• Aucun résultat trouvé

Essai d'interprétation théorique de l'effet électrique induit par la propagation d'une onde de choc dans une chaine multimétallique

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2021

Partager "Essai d'interprétation théorique de l'effet électrique induit par la propagation d'une onde de choc dans une chaine multimétallique"

Copied!
9
0
0

Texte intégral

(1)

HAL Id: jpa-00207285

https://hal.archives-ouvertes.fr/jpa-00207285

Submitted on 1 Jan 1972

HAL

is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of sci- entific research documents, whether they are pub- lished or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers.

L’archive ouverte pluridisciplinaire

HAL, est

destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d’enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés.

Essai d’interprétation théorique de l’effet électrique induit par la propagation d’une onde de choc dans une

chaine multimétallique

A. Migault, J. Jacquesson

To cite this version:

A. Migault, J. Jacquesson. Essai d’interprétation théorique de l’effet électrique induit par la prop-

agation d’une onde de choc dans une chaine multimétallique. Journal de Physique, 1972, 33 (5-6),

pp.599-606. �10.1051/jphys:01972003305-6059900�. �jpa-00207285�

(2)

MULTIMÉTALLIQUE

A. MIGAULT

(*)

et J.

JACQUESSON

Laboratoire de

Mécanique

et

Physique

des Matériaux

Groupe

des Ondes de

choc, ENSMA, 2,

rue

Guillaume-VII,

86-Poitiers

(Reçu

le 10

janvier 1972,

révisé le 10

février 1972)

Résumé. 2014 Lorsqu’une onde de choc traverse une jonction bimétallique, il apparaît aux extré-

mités non comprimées de la chaîne métallique, une tension électrique très semblable à une tension

thermoélectrique ordinaire mais d’amplitude beaucoup plus importante.

L’interprétation théorique proposée de ce phénomène est basée sur la notion de « pression de

radiation » du gaz de phonons créé dans le métal comprimé. Elle est précisée par la résolution

simultanée, limitée au cas linéaire et quasi-stationnaire, des équations cinétiques couplées de

Boltzmann régissant le mouvement des électrons et des phonons. Les applications numériques sont délicates ; néanmoins, les quelques résultats obtenus (couples Cu-CTE, Cu-Ni et Fe-CTE)

concordent avec les tensions relevées expérimentalement pour les pressions inférieures à 300 kbars.

Abstract. 2014 When a shock wave goes through the junction of two metals, an e. m. f. is generated

between the two non compressed parts of the metals. This electrical voltage is similar to the ther- moelectrical effect but is higher than the thermoelectrical voltage which could be estimated from the shock temperature.

The theoretical interpretation of this effect takes account of the « radiation pressure » of the

phonon gaz generated by the shock in compressed metals. Results are found again by resolution

of the coupled linearized Boltzmann equations for phonons and electrons distributions. Nume- rical calculations are not easy ; the proposed law (for Cu-CTE, Cu-Ni and Fe-CTE couples)

agrees with polarity and order of magnitude of experimental results in the 0-300 kbars pressure range.

1. Introduction. Caractères

expérimentaux

du

phé-

nomène. - Dans cet

exposé

nous allons donner un essai

d’interprétation théorique

de l’effet

électrique

induit par la

propagation

d’une onde de choc dans

une chaîne

multimétallique.

Cet

effet, signalé

pour la

première

fois par notre laboratoire

[1],

se manifeste de la

façon

suivante :

lorsqu’une

onde de choc traverse la surface de

jonc-

tion de deux métaux de nature

différente,

il

apparaît

entre les extrémités non

comprimées

des métaux une

différence de

potentiel plus

ou moins élevée suivant

l’amplitude

de l’onde de choc et la nature des métaux.

Cet

effet, qui présente beaucoup d’analogies

avec un

effet

thermoélectrique ordinaire,

s’en

distingue

essen-

tiellement par des

amplitudes

très nettement

supé-

rieures pour les

couples

de métaux étudiés.

La

figure

1

présente

le montage

expérimental

utilisé

et son schéma de

principe.

