HAL Id: jpa-00234646
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Submitted on 1 Jan 1952
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Relation entre les propriétés radioactives des noyaux et
la structure chimique des molécules qui les renferment
R. Daudel
To cite this version:
557 En
comparant
avecl’énergie
d’activationther-mique
selon la courbe deWeintraub,
vers 6ooOC,
on en déduit que, dans lebore,
les deuxénergies
d’activation
intrinsèque, thermique
etoptique,
sont très voisines et valent 1,2 à 1,25 eV(à température
ordinaire).
Le bore est ainsihomopolaire,
comme les autresmétalloîdes,
et seplace
trèsprès
du silicium. D’autres mesures(de
caractèrepurement
optique)
confirment la valeur
indiquée
et seront décritesultérieurement.
Je tiens à remercier le Professeur
Rocard,
grâce
auquel
ce travail a pu être réalisé au labora-toire dePhysique
de l’E. N. S.Manuscrit reçu le 3o juin 1952.
BIBLIOGRAPHIE.
[1] WEINTRAUB. 2014 J. Ind.
Eng. Chem., 1913, 5, 112; [courbe 03C3 = f (T) du bore].
[2] FREYMANN et STIEBER. - C. R. Acad.
Sc., 1934, 199, 1109.
[3] BOËR. 2014 Ann. Physik, 1952, 10, 1-2.
[4] LARK-HOROWITZ. 2014 Semi-conducting Materials,
Gonfé-rence de Reading, 1950.
RELATION ENTRE LES
PROPRIÉTÉS
RADIOACTIVES DES NOYAUXET LA STRUCTURE
CHIMIQUE
DESMOLÉCULES QUI
LES RENFERMENTPar R. DAUDEL,
Institut du Radium et Institut de Mécanique ondulatoire appliquée à la Chimie et à la Radioactivité
(Centre de Chimie théorique de France).
Sommaire - On résume les
principaux travaux théoriques et expérimentaux effectués jusqu’ici
dans ce domaine. On indique dans quelles directions il semble souhaitable de poursuivre les recherches.
LE JOURNAL DE PHYSIQUE ET LE RADIUM. TOME
13,
NOVEMBRE19~2,
PAGE JG7.Introduction. -
Jusqu’à
ces tontes dernièresannées,
lespropriétés
des noyaux étaient consi-dérées commepratiquement
insensibles aux influences extérieuresphysiques
ouchimiques
tels quetempé-rature,
pression,
étatchimique,
etc.La
période
radioactive d’un noyau, parexemple,
était,
jusqu’alors,
considérée comme unegrandeur
tout à fait
spécifique
de celui-ci.Les diverses tentatives de modification des
périodes
radioactives sous l’influence de facteurs extérieurs avaienttoujours
échoué.Des considérations
théoriques
et desexpériences
récentes ontmontré,
qu’en f ait,
lespropriétés
nucléairessont sensi bles à des
effets physiques
etchimiques.
Les échecs des
expériences
ancienness’expliquent
par le faitqu’il
existait alors un nombre restreint deradioéléments,
que le choix des noyaux étudiés n’avait pas étéguidé
par la théorie et que, même dans les meilleursexemples,
les modifications depériodes
réalisablespratiquement
restent assezpetites.
En
1948,
nous écrivions[1]
que la théorie desinteractions nucléaires ouvre actuellement deux
domaines dont :
« la mise en évidence de la variation des
périodes
radioactives sous l’influence de l’ionisation ou
d’effets similaires
(changement
de la naturechi-mique
de la molécule danslaquelle
se trouve l’atomeradioactif,
action dechamps
sur lecortège
élec-tronique
ouautre
perturbation
decelui-ci).
« Cetype
d’étude :« 1 ° menée dans le cas de la conversion
interne,
pourrait
permettre
de choisir entre les deux méca-nismesqui
ont étéproposés
pour celle-ci et vraisem-blablement confirmer directement lesecond;
exis-tence de deux voies
indépendantes :
la voieélec-tron et la voie
photon;
« 2~
menée
dans le cas de lacapture
e,pourrait
prouver l’existence de
types
decapture
autres que lacapture K;
« 30 dans le cas de l’émission
~,
pourrait
prouver l’existence de la création e. ~~Le but de cet article est de montrer le chemin
parcouru
depuis 1948
et depréciser
lesprincipaux
domaines
qu’il
y aurait encore lieud’explorer.
I. -
Le cas des noyaux radioactifs par
capture
d’électrons.Les
premières prévisions
théoriques.
