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Contribution a l’étude des cathodes à la thorine
G. Mesnard
To cite this version:
CONTRIBUTION A
L’ÉTUDE
DES CATHODES A LA THORINE(1)
Par G. MESNARD,
Institut de Physique générale de l’Université de Lyon.
Sommaire. 2014 On
indique d’abord le mode de préparation des « cathodes » (couches de thorine sur un fil de tungstène); la méthode électrophorétique est notamment décrite et quelques aspects des phénomènes d’électrophorèse sont envisagés. Ces cathodes sont étudiées sous vide à divers points de
vue, en fonction de la température et des traitements thermiques. L’évolution structurale décelée directement est ensuite traduite dans les résultats de mesures de résistance de la cathode, de puissance
appliquée, d’émissivités spectrale et totale. Les propriétés thermioniques sont alors analysées :
acti-vation, effets du passage du courant, évolution au cours du temps, divers paramètres influençant
l’émission, constantes de l’émission, corrélation avec les propriétés précédentes, forme des caractéris-tiques et mécanisme de l’émission. Des études de conductivité aux diverses densités de courant, d’effet thermoélectrique et d’effet redresseur achèvent de préciser le modèle semi-conducteur de la thorine.
LE JOURNAL DE PHYSIQUE IT LE RADIUM.
149
1953,Des essais r6cents
[1]
ont montre l’intérêt de lathorine comme cathode
thermionique.
Nous avonsprecise quelques
évolutions et m6canismes enenvi-sageant
diversespropri6t6s
de couches de thorinesur Ie
tungstène
sous vide en fonction de latemp6-rature.
Preparation
des cathodes. 2013 La thorine estd6pos6e
sur un fil detungst6ne
de o, r mm dedia-metre. Celui-ci a ete
pr6alablement
d6graphit6
(lors
du passage a la filière il a en eff et conservedu
graphite
colloidal utilise commelubr6fiant) :
on aopere
avec de lasoude,
qui
donne avec letungstène
partiellement oxyde sous-jacent
untung-state soluble
(facilement
enlev6 par frottement oupar
trempage
dans 1’eaubouillante),
et parchauf-fage
dansl’hydrogène
entre 100o et 15ooO(I’op6ra-tion est
pratiqu6e
sous unecloche,
lefil,
chauffépar effet
Joule,
6tant bientendu,
cequi
le rendaitrectiligne).
Eventuellement
Ie fil a etepoli
électro-lytiquement,
pour am6liorer saregularite,
a 1’aided’une solution de soude : 1’action
anodique
est laplus
efficace(formation
detungstate
qui
sedissout)
et nous avons trouve des résultats
analogues
àceux de
Jacquet [2],
notamment en cequi
concernela forme des
caractéristiques
courant-tension(qui
comportent
despaliers)
et les diverses sortesd’at-taques
du filqui
ne conduisent pas toutes a un bonpolissage (on
peut
obtenir des facettes brillantesirrégulières
ou uneattaque
in6gale
laissant le filmat).
Les
procédés
classiques
dedepot
(preparations
au
trempé,
aupinceau,
aupistolet)
peuvent
etrepratiques
enemployant
comme liants descollo-(1) R6sum6 d’une these présentée le 5 juin 1952 devant la Faculté des Sciences de l’Universit6 de Paris.
dions
plus
ou moins6pais
et notamment des collo-dions rendus solubles dans l’alcool. La m6thode dupistolet
donne notamment des rev6tements assezréguliers, qu’il
faudra ensuite chauffer tres lente-ment, afin d’6viter unedecomposition explosive
du collodion.
Lorsqu’un d6p6t
a ete realise sanscollodion,
untrempage
dans le collodion lui donneensuite une excellente tenue
apr6s
s6chage.
La m6thode
électrophorétique
est toutefois la meilleure. Onpeut
la mettre en oeuvre apartir
d’unesolution colloidale de thorine : c’est ainsi que la thorine
anhydre, lorsqu’elle
a é: épr6par6e
par calci-nationmod6r6e,
donne avec l’acidechlorhydrique,
apr6s
une s6ried’évaporations
avec un peu de cetacide ou d’acide
azotique,
unliquide
sirupeux qui
sedissout dans 1’eau en donnant une solution
partielle-ment
colloidale;
enfait,
on obtient difficilement une solution stable conduisant a de bonsdépôts.
Il vautmieux utiliser directement la
poudre
fine du com-merce ensuspension
dans l’alcool ordinaire[3] :
lesproportions
sont dequelques
grammes pour oo cm3.Dans l’alcool
absolu,
le revêtement est mediocre etse forme tres
lentement;
il devientfragile, irr6gulier
et
g6latineux
enpresence
d’eau. Desdepots
catapho-r6tiques r6guliers
et abondants nepeuvent
etreobtenus
qu’en ajoutant
un peu de nitrate dethorium,
destine a
charger
lesparticules
de thorine et A stabi-liser lasuspension;
il estbon,
en outre, que l’alcoolcontienne un peu
d’eau,
mais pasplus
de 10 pour r o0sous
peine
de retrouver desdépôts
g6latineux qui
sed6sagr6gent.
S’il y atrop
de nitrate, celui-ci sedepose 6galement
et conduit a un rev6tementcraquel6
form6 deplaquettes
lisses peu adh6rentessur le
support.
Meme avec un bain
convenable,
la densite de courant ne doit pas etre choisie arbitrairement.Une tension
trop
faible nepermet
pas ledépôt.
des grosses
particules
de thorine : ced6p6t
estfaible,
lisse et
craquel6.
Une tension dequelques
volts(pour
notre cuve dont l’anode avait4
cm dedia-metre)
conduit au contraire a un bon revêtementd’aspect
sable. Audela,
il estplus grossier
et moinsr6gulier;
si l’onaugmente
latension,
on obtientdes
petits
mamelons se d6tachantfacilement,
puis
des mamelons
plus
gros etplus
adherents.Enfin,
les hautes tensions conduisent a des
depots
meilleurs,
mais avec des trous, creux et crevasses. La grosseur
des
grains
et Ie diam6tre du fil ont une netteinfluence sur les valeurs a
adopter;
seuls lesgrains
petits
et moyens de lapoudre
sedéposent;
leurdiam6tre moyen etait de l’ordre du micron. Les
rev6tements
envisages
dans la suite ont uneépais-seur de
quelques
dizaines demicrons;
leurporo-site est de l’ordre de 3o pour ioo; le retrait sera
faible et ne se manifestera par
quelques
craque-lures
qu’apr6s
des traitementspouss6s.