Sur la

figure

1 a nous voyons

(de

haut en

bas)

la

charge explosive cylindrique

surmontée de son déto-

nateur,

l’éprouvette

soumise au choc et l’enclume en

(*) Ce travail fait partie d’une thèse soutenue devant la faculté des Sciences de Poitiers. Elle porte la référence AO 3727 (numéro d’enregistrement au C. N. R. S.).

acier doux servant à

dissiper

le choc. La

figure

1 b

présente

une coupe

schématique

de

l’éprouvette

sou-

mise au choc. Les tensions

apparaissant

entre les

points

A et B sont visualisées sur un

oscilloscope

à

large

bande

équipé

d’une caméra.

Les

expériences

ont été faites soit sur des

couples métalliques,

cuivre-constantan

(1), cuivre-nickel,

fer- constantan, soit sur des

couples

métal-semiconduc- teur

(2) [lc].

Sur la

figure

2 nous montrons un

oscillogramme

type obtenu avec le

couple

cuivre-constantan sur un

oscilloscope

de 30 MHz de bande

passante.

Nous allons résumer les caractères

expérimentaux

du

phénomène

dans le cas des

couples métalliques.

Ces caractères peuvent se diviser en deux groupes : 1 ° ANALOGIES AVEC UN PHÉNOMÈNE THERMOÉLEC- TRIQUE CLASSIQUE.

- Les chaînes

monométalliques

ne donnent aucun

signal significatif.

(1) Alliage cuivre-nickel à 60 % atomes cuivre et 40 %

atomes nickel.

(2) Le métal nommé le premier est le métal « 1 » en contact

avec l’explosif et relié à la masse électrique de la chaîne de

mesure (Fig. 1 b).

Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:01972003305-6059900

(3)

600

FIG. la. - Montage expérimental.

FIG. 1 b. - Schéma expérimental de principe. Le choc a dépassé la jonction.

- Les

jonctions bimétalliques

étudiées se compor- tent comme des sources de tension dont la résistance interne est de l’ordre de la fraction d’ohm. Nous avons

vérifié ce fait de deux

façons :

en montrant que les tensions sont

indépendantes

d’une part de la résistance

FIG. 2. - Couple Cuivre-Constantan

de

charge

R et d’autre part du diamètre des

jonctions

actives

(J2, Fig. 1 b).

- A condition de substituer à la notion de

jonction chaude,

celle de

jonction

sous

pression

nous retrouvons

la loi d’association série des

thermocouples classiques

et les

polarités

des tensions obtenues sont

toujours

pour les

couples étudiés,

conformes à celles que l’on peut déduire des

propriétés thermoélectriques

nor-

males des métaux du

couple.

Il reste bien entendu

que cette

propriété

n’est valable que si les deux corps

ne

changent

pas de

phase

aux hautes

pressions.

20 CARACTÈRES PROPRES AU PHÉNOMÈNE.

- Le temps de

réponse

des

jonctions

est très court ;

jusqu’à présent,

seules les

performances géométriques

du montage et celles de

l’oscilloscope

nous ont limité :

la

plus grande partie

des temps de montée des

signaux enregistrés

se situe aux environs de 30 ns

(3) ;

dans de

bonnes conditions nous avons

enregistré

des

signaux

dont le temps de montée est de 16 ns, limite de notre

oscilloscope

et il ne semble pas que nous ayons atteint

les limites du

phénomènes

lui-même.

- Le caractère le

plus spectaculaire

du

phénomène qui

a motivé son

étude,

est

l’amplitude

des tensions mesurées par rapport à celles que donnent un effet

thermoélectrique

normal.

A titre

d’exemple,

nous

donnons,

dans le tableau

I, quelques

résultats concernant le

couple

cuivre-cons-

tantan.

TABLEAU 1

Comparaison

entre les tensions mesurées sous choc et les tensions

thermoélectriques prévisibles

(3) ns = nanoseconde = 10-9 seconde.

(4)

ceci pour une même

température

à la

jonction

active

séparant

les deux métaux.

II.

Interprétation théorique.

- II. 1 IDÉES ET HYPO-

THÈSES DE BASE GUIDANT NOS CALCULS. - Le

problème

que nous avons à résoudre est celui de l’interaction de porteurs de

charges (électrons)

avec une

perturba-

tion

mécanique

se propageant dans un réseau cristallin

(onde

de

choc).

Cette interaction se fait en deux

étapes :

- interaction de l’onde de choc induite par l’ex-

plosif

avec le réseau cristallin et création d’un gaz de

phonons,

- interaction du gaz de

phonons

avec les électrons.