Onsait,
depuis
lesexpériences
d’Alvarez[2]
deque certains noyaux
peuvent
sedésintégrer
sponta-nément en absorbant un électron K de leur
cortège :
c’est le
phénomène
decapture
Kprévu
en1935
par Yukawa et Sakata
[3].
Le
bérylium
7,
parexemple,
se transforme enlithium avec une
période
d’environ 5ojours
selonce processus :
Le seul
corpuscule
éjecté
nécessairement par lenoyau au cours d’un tel
phénomène
est sans douteun neutrino ) : le recul des noyaux
7Li,
observé parAllen
[4]
semble une preuveexpérimentale
de cettehypothèse théoriquement
nécessaire.De
plus,
laperturbation
ducortège
électronique
de l’atome sous l’influence de ladisparition
d’un de ses électrons et la modification de lacharge
de son noyau se traduitgénéralement
par ledépart
d’uncertain nombre de
photons.
En
fait,
bien quejusqu’en
1948
on n’avait pu démontrer que lacapture
des électronsK,
rien nes’opposait
à l’idée que les noyaux soientégalement
susceptibles
decapturer
des électronsL,
N,
etc. De sortequ’il
était normal de penser que lesdésin-tégrations
radioactives attribuées à descaptures K
étaient,
enfait,
dues à lacapture
d’unquelconque
des électrons ducortège,
lacapture
d’un électron Kétant seulement
plus probable.
C’est
pourquoi
nous avonsproposé
[1]
d’appeler
capture
e lephénomène global,
en réservant le nom decapture
.I~,
capture L
à l’un de ces événementspris
enparticulier.
La
probabilité
decapture
totaleresponsable
dela
désintégration
observée devait donc s’écrire :où PA, PL,
représentent
lesprobabilités
part-culièresrespectives
decapture
d’un électronK,
d’un électron
L,
etc.C’est en réfléchissant sur cette formule que R. Daudel
[5]
d’unepart
et F.Segré
[6]
d’autrepart,
ontremarqué
qu’un
ion devrait sedésintégrer
plus
lentementqu’un
atome : parexemple
l’ion Be++qui
n’aplus
d’électron L. Ils conclurent que lebéryllium 7
sous formemétallique
devrait avoir unepériode
un peuplus
courte que lebéryllium 7
sousforme de
fluorure,
dechlorure,
etc., car onpeut
penser que dans ces sels les électrons L du
béryllium
sont en
partie déportés
du côté del’halogène
trèsélectronégatif.
~,
La
probabilité
decapture
d’un électron par un noyaupeut
être considérée commeproportionnelle
àsa
probabilité
deprésence
dans ce noyau, c’est-à-dire au carré, du module de la valeur de son onde dansce noyau.
En utilisant les fonctions de
Slater,
onpeut
prévoir
ainsi une différence (le 1,6 pour 100[j
] entrela
période
de 7Be et lapériode
de Be~-~.Cette différence s’élève à 2,6 pour 100
quand
on utilise les fonctions de Hartree[8].
On
pouvait
donc attendre entre le métal et les dérivéshalogènes
décrits ci-dessus une différence depériode
de l’ordre dupour-cent
ou d’une fraction depour-cent.
Les résultats de
l’expérience.
- Dans depremières expériences
Bouchez,
P.Daudel,
R. Daudelet Muxart
[7] comparèrent
lapériode
dubéryllium 7
métallique
à celle de son chlorure en solution.Ils obtinrent un résultat semblant montrer que la
période
du métal était un peuplus
courte, maisl’écart observé assez
systématiquement
était de l’ordre des erreursexpérimentales.
Ils nepurent
conclure nettement.
En
1948,
les mêmes auteurs[91
amélioranlledispo-sitif
expérimenlal
observèrent unedifférence
depériode
de l’ordre dupour-cent
entre Ie métal 7Be et son fluo-rure solide : Ie métal commeprévu
sedésintégrant
unpeu
plus
viteque le fluorure.
Depuis,
une discussion serrée des résultats[10]
a montré que l’écart observé est trèssupérieur
àl’erreur
expérimentale
(l’effet
estcertain),
mais sa valeur absolue est mal connue(entre
2 et 5. io-3environ).