Quelques
aspects
et mécanismes de1’electro-phorèse.
2013 Des travaux ant6rieurs[4]
ontprecise
1’influence de la concentration et de la
temperature
sur lepoids
dedepot
obtenu. Nousenvisagerons
d’autres
aspects.
10 Polarisation des électrodes. - Au
cours de la
cataphor6se
Ie courant, a tension constante,diminue,
d’abord
rapidement, puis
deplus
enplus
lentement,
jusqu’à
une valeurquasi
stationnaire. Cela ne doitpas etre attribue à la resistance croissante du rev6-tement,
qui
esttoujours n6gligeable,
mais h unepolarisation
deselectrodes,
notamment de la cathodefiliforme,
tout auplus
f acilitee par lapresence
du revetement poreux, 1’anode 6tantcylindrique
etde
grande
surface.Lorsqu’on
inverse le sens dela
tension,
on obtient d’ailleurs unepolarisation
bien
plus
grande,
le couranttendant,
engeneral,
vers zero. Ces effets s’accentuent a mesure que lesproportions
de nitrate et d’eauaugmentent :
ils’agit
d’un effet des ions de la cuve,qui depend
aussi de la nature des electrodes et notamment de1’elec-trode filiforme. 11
n’y
a pas de f. c. 6. m. depola-risation
importante,
bien que la cuvepr6alable-ment
polaris6e
soitcapable
de debiter un faible courant; il se forme essentiellement une coucher6sistante sur le
fil,
qui
est unegaine d’hydrog6ne
lorsqu’il
est cathode et une couched’oxyde lorsqu’il
est anode
(oxydation anodique).
Unepolarisation
analogue
seproduit
si Ie bain ne contient que dunitrate de thorium sans thorine. Elle
disparait
lorsque
le fil est cathode desqu’il
est sorti de lacuve ou
lorsqu’on 1’agite, l’hydrogène s’6chappant.
Ces effets de
polarisation
sont tres vite d6truitspar un courant
inverse,
qui prend
une valeur ini-tialeplus grande
que lapr6c6dente
et meme souventque celle que l’on aurait obtenue sans
polarisation
pr6alable.
11 y a un16ger
redressement due courantalternatif.
?° Théorie des
dépots.
- La théorie de Hamakeret
Verwey
[5]
permet
d’expliquer
lesdépôts
obtenusavec les divers bains : les
particules
entraindes par lechamp
6lectrique
vers la cathode nes’y deposent
pas imm6diatement en vertu de leur
repulsion
mutuelle;
ledepot
n’a lieu quelorsque
leurconcen-tration atteint une valeur
critique.
Pour unesus-pension
peustable,
la distancecritique
estgrande
par suite de
l’importance
des forces de cohesion etune floculation se
produit
avant meme laforma-tion du
depot qui
est peu coherent et peu adherent(c’est
le casquand
il y atrop
peu de nitrate etd’eau);
unesuspension
de nitrate conduit a une tresfaible distance
critique
et par suite a undépôt
trèslisse
(mais
quand
il y atrop
d’eau1’electrolyse
devient
preponderante);
notresuspension
usuellc donne undépôt
moinslisse,
maiscependant
regu-lier,
la distancecritique
6tant un peuplus
grande.
Lesd6p6ts
obtenus par sedimentation sontana-logues
auxprecedents.
Les variations
d’aspect
obtenuesquand
laten-sion varie
s’expliquent 6galement.
A tres basse tension seules lespetites
particules
interviennent avec une faible distancecritique; puis
ledepot
estplus grossier
maisr6gulier
et noncraquel6 (moins
de
retrait).
Aplus
hautetension,
lesparticules
sontprojet6es rapidement
sur la cathode : les forcesr6pulsives
nepeuvent
contrebalancer la force duchamp
qui
peut
meme en provoquer laflocula-tion
irr6guli6re. Cependant
aux tensions6lev6es,
cette floculation n’a
plus
letemps
de seproduire :
le
depot
s’améliore,
mais des trous et des crevassessont
provoqués
par 1’abondantd6gagement
d’hydro-gene. Quand
le diam6tre du filaugmente
et pourun bain
contenanttrop
peud’eau,
la zone desmau-vais
depots (gros mamelons) s’61argit
dans les deuxsens. En ce
qui
concerne laquantite
ded6p6t
obtenue,
elle estplus
faible,
pour une memequan-tit6
d’electricite,
a tres basse tension ouaprès
sedi-mentation,
car il intervient moins departicules.
3° Forme descaraciéristiques.
- Lacaractéris-tique
du courant initial en fonction de la tensionest incurv6e
jusque
vers une dizaine de volts dansle sens d’une resistance
ddcroissante,
puis
devientrectiligne;
il y a, en outre, un coude auvoisinage
du volt.
Lorsque
le fil atteint un diamètre suffisant(par exemple
imm),
lapartie
ineurv6edisparait
et il ne reste que le
coude;
elledisparait
aussi pour le courant dans le sensinverse,
ainsiqu’en
courantalternatif. Le courant
électrophorétique
est d’ailleurstoujours
faible parrapport
au courantionique.
Lapartie
incurv6es’explique
par unepolarisation
dubain
qui
seproduit
dans laregion
entourant le fillorsqu’il
estcathode;
elle n’est d’ailleurs pas ins-tantan6e etexige
un fortgradient
duchamp
elec-trique.
11s’agit
d’unepolarisation
desparticules
l’inter-vention du
cortege
d’ionsantagonistes
associ6 àchaque
particule (1’ensemble
sed6poserait,
lepas-sage du courant resultant d’effets
secondaires);
elle se
produit
dans la zone entourant lefil,
oiiexiste aussi une
charge
d’espace,
due a la forteconcentration,
susceptible
elle-m6med’expliquer
la courbure descaractéristiques.
