HAL Id: jpa-00207285
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Submitted on 1 Jan 1972
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Essai d’interprétation théorique de l’effet électrique induit par la propagation d’une onde de choc dans une
chaine multimétallique
A. Migault, J. Jacquesson
To cite this version:
A. Migault, J. Jacquesson. Essai d’interprétation théorique de l’effet électrique induit par la prop-
agation d’une onde de choc dans une chaine multimétallique. Journal de Physique, 1972, 33 (5-6),
pp.599-606. �10.1051/jphys:01972003305-6059900�. �jpa-00207285�
MULTIMÉTALLIQUE
A. MIGAULT
(*)
et J.JACQUESSON
Laboratoire de
Mécanique
etPhysique
des MatériauxGroupe
des Ondes dechoc, ENSMA, 2,
rueGuillaume-VII,
86-Poitiers(Reçu
le 10janvier 1972,
révisé le 10février 1972)
Résumé. 2014 Lorsqu’une onde de choc traverse une jonction bimétallique, il apparaît aux extré-
mités non comprimées de la chaîne métallique, une tension électrique très semblable à une tension
thermoélectrique ordinaire mais d’amplitude beaucoup plus importante.
L’interprétation théorique proposée de ce phénomène est basée sur la notion de « pression de
radiation » du gaz de phonons créé dans le métal comprimé. Elle est précisée par la résolution
simultanée, limitée au cas linéaire et quasi-stationnaire, des équations cinétiques couplées de
Boltzmann régissant le mouvement des électrons et des phonons. Les applications numériques sont délicates ; néanmoins, les quelques résultats obtenus (couples Cu-CTE, Cu-Ni et Fe-CTE)
concordent avec les tensions relevées expérimentalement pour les pressions inférieures à 300 kbars.
Abstract. 2014 When a shock wave goes through the junction of two metals, an e. m. f. is generated
between the two non compressed parts of the metals. This electrical voltage is similar to the ther- moelectrical effect but is higher than the thermoelectrical voltage which could be estimated from the shock temperature.
The theoretical interpretation of this effect takes account of the « radiation pressure » of the
phonon gaz generated by the shock in compressed metals. Results are found again by resolution
of the coupled linearized Boltzmann equations for phonons and electrons distributions. Nume- rical calculations are not easy ; the proposed law (for Cu-CTE, Cu-Ni and Fe-CTE couples)
agrees with polarity and order of magnitude of experimental results in the 0-300 kbars pressure range.
1. Introduction. Caractères
expérimentaux
duphé-
nomène. - Dans cet
exposé
nous allons donner un essaid’interprétation théorique
de l’effetélectrique
induit par la
propagation
d’une onde de choc dansune chaîne
multimétallique.
Cet
effet, signalé
pour lapremière
fois par notre laboratoire[1],
se manifeste de lafaçon
suivante :lorsqu’une
onde de choc traverse la surface dejonc-
tion de deux métaux de nature
différente,
ilapparaît
entre les extrémités non
comprimées
des métaux unedifférence de
potentiel plus
ou moins élevée suivantl’amplitude
de l’onde de choc et la nature des métaux.Cet
effet, qui présente beaucoup d’analogies
avec uneffet
thermoélectrique ordinaire,
s’endistingue
essen-tiellement par des
amplitudes
très nettementsupé-
rieures pour les
couples
de métaux étudiés.La
figure
1présente
le montageexpérimental
utiliséet son schéma de
principe.
Sur la
figure
1 a nous voyons(de
haut enbas)
lacharge explosive cylindrique
surmontée de son déto-nateur,
l’éprouvette
soumise au choc et l’enclume en(*) Ce travail fait partie d’une thèse soutenue devant la faculté des Sciences de Poitiers. Elle porte la référence AO 3727 (numéro d’enregistrement au C. N. R. S.).
acier doux servant à
dissiper
le choc. Lafigure
1 bprésente
une coupeschématique
del’éprouvette
sou-mise au choc. Les tensions
apparaissant
entre lespoints
A et B sont visualisées sur unoscilloscope
àlarge
bandeéquipé
d’une caméra.Les
expériences
ont été faites soit sur descouples métalliques,
cuivre-constantan(1), cuivre-nickel,
fer- constantan, soit sur descouples
métal-semiconduc- teur(2) [lc].