La découverte de cet effet est
importante :
c’est,
eneffet,
lapremière
fois que l’on a pumodifier,
par des effets extérieurs(ici
des effetschimiques),
lapériode
d’un noyau. Deplus,
laprévision
duphéno-mène repose sur l’existence
présumée
de lacapture
L. La découverte de la différence despériodes
peut
être considérée comme la preuve indirecte de l’existence de lacapture
L.Il est intéressant de noter que c’est
précisément
à cette même
époque
que lacapture
L a étéexpé-rimentalement mise en évidence par
Kirkwood,
Pontecorvo et Hanna[11]
et[12]
dans le cas del’argon
37.De son
côté,
Segré
avaitentrepris
desexpé-riences.
En
1949,
il donne sespremiers
résultats[13] :
Autrement
dit,
àquelques 1/10000e
près,
l’oxyde
debéryllium
7 et le métalprésentent
la mêmepériode.
Ce résultat est un peu
surprenant
puisque, d’après
nosconceptions,
on devrait s’attendre à trouver iciun effet un peu
plus
faible que dans le cas du fluorure(l’oxygène
est moinsélectronégatif
que lefluor),
mais encore observable. La lettre de Seitz citée par
Segré
etWiegand
fournitpeut-être
1"explication.
Exprimé
par les mots d’un autrelangage,
ce textepeut
se résumer ainsi :a.
l’oxygène
«prend
» des électrons aubéryllium
électrons que
l’oxygène
«prend
)) aubéryllium
restent
près
du noyau decelui-ci;
.b,
si,
deplus,
l’oxygène
attire vers lui des élec-trons devalence,
ilapporte
aussi les électrons de ses doublets.En
résumé,
l’effet dû àl’électronégativité
peut
êtrecompensé,
voirdépassé
par ces effetsanta-gonistes.
Puisque
l’oxygène
est moinsélectronégatif
quele fluor et que, de
plus,
la densité del’oxyde
debéryllium
[3]
est très différente de celle du fluo-rure[2],
les résultats deSegré
etWiegand
nepeuvent
ètre
comparés
aux résultats deBouchez,
Daudel etDaudel et Muxart.
Mais,
quelques
moisplus
tard,
Leininger,
Segré
etWiegand
[14]
ont fait connaître des résultats concernant le fluorure. Si l’on tientcompte
d’unerratum
[ 15~
ultérieur ces résultats se notentLa constante radioactive du métal est donc bien trouvée
supérieure
à celle dufluorure,
mais l’écart n’est ici que de 1 pour i ooo, alors que dans lestravaux
français
il avait été trouvéplus
élevé.Qualitativement,
l’accord estexcellent,
quanti-tativement il est moins satisfaisant. Mais ce dernier fait
peut
trouver deuxexplications :
c~. nous avons vu que dans les travaux
français
le sens de l’écart et son existence sont bien connus,mais que la valeur absolue de l’écart est assez
imprécise ;
b. le métal
béryllium
utilisé en France contenaitdes traces de
sodium,
destinées àaugmenter
l’écart despériodes.
Vers de nouvelles recherches. - On
peut
se demander cequ’il
reste à tenter dans le domaine de la relation entre lapériode
decapture
électronique
d’un noyau et la structure de la molécule
qui
le renferme.Il est bien évident que l’on
peut
multiplier
lesexemples.
Onpourrait,
dans le cas dubéryllium,
traiter une série comme
F 2Be,
CI,BE, Br2Be, 1,Be.
La
comparaison précise
despériodes
permet,
eneffet,
dans ces cas, de comparer, pour ces différentesmolécules,
les valeurs relatives de la densitéélectro-nique
auvoisinage
immédiat du noyau debéryllium.
C’est une des rares méthodesqui
permet
une telle détermination.On
peut
également
se proposer d’observer unevariation de
période
sous l’influence d’un effetphysique (et
nonplus chimique).
Il est tentant, à ce
sujet,
de comparer lapériode
du
béryllium
7,
métal solide et celle de ce mêmemétal à l’état gazeux
[16~.
Dans une telle
étude,
on élimine l’effet del’électro-négativité
et les effets decompression signalés
parSeitz devraient
prendre
toute leurimportance.
L’espace occupé
par un atome debéryllium
dansle métal gazeux est nettement
supérieur
à celuiqu’il
occupe dans le métal solide et les fonctions deHartree
permettent
de calculerqu’environ
un élec-tron L de l’atome gazeux se trouve à l’extérieur duvolume
qu’il
occuperaaprès
solidification.La solidification entraîne donc la
compression
d’un électron L par atome debéryllium
à l’intérieur de lasphère
occupée
par l’atome dans le solide. Le nombre des électrons Lprésent
dans cettesphère
est doncmultiplié
par 2quand
on passe du gaz au solide : laprobabilité
decapture
L doit doncappré-ciablement
augmenter
et l’on devrait s’attendre à ceque le métal
possède
unepériode plus
courte que le gaz : la différencedépassant
cellequi
a été observée dans lesexpériences précédentes.