Avec un bain denitrate,
on observe des resultatsanalogues;
lorsqu’on
ajoute
de la thorine a un tel bain la conductivit6 initialeaugmente,
cequi
sembleindiquer
que lapolarisation
estplus
faible pour les grossesparti-cules de thorine que pour les
petites particules
denitrate,
dont lapolarisation
peut
expliquer
le coudeque nous avons observe.
4°
E f f ets
de la sédimentation. -Apres
lad6crois-sance due à la
polarisation
deselectrodes,
on observeune lente remont6e du courant. Cela doit etre
attribue a la sddimentation : les
charges
passeraient
sur des
particules
deplus
enplus
petites,
pourlesquelles
la th6oriepermet
depr6voir
un courantplus
intense(la
densite de courant, pour une memetension,
est d’ailleursplus grande
aux faibles pro-fondeurs ou lesparticules
sontplus petites).
Cetteremont6e,
que l’on n’observe pas auy, tres bassestensions,
se manifeste ensuite au bout d’untemps
tres
court;
cetemps augmente
alors avec laten-sion
(ainsi
que lapolarisation
deselectrodes)
dans la zone des bonsdepots, puis
se stabilise vers 6 mn.Puis,
quand
lesdépôts
deviennentmauvais,
ildiminue du fait de la diminution des effets de
pola-risation des
electrodes,
caus6e par ladesagregation
du
dépôt.
Enfin aux tensions6lev6es,
ilreprend.
une valeur
plus
grande.
Lorsqu’on
fait passer le courant dans la cuveapr6s
sédimentation,
le courant initial obtenu estrelativement eleve et la
polarisation
des electrodes faible car il y a peu dedépôt
pouvant
servir desupport
a lagaine d’hydrog6ne,
dont lasaturation,
dans le cas
general, s’explique
par le fait que ledépôt
ne progresseplus beaucoup
en raison de lasédimentation.
Tubes
expérimentaux.
Determination de latemp6rature. -
Lescathodes,
iine foispr6par6es,
sont mont6es dans des tubesexpérimentaux
ana-logues
aux tubesradio
usuels : elles sont tenduespar un ruban de
molybd6ne
soude autungstène
par l’interm6diaire de nickel ou de tantale. Les anodes6ventuelles étaient
pr6alablement
traitées afin deles rendre propres :
d6graissage
autrichlor6thy-lene, nettoyage
dumolybdène
en letrempant
dansune solution de nitrites de sodium et de
potassium
puis
en le flambant dans la flamme d’un chalumeaua gaz,
d6capage
du tantale par 1’acidefluorhy-drique,
recuit dumolybdene
dansI’hydrog6ne
etdu tantale sous vide. Le pompage etait conduit
comme a l’ordinaire pour les tubes radio avec un bon
d6gazage
de1’enveloppe
et des conducteurs etfinalement
vaporisation
d’un «getter
». La cathoden’6tait
port6e
qu’au
rouge sombre afin depouvoir
en faire une dtude d6taill6e ensuite.
La
température
etait obtenue parpyrom6trie.
L’6missivit6 de la thorine 6tant mal connue et
susceptible
devariations,
on a effectué lapyro-m6trie du
support,
decouvert sur unepetite
sur-face ;
la chute detemperature
a travers lerevête-ment n’est pas
toujours
n6gligeable,
mais cela neconduit pas a de grosses erreurs et d’ailleurs la
temperature
dusupport peut
tres bien servir derepère.
Une 6tudepréalable
dutungst6ne
a r6v6l6des modifications de ses
proprietes
apr6s
destrai-tements
pouss6s :
pour un meme courant dechauf-fage,
latemperature
et la resistance du filaugmentent
avec les traitements. Une
analyse
d6taill6e des resultatspermet
de lesexpliquer
par unediminu-tion de l’ émissivité totale sans variation nette
d’6missivit6 dans le rouge ni de r6sistivit6. Notre
pyrometrie
dutungst6ne
dans le rouge sera donevalable meme sans vieillissement
pr6alable
du filde
tungstène.
Un effet de refroidissement par les
supports
semanifeste pour nos cathodes. I1
depend
destraite-ments
thermiques :
le refroidissement s’accentue par lespremiers
traitementsjusque
vers i85ooK,
puis
il diminueprogressivement
a mesure que latemperature
de traitementaugmente.
Pour une cathode non entièrement recouverte dethorine,
les
parties
recouvertes dusupport
tendent a etreplus
froides : cet effet diminue nettementaprès
un traitementmodéré,
puis
ilaugmente.
Evolution
physicochimique
et structurale dela cathode. - Nos
connaissances
ant6rieures surla
thorine,
les cathodes detungst6ne
thori6 et les cathodes aoxydes
ordinaires nouspermettent
deja
de
pr6voir
que les traitementsthermiques
provo-queront l’apparition
d’atomes de thorium libre ausein de la thorine et que ce
phénomène expliquera
les
principales propri6t6s
de nos cathodes.D’après
Smithells
[6],
letungstène
ne r6duirait la thorinequ’au-dessus
due 2 6000 K de sortequ’une
produc-tionspontan6e
de thorium libre doit aussi 6treenvisag6e,
bien que les mesures de dissociationthermique deja
effectuées ne conduisentqu’a
desvaleurs infimes du coefficient de dissociation. L’observation a l’0153il nu ne rwele de
changement
notabled’aspect qu’apr6s
des traitements tr6spousses
(2
5oooK) :
la cathode, deblanche,
devientgrise.
Un traitement dansl’hydrogène produit
un noircissement meme atemperature
modérée;
letraitement de carburation conduit a une cathode
noire. L’observation au
microscope 6lectronique
permet
de constater que lesgrains
s’6miettentsur-tout
après
traitementpouss6;
lafigure
i donneune idee de ces
grains apr6s
un traitement moyen(le
rev6tement a 6t6disperse
aux.ultrasons).
cristallisation de la thorine. Elle est initialement
amorphe (microcristal line),
mais les traitements enprovoquent
la cristallisationprogressive.