Nous supposerons cette interaction

linéaire,

ce

qui

revient à dire que seuls les

phonons ’longitudinaux interagissent

avec les électrons

[4].

Le

potentiel

d’inter-

action électrons-ions est

développé jusqu’au premier

ordre par rapport au

déplacement

relatif de l’électron

et de l’ion en interaction.

Ainsi dans tout ce

qui

suit nous supposerons que

pratiquement

seuls les

phonons longitudinaux

pren- nent une part active à ces interactions. Dans

l’approxi-

mation

linéaire,

ce sont les seuls

qui participent

à la

variation de densité du solide.

Nous décrirons l’interaction onde de choc-réseau d’une manière

macroscopique

en écrivant

qu’une fraction y (0

y

1)

de

l’énergie apportée

par le choc se retrouve sous forme de

phonons longitudinaux (pour

un fluide

parfait y

=

1).

La variation

d’énergie

interne

spécifique

dans le

choc est donnée par

l’équation

de

Hugoniot [2] :

où P est la

pression

de choc.

(On néglige

la

pression atmosphérique initiale.)

La densité

d’énergie

du gaz de

phonons longitudi-

naux est :

na est la fonction de distribution des

phonons longitu-

dinaux de vecteur d’onde 6 et de

pulsation

co, et

h,

la constante réduite de Planck

(h

=

h/2 7r).

L’hypothèse

concernant l’interaction onde de choc- réseau s’écrit :

L’interaction électrons-électrons est

prise

en compte dans l’élément de matrice effectif décrivant les inter- actions

électrons-phonons (Pines [4b]).

Nous avons établi

expérimentalement

que le

phéno-

mène étudié est

générateur

de

tension ;

cela

signifie

que, à courant

nul,

il existe une force extérieure F

agissant

sur les électrons. La circulation de cette force le

long

de la chaîne de mesure est

proportionnelle

à

la différence de

potentiel

observée.

Nous allons donc chercher une solution des

équa-

tions

(4),

tenant compte de cette condition. Connais- sant

fk,

nous pourrons alors calculer le courant élec-

trique

J

qui dépend

de F, soit :

(e

est la

charge électronique,

en

grandeur

et en

signe).

En annulant

J,

nous trouverons une

expression

pour F et la différence de

potentiel

observée doit être

proportionnelle

à la circulation de F ainsi calculé.

II.2 SIMPLIFICATION DES ÉQUATIONS CINÉTIQUES

(4).

- Pour résoudre les deux

équations

de Boltzmann

(4),

nous faisons les

approximations

suivantes :

- linéarité de l’interaction

électron-phonon (§ II. 1),

- linéarité des solutions

fk

et n6 par rapport aux diverses

perturbations

extérieures

(F, gradient

de

température ôT/ôr

créé par l’onde de

choc, ...).

Le

courant

électrique

donné par la relation

(5)

est alors

linéaire par rapport à ces

perturbations

et nous pour-

rons

ainsi,

à la

limite,

rendre compte des résultats

concernant les

phénomènes

de transport

classiques (loi d’ohm, etc...).

Nous supposerons

qu’il

existe un « état

d’équilibre thermodynamique

local »

[4a] [5]

caractérisé par la

température

T que

prend

le métal soumis au choc et

que l’état réel du

système

est

proche

de cet état

d’équi-

libre local.

Dans ces

conditions,

nous pouvons écrire :

(5)

602

Les fonctions

If

et

no

décrivent

l’équilibre

thermo-

dynamique

local et les fonctions

ok

et qJa sont,

d’après l’hypothèse précédente,

linéaires par rapport aux

perturbations

extérieures.

Nous supposerons que les états du

système

sont des états

quasi

stationnaires : même dans le front de

choc,

les variations des fonctions de distribution

pendant

le temps nécessaire à une interaction et sur un libre parcours moyen, sont faibles.

(Le

temps de montée du choc peut être estimé à 10 -8 s et les temps d’inter- action entre

particules

sont inférieurs à 10 -11

s).

Grâce à un modèle

d’équation

d’état

développé par

ailleurs

(Migault, [6])

nous pouvons évaluer la

tempé-

rature de

Debye

et la

température

à

laquelle

est

portée

le métal soumis au choc

(elle

caractérise

l’équilibre thermodynamique local).

Ces évaluations montrent que, à une

pression donnée,

la

température

du métal

est

toujours supérieure

à la

température

de

Debye.

