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1.Qu’est ce que l’éducation d’un patient ?

2.2 Pourquoi éduquer un patient diabétique

Le traitement du diabète ne peut se faire sans une participation active du patient lui- même. Cette participation nécessite une bonne connaissance de la maladie et l’apprentissage de diverses techniques indispensables au traitement quotidien du diabète. Eduquer un diabétique doit se positionner au même niveau que la prescription médicamenteuse et que l’importance du régime.

L’éducation diabétique par les professionnels de santé semble être essentielle, les patients, sans aucune aide ni recommandation à un moment de leur vie seront incapables de gérer seuls l’ensemble des actes que nécessite une telle maladie.

Voici quelques raisons pour lesquels l’éducation diabétique est si importante.

2.2.1 Le diabétique doit connaître sa maladie.

Le diabète étant une maladie chronique il est indispensable d’apprendre à connaître cette pathologie, le diabétique a besoin d’une information large sur sa maladie. Il doit non seulement être capable d’en donner une définition mais également capable de comprendre quel en est son fonctionnement afin de comprendre les indications, les contraintes de traitement. Il semble essentiel de leur expliquer les différences entre un diabète de type 1 et un diabète de type 2 afin qu’il comprenne pourquoi certains utilisent de l’insuline et pas d’autres.

Confronté à une maladie silencieuse le diabétique doit savoir quelles sont les complications aiguës et chroniques pouvant survenir et il doit apprendre à les prévenir.

Il doit être conscient de l’importance des règles hygiéno-diététiques qu’implique cette maladie. Par exemple, pour un patient diabétique de type 2 il est primordial qu’il comprenne l’intérêt d’un régime adapté ou encore l’intérêt d’une surveillance attentive de ces pieds.

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2.2.2 Le patient diabétique doit apprendre à gérer la maladie dans sa vie de tous les jours.

Un diabétique mène une vie identique à chacun d’entre nous avec, en plus, de nombreuses contraintes quotidiennes. Si on prend exemple d’un patient présentant un diabète insulino-dépendant, il devra penser chaque jour :

- aux injections d’insulines, - aux contrôles de la glycémie,

- à tenir à jour son carnet de surveillance,

- à avoir toujours sur lui le matériel dont il à besoin, - à manger à heures fixes,

- à gérer ses efforts physiques, - à gérer les situations imprévues,

- à son hygiène et en particulier à ses pieds, - à son alimentation,

et il devra savoir s’adapter aux différentes situations rencontrées dans sa vie…

Une personne atteinte de diabète ne peut savoir à elle seule comment régler l’ensembles de ces problèmes de la vie quotidienne, il faut qu’à un moment donné une personne lui explique pourquoi toutes ces contraintes sont si importantes à respecter, et surtout, comment les assumer.

2.2.3 Obtenir une meilleure observance

On estime que seulement 7% des personnes diabétiques respectent l’ensemble de leurs prescriptions.(12)

Voici un exemple d’évaluation d’observance chez les diabétiques de type 2 réalisée par des pharmaciens écossais, dans la ville de Dundee. Ils ont établis une relation entre le nombres de comprimés achetés et le nombre de comprimés qui auraient dû être consommés pendant une période de deux ans. Les résultats ont été les suivants : sur 4000 patients en traitement, les antidiabétiques oraux étaient pris 300 jours par an et les anti-hypertenseurs 225 jours par ans.(8)

A l’heure actuelle on sait que l’observance, autrement dit le respect de la prescription, diminue quand le nombre de médicaments prescrits augmente, quand la durée du traitement

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s’allonge et quand des modifications importantes du mode de vie sont requises. Mais ce sont les facteurs affectifs et rationnels qui pèsent le plus lourd : la motivation du patient, son acceptation de la maladie, la qualité et ses liens familiaux et sociaux, la qualité de ses relations avec les professionnels de santé, ses capacités d’expressions(53). L’observance est un acte essentiel, car c’est elle qui va permettre une régulation de la glycémie, ce qui est l’objectif de la thérapeutique diabétique. En effet des études ont démontrées que sur plusieurs années les fluctuations au-delà d’une fourchette glycémique ont des conséquences néfastes sur la survenue des complications des personnes affectées de diabète.

2.2.4 Le patient diabétique doit connaître son traitement

Une des principales particularités du diabète est l’utilisation de thérapeutiques spécifiques à cette pathologie pouvant entraîner des effets indésirables graves.