Lafigure 2
repr6sente
unspectre
en retourapres
un traitement moyen. La méthode en retour consiste a observer les rayons Xqui,
apres
diffraction,
reviennent dansune direction voisine de la direction
incidente;
Fig. i.
Fig. :2.
elle
permet
de d6celer de très faibles variations deparametre
du r6seau cristallin par une variation due. diam6tre des anneaux. Pour lathorine,
cepara-metre doit diminuer du fait de la
presence
essen-tiellement de lacunes d’ions et d’atomes
d’oxygène;
lespremières
sont des def auts du reseau, les secondes sontequivalentes a
lapresence
d’atomes de thorium librequi
seraientdisposés
comme les centres Fclassiques [7].
Les atomes de thorium doiventjouer
Ie r6le de donneurs d’electrons vis-à-vis de la bandelibre de la
thorine,
qui
sera par suite unsemi-conducteur du
type
N.evolution
desgrandeurs electriques
carac-terisant la cathode. - Pour
une meme
temp6ra-ture au centre du
support,
nous avons trouve quele courant de
cllauflage
de la cathodeI,
sa résis-tance R et lapuissance
qui
lui estappliquée
iV varient avec les traitementsthermiques.
Ces gran-deurs commencent par d6croitre a mesure que latemperature
de traitementcrait jusque
vers 18500K,
puis
ellesaugmentent.
11 semblequ’il
faut attribuer lapremiere
evolution a la cristallisation et la secondc essentiellement a laproduction
progressive
de thorium libre ouactivation;
ces variationspresentent
d’ailleurs une
grande analogie.
La variation de Rest a
rapprocher
de la variation de l’eflet des bouts : il semble que celle-ciexplique
a peupr6s
toutes les variations de R de sortequ’en
fait,
iln’y
a pas devariation
importante
de résistivité(si
ce n’estune
legere augmentation apr6s
un traitementpoussé,
explicable
par la formationd’alliage);
elledisparait
sensiblementlorsqu’on
mesure larésis-tance entre deux
prises
depotentiel
situ6es dans lazone mediane de la cathode. La variation de W
est li6e a une variation d’emissivite
totale,
maisil favt tenir
compte
de latransparence
durevête-111ent et d’une chute de
temperature
a traverscelui-ci.
Des variations
d’6paisseur
du rev6tement entrainent des modifications non seulement dans lesvaleurs de
I,
R etW,
mais meme dans la nature de leur evolution. C’est ainsi que pour undepot
épais,
on observe iine croissance pour les faiblestraitements,
avant la d6croissancedeja
not6e.L’amplitude
des variationsdepend
de la nature dela thorine et en
particulier
de la grosseur desgrains :
pour une thorine a
grains
fins,
les effets de lacris-talllsation,
qui
sont normalement lesplus
impor-Lants, s’att6nuent. Si l’on compare les valeurs de la
puissance dissipee
par unite de surface externc de la cathode pour une mdmetempérature
dusupport
et deux cathodesd’epaisseurs
differentes,
on trouve, avant tout
traitement,
une valeurplus
grande
pour la cathode a couche mince.Or,
ondevrait dans les deux cas obtenir ainsi l’émissivité totale de la
thorine,
car il ne semble pasqu’il
ait pudeja
seproduire
des modificationsimportantes
d’etat différentes pour les deux
6paisseurs,
et deplus
les valeurs obtenues pour l’émissivité sont nettementplus
grandes
que pour un fil detungstene
de sortequ’il
neparait
pas n6cessaire de faireintervenir la
transparence
de la thorine. 11 y aurait done une chute detempérature
a travers lereve-tement et l’on retrouvera la meme émissivité en
tenant
compte
de cette chute.Après
lad6crois-sance de
W,
les valeurs de lapuissance
par unite de surface externe deviennentvoisines;
la chute detempérature
a travers le revêtement est devenuefaible,
tant que latempérature
n’est pastrop
6lev6e. L’émissivité totale a, en outre, nettement diminue :sa valeur initiale est de l’ordre de o,5 tandis que sa
valeur minima
apres
traitement modere est de183
rep6rer
commoddment I’dtat de la cathode. Les variationsprdcddemment
indiqudes
étaient
obtenuespour
lespremiers
traitements Atemperature
pro-gressivement
croissante.Apres
avoir effectu6 unFig. 3.
Fig. 4.
traitement
poussd,
si l’on effectue un traitementplus
modéré,
on constate une variation en sensinverse de la
pr6c6dente.
Il y a donc une certainereversibilite de la cathode. D’une
facon
g6n6rale,
une fois que les effets de la cristallisation se sont
manifest6s,
la cathode est stabilisée : àchaque
temperature
de traitementcorrespond
un 6tat bien defini de lacathode,
resultant de laproduction,
de la diffusion et del’évaporation
du thorium libre(6quilibre
dynamique), auquel correspondent
despropridt6s
biendéfinies,
quelle
que soit1’epoque
du traitement au cours de la vie de la cathode. Les variations de R et W obtenues pour une cathodeavant et
après
stabilisation sont not6es sur lesfigures
3 et4 :
lestemperatures
de traitementssont en
abscisses,
tandisqu’en
ordonn6es,
on aindique
les valeurs de R et W pour une memetemperature repère
dusupport.
Nous avons étudié l’influence du
support
enenvi-sageant
aussi desdépðts
sur fils deplatine
et detantale. 11 semble en r6sulter que le
support joue
un role dans l’activation
qui
estplus grande
avec le tantalequ’avec
leplatine;
toutefois meme avec leplatine
on observe une activation que l’on nepeut
pousserbeaucoup
car leplatine
se volatilisepeu au-dessus de 2 oooo
K;
il faut en conclurequ’une
activation
spontan6e
intervient6galement
et memeest -
peut-8tre
laprincipale
pour les traitements moyens, de sortequ’une
cathodeagglom6r6e,
sanssupport,
s’active6galement.
Propri6t6s
rayonnantes
etoptiques.