Sur la
figure
2 nous montrons unoscillogramme
type obtenu avec lecouple
cuivre-constantan sur unoscilloscope
de 30 MHz de bandepassante.
Nous allons résumer les caractères
expérimentaux
du
phénomène
dans le cas descouples métalliques.
Ces caractères peuvent se diviser en deux groupes : 1 ° ANALOGIES AVEC UN PHÉNOMÈNE THERMOÉLEC- TRIQUE CLASSIQUE.
- Les chaînes
monométalliques
ne donnent aucunsignal significatif.
(1) Alliage cuivre-nickel à 60 % atomes cuivre et 40 %
atomes nickel.
(2) Le métal nommé le premier est le métal « 1 » en contact
avec l’explosif et relié à la masse électrique de la chaîne de
mesure (Fig. 1 b).
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:01972003305-6059900
600
FIG. la. - Montage expérimental.
FIG. 1 b. - Schéma expérimental de principe. Le choc a dépassé la jonction.
- Les
jonctions bimétalliques
étudiées se compor- tent comme des sources de tension dont la résistance interne est de l’ordre de la fraction d’ohm. Nous avonsvérifié ce fait de deux
façons :
en montrant que les tensions sontindépendantes
d’une part de la résistanceFIG. 2. - Couple Cuivre-Constantan
de
charge
R et d’autre part du diamètre desjonctions
actives
(J2, Fig. 1 b).
- A condition de substituer à la notion de
jonction chaude,
celle dejonction
souspression
nous retrouvonsla loi d’association série des
thermocouples classiques
et les
polarités
des tensions obtenues sonttoujours
pour les
couples étudiés,
conformes à celles que l’on peut déduire despropriétés thermoélectriques
nor-males des métaux du
couple.
Il reste bien entenduque cette
propriété
n’est valable que si les deux corpsne
changent
pas dephase
aux hautespressions.
20 CARACTÈRES PROPRES AU PHÉNOMÈNE.
- Le temps de
réponse
desjonctions
est très court ;jusqu’à présent,
seules lesperformances géométriques
du montage et celles de
l’oscilloscope
nous ont limité :la
plus grande partie
des temps de montée dessignaux enregistrés
se situe aux environs de 30 ns(3) ;
dans debonnes conditions nous avons
enregistré
dessignaux
dont le temps de montée est de 16 ns, limite de notre
oscilloscope
et il ne semble pas que nous ayons atteintles limites du
phénomènes
lui-même.- Le caractère le
plus spectaculaire
duphénomène qui
a motivé sonétude,
estl’amplitude
des tensions mesurées par rapport à celles que donnent un effetthermoélectrique
normal.A titre
d’exemple,
nousdonnons,
dans le tableauI, quelques
résultats concernant lecouple
cuivre-cons-tantan.
TABLEAU 1
Comparaison
entre les tensions mesurées sous choc et les tensionsthermoélectriques prévisibles
(3) ns = nanoseconde = 10-9 seconde.
ceci pour une même
température
à lajonction
activeséparant
les deux métaux.II.
Interprétation théorique.
- II. 1 IDÉES ET HYPO-THÈSES DE BASE GUIDANT NOS CALCULS. - Le
problème
que nous avons à résoudre est celui de l’interaction de porteurs de
charges (électrons)
avec uneperturba-
tion
mécanique
se propageant dans un réseau cristallin(onde
dechoc).
Cette interaction se fait en deuxétapes :
- interaction de l’onde de choc induite par l’ex-
plosif
avec le réseau cristallin et création d’un gaz dephonons,
- interaction du gaz de
phonons
avec les électrons.Nous supposerons cette interaction
linéaire,
cequi
revient à dire que seuls les
phonons ’longitudinaux interagissent
avec les électrons[4].
Lepotentiel
d’inter-action électrons-ions est
développé jusqu’au premier
ordre par rapport au
déplacement
relatif de l’électronet de l’ion en interaction.
Ainsi dans tout ce
qui
suit nous supposerons quepratiquement
seuls lesphonons longitudinaux
pren- nent une part active à ces interactions. Dansl’approxi-
mation
linéaire,
ce sont les seulsqui participent
à lavariation de densité du solide.