Les diabétiques de type 2 auront recours, pour la majorité d’entre eux, à des antidiabétiques oraux qui nécessitent une administration à heures précises par rapport au repas (quinze minutes avant le repas pour les sulfamides hypoglycémiants et pendant le repas pour les biguanides). Leurs utilisations ne sont pas sans danger puisque le risque d’hypoglycémie sous sulfamide ou encore d’acidose lactique sous biguanide sont fréquemment des motifs d’hospitalisation dans les services d’urgences. Il est également important chez ces patients d’insister sur la place centrale de l’alimentation.

Si on se place du côté des diabétiques de type 1, mais également des patients devenant insulino-requérants, on constate que leur traitement est lourd et contraignant puisqu’il nécessite l’utilisation d’insuline qui, pour le moment, se doit d’être injecter par voie sous cutanée. Ils devront apprendre les horaires, les techniques d’administration, la durée d’action des insulines lentes, intermédiaires, rapides, les lieux et techniques d’injections et il devront maîtriser de nouvelles méthodes telles que les stylos et pompes à insuline.

La stabilité de la maladie reposant sur l’équilibre glycémique, il est primordial pour ces patients d’obtenir une activité thérapeutique optimale, et cela ne peut se faire qu’a condition de connaître son traitement et de l’utiliser de la manière la plus rigoureuse et conforme qu’il soit.

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2.2.5 Les diabétiques doivent s’impliquer dans la surveillance quotidienne de leur maladie.

Les diabétiques qu’ils soient de type 1 ou 2 jouent un rôle essentiel dans la surveillance quotidienne de leur maladie, ce sont eux qui ont la responsabilité de vérifier leur glycémie capillaire, leur glycosurie ou encore leur cétonurie. Pour cela ils sont confrontés à l’utilisation d’appareils et de divers réactifs qu’il faut apprendre à manipuler avec des règles d’hygiène bien précises et là, une fois encore cet apprentissage par un professionnel de santé semble indispensable. Par ailleurs, cette surveillance fait qu’ils doivent apprendre à être capable de prévenir et de traiter, si nécessaire, des situations telles que les hypoglycémies, un début de cétoses, ou encore des lésions aux niveaux des pieds.

2.2.6 Le patient diabétique et les situations particulières

Il est important pour ces patients d’apprendre à réagir face à un certain nombre de situations rencontrées au cours de la vie, en voici quelques exemples :

• le sport ; • les voyages ; • la grossesse ;

Toutes ses situations présentent un risque pour les diabétiques c’est pourquoi ils doivent savoir comment se comporter à ces moments là.

2.2.7 Diminuer le coût financier

Les traitements, la surveillance, les différents examens à réaliser, les hospitalisations, le pied diabétique, l’investissement des professionnels de santé et des soignants représentent un coût non négligeable.

On distingue deux grands aspects : les coûts directs et indirects de la maladie. En 1996 les coûts directs étaient estimés autour de 9000 F par an pour un patient atteint de DID et de 6500 F par an pour un patient atteint de DNID. Ces chiffres ont étés établis sur des échantillons peu nombreux et sur de courtes périodes et ils ne tiennent pas compte des complications sources de coût important. Les coûts indirects, comme par exemple les arrêts de travail, sont importants mais variables suivant les études. La majorité des coûts devraient

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augmenter dans les années à venir, d’une part par l’augmentation du nombre de diabétiques mais aussi par l’utilisation de nouveau traitement.(40)

Différentes études montrent que l’éducation des patients diabétiques permet une baisse :

 De 80% des hypoglycémies sévères et des comas hyperglycémiques ;  De 80% des consultations en urgence pour des problèmes de pieds ;  Du nombre d’amputation qui peut aller jusqu'à 75%

 Du nombre de jours d’hospitalisation qui passe de 5,4 à 1,7 jours par patient et par an ;

 Du nombre d’arrêt de travail qui passe de 15,4 à 8 jours par patient et par an. En une année, le prix de 10 amputations sous le genoux permet de soigner 400 personnes, de donner 820 heures d’éducation à des patients, 1100 entretiens privés, 1500 consultations de podologie, 1300 réponses téléphoniques et donne un séminaire d’une semaine à 75 infirmières.(53)

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