Sil’on mesure la
temperature
de brillance de lasur-face du revêtement dans le rouge et si l’on d6duit la
temperature
vraie de latemperature
de bril-lance dutungst6ne,
onpeut
calculer 1’emissiviteapparente E
de la cathode dans le rouge. Cette6missivit6 varie
beaucoup
avec les traitementsthermiques :
lespremiers
traitementsprovoquent
une
16g6re
d6croissance si le rev6tement n’est pastrop
épais,
mais 1’evolution essentielle est unecroissance
qui
seproduit
apartir
de 185Oo K etqui
continuejusqu’aux
traitementspouss6s;
pourun 6tat donne de la
cathode,
elle varie peu avec latemperature.
Lesvariations
obtenues’ avant etaprès
stabilisation sont not6es pour notre cathodepr6c6dente
sur lafigure
5;
les 6missivit6sappa-rentes varient en gros entre o,i et
o,5.
Cette dmissivitd varie
beaucoup
avecl’épaisseur
meme avant tout traitement : elle diminue
quand
celle-ciaugmente,
les couches tres mincesayant
une 6missivit6sup6rieure
a celle dutungst6ne.
11 fauty voir essentiellement les effets de la chute de
temperature a
travers lerevêtement,
qui
fait que 1’emissiviteapparente
n’est pas l’émissivité vraie. La cristallisation tend aproduire
une diminutiond’efnissivite,
mais la diminution de la chute detemperature
a travers le revetementexplique
quel’on observe surtout une
croissance;
1’emissiviteFig. 5.
apparente
obtenue ensuite diffère assez peu del’émissivité
vraie,
qui
varie elle-meme avec lespour la cathode stabilis6e ne sont dues
qu’h
lapresence
d’uneplus
ou moinsgrande
quantite
de thoriumlibre,
qui
peut
etre ainsirep6rde,
de sorteque l’on connait 1’6tat d’activation de la cathode a son émissivité dans le rouge.
Remarquons
enparticulier
quelorsque
la cathode est mise a 1’aira
froid,
elle ne se d6sactive quelentement;
on aaussi constate une activation dans
l’hydrogène
(frittage)
et decele une16g6re
influence dusupport.
Des variations d’6missivit6 ont aussi ete observ6es par Weinreich
[8],
mais iln6gligeait toujours
lachute
detemperature
a travers le revêtement.Nous avons mesure
6galement
le coefficient deréf1exion,
qui
lui-meme n’est pas constant.L’aug-mentation d’6missivit6 par l’activation semble due
a un
prolongement
vers le rouge de la banded’ab-sorption infrarouge
de lathorine;
il y a une certaineanalogie
avec les observations faites sur leshalo-g6nures
alcalins. 11 serait bon d’6tudier aussi lespectre
d’absorption;
de nombreuses 6tudes faites surtout a propos du manchon Auer et du filament Nernst ont montré la variabilité despropri6t6s
optiques
de la thorine pure ou additionn6e decertains corps.
Propridt6s
therirdoniques. 2013
L’emissionther-mionique
a ete étudiée avec des diodescomportant
une anodecylindrique prolongee
par deux anneauxde
garde.
Avant tout traitement la cathode n’6metqu’un
tres faible courant. Au contraireapr6s
avoir eteport6e
a unetemperature
suffisante,
elle estcapable
d’6mettre un courantimportant,
memea basse
temperature.
II fautdistinguer
l’activation par le passage du courant et l’activationpurement
thermique,
la cristallisation neproduisant
pasd’eff et net.
L’activation par Ie passage du courant se mani-feste essentiellement pour les traitements moderes d’une cathode encore peu activ6e. Cette activation
commence a des
temperatures
tres basses : aud6but,
1’eff et
thermique
semanifeste,
puis
l’activationest surtout due au courant
qui
devient d’ailleursplus grand.
Le passage du courant neproduit
pas un effetirreversible,
le meme traitement effectuéensuite sans passage du courant conduisant a une
emission
beaucoup
plus
faible;
cette activations’explique
par uneélectrolyse
de la thorine avecnotamment
production
d’atomes de thorium versle
support,
ces atomes diffusant ensuite vers lasurface externe : il ne
s’agit
que d’uneseparation
provisoire
d’atomes et d’ions. 11 seproduit
aussiune activation par un courant inverse. L’activation par le passage du courant
s’accompagne
de varia-tions deI, R,
W et Eanalogues
a celles que nous avons 6tudi6es etqui
r6sultaient de I’activationthermique.
Lorsque
l’activation par le passage du courantdevient faible
(un
peuplus
de 2 ooooK),
elle n’estplus
d6truite par un traitementuniquement
ther-mique
et il subsiste encore une activationthermique
relativement peu
importante,
la seulequi puisse
etreenvisag6e
pour les traitementspouss6s
ou lecourant
thermionique serait.trop
intense.Lorsqu’on
n’a paspouss6
a fond l’activation par le passage du courant, elle seproduit
par eff etthermique,
mais Aplus
hautetemperature,
et l’on obtient la meme activation finale : tandis que dans lepremier
cas,elle etait a peu
pres complete
wers2 I 00° K,
dans le second il faut atteindre 2 5oooK;
l’activationthermique
semble d’ailleurs favoris6e par un d6but d’activation par le passage du courant. Au coursde
l’activation,
le courant subit pour unetemp6-rature donnee des variations dans un
rapport
de i a
pres
d’un million.Au cours de
l’activation,
les constantes Aet o
de
1’6quation
de Richardson :Fig. 6.
(i o
6tant 1’emission vraie obtenue parextrapolation
de la droite deSchottky)
varient. Elles sont d’abord relativement6lev6es,
puis
elles diminuentquand
l’activationaugmente;
c’est la variationde y
qui
est essentielle et
explique 1’augmentation
de l’émis-sion : sa valeur d6croit de 3,25 a1,6
eV en moyenne. Nous avonsrepresente
sur lafigure
6quelques
droites de Richardson obtenues pour une cathode. Les traitements assez
pouss6s provoquent
aucontraire une
augmentation
de A et p, 1’emissionaugmentant
encore, avec une relation sensiblementlin6aire entre
log
A et cp; on remarquealors,
en outre, que lapente
des droites de Richardson estplus
grande
aux tres bassestemperatures
(10000
K parexemple).