Nous décrirons l’interaction onde de choc-réseau d’une manière
macroscopique
en écrivantqu’une fraction y (0
y1)
del’énergie apportée
par le choc se retrouve sous forme dephonons longitudinaux (pour
un fluideparfait y
=1).
La variation
d’énergie
internespécifique
dans lechoc est donnée par
l’équation
deHugoniot [2] :
où P est la
pression
de choc.(On néglige
lapression atmosphérique initiale.)
La densité
d’énergie
du gaz dephonons longitudi-
naux est :
na est la fonction de distribution des
phonons longitu-
dinaux de vecteur d’onde 6 et de
pulsation
co, eth,
la constante réduite de Planck
(h
=h/2 7r).
L’hypothèse
concernant l’interaction onde de choc- réseau s’écrit :L’interaction électrons-électrons est
prise
en compte dans l’élément de matrice effectif décrivant les inter- actionsélectrons-phonons (Pines [4b]).
Nous avons établi
expérimentalement
que lephéno-
mène étudié est
générateur
detension ;
celasignifie
que, à courant
nul,
il existe une force extérieure Fagissant
sur les électrons. La circulation de cette force lelong
de la chaîne de mesure estproportionnelle
àla différence de
potentiel
observée.Nous allons donc chercher une solution des
équa-
tions
(4),
tenant compte de cette condition. Connais- santfk,
nous pourrons alors calculer le courant élec-trique
Jqui dépend
de F, soit :(e
est lacharge électronique,
engrandeur
et ensigne).
En annulant
J,
nous trouverons uneexpression
pour F et la différence de
potentiel
observée doit êtreproportionnelle
à la circulation de F ainsi calculé.II.2 SIMPLIFICATION DES ÉQUATIONS CINÉTIQUES
(4).
- Pour résoudre les deux
équations
de Boltzmann(4),
nous faisons les
approximations
suivantes :- linéarité de l’interaction
électron-phonon (§ II. 1),
- linéarité des solutions
fk
et n6 par rapport aux diversesperturbations
extérieures(F, gradient
detempérature ôT/ôr
créé par l’onde dechoc, ...).
Lecourant
électrique
donné par la relation(5)
est alorslinéaire par rapport à ces
perturbations
et nous pour-rons
ainsi,
à lalimite,
rendre compte des résultatsconcernant les
phénomènes
de transportclassiques (loi d’ohm, etc...).
Nous supposerons
qu’il
existe un « étatd’équilibre thermodynamique
local »[4a] [5]
caractérisé par latempérature
T queprend
le métal soumis au choc etque l’état réel du
système
estproche
de cet étatd’équi-
libre local.
Dans ces
conditions,
nous pouvons écrire :602
Les fonctions
If
etno
décriventl’équilibre
thermo-dynamique
local et les fonctionsok
et qJa sont,d’après l’hypothèse précédente,
linéaires par rapport auxperturbations
extérieures.Nous supposerons que les états du
système
sont des étatsquasi
stationnaires : même dans le front dechoc,
les variations des fonctions de distributionpendant
le temps nécessaire à une interaction et sur un libre parcours moyen, sont faibles.(Le
temps de montée du choc peut être estimé à 10 -8 s et les temps d’inter- action entreparticules
sont inférieurs à 10 -11s).
Grâce à un modèle
d’équation
d’étatdéveloppé par
ailleurs
(Migault, [6])
nous pouvons évaluer latempé-
rature de
Debye
et latempérature
àlaquelle
estportée
le métal soumis au choc(elle
caractérisel’équilibre thermodynamique local).
Ces évaluations montrent que, à unepression donnée,
latempérature
du métalest
toujours supérieure
à latempérature
deDebye.
Ilen résulte alors un certain nombre
d’approximations
permettant de
simplifier
lesopérateurs
de collision[4].
II.3 SOLUTION DU SYSTÈME
D’ÉQUATIONS (4).
-Compte
tenu deshypothèses
etapproximations
faitesdans le
paragraphe
II.2 nous pouvons écrire le sys- tème(4)
sous la forme linéarisée suivante dans le casde métaux à
symétrie cubique :
avec
(voir (6)) :
Ok
et0 a
sont lesangles
des vecteurs d’onde k et 6avec la direction u de la
perturbation
extérieure que l’on supposeparallèle
à la direction depropagation
du choc.