Il

en résulte alors un certain nombre

d’approximations

permettant de

simplifier

les

opérateurs

de collision

[4].

II.3 SOLUTION DU SYSTÈME

D’ÉQUATIONS (4).

-

Compte

tenu des

hypothèses

et

approximations

faites

dans le

paragraphe

II.2 nous pouvons écrire le sys- tème

(4)

sous la forme linéarisée suivante dans le cas

de métaux à

symétrie cubique :

avec

(voir (6)) :

Ok

et

0 a

sont les

angles

des vecteurs d’onde k et 6

avec la direction u de la

perturbation

extérieure que l’on suppose

parallèle

à la direction de

propagation

du choc.

7:k est le temps de relaxation

électronique (Wil-

son

[4c]) ; zâl

et r, sont les temps de relaxation des

phonons

en interaction avec les électrons et avec

l’ensemble

électron-phonon (voir annexe).

En prenant u

parallèle

à Oz et en suivant la marche

indiquée

dans le

paragraphe

11.1, nous obtenons

Bz, champ agissant

sur les électrons :

Si N et

No

sont les densités

électroniques

dans le

milieu

comprimé

et non

comprimé,

nous avons :

k,

est la valeur du vecteur d’onde

électronique

au

niveau de Fermi

(surface

de Fermi

sphérique).

io a les dimensions d’un temps et on peut montrer que

-CF/’rO -10-2

donc est

négligeable

devant 1.

Ainsi :

III. Etude de la formule

(9). Applications

numé-

riques.

- III.1

CONSÉQUENCES

DIRECTES DE LA FOR- MULE

(9).

- Dans

l’expression

de

Ez

nous remarquons

qu’au

terme décrivant le

champ thermoélectrique

clas-

sique SbTlôz,

il

s’ajoute

un

champ

créé

uniquement

par

l’anisotropie

de la fonction de distribution des

phonons

dans

l’espace

des vecteurs d’onde. Ce terme

a une

interprétation physique

très

simple. U/3

est la

« pression

de

radiation » p

du gaz de

phonons.

Il en

résulte alors une

force fZ agissant

sur les électrons de

l’unité de volume

qui

vaut :

La force

agissant

sur un électron est :

Le terme

zQ/i6’

>

qui

est inférieur à 1

tient compte

du fait que les

phonons interagissant

entre eux, seule

une fraction du moment des

phonons

est transmise

aux électrons.

Nous posons :

Compte

tenu des relations

(1)

et

(3)

donnant la

valeur de U en fonction de

l’énergie apportée

par le

choc, gph

peut s’écrire :

e2

est une

quantité positive

car e est

négatif.

(6)

FIG. 3. - Répartition supposée de la température et de la pression dans le métal choqué (dans les calculs, l’épaisseur du

front de choc est supposée nulle).

Donc

gph

est

toujours dirigé

vers les z

positifs (sens

de

propagation

du

choc).

Le sens du

champ

thermo-

électrique ordinaire,

S

bTIDz, dépend

du

signe

de S.

Si S est

négatif,

ce

champ

est de même sens que

z

D’autre part, en admettant une

répartition

de pres- sion

analogue

à celle de la

figure

3 nous voyons que

8%

n’est différent de zéro que dans la

région

du front

de choc. Dans la situation

réelle,

derrière le front de choc la détente est sensiblement

adiabatique

et les

gradients

y sont notablement

plus

faibles que dans le front de choc : les électrons et les

phonons

ont

alors la

répartition

de

l’équilibre thermodynamique

local.

111.2 CALCUL DE LA DIFFÉRENCE DE POTENTIEL. -

Il faut calculer la circulation du

champ 8z

le

long

FIG. 4. - Schéma théorique de la chaîne métallique dévelop- pée avec deux jonctions en série (J2 et

J2).

Répartition de la

pression dans la chaîne.

Si le choc a

dépassé J2,

un seul chemin continu

joint

A à

B ;

il traverse deux fois le front de choc mais dans des sens différents

(Fig. 4).

En supposant que le front de choc est droit

(temps

de montée

nul)

et que derrière le front de choc la détente est

isentropique,

nous trouvons :

décrivant la contribution des

phonons, qui

est le

plus

intéressant et doit rendre compte des résultats

expérimentaux

observés. Le deuxième terme de H ne

dépend

que de la loi de détente

isentropique, P(x),

du métal derrière le front de choc. Si le choc vient

juste

de franchir la

jonction

active

J2,

xM = xj et seul le

premier

terme de H subsiste.

