HAL Id: jpa-00207437
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Submitted on 1 Jan 1973
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Les échos de phonons. II
Ch. Frénois, J. Joffrin, A. Levelut
To cite this version:
Ch. Frénois, J. Joffrin, A. Levelut. Les échos de phonons. II. Journal de Physique, 1973, 34 (8-9),
pp.747-751. �10.1051/jphys:01973003408-9074700�. �jpa-00207437�
747
LES ÉCHO S DE PHONONS. II
Ch.
FRÉNOIS,
J. JOFFRIN et A. LEVELUT Laboratoire d’Ultrasons(*),
Université ParisVI,
Tour
13, 4, place Jussieu,
75230 Paris Cédex5,
France(Reçu
le 22 mars1973)
Résumé. 2014 Le rôle d’une onde
électromagnétique
defréquence
2 03C9 dans laproduction
deséchos de
phonons dipolaires
defréquence
03C9 est directement mis en évidence par l’utilisation d’une source auxiliaire à 2 03C9. De cefait,
si la source estintense,
ces échos peuvent être observés dans laplupart
des cristauxpiézoélectriques.
Abstract. 2014 The effect of an
electromagnetic
wave offrequency
2 03C9 on thegeneration
ofdipolar phonon
echoes atfrequency
03C9 isdirectly
demonstratedby using
asubsidiary
source at 2 03C9. Asa consequence, when the source is strong
enough,
the echoes may be excited in mostpiezoelectric crystals.
LE JOURNAL DE PHYSIQUE TOME 34, AOUT-SEPTEMBRE 1973,
Classification Physics Abstracts
72.60
1. Introduction. - Des
expériences
récentes[1 ]-[5]
ont
permis
de mettre enévidence,
dans des cristauxdépourvus
de centre desymétrie,
unphénomène présentant
desanalogies
avec les échos despins [6].
Cet
effet, interprété
en termes d’échos dephonons,
est lié au renversement du vecteur
d’onde ;
il est assurépar une interaction
paramétrique X, = flE88
entretrois ondes : deux
phonons
defréquence
w et devecteurs d’onde q et - q, et un
photon
defréquence
2 OJ et de vecteur d’onde
pratiquement
nul.Une
expérience
d’écho dephonons peut
se sché- matiser ainsi : deuximpulsions électromagnétiques
de même
fréquence
co,séparées
par un intervalle detemps
z, irradientl’échantillon ;
à l’instant 2 i, le cristal rayonne unsignal
de mêmefréquence
OJ(écho).
Cependant,
la théorie des échos dephonons
montreque pour obtenir des échos
dipolaires [5]
il faut que la secondeimpulsion
soit à lafréquence
2 co. Il estadmis que c’est le cristal lui-même
qui,
par la non- linéarité de sasusceptibilité diélectrique,
fait officie de doubleur defréquence.
Mais cepoint
n’est pas établi directement.Dans cet article sont décrites des
expériences
faites avec la
première impulsion
à co = 9 GHz etla seconde à 2 OJ = 18 GHz. Leur but est double :
a)
Prouver que lafréquence
2 OJjoue
effectivementun rôle dans le processus de renversement du
temps :
c’est cequi
est fait sur des cristaux deCdS ;
(*) Equipe de Recherche associée au CNRS.
b)
Montrer que l’utilisation d’unchamp électrique E(2 OJ) plus
intense que celuiproduit
par les non- linéarités ducristal, permet
l’extension desexpé-
riences d’échos de
phonons
à des cristaux n’enayant
pas fournijusqu’à présent :
lequartz
sertd’exemple.
2.
Expériences
sur le sulfure de cadmium. - Ledispositif expérimental
est schématisé sur lafigure
1.Un émetteur à 9 GHz délivrant des
séquences
dedeux
impulsions
distribue celles-ci à la fois dans unecavité résonnant à la
fréquence
de 9 GHz et,après
conversion dans un doubleur de
fréquence
àferrite,
dans une cavité résonnant à la
fréquence
de 18 GHz.Les deux extrémités d’un même cristal sont introduites dans chacune des cavités. Les
puissances
dechaque impulsion peuvent
êtrechangées
à volonté. Lors de la secondeimpulsion,
c’est la même onde électroma-gnétique
à 9 GHzqui engendre
unchamp
à 18 GHzsoit dans le doubleur à
ferrite,
soit dans le cristal de CdSgrâce
à sasusceptibilité diélectrique
non linéaire.Il existe donc une relation de
phase
entre ces deuxondes à 18 GHz et le
déphaseur
à 9 GHzreprésenté
sur la
figure
1permet
de modifier leurphase relative ;
un
déphaseur
à 18 GHzplacé
entre le doubleur et la cavité 2produit
un effetanalogue.