Des effets de d6sactivation se manifestent
après
un traitement
lorsqu’on
se maintient a unetemp6-rature
plus
basse : ils sont dus essentiellement Aune
evaporation
du thorium libre. Pour la cathodestabilis6e,
on obtient une emission initiale biend6termin6e pour
chaque temperature
a la suite de185
ainsi les resultats obtenus pour
log
i,
Aet y
avantet
après
stabilisation en fonction des traitementsgénéralement
eff ectues sans passage du courantpour la cathode
deja
envisagde
a d’autrespoints
devue : on remarquera la corr6lation entre les
varia-tions observ6es pour les diverses
grandeurs.
On trouve toutefois avant stabilisation que les varia-tions essentielles deI,
R et W et dans une certainemesure de E se
produisent
avant que le courantthermionique
ait atteint des valeursimportantes.
D’autre
part,
au dela de 2 5oooK,
on trouve quele courant
n’augmente
plus
alors queI,
R et Waugmentent
rapidement
et que la cathodechange
d’aspect :
ces variationsdoivent,
cependant,
etreattribuees a la
presence
d’unegrande quantite
dethorium,
Iesupport
intervenant toutparticuli6re-ment dans cette
production;
il faut en d6duirequ’un
excès de thorium ne favoriseplus
1’emission;
certains auteurs
[9]
ont toutefois avanc6 que lestraitements tres
pouss6s
provoquaient
uneaugmen-tation de
l’émission,
maisqu’elle
etait tres sensible aux gaz; nous avons bien observe unerapide
d6sac-tivation
après
traitementspouss6s,
mais celapeut
etre une evolution
purement
thermique.
L’dpaisseur
influence les valeurs del’émission,
les couches minces semblant s’activer
plus
facile-ment ; on a resume sur lafigure
10, les emissionsobtenues
apr6s
divers traitements pour diversesépaisseurs.
Sur cettefigure
comme sur lesprece-dentes,
les resultatscorrespondent
a unetemp6ra-ture donnee du
support;
il est certainqu’en
tenantcompte
de la chute detemperature
a travers lerev6tement,
on obtiendra deplus
faiblesdiffé-rences, mais le r6sultat
qualitatif
subsiste. Laplus
difficile activation pour les
depots 6pais s’expliquer
par l’influence du
support
moins efficace pour undepot
6pais
contenantplus
de thorine pour unememe surface de contact
support-thorine.
Nous avons fait
quelques
essais enregime
d’impul-sions
(pulses
dequelques
microsecondes repro-duits environ4
ooo fois parseconde) :
1’emissionn’est pas essentiellement diffdrente de 1’emission
statique (pas
de variation a constante detemps
del’ordre de
quelques
microsecondes);
aucune struc-ture interfacialesp6ciale
ne se manifeste. En cequi
concerne l’influence des gaz nous avons trouveune d6sactivation par 1’air
(action
chimique);
elleest faible
jusqu’à quelques
milliemes de millimetre de mercure, surtout a hautetemperature
ou le thorium libre sereproduit
a mesurequ’il
estoxyde,
la vitesse de ddsactivationaugmentant
cependant
Nous en ddduisons les conditions d’obtention
d’une bonne emission avec les cathodes a la tho-
rine;
une bonne activation doit d’abord etre r6alis6emais le traitement n’a pas besoin d’ etre tres
pouss6,
en raison de la d6sactivation obtenue
ensuite,
lecourant stable
dependant
a peupres
uniquement
de latemperature
de fonctionnement. Celle-ci doit etreaussi 6lev6e que
possible (pas plus
de 2 oooo Kcependant
afin d’avoir une duree de viesuffisante) ;
un traitement tres
pouss6 n’augmente
pasbeau-coup le rendement en raison de
l’augmentation
de1’6missivit6
optique;
cerendement,
qui
augmente
rapidement
avec latempérature,
est dequelques
milliamperes
par watt pour 15000 K. La cathodeest robuste car il se
produit
du thorium auxtemp6-ratures memes de fonctionnement.
Evolution
au cours dutemps
avec et sansextraction de courant. 2013 Le courant obtenu
initialement,
apr6s
untraitement,
a une certainetemperature,
ne se maintient pas : les variationsrappellent
cellesqui
ont ete observ6es sur les cathodesa
oxydes
ordinaires. Si nousexceptons
les effetsdes gaz, trois sortes d’ évolutions sont a
distinguer :
ioÉvolution
thermique.
2013 Nous avons ditqu’à
chaque
temperature
de la cathodecorrespondait
un 6tat
d’6quilibre
dynamique :
atempérature
donnee,
1’6mission evoluera done vers la valeurqui correspond
a 1’6tatd’6quilibre
pour latemp6-rature
considérée;
une evolution de ce genre a 6t6signal6e
pour lapremiere
fois par Reimann[10];
Fan[11]
1’a bienpr6cis6e
pour ses cathodes fritteesa la thorine. Cette evolution est d’autant
plus rapide
que latemperature
estplus
6lev6e et la couche de thorineplus
mince.Lorsque
latemperature
vient d’etre diminu6ebruquement,
le courant de saturation d6croit au cours dutemps :
la decrois-sance est d’abord lente(effet
de la diffusion du thorium interne vers lesparties
externes de lacathode,
responsables
del’émission), puis plus
rapide (evaporation
du thoriumprépondérante),
enfin elle s’att6nuejusqu’a
la valeur limite ducourant. La duree de la décroissance et son
ampli-tude
augmentent,
pour un traitementdonne,
quand
la
temperature
diminue et, pour unetemperature
donnee,
quand
latemperature
de traitementaug-mente. Lors d’une
augmentation
brusque
de latemperature,
1’evolution sera une croissance. Ond6duit de ces observations que la chaleur latente
de diffusion est inf6rieure a la chaleur latente
d’6va-poration, qui
est elle-m6me inférieure a -la chaleur latente deproduction
duthorium;
une evaluationprecise
de ces chaleurslatentes,
est delicate car, si l’onpeut
exprimer
mathematiquement
les varia-tions au cours dutemps
du nombre d’atomes d’impu-ret6s, le courantthermionique
n’est pas liésimple-ment à ce nombre d’atomes.