III.3 APPLICATIONS

NUMÉRIQUES.

COMPARAISON

AVEC LES RÉSULTATS EXPÉRIMENTAUX. - Tout

d’abord,

nous constatons que si les deux métaux de la chaîne sont

identiques,

la différence de

potentiel

est nulle :

c’est bien ce que

prévoit l’expérience (§

1 et

[lb]).

D’autre part, la formule

(10)

rend compte

parfaite-

ment de la forme des

oscillogrammes

obtenus dans le

cas d’association série des

jonctions

si on suppose que

derrière le front de choc la

pression

suit une loi de

décroissance

adiabatique.

Un

oscillogramme

obtenu dans ce cas est montré sur la

figure

5.

L’application

de la relation

(10) présente

des difh-

cultés faute de données

physiques correspondant

à

l’état sous

choc,

ce

qui

nous

oblige

à certaines

approximations.

Nous étudierons

uniquement

la tension de crête mesurée sur nos

oscillogrammes

au moment le

choc franchit la

jonction

active

JZ

entre le métal 1

et le métal 2. Dans ces

conditions,

la valeur de H intervenant dans les relations

(10)

est :

(7)

604

FIG. 5. - Oscillogramme Cu-CTE - Cu-BTE-Cu

Pour évaluer le

premier

terme de

vA - vB de

l’ex-

pression (10),

soit

(Q2 - Q1),

nous avons utilisé

(quand

cela était

possible)

des résultats de

Bundy [3]

relatifs à l’influence d’une

compression statique

sur

les

thermocouples.

Ces

résultats,

obtenus pour des

pressions

inférieures à 100

kbars,

ont été

extrapolés,

faute de données

plus précises,

linéairement

jusqu’à

400 kbars.

L’évaluation de

(H2 - Hl),

H est donné par la

relation

(11),

est

plus complexe.

Le

couple

de valeurs

(PM, xM)

au sommet du choc se déduit des courbes de

Hugoniot

des métaux du

couple,

bien connues

expérimentalement [2], [7].

Nous

prendrons Il égal

à 1

c’est-à-dire que nous supposons que le métal se com-

porte comme un fluide

parfait.

Le

problème

le

plus

délicat est l’évaluation du rapport

> - O,IT

(Gurevitch [8]).

Elle nécessite la donnée d’un modèle

complet d’équation

d’état. Nous en avons étudié un,

[6], qui

nous a

permis

une étude

théorique complète

des

couples

cuivre-nickel et cuivre-constantan

(4).

(4) Pour le constantan, ne connaissant pas la courbe de

Hugoniot expérimentale, nous avons fait une moyenne pondérée des courbes de Hugoniot déjà très voisines des composants de l’alliage (cuivre-nickel) dans le plan pression-vitesse particulaire.

Dans le cas du

couple

fer-constantan nous avons tout d’abord dû nous limiter à des

pressions

inférieures à celle du

changement

de

phase (130 kbars)

et ensuite

adopter

des formules

plus simples

déduites de la notion

de

pression

de radiation telle que nous l’avons

exposée

par ailleurs

[9] :

en

effet,

le manque de données

expé-

rimentales sur le fer ne nous a pas

permis d’appliquer

notre modèle

d’équation

d’état. A titre

indicatif,

nous montrons, sur la

figure 6, l’oscillogramme

obtenu

pour une

pression supérieure

à celle du

changement

de

phase.

Les

figures (7), (8), (9)

nous permettent de comparer les résultats

théoriques

avec les résultats

expérimen-

taux. Nous avons :

Notre modèle donne le

signe

correct pour les ten-

sions

(celles-ci

sont

négatives

pour les trois

couples examinés,

le cuivre ou le fer étant relié à la

masse).

D’autre part, nous constatons que l’ordre de

grandeur

des tensions est

respecté

et que le modèle

théorique

discuté ici est, surtout dans le domaine des hautes

pressions (>

à 300

kbars),

meilleur que celui

déjà présenté

dans la référence

[9].

On peut se rendre compte que l’écart entre les résultats

théoriques

et

expérimentaux

est

proportion-

nellement

plus grand

à basse

pression qu’à

haute

pression.