Enfin un tube àgaz à déclenchement
rapide joue
le rôled’interrup-
teur sur le circuit à 9
GHz ;
il sert essentiellement à couper la secondeimpulsion
à 9 GHz :l’opération
derenversement du
temps
n’a alors lieu que dans la cavité 2 à 18GHz ;
au contraire si le tube à gaz est « passant »,l’opération
a lieu simultanément dans les deux cavités. Dans tous les cas, l’écho deArticle published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:01973003408-9074700
748
FIG. 1. - Schéma de l’appareillage utilisé pour les expériences
sur CdS.
phonons
est détecté en retour sur la cavité 1 à lafréquence
de 9 GHz.Dans un
premier temps
nous avonsopéré
suivant leschéma
proposé
en[5] :
lapremière impulsion
à9 GHz est
envoyée
dans la cavité 1 et laseconde,
convertie à lafréquence double,
estenvoyée
dans lacavité 2. La théorie
[5] prévoit
pour cetype d’expé-
riences :
où
Pe, Pi
etP2
sontrespectivement
les intensités de l’écho et des deuximpulsions ; dte, At,
etAt,
sontles
largeurs,
mesurées aupied,
de l’écho et desimpul-
sions. Les résultats
expérimentaux
sont en très bonaccord avec la
théorie ;
unexemple
en est donnésur la
figure
2. Avec le mêmemontage,
l’intensité de l’écho a été mesurée en fonction de l’intervalle iséparant
les deuximpulsions (Fig. 3).
Sur l’axe destemps
sontindiquées
les durées de parcours des ondesacoustiques longitudinales
et transversales(dégéné- rées,
pour unepropagation
lelong
de l’axesénaire).
Le
premier pic (à
r = 4us)
est dû auxphonons longitudinaux ;
le second(à
1 = 10us)
estproduit
par les
phonons
transversaux. La forme de cette courbeappelle quelques
commentaires : pour des intervallesFIG. 2. - Intensité de l’écho (à 9 GHz) en fonction de l’in- tensité de la seconde impulsion (à 18 GHz). Les points expéri-
mentaux s’alignent bien sur une droite de pente 1.
FIG. 3. - Quelques caractéristiques des échos, mesurées en fonction de l’instant d’apparition. Courbe 1 : 1 re impulsion à
9 GHz et 2e à 18 GHz (points expérimentaux : 0). Courbe 2 : Déphasage relatif des deux secondes impulsions donnant
un écho résultant minimal (points expérimentaux : A).
de
temps
it/ vL
ou i1/ VT,
l’échocorrespondant
aux
phonons
depolarisations longitudinale
ou trans-versale, disparaît ;
ce résultat est normal et corres-pond
au fait que,engendrées
dans la cavité1,
lesondes mettent un
temps
fini pour atteindre la cavité2,
où il ne sert à rien
d’envoyer l’impulsion
de 18 GHzavant
qu’elles
y soient parvenues. Parailleurs,
la749
présence
de deux maxima sur cette courbe sembleindiquer
que lesphonons qui composent
lapopulation engendrée
par lapremière impulsion,
ont un compor- tement presquebalistique.
Laséparation
des échosde
phonons longitudinaux
et transversaux rendpossible
l’obtention d’une informationsupplémentaire
sur les coefficients
fl.
En effet le
dispositif
de lafigure
1permet, lorsque l’interrupteur
estsupprimé
ou «passant », d’effectuer le renversement dutemps
simultanément aux deux extrémités ducristal ;
les deux échos semélangent
à l’instant 2 r. En
fait,
ils interfèrent etl’amplitude
de l’écho résultant
peut
être modifiée à volonté endéphasant
l’une des ondes parrapport
à l’autre.Sur la
figure
3(courbe 2)
estreprésenté
ledéphasage
nécessaire pour obtenir un écho
d’amplitude
minimale.La différence
Ag = n/2
pour les deuxpolarisations
montre que les coefficients
f3L et f3T
de l’interactionparamétrique
sont designes opposés ;
eneffet,
lesdeux ondes inversées sont alors en
opposition
dephase
et il faut avancer ou retarder l’action de renversement du
temps
sur un des échos d’unquart
depériode
pour compenser ce
déphasage.
