0
Brève Présentation de l’auteur :
Joris LOSIMBA LIKWELA, né à Kisangani (RDC) le 02 avril 1971. Marié et père de trois enfants.
Docteur en Médecine (Université de Kisangani, 1999). Diplômé d’Etude Spécialisées en Santé Publique, orientation Santé et Développement (Ecole de Santé Publique, Université Libre de Bruxelles, 2006). Diplômé d’Université de Lutte Antipaludique (Université de la Méditéranée - Aix Marseille II et Institut de Médecine Tropical du Service de santé des armées, Marseille, 2010). Titulaire du Certificat de Formation à la Rechercher (Ecole de Santé Publique, Université Libre de Bruxelles, 2011). Ecole d’été de Santé Publique et d’épidémiologie : modèles de régression multiples en épidémiologie (logistique et Cox) et méthodes des essais clinique (Faculté de Médecine Paris-Sud, 2006).
Actuellement, Assistant à la Faculté de Médecine de l’Université de Kisangani (RDC) et Coordonnateur Provincial de la lutte contre le paludisme en Province Orientale (503.239 km
2, 10.360.550 habitants, 83 zones de santé, 1255 centres de santé pour 1284 aires de santé planifiées).
Deuxième pays le plus endémique pour le paludisme au monde, la république démocratique du Congo base sa politique de lutte antipaludique sur la prévention, le traitement préventif intermittent de la femme enceinte à la sulfadoxine-pyriméthamine et la prise en charge rapide et correcte des cas…
Dans les régions où la résistance du parasite est faible (Mikalayi: 1,6% d’échec thérapeutique chez l’enfant) à modéré (Kisangani:
21,7% d’échec thérapeutique chez l’enfant), le traitement préventif intermittent à la Sulfadoxine-Pyriméthamine réduit le risque de faible poids à la naissance, tandis qu’à Rutshuru où la résistance est élevée (60,6% d’échec thérapeutique chez l’enfant) l’effet semble réduit (présent uniquement chez la primigeste).
Le recours à l’association Artesunate-Amodiaquine pour le traitement du paludisme simple progresse (41% et 69% des prescriptions dans les services sanitaires respectivement 3 et 4 ans après le changement de politique national de lutte antipaludique), mais reste inférieur à la cible d’au moins 80% visée par la politique nationale suite à divers obstacles à l’adhérence des prestataires de soins et des malades.
Le paludisme constitue un des principaux motifs d’hospitalisation des enfants en RDC (37,0% à Kisangani), mais l’évaluation des patients est souvent incomplète et le traitement parfois inadéquat suites aux limites du plateau technique des hôpitaux généraux de référence et aux défaillances de l’organisation du circuit des malades entraînants une sous estimation, entre autre, des complications métaboliques du paludisme grave et des autres infections graves du jeune enfant et par conséquent des écarts au protocole de prise en charge préjudiciables aux patients.
Il y a donc nécessité entre autre de :
• évaluer des options alternatives au traitement préventif intermittent à base de 2 doses de SP ;
• innover dans la promotion de l’AS-AQ en élargissant la cible des activités de promotion au secteur privé ;
• renforcer le plateau technique des hôpitaux généraux de référence et y améliorer le circuit des patients pour leur permettre de jouer pleinement leur rôle dans la prise en charge des formes graves du paludisme.