Au cours de la vie de la
cathode,
on observe und6clin
progressif
nonirreversible ;
celapeut
pro-venir d’une recombinaison des atomes de thorium faisant intervenir éventuellement les traces de gaz
du tube. Par
ailleurs,
on a constatequ’après
unrepos de
quelques
heures a latemperature
ambiante,
1’6mission etait souvent améliorée
après
untrai-tement modéré : on
peut
attribuer cela a une diffu-sion du thorium vers Fexterieur de lacathode,
lecourant
produisant
un effet inverse contribuant au déclin.L’6vaporation
du thorium contribue aussiau
declin,
mais elle est enpartie
compens6e
par saproduction.
2°
Influence
du passage du courant. - Tandisque pour une cathode peu
activée,
le passage ducourant
produit
surtout des effetsd’activation,
ilproduit
essentiellement pour une cathode bienactiv6e un d6clin : le courant d6crolt
jusqu’a
unevaleur limite. Ce d6clin est reversible :
quand
lecourant cesse de passer, la cathode revient progres-sivement a son 6tat ant6rieur. Cet
effet,
qui
estd’ailleurs assez
limite,
s’explique,
comme pour les cathodes aoxydes [11]
par la fractionionique
ducourant
qui
tend aappauvrir
en thorium libre lasurface externe du rev6tement tout en enrichissant la zone interne : a 1’etat
d’6quilibre,
il y a ungra-dient de concentration du thorium libre. Pour une
cathode
moyennement
activ6e le d6clin s’observe dans la zone des bassestemperatures ;
auxtemp6-ratures
sup6rieures
se manifesteront un déclin suivi d’unecroissance,
puis
seulement une crois-sance.L’amplitude
du declin varie avec latemp6-rature et 1’6tat
d’activation,
comme le montre lafigure
I I. Le fait que le déclin s’att6nue auxtemp6-ratures 6lev6es
s’explique
par la diffusionplus rapide
vers l’extérieur des atomes de thorium et d’unefaçon g6ndrale
par1’agitation thermique;
la vitesse de ddclinaugmente
avec latemperature.
Une 6tudeth6orique,
faite par Arizumi et Esaki[9]
suivantlaquelle
on obtiendrait ainsi desrenseignements
surles niveaux
dnerg6tiques
de la thorine et1’energie
convain-cante ; en
particulier,
il faudrait biendistinguer
lecomportement
des atomes et desions;
elle nous donne, pour un certain 6tat, uneenergie
de diffusion des ions depr6s
de i eV et uneprofondeur
de labande libre de la thorine
(par
rapport
al’extérieur)
de l’ordre de 1,5 eV.
30 Variations de
temperature
dues au passage ducourant. -
D’autres dvolutions
proviennent
d’une variation detempérature
de la cathodelorsqu’elle
émet des courantsimportants.
On trouve que latemperature
de la surface externe du revêtementdiminue
lorsqu’on
établit le courant : celaprovient
du froidproduit
parl’évaporation
des electrons[12].
Toutefois,
il seproduit
aussi unddgagement
dechaleur par effet
Joule;
en outre, le courant circu-lant lelong
de la cathode varie lui-meme en raisonde la derivation due au courant
anodique (il
n’estd’ailleurs
plus
le meme tout lelong
de lacathode)
et cela entraine aussi une variation detemperature ;
dans ces
conditions,
pour lesupport,
on pourraobtenir soit une
augmentation,
soit une diminution detemperature.
Laquantite
de chaleur absorbee par1’evaporation
des electrons estcalculable;
elle provoque, a travers le revêtement, une chute detemperature
de l’ordre de 5oo pour un courantde 5o mA par unite de
longueur (cm)
d’une cathode de40 p.
d’6paisseur
dethorine;
on en a d6duit pour.la conductivitd
thermique
de notrepoudre
de thorine une valeur de l’ordre de 5. 0--5cal-g ’cm
degr6.
Cette valeur conduirait A une chute detemperature
tres
grande
a travers lerevêtement,
ind6pendam-ment du passage du courant, si l’on admet que toute
la
puissance
fournie ausupport
est transmise parconduction a travers la thorine : en
fait,
il y a surtoutun
rayonnement
absorbe engrande partie
par lathorine.
Forme des
caractéristiques
et m6canismede 1’6mission
t]4ermionique. - io
Caractiris-tique
auxpotentiels
retardateurs. - Cette 6tudenous a montre que la distribution des vitesses initiales
spontan6es
des electrons 6mis par la cathode etaitmaxwellienne,
maiscorrespondait
a unetemperature
6lectronique
nettementsup6rieure
a latemperature
thermodynamique.
Cela sembleindiquer
lapr6-sence d’une barriere de
potentiel
a la surface de la cathode(film superficiel),
le coefficient deréf1exion
6tant
plus grand
pour les electrons lents[13].
20 Zone decharge d’espace.
- Une formule cln2
type ie
==/t-(V2013 Vo) s’applique
dans la zone decharge d’espace.
La loi deLangmuir
est doncvérifiée,
mais on trouve des valeurs de k etVo
qui
dependent
de latemperature
et de 1’etat d’acti-vation. Lafigure
12indique
pour un 6tat bien active les variations obtenues en fonction de latemperature,
l’anode etant entungstene :
V’o
estalors la difference de
potentiel
de contact entre la thorine et lesupport.
La variation de kpeut
dtre attribuée a l’ existence,de
«patches
», mais surtoutau caractere
granulaire
du rev6tement poreux,qui
contient lui-meme un gaz
6lectronique.
Larésis-tance du rev6tement ne se manifeste pas : elle est
toujours
faible parrapport
a celle de1’espace
anode-cathode.3o
Effet Schottky.
- Dans certainscas,
particu-li6rement
pour une cathode peuactiv6e,
nous avonsobserve que les
caractdristiques pr6sentaient
unerégion
apente
negative
ou despoints
d’inflexion;
cela semble
correspondre A
des deviationsperio-diques
a l’effetSchottky [14].
