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Chapitre 2 : Méthodologie

2.1 Outil de collecte et échantillonnage

2.1.2 Échantillon

Considérant que la distribution du questionnaire s’est faite de deux façons, soit par invitation électronique et en personne pour les versions imprimées, il est difficile d’établir avec certitude à combien de membres l’offre de participer a été transmise. Somme toute, selon les informations reçues de certaines organisations policières, le taux de réponse est estimé à 68,31%. Au final, 177 participants ont répondu au questionnaire. Ce groupe est composé à

37,9% (n=67) d’hommes, à 33,9% (n=60) de femmes et 28,2% (n=50) n’ont pas répondu à la question. Si l’on considère uniquement les répondants dont le sexe est connu, la proportion d’hommes et de femmes est relativement similaire, soit 52,8% d’hommes et 47,2% de femmes. L’âge moyen des répondants est de 38 ans et l’ensemble des répondants se situe entre les âges de 22 ans et 57 ans12.

Quant à leur expérience de travail, les participants à la présente recherche occupent un emploi dans une organisation policière en moyenne depuis 14 ans (13,73%). Le répondant ayant le moins d’années d’expérience de travail dans les organisations policières occupe un poste depuis moins de 6 mois, alors que le répondant ayant le plus grand nombre d’années d’expérience occupe un poste dans ces dernières depuis 32 ans.

Quant à la représentativité de l’échantillon, le plus récent rapport produit par le ministère de la Sécurité publique du Québec (2016a) révèle que les membres policiers représentent 78% des employés alors que les membres civils représentent, pour leur part, 22% des employés. La deuxième question du questionnaire, soit « Sélectionnez l’affirmation qui correspond à votre situation : (1) Je suis civil et je travaille pour une organisation policière; (2) Je suis policier et je travaille pour une organisation policière; (3) Je ne travaille pas pour une organisation policière ». L’observation des valeurs valides à cette question indique que 17,8% (n=22) des répondants s’identifient comme des civils et que 82,1% (n=101) s’identifient comme des policiers, ce qui se rapproche du pourcentage réel de la constitution des membres des organisations policières du Québec.

De plus, une attention particulière a été portée afin de diversifier la provenance des répondants. Tel que mentionné précédemment les répondants proviennent de six organisations policières, dont la Sûreté du Québec. Ces six organisations policières sont réparties dans quatre niveaux de services différents. Considérant le grand nombre de corps policiers de niveau 1 et 2, il est possible d’affirmer que ce type d’organisation est sous représentée dans l’échantillon. Cet élément est important à soulever puisque, tel que décrit à l’annexe 1, les

12 Soulignons qu’il y avait certaines valeurs manquantes pour la variable âge, mais qu’une méthode d’évaluation

a été utilisée pour combler les réponses manquantes. Les détails concernant l’utilisation de ce proxy sont disponibles à la section 2.3.3 du présent document.

membres de ces organisations ont des activités moins diversifiées que les membres provenant des niveaux plus élevés. Ainsi, en sondant un plus grand nombre de membres de ce type d’organisation il serait possible d’observer une adoption de l’outil différente.

Au final, cet échantillon compte 47 patrouilleurs, 42 enquêteurs, 67 analystes et 21 gestionnaires. Parmi les participants, certains se sont identifiés comme étant des patrouilleurs- enquêteurs (n=4) et d’autres comment étant des agents de renseignement (n=7) ou d’information (n=2). Les premiers ont été inclus soit dans le groupe des patrouilleurs, soit dans le groupe des enquêteurs, selon la description de leurs tâches fournies. Quant aux agents de renseignement et d’information, ils ont été jumelés au groupe des analystes. Chacun de ces membres occupe des fonctions de l’action de sécurité plus ou moins diversifiées. Le tableau I illustre les fonctions que s’attribuent les répondants selon le type d’acteurs du « policing ».

Tableau I. Fonctions que s’attribuent les répondants selon le type d’acteurs

Fonction Patrouilleur (n=47) Enquêteur (n=42) Analyste (n=67) Gestionnaire (n=21) Total de l’échantillon (n= 177) Renseignement 38,3% 35,7% 95,5% 42,9% 59,9% Prévention 72,3% 4,8% 23,9% 23,8% 32,2% Répression 95,7% 81,0% 28,4% 28,6% 58,8% Gestion de crises 66,0% 9,5% 11,9% 42,9% 29,4% Aucune / autre 2,1% 2,4% 0,0% 19,0% 3,4%

Chaque type d’acteur représente une colonne. Il est possible d’observer que parmi les 47 patrouilleurs, 38,3% ont mentionné occuper des fonctions de renseignement alors que 95,7% de ces mêmes répondants ont indiqué occuper des fonctions de répression. Soulignons que les répondants pouvaient indiquer avoir plusieurs fonctions et ne devaient pas se limiter au choix d’une seule fonction. Ces observations combinées avec la question « Décrivez en quelques lignes en quoi consiste votre travail quotidien dans le poste actuel que vous occupez (fonctions principales, tâches générales), que ce travail soit relié ou non avec l’utilisation des

médias sociaux », permettent de dresser un portrait général des fonctions et activités des quatre groupes d’acteurs à l’étude.