Nous pensons que cette circonstance est

principalement

due au fait que nous n’avons absolu- ment pas tenu compte du mouvement des défauts cristallins :

si,

dans le domaine des hautes

pressions (supérieure

à 300

kbars),

nous pouvons considérer le solide comme se comportant très

grossièrement

comme

FIG. 7. - Couple Cu-CTE

(8)

FIG. 8. - Couple Cu-Ni lb; x nos résultats expérimentaux 0 résultats de Illyukhin et coll. [10]

-9-o-0 résultats théoriques AV [9]

FIG. 9. - Couple Fe-CTE . nos résultats expérimentaux

x résultats théoriques AV [9].

un fluide

parfait,

il n’en est

plus

de même dans le

domaine des basses

pressions

où l’interaction onde de choc-défauts cristallins est

importante :

de nom-

breuses études

métallurgiques

l’ont montré

[11 ].

Dans

le domaine des

pressions supérieures

à 300 kbars

environ,

l’écart entre résultats

expérimentaux

et résul-

tats

théoriques

peut être réduit en prenant pour J1

une valeur inférieure à 1

(de

l’ordre de

0,6

à

0,7) ; d’après

nos

hypothèses,

cela revient à dire que

l’énergie

du choc n’est pas cédée entièrement aux

phonons longitudinaux

et

qu’une partie

peut être cédée aux

phonons

transversaux. Ceci

apparaît

comme tout à

fait

plausible,

le solide ne pouvant se comporter exac-

tement comme un fluide

parfait.

IV. Conclusions. - Dans la théorie élaborée ci- dessus nous nous sommes limités à l’étude des

phéno-

mènes linéarisés. Il est bien évident

qu’une

théorie

plus précise

devrait

reprendre

de

façon plus

détaillée

l’interaction onde de choc-réseau cristallin

qui

est

manifestement non linéaire.

Toutefois,

nous pensons

quantités

telles que la

température

de

Debye,

le coefh-

cient de

Gruneisen,

la

température

dans le front de

choc,

... mais il est

pratiquement impossible,

actuelle-

ment, d’obtenir des

renseignements expérimentaux

directs sur ces

quantités. L’interprétation

des résultats

numériques

est donc encore

prématurée.

Signalons

enfin que des résultats intéressants° ont été obtenus sur les semiconducteurs

[lc]

et

[12].

Annexe. - Les calculs permettant d’aboutir aux deux relations

(7)

ne

présentent

pas de difficultés mais sont assez

longs,

et il convient

d’expliquer

les

notations introduites.

Si on suppose les électrons seulement en interaction

avec les

phonons

à

l’équilibre thermodynamique (n6

=

n°),

la

première équation (7)

s’écrit :

On retrouve

l’équation

de Boltzmann pour les électrons sous sa forme linéarisée avec un temps de relaxation

électronique,

ik, tel que l’a défini Wilson

[4c].

De

même,

si on suppose les

phonons

en interaction

avec les électrons à

l’équilibre thermodynamique (fk =- f k),

la deuxième

équation (7)

s’écrit :

et on

définit,

par

analogie

avec le gaz

électronique,

un temps de relaxation des

phonons

en interaction avec

des électrons à

l’équilibre thermodynamique, iQ’.

En

plus,

dans le cas des

phonons,

on tient

également,

compte du fait

qu’ils interagissent

entre eux

(c’est l’opérateur ôn,-

ph-ph de

l’équation (4)).

Dans le cas

t coll

linéaire,

on peut montrer

qu’il s’ajoute

au membre

de droite de

(7")

le terme

[ - (na - n")l rph ] qui

pro-

vient de la linéarisation de

l’opérateur

cité

plus haut ;

i6h apparaît

comme le temps de relaxation d’un

phonon

en interaction avec les autres

phonons

à

l’équilibre thermodynamique [4a].

Compte

tenu de cette remarque relative aux inter- actions

phonon-phonon,

on doit

remplacer (7")

par

l’équation

suivante :

(9)

606

où l’on a

posé :

ce

qui

permet une définition formelle d’un temps de relaxation za relatif aux

phonons

de vecteur d’onde 6

en interaction entre eux et avec les électrons à

l’équi-

libre

thermodynamique.