7:k est le temps de relaxation
électronique (Wil-
son
[4c]) ; zâl
et r, sont les temps de relaxation desphonons
en interaction avec les électrons et avecl’ensemble
électron-phonon (voir annexe).
En prenant u
parallèle
à Oz et en suivant la marcheindiquée
dans leparagraphe
11.1, nous obtenonsBz, champ agissant
sur les électrons :Si N et
No
sont les densitésélectroniques
dans lemilieu
comprimé
et noncomprimé,
nous avons :k,
est la valeur du vecteur d’ondeélectronique
auniveau de Fermi
(surface
de Fermisphérique).
io a les dimensions d’un temps et on peut montrer que
-CF/’rO -10-2
donc estnégligeable
devant 1.Ainsi :
III. Etude de la formule
(9). Applications
numé-riques.
- III.1CONSÉQUENCES
DIRECTES DE LA FOR- MULE(9).
- Dansl’expression
deEz
nous remarquonsqu’au
terme décrivant lechamp thermoélectrique
clas-sique SbTlôz,
ils’ajoute
unchamp
crééuniquement
par
l’anisotropie
de la fonction de distribution desphonons
dansl’espace
des vecteurs d’onde. Ce termea une
interprétation physique
trèssimple. U/3
est la« pression
deradiation » p
du gaz dephonons.
Il enrésulte alors une
force fZ agissant
sur les électrons del’unité de volume
qui
vaut :La force
agissant
sur un électron est :Le terme
zQ/i6’
>qui
est inférieur à 1tient compte
du fait que les
phonons interagissant
entre eux, seuleune fraction du moment des
phonons
est transmiseaux électrons.
Nous posons :
Compte
tenu des relations(1)
et(3)
donnant lavaleur de U en fonction de
l’énergie apportée
par lechoc, gph
peut s’écrire :e2
est unequantité positive
car e estnégatif.
FIG. 3. - Répartition supposée de la température et de la pression dans le métal choqué (dans les calculs, l’épaisseur du
front de choc est supposée nulle).
Donc
gph
esttoujours dirigé
vers les zpositifs (sens
de
propagation
duchoc).
Le sens duchamp
thermo-électrique ordinaire,
SbTIDz, dépend
dusigne
de S.Si S est
négatif,
cechamp
est de même sens quez
D’autre part, en admettant une
répartition
de pres- sionanalogue
à celle de lafigure
3 nous voyons que8%
n’est différent de zéro que dans larégion
du frontde choc. Dans la situation
réelle,
derrière le front de choc la détente est sensiblementadiabatique
et lesgradients
y sont notablementplus
faibles que dans le front de choc : les électrons et lesphonons
ontalors la
répartition
del’équilibre thermodynamique
local.
111.2 CALCUL DE LA DIFFÉRENCE DE POTENTIEL. -
Il faut calculer la circulation du
champ 8z
lelong
FIG. 4. - Schéma théorique de la chaîne métallique dévelop- pée avec deux jonctions en série (J2 et
J2).
Répartition de lapression dans la chaîne.
Si le choc a
dépassé J2,
un seul chemin continujoint
A àB ;
il traverse deux fois le front de choc mais dans des sens différents(Fig. 4).
En supposant que le front de choc est droit
(temps
de montée
nul)
et que derrière le front de choc la détente estisentropique,
nous trouvons :décrivant la contribution des
phonons, qui
est leplus
intéressant et doit rendre compte des résultatsexpérimentaux
observés. Le deuxième terme de H nedépend
que de la loi de détenteisentropique, P(x),
du métal derrière le front de choc. Si le choc vient
juste
de franchir lajonction
activeJ2,
xM = xj et seul lepremier
terme de H subsiste.III.3 APPLICATIONS
NUMÉRIQUES.
COMPARAISONAVEC LES RÉSULTATS EXPÉRIMENTAUX. - Tout
d’abord,
nous constatons que si les deux métaux de la chaîne sont
identiques,
la différence depotentiel
est nulle :c’est bien ce que
prévoit l’expérience (§
1 et[lb]).