C’est parce quel’amplitude
dechaque
échos’exprime
comme unefonction
impaire de fi
que leur interférence est sen-sible au
signe
de cette constante. Parailleurs,
cephénomène
d’interférenceapparaît
comme une confir-mation
supplémentaire
de l’existence de deux groupes dephonons, longitudinaux
et transversaux, en mêmetemps qu’il
montrequ’une
cohérencepartielle
relieles
phonons engendrés
par lapremière impulsion, quel
que soit leurtrajet
dans le cristal.3.
Expériences
sur lequartz.
- Lequartz
est un cristalqui,
dans des conditionsusuelles,
à 9GHz,
ne donne pas d’échos de
phonons [1 ], [5].
Ceci s’ex-plique
par la valeur de sescoefficients (notés 2
bdans la réf.
[7])
et par la faiblesseprobable
de sesanharmonicités
diélectriques. L’emploi
d’unepuis-
sante source auxiliaire de
fréquence
18GHz, peut pallier
lapetitesse
de cesanharmonocités ;
c’est pour montrer que la méthode des échos dephonons peut
être étendue à tous les cristauxpiézoélectriques
que cetteexpérience
a été conçue.Elle est faite sur un échantillon de
quartz
de coupe X taillé en forme decylindre
delongueur
35 mm dontles faces terminales sont
polies ;
ainsi l’observation des allers et retours des trains d’ondes ultrasonores estpossible.
Le renversement dutemps
n’est pasproduit
à l’extrémité du
cristal,
defaçon
à éviter des inter- férencespossibles
entre l’écho dephonons
et le traind’ondes ultrasonores
(Fig. 4).
Il s’effectue dans unecavité
parallélépipédique
résonnant sur le modeTEo 11
et traversée de
part
enpart
par le barreau dequartz
dans la zone dechamp électrique
intense. Le centre de la cavité à 18 GHz est situé à une distance de 21 mmde l’extrémité introduite dans la cavité à 9 GHz.
Le
temps i
où la secondeimpulsion
estenvoyée
dans la cavité
2,
peut être varié àvolonté ;
mais unFIG. 4. - Schéma du dispositif utilisé lors des expériences sur
le quartz. La zone hachurée représente la région du quartz où le renversement du vecteur d’onde a lieu.
écho,
au sens des échos dephonons,
n’est obtenu que si elle estappliquée
au moment où l’onde ultrasonore passe dans la cavité2,
en sepropageant
dans un sensou dans un autre. Son ordre de
grandeur
est conformeà ce que l’on
peut
calculer àpartir
de la valeur numé-rique
du coefficient= 1,15 NV-1 m-1 [7]
etd’une estimation du
champ électrique
dans la cavité 2 : E =105 V/m.
Sur lafigure 5,
on areprésenté
dans undiagramme (z, t)
les instantsd’apparition
des échosde
phonons
et des échos ultrasonores. Ces derniers seproduisent
à intervallesréguliers
aux instants numé- rotés us 1, us2, us3, ... Les échos dephonons,
aucontraire, apparaissent
aux instants 2 a,lorsque
lerenversement a eu lieu à l’instant a,. L’instant
d’ap- parition
de ces différents échospeut
être aisément calculé si l’on remarque que dans lediagramme (z, t)
la
pente
des droites est la vitesse des ondeslongi-
tudinales.
FIG. 5. - Diagramme (z, t) donnant la position des échos ultrasonores et des échos de phonons détectés dans la cavité à 9 GHz. La bande hachurée représente la région du cristal
irradiée à 18 GHz.
750
Ces résultats
appellent quelques
remarques.a)
Le fait que les échos dephonons n’apparaissent qu’à
des instantsdéterminés,
2 a,, 2 ri, ..., montre que les ondesélastiques produites
par lapremière impulsion,
ont uncomportement balistique,
ou toutau
moins,
que la diffusionélastique
n’est pas assez efficace pour redistribuer lesphonons (co, q)
dansdes modes définis
uniquement
par lafréquence
co.L’existence des échos ultrasonores en est
également
une preuve.
b)
Le processusparamétrique
d’interactionqui
alieu aux instants a,, rl, ..., est assez efficace pour
produire
des échos dephonons ;
mais ceux-ci ont uneintensité
petite puisqu’elle
est à un niveau de 40 dBinférieure à celle des échos ultrasonores.