De façon générale, il est possible de relever que les patrouilleurs perçoivent qu’ils ont pour fonction de veiller à l’application de la loi, plus précisément le Code criminel13 et le

Code de la sécurité routière14. Cette application de la loi passerait par des actions de

prévention et de répression. Notamment, ces membres patrouilleraient leurs secteurs de façon préventive et répondraient aux appels qu'ils reçoivent. Finalement, ils rédigeraient des rapports pour entamer des procédures judiciaires et recevoir les plaintes provenant des citoyens quant à divers délits commis. Certains répondants de ce groupe mentionnent également qu’ils ont pour fonction d’enquêter sur les sujets d’intérêt de leur secteur et de contribuer au renseignement en transmettant les informations pertinentes à leurs collègues patrouilleurs ou enquêteurs. Ainsi, ces membres semblent occuper des fonctions diversifiées. La quasi-totalité de ces membres perçoit qu’ils ont des fonctions de répression (95,7 %). Un pourcentage élevé de ces répondants perçoivent qu’ils ont également un rôle à jouer dans les fonctions de prévention (72,3 %) et de gestion de crises (66 %). À l’opposé, seulement quelques participants de ce groupe (38,3%) perçoivent qu’ils ont des activités reliées à la fonction de renseignement.

Les enquêteurs ayant répondu au questionnaire sont attitrés à la lutte contre diverses formes de criminalité. Parmi ces formes de crimes, on retrouve notamment les divisions des crimes majeurs, la cybersurveillance, les crimes économiques, la lutte à la corruption, les crimes à caractère sexuel, la traite de personnes et les fraudes. Soulignons que certains enquêteurs sont attitrés à une forme particulière de crimes alors que d’autres semblent plus généralistes, ces derniers traitant par exemple les dossiers que les patrouilleurs leur transmettent. De plus, un nombre élevé d’enquêteurs mentionnent devoir produire des dossiers contenant les éléments de preuve de la commission d’une infraction criminelle. Par le fait même, 81% de répondants mentionnent qu’ils ont des activités reliées à la fonction de répression. Dans une moindre proportion, certains considèrent qu’ils ont des activités reliées à la fonction de renseignement (35,7%), alors que très peu de répondants de ce groupe

13 L.R.C. 1985, c. C-46. 14 R.L.R.Q. c. C-24.2.

considèrent avoir des activités reliées à la fonction de gestion de crise (9,5%) et à la fonction de prévention (4,8%).

Tout comme pour les enquêteurs, l’observation des réponses obtenues à la question portant sur leurs principales activités permet de déterminer que certains analystes de l’échantillon sont parfois reliés à une forme de criminalité particulière, parfois reliés à une forme de criminalité plus générale. Pour la majorité des répondants, leurs activités consistent à analyser les informations disponibles sur un sujet spécifique, à rédiger des rapports relativement à ce sujet et à diffuser ces rapports aux enquêteurs qui ont besoin de ces informations. Notamment, ces analyses visent à dresser le portrait d’un individu, à obtenir des informations sur ses habitudes ou son apparence, à faire le portrait d’un groupe, à analyser les regroupements de crimes dans un lieu, ainsi qu’à vérifier l’impact produit par certaines décisions et interventions de la police. Considérant ces observations, il n’est pas surprenant de constater que la grande majorité de ces membres s’attribuent principalement des activités reliées à la fonction de renseignement (95,5%) et, dans une moindre mesure, des activités reliées aux fonctions de prévention (23,9%), de répression (28,4%) ou de gestion de crise (11,9%).

Le groupe des gestionnaires comprend les policiers responsables de superviser des équipes de patrouilleurs, des équipes d’enquêteurs ainsi que des équipes d’analystes, incluant les équipes attitrées au renseignement. Ces membres semblent principalement s’assurer du bon déroulement des activités par la planification, l’organisation, la direction et le contrôle des activités de leurs équipes. Plusieurs de ces superviseurs d’équipe mentionnent qu’ils s’impliquent parfois dans certains dossiers qui relèvent d’un caractère plus complexe ou plus sensible. De plus, parmi ce groupe, l’échantillon compte quelques membres qui sont affectés aux relations avec la communauté et les médias. Ce groupe obtient le plus haut pourcentage de membres affirmant que leurs activités se situent dans des fonctions autres que celles mentionnées (19%); un petit nombre de répondants affirment avoir des activités dans le cadre des fonctions de renseignement (42,9%), de gestion de crise (42,9%) et un nombre encore moindre affirme oeuvrer à la répression (28,6%) et la prévention (23,8%).

Cette description de l’échantillon permet de mieux comprendre l’étendue des activités des membres ayant répondu au questionnaire. Notamment, il est possible d’observer que ces membres n’ont pas tous les mêmes pratiques. Ainsi, il est possible que les MS n’aient pas affecté leurs activités de la même façon. Par exemple, les analystes représentent le groupe le plus relié au renseignement, ainsi il est possible de supposer que pour ce groupe, l’utilisation serait plutôt reliée à cette fonction. De plus, considérant qu’un plus grand nombre de répondants ont des activités reliées aux fonctions de répression et de renseignement, il serait normal d’observer qu’un moins grand nombre de ces répondants utilisent les MS comme outil de prévention, ce type d’action ne leur étant tout simplement pas attribué.