D’autre part, la formule
(10)
rend compteparfaite-
ment de la forme des
oscillogrammes
obtenus dans lecas d’association série des
jonctions
si on suppose quederrière le front de choc la
pression
suit une loi dedécroissance
adiabatique.
Unoscillogramme
obtenu dans ce cas est montré sur lafigure
5.L’application
de la relation(10) présente
des difh-cultés faute de données
physiques correspondant
àl’état sous
choc,
cequi
nousoblige
à certainesapproximations.
Nous étudierons
uniquement
la tension de crête mesurée sur nososcillogrammes
au moment où lechoc franchit la
jonction
activeJZ
entre le métal 1et le métal 2. Dans ces
conditions,
la valeur de H intervenant dans les relations(10)
est :604
FIG. 5. - Oscillogramme Cu-CTE - Cu-BTE-Cu
Pour évaluer le
premier
terme devA - vB de
l’ex-pression (10),
soit(Q2 - Q1),
nous avons utilisé(quand
cela étaitpossible)
des résultats deBundy [3]
relatifs à l’influence d’une
compression statique
surles
thermocouples.
Cesrésultats,
obtenus pour despressions
inférieures à 100kbars,
ont étéextrapolés,
faute de données
plus précises,
linéairementjusqu’à
400 kbars.
L’évaluation de
(H2 - Hl),
où H est donné par larelation
(11),
estplus complexe.
Lecouple
de valeurs(PM, xM)
au sommet du choc se déduit des courbes deHugoniot
des métaux ducouple,
bien connuesexpérimentalement [2], [7].
Nousprendrons Il égal
à 1c’est-à-dire que nous supposons que le métal se com-
porte comme un fluide
parfait.
Leproblème
leplus
délicat est l’évaluation du rapport
> - O,IT
(Gurevitch [8]).
Elle nécessite la donnée d’un modèlecomplet d’équation
d’état. Nous en avons étudié un,[6], qui
nous apermis
une étudethéorique complète
des
couples
cuivre-nickel et cuivre-constantan(4).
(4) Pour le constantan, ne connaissant pas la courbe de
Hugoniot expérimentale, nous avons fait une moyenne pondérée des courbes de Hugoniot déjà très voisines des composants de l’alliage (cuivre-nickel) dans le plan pression-vitesse particulaire.
Dans le cas du
couple
fer-constantan nous avons tout d’abord dû nous limiter à despressions
inférieures à celle duchangement
dephase (130 kbars)
et ensuiteadopter
des formulesplus simples
déduites de la notionde
pression
de radiation telle que nous l’avonsexposée
par ailleurs
[9] :
eneffet,
le manque de donnéesexpé-
rimentales sur le fer ne nous a pas
permis d’appliquer
notre modèle
d’équation
d’état. A titreindicatif,
nous montrons, sur lafigure 6, l’oscillogramme
obtenupour une
pression supérieure
à celle duchangement
de
phase.
Les
figures (7), (8), (9)
nous permettent de comparer les résultatsthéoriques
avec les résultatsexpérimen-
taux. Nous avons :
Notre modèle donne le
signe
correct pour les ten-sions
(celles-ci
sontnégatives
pour les troiscouples examinés,
le cuivre ou le fer étant relié à lamasse).
D’autre part, nous constatons que l’ordre de
grandeur
des tensions est
respecté
et que le modèlethéorique
discuté ici est, surtout dans le domaine des hautes
pressions (>
à 300kbars),
meilleur que celuidéjà présenté
dans la référence[9].
On peut se rendre compte que l’écart entre les résultats
théoriques
etexpérimentaux
estproportion-
nellement
plus grand
à bassepression qu’à
hautepression.
Nous pensons que cette circonstance estprincipalement
due au fait que nous n’avons absolu- ment pas tenu compte du mouvement des défauts cristallins :si,
dans le domaine des hautespressions (supérieure
à 300kbars),
nous pouvons considérer le solide comme se comportant trèsgrossièrement
commeFIG. 7. - Couple Cu-CTE
FIG. 8. - Couple Cu-Ni lb; x nos résultats expérimentaux 0 résultats de Illyukhin et coll. [10]
-9-o-0 résultats théoriques AV [9]
FIG. 9. - Couple Fe-CTE . nos résultats expérimentaux
x résultats théoriques AV [9].
un fluide
parfait,
il n’en estplus
de même dans ledomaine des basses
pressions
où l’interaction onde de choc-défauts cristallins estimportante :
de nom-breuses études
métallurgiques
l’ont montré[11 ].