Le même processus n’est
cependant
pas assez efficace pouramplifier
defaçon
mesurable le faisceau ultrasonore.c)
L’existence d’un écho dephonons
est ici sus-ceptible
d’une utilisationpratique :
la mesureprécise
du
temps
de cohérence des ondes ultrasonores.On sait que la mesure de l’intensité d’un écho ultrasonore est souvent entachée de grosses erreurs,
spécialement
à hautefréquence.
Eneffet,
lagrandeur
mesurée est
proportionnelle
à un flux dechamp électrique
à travers la surface duquartz ;
elle est donc sensible àl’angle
d’incidence desplans
d’ondes[8],
c’est-à-dire au
parallélisme
des faces(cf. Fig. 6a).
FIG. 6. - Schéma indiquant les méfaits d’un manque de parallélisme des faces sur les échos ultrasonores (a). Le retour inverse, dans le cas des échos de phonons (b), élimine ces
inconvénients.
Il est courant que la succession d’allers et retours donne les résultats
indiqués
sur lafigure 7 ;
l’enve-loppe
des échos ultrasonores n’est pas une exponen- tielle mais elleprésente
une allurevaguement pério- dique
et le décrément nepeut
être mesuré.Au
contraire,
comme ilapparaît
clairement surla
figure 6b,
le renversement du vecteur d’onde éliminecomplètement
cet effet nuisible : le véritableécho,
celui observé à l’instant2 i, qui
a suivi strictement le même chemin à l’aller et au retour de sonpériple,
n’est sensible
qu’à
l’atténuationintrinsèque
du cristal :Le résultat de ces mesures est
représenté
sur lafigure
7. Lesavantages
de cette méthode sont évidents pour des mesures absolues d’atténuation.FIG. 7. - Décroissance des échos ultrasonores (représentés
par des bâtons) dans un quartz dont le parallélisme des faces laisse à désirer. La décroissance des échos de phonons est représentée par les points 0 ; le premier n’est pas sur la droite expérimentale à cause d’un défaut d’appareillage aux courts
intervalles de temps. La pente de cette droite conduit à une
atténuation intrinsèque de 75 x 10-3 dB/cm.
d)
Parprincipe
de la méthode des échos dephonons,
aux instants tels que 2 a,, ..., un
plan
dephase
estreconstitué ;
mais ensuite et éventuellement avant que la vibrationélastique
donne naissance à cetécho,
elle se propage dans le cristal et donne son propresystème
d’échosultrasonores ;
ceux-ci sont affectés des mêmes ennuis que lesystème principal
d’échosultrasonores usi, us2, ... Ceci a été effectivement observé.
4. Conclusion. - Les
expériences
d’échos depho-
nons réalisées avec deux
fréquences
úJ et 2 cv confirmentdonc
l’interprétation
donnée dans[5]
et enparticulier,
l’intervention du
couplage X,, = f3E(2 m) 8(cv) 8(m)
dont le rôle dans la convolution d’ondes avait
déjà
été mis en évidence
[9], [10].
Deplus,
l’utilisation d’une source auxiliairepuissante,
à lafréquence
2 co,permet
l’extension de la méthode des échos dephonons
à des cristaux
possédant
descoefficients f3 petits.
751
Il reste
cependant
à évaluernumériquement
lescoeflicients fl
pourchaque
cristal.Pour le
quartz,
des mesures directes[7]
de varia-tion de constante
élastique
avec lechamp électrique
donnent une valeur
de fi --
1NV-1 m-1,
voisinede celle que nous avons pu estimer ici. Par ailleurs dans le
molybdate
degadolinium, fi
vaut2,5 NV-1 m-1
loin dupoint
dechangement
de structure, auvoisinage duquel
ilprésente
un caractèrecritique [11].
Pour
CdS, l’amplitude comparée
des échos dephonons
et des échos ultrasonores conduit àfi -- 103 NV-1 m-1 ;
sachant que des cristaux aussi différents queKDP, SbSI, ZnO,
ont uncoefficient
de valeur aussi
grande,
il reste àexpliquer l’origine physique
de cecoefficient,
sadépendance
éventuelleen
température
et enfréquence
et l’influence de l’éclairement. C’estl’objet
des recherchesqui
sontactuellement menées.
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