En

plus

nous devons tenir compte du fait que

pho-

nons et électrons ne sont pas à

l’équilibre thermodyna- mique ;

en se limitant à une théorie

linéaire,

on trouve

que dans les

équations

de Boltzmann relatives aux

électrons et aux

phonons [(7’)

et

(7"’)] s’ajoutent

des

termes de

couplage, proportionnels

aux

écarts, #(E*)

et

il(a),

des fonctions de

distribution, fk

et nu, par rapport aux distributions à

l’équilibre thermodyna- mique local, f k

et

no.

On obtient alors les

équa-

tions

(7).

Bibliographie [1] a) JACQUESSON (J.), Analyse des contraintes, Bulletin

du Gamac, 1959, 4, 33. Thèse 40, Poitiers, 1962.

Colloque international sur les ondes de détona-

tion, Edit. du C. N. R. S., Paris, 1962, p. 415.

b) CROSNIER (J.), JACQUESSON (J.), MIGAULT (A.),

Fourth Symposium on detonation, 12-15 oct.

1965, White Oak-Silver Spring, Maryland, p. 627.

c) JACQUESSON (J.), ROMAIN (J. P.), HALLOUIN (M.),

DESOYER (J. C.), Fifth symposium on detonation,

18-21 août 1970, Pasadena Californie, p. 285.

[2] RICE (M. H.), QUEEN (Mc), WALSH (J. M.), Sol. Stat.

Phys., 1958, 6, 1.

[3] BUNDY, a) J. Appl. Phys., 1961, 23, 483 ; b) In

« Progress in very high pressure « John Willey,

Inc. New York, 1961, 256.

[4] a) ZIMAN (J. M.), Electrons and Phonons. At the Cla- rendon Press Oxford, 1963.

b) PINES, Elementary exitations in solids, W. A. Ben- jamin, Inc, New York, 1964.

c) WILSON, Theory of metals, Cambridge, University

Press 2nd Edition, 1954.

[5] TAVERNIER (J.), J. Physique, 1967, C1, 28, 40.

[6] MIGAULT (A.), a) C. R. Acad. Sci. Paris, 1970, B 270,

215. b) J. Physique, 1971, 32, 437.

[7] a) Compendium of shock wave data, UCRL, 50108,

Ed. par le « Lawrence Radiation Laboratory »

Université de Californie, Livermore, 1966, Van

Thiel edit.

b) Mc QUEEN (R. G.), MARSH (S. P.), J. Appl. Phys., 1960, 31, 1253.

[8] GUREVICH (L.), J. Phys. (USSR), 1945, 9, 477.

[9] MIGAULT (A.), JACQUESSON (J.), Congrès IUTAM, Symposium « H. D. P. », Paris, 1967.

[10] ILLUYKHIN (U. S.), KOLOGRIVOV (V. N.), Zhur.

Fiz., 1962, 5, 175.

[11] a) CHOMEL (P.), Thèse de 3e Cycle, Poitiers, 1964.

b) ROMAIN (J. P.), Thèse de 3e Cycle, Poitiers, 1967.

[12] HALLOUIN (M.), Thèse de 3e cycle, Poitiers, 1971.

Références

Documents relatifs

• La première, très proche du cours, caractérise la propagation d’une onde élec- tromagnétique dans un plasma.. Il faut réussir à la traiter correctement et ra- pidement pour

Les ondes de flexion ont une propagation dispersive car on remarque que pour une distance x donnée dans la plaque, on observe tout d’abord des ondes de courtes longueurs d’onde puis

Cette figure montre qu’a l’entrée de la tuyère, le coefficient de frottement dans la zone près de la paroi diminue jusqu’à la zone d’interaction, au niveau de l’impact de

Globalement, pour les trois positions étudiées dans les cellules 1 et 4, il apparaît que la surpression maximale, comme l'impulsion positive totale, augmentent de façon plus

 δ’onde subit une seconde détente lors de son passage sur la face aval du merlon. δa présence de ce phénomène permet d’atténuer à nouveau le maximum

Le but du travail présenté dans ce mémoire est d’étudier à petite échelle en milieu confiné, le comportement des ondes de choc ainsi que les quatre

Les travaux présentés ici se proposent de reprendre cette technique et de l’appliquer à la mesure simultanée de la vitesse d’un choc dans un solide et de la vitesse

Expérience : Si on lance une bille d'un côté sur les autres immobiles, cette bille s'arrête après le choc tandis que celle située à l'autre extrémité se