Dansle domaine des
pressions supérieures
à 300 kbarsenviron,
l’écart entre résultatsexpérimentaux
et résul-tats
théoriques
peut être réduit en prenant pour J1une valeur inférieure à 1
(de
l’ordre de0,6
à0,7) ; d’après
noshypothèses,
cela revient à dire quel’énergie
du choc n’est pas cédée entièrement aux
phonons longitudinaux
etqu’une partie
peut être cédée auxphonons
transversaux. Ceciapparaît
comme tout àfait
plausible,
le solide ne pouvant se comporter exac-tement comme un fluide
parfait.
IV. Conclusions. - Dans la théorie élaborée ci- dessus nous nous sommes limités à l’étude des
phéno-
mènes linéarisés. Il est bien évident
qu’une
théorieplus précise
devraitreprendre
defaçon plus
détailléel’interaction onde de choc-réseau cristallin
qui
estmanifestement non linéaire.
Toutefois,
nous pensonsquantités
telles que latempérature
deDebye,
le coefh-cient de
Gruneisen,
latempérature
dans le front dechoc,
... mais il estpratiquement impossible,
actuelle-ment, d’obtenir des
renseignements expérimentaux
directs sur ces
quantités. L’interprétation
des résultatsnumériques
est donc encoreprématurée.
Signalons
enfin que des résultats intéressants° ont été obtenus sur les semiconducteurs[lc]
et[12].
Annexe. - Les calculs permettant d’aboutir aux deux relations
(7)
neprésentent
pas de difficultés mais sont assezlongs,
et il convientd’expliquer
lesnotations introduites.
Si on suppose les électrons seulement en interaction
avec les
phonons
àl’équilibre thermodynamique (n6
=n°),
lapremière équation (7)
s’écrit :On retrouve
l’équation
de Boltzmann pour les électrons sous sa forme linéarisée avec un temps de relaxationélectronique,
ik, tel que l’a défini Wilson[4c].
De
même,
si on suppose lesphonons
en interactionavec les électrons à
l’équilibre thermodynamique (fk =- f k),
la deuxièmeéquation (7)
s’écrit :et on
définit,
paranalogie
avec le gazélectronique,
un temps de relaxation desphonons
en interaction avecdes électrons à
l’équilibre thermodynamique, iQ’.
En
plus,
dans le cas desphonons,
on tientégalement,
compte du faitqu’ils interagissent
entre eux(c’est l’opérateur ôn,- ph-ph de l’équation (4)).
Dans le cas
t coll
linéaire,
on peut montrerqu’il s’ajoute
au membrede droite de
(7")
le terme[ - (na - n")l rph ] qui
pro-vient de la linéarisation de
l’opérateur
citéplus haut ;
i6h apparaît
comme le temps de relaxation d’unphonon
en interaction avec les autres
phonons
àl’équilibre thermodynamique [4a].
Compte
tenu de cette remarque relative aux inter- actionsphonon-phonon,
on doitremplacer (7")
parl’équation
suivante :606
où l’on a
posé :
ce
qui
permet une définition formelle d’un temps de relaxation za relatif auxphonons
de vecteur d’onde 6en interaction entre eux et avec les électrons à
l’équi-
libre
thermodynamique.
En
plus
nous devons tenir compte du fait quepho-
nons et électrons ne sont pas à
l’équilibre thermodyna- mique ;
en se limitant à une théorielinéaire,
on trouveque dans les
équations
de Boltzmann relatives auxélectrons et aux
phonons [(7’)
et(7"’)] s’ajoutent
destermes de
couplage, proportionnels
auxécarts, #(E*)
et
il(a),
des fonctions dedistribution, fk
et nu, par rapport aux distributions àl’équilibre thermodyna- mique local, f k
etno.
On obtient alors leséqua-
tions
(7).
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