Engénéral
toutefois,
l’effet
Schottky
estanalogue
a celui des cathodesa
oxydes;
la loi deSchottky
n’est pas exactement
vérifiée,
la droite deSchottky
est un peu incurv6e vers l’axe des
abscisses;
sapente
estplusieurs
fois lapente
thdorique,
parti-culierementaprès
traitementpouss6
(il
s’agit
duproche
effetSchottky);
les variations deTlog
iavec la tension
augmentent
d’ailleurs leplus
souventquand
latemperature
diminue.Structure semi-conductrice de la thorine.
-La th6orie semi-conductrice
[15]
permet
d’eclaireret de
prdciser
les resultats ant6rieurs. La thorine à 1’6tatde
composition stcechiometrique
est tres peuconductrice : la derniere bande
pleine
a son niveau leplus
6lev6 a uneenergie
AEi au-dessous de labande libre
(qui
est vraisemblablement la bande6d-7s
duthorium).
Le niveaud’impuret6s
se situe a AEau-dessous de la bande
libre;
remarquons que l’onpeut
envisager
diversesimpuref6s
car, outre, desatomes de
thorium,
onpeut imaginer
des ionstho-rium
poss6dant
moins dequatre charges
positives.
188
general,
comme un semi-conducteur dutype
N,
pour
lequel
le nombre n d’61ectrons excites dans la bande libre est tres inf6rieur au nombre N d’electronsdes niveaux
d’impuret6s (par
unite devolume).
Dans cesconditions,
le travail de sortie est cP 0 +-.
D’autrepart,
le niveau de Fermi dans lesupport
est A un niveau U au-dessous de la bandelibre;
on a
et la difference de
potentiel
de contact entre lesupport
et la thorine estYw 6tant Ie travail de sortie du
tungstène.
On ad’ailleurs
avec
Ao
6tant la constante universelle. Mais U varie avec latemperature
de sortequ’il
vaut mieux ecrir edans ces conditions pour obtenir- le travail de
sortie,
il ne faut pas
envisager
exactement les droites de Richardsonusuelles,
mais la correction est faible. L’6tudeexp6rimentale
de la diff6rence depoten-tiel
Vo
a montre que Ie sens de sa variation avec latemperature
etait difiérent aux tres basses et auxmoyennes
temperatures.
L’explication
laplus
plau-sible fait intervenir les d6fauts duréseau,
resultant destraitements,
qui
sont rest6sfigés
ensuite : ilsagissent
comme despieges
pour les electrons de la bandelibre;
on rendcompte
ainsi du compor-tementparticulier
aux bassestemperatures
et aussi de lapente
plus
6lev6e des droites de Richardson[16].
Cependant,
la variation deV 0
auxtemperatures
moyennes est
plus grande
que cellequi
estpr6vue
par la
theorie;
il est certainqu’il
faut tenircompte
de la structuregranulaire
durev6tement,
et enparticulier
de 1’existence de niveaux de Tamm ala
p6riph6rie
desgrains
et du revêtement,condui-sant a de nouvelles differences de
potentiel.
Les valeurs de N que l’onpeut
ddduire des resultatsexp6rimentaux
confront6s avec la th6orie nepeuvent
donc etre
qu’une
indication tresgrossière :
nousobtenons des valeurs de l’ordre de 1014- 1015 par centimetre
cube,
qui
paraissent
faibles.Les variations de A et q semblent devoir 6tre
attribuees essentiellement a 1’existence d’un film
superficiel
variable dont 1’enrichissement provoqueune diminution de A
(par
suite du coefficient de reflexion deselectrons)
etde ?
(par
l’interm6diairede
CPo),
sonappauvrissement produisant
desévolu-tions inverses : les
premi6res
variations sepro-duisent
pendant
l’activationessentielle,
lestraite-ments
pouss6s produisant
les secondes par suite de1’evolution du film
superficiel
due al’évaporation
intense(et
aussi pour A parce que Naugmente).
’Toutefois,
si uneaugmentation
de Npeut
expliquer
uneaugmentation
deA,
ellepeut
aussiexpliquer,
une diminutionde cp
(niveaux,
d’impuret6s
s’61ar-gissant
en une bande et existence depieges) ;
onpeut
aussi faire intervenirplusieurs
sortesd’impu-ret6s;
ces effetsparaissent
toutefois secondaires. Aux, traitements trespouss6s peut
seproduire
uneagrégation
des atomesd’impuret6s
et le travail de sortie doitpeut-etre
etreinterprete
differem-ment, parexemple
en faisant intervenir la théoriede de Boer
[17].
Conductivite aux faibles densités de courant et
phénomènes
connexes. 2013 Pourmesurer la
conductivite de la
thorine,
nous avons utilise deux fils detungstene
parallèles
et tresvoisins,
enrobes dans la thorined6pos6e
parélectrophorèse
sur1’ensemble : ces fils servent a la fois a chauffer la thorine et a mesurer sa resistance en les
prenant
comme electrodes. La resistance a ete évaluée par l’interm6diaire de lacaractéristique
courant-ten-sion tant en continu
qu’en
alternatif.Lorsque
les deux fils ne sont pas a la memetemperature,
onpeut
aussi mesurer la f. 6. m.thermoélectrique.
Ce
dispositif experimental
permet
aussi la mesure dupouvoir
inducteurspécifique
de lathorine,
desa conductivite
thermique (a partir
despuissances
appliqu6es
achaque
fil et dugradient
detemp6ra-ture
qui
enrésulte)
et I’etude des effets interfa-ciaux.En ce
qui
concerne la conductivité nous avonstrouve que la loi d’Ohm etait v6rifide tant que la
tension
appliqu6e
est suffisamment faible(de
l’ordredu
volt).
Lafigure
13precise quelques
resultats ainsi obtenus aux. tres faibles densitds de courant, en fonction de latemperature
et des traitements(d’ailleurs
assezmodérés);
il faut surtout remarquerles variations relatives de la
conductivit£,
les valeurs absolues 6tant mal connues; ils’agit
d’ailleurs de la conductiviteapparente
d’unepoudre.
On remarquequ’un
traitement modere conduit a une diminutionde la
conductivit£;
ce result at doit 6tre attribue a lacristallisation;
on obtiendrait ensuite desconduc-tivit6s