, ch. 1, un beau commentaire pratique de cette parole. - A suivre ainsi Jésus on obtient deux merveilleux avantages, qui sont exposés tour à tour en termes négatifs et positifs. Premier avantage : ne marche pas dans les ténèbres. Les deux négations du texte grec

appuient fortement sur la pensée : Il est impossible que… “ marcher ” représente très bien le douloureux pèlerinage de la vie. L’article devant le mot grec oppose les ténèbres morales du péché, de l’ignorance, à l’unique vraie lumière. - Avantage positif : mais (au contraire) il aura… Cette lumière précieuse, les amis de Jésus n’auront pas seulement le bonheur de la contempler, ils la posséderont en propre et l’auront toujours avec eux pour se faire guider par elle. - La lumière de la vie. “ La vie était la lumière des hommes ”, étaitil dit plus haut, 1, 4 ; maintenant c’est la lumière qui est vie, qui communique la vie supérieure. Voyez, 6, 35 ; Apoc. 21, 6 ; 22, 14, des locutions analogues : le pain de vie, l’eau qui donne la vie, l’arbre de vie. - De

appuient fortement sur la pensée : Il est impossible que… “ marcher ” représente très bien le douloureux pèlerinage de la vie. L’article devant le mot grec oppose les ténèbres morales du péché, de l’ignorance, à l’unique vraie lumière. - Avantage positif : mais (au contraire) il aura… Cette lumière précieuse, les amis de Jésus n’auront pas seulement le bonheur de la contempler, ils la posséderont en propre et l’auront toujours avec eux pour se faire guider par elle. - La lumière de la vie. “ La vie était la lumière des hommes ”, étaitil dit plus haut, 1, 4 ; maintenant c’est la lumière qui est vie, qui communique la vie supérieure. Voyez, 6, 35 ; Apoc. 21, 6 ; 22, 14, des locutions analogues : le pain de vie, l’eau qui donne la vie, l’arbre de vie. - De