Dans un tout autre ordre
d’idées,
onpeut
sedemander si le cas du
béryllium
7 estl’exemple qui
doit se
prêter
le mieux à l’observation de telsphéno-mènes. Il est facile de voir
qu’il
est sûrement l’un des meilleurs.La courbe de la
figure
1[17]
montre commentFig. I.
varie,
avecZ,
lerapport
entre lacapture
L et lacapture
K.Il croît
régulièrement
et tend vers12,5
pour 100(quand
onadopte
les fonctions deSchrôdinger)
quand
Zaugmente.
Puisque
dans les étudespréci-tées c’est en modifiant PL que l’on modifie les
périodes
on a,semble-t-il,
intérêt à choisir un élément lourd afin que pL soitimportant.
Mais dèsque l’élément
possède
une coucheM,
il est difficile d’atteindre les électrons L et estpetit
devant pl,.On
s’aperçoit
vitequ’il
restepréférable
de s’adresser aux éléments de la deuxièmepériode (1).
Cependant,
il existe une autrepossibilité
intéres-sante
qui
ne semble pas encore avoir étéexploitée,
celle des noyaux
qui
nepeuvent capter
les électronsprofonds,
mais seulement certains électronsplus
superficiels.
Ce
phénomène
seproduit
lorsque
l’énergie
néces-saire à la transition nucléaire est très voisine de
l’énergie
m0c2
d’un électron libre au repos.L’énergie
d’un électron lié s’écritsi
représente l’énergie
de liaison sur le niveau ii.Cette dernière
énergie
est d’autantplus
grande (en
valeur
absolue)
que le niveau estplus
interne et il sepeut
que dans certains cas,l’énergie
soit
trop
f aible pour assurer la transition nucléairecorrespondant
à lacapture,
alors quesoit suffisante.
Dans ce cas, il
n’y
a pascapture
K,
mais seulementcapture
L, M, N,
etc.On
peut
mêmeenvisager
que lacapture
commence au niveau M ou au niveauN,
etc.Il est clair que dans un cas où la
capture
e com-mence par lacapture
L parexemple,
on aet tout effet
influençant
ou même pl,lrisquer
d’avoir uneimportante répercussion
relative sur lapériode
decapture
du radioélément.Du
point
de vuethéorique,
il resteégalement
de nombreuxpoints
à éclaircir.Il
s’agirait
d’abord de calculer avecprécision
les fonctions d’ondeélectroniques
dans les différentesmolécules étudiées.
Il y aurait ensuite intérêt à
préciser
le calcul de laprobabilité
decapture
électronique
par un noyau d’atome.Habituellement,
on traite ce calcul comme si tousles électrons du
cortège
étaientindépendants.
Onpeut
montrer que cettetechnique
est raison-nable pour les noyauxlourds,
car la variation de lacharge
du noyau au cours de ladésintégration
estfaible en valeur relative.
En l’utilisant et
grâce
aux fonctions d’onde deHartree,
Benoist et Jean[18]
ontobtenu,
dans le cas del’argon :
alors que
l’expérience
donneMais,
dans le cas des noyauxlégers,
il semblequ’il
y ait lieu de mener les calculs
plus
rigoureuse-ment
[19].
En
fait,
les électrons ducortège
sontindiscer-nables et il n’est pas très
logique
deparler
de cap-tureK, capture L,
etc., car il n’est paspossible
dedéterminer,
parl’expérience,
lanature
de l’électronqui
vient de provoquer unedésintégration.
Ce que l’on
peut
savoir,
c’estqu’avant
capture
on
disposait
d’un atome debéryllium
avec deuxélectrons K et deux électrons
L,
etqu’après
cap-ture ondispose,
parexemple,
d’un atome de lithiumavec deux électrons L et un électron K
(l’atome
nous fera savoir son état enexpulsant
unphoton
L -~K).
L’atome de lithium finalprésente
« un trou K »,mais on
peut
théoriquement
montrer[19]
que cetrou K
peut
résulter tout aussi bien d’unecapture
d’un électron K ou de celle d’un électron L chez lebéryllium.
Il serait doncplus
souhaitable deparler
de
probabilité ,
de réalisation d’un trouK,
d’untrou
L,
etc. que de celle decapture
K,
capture
L,
etc.J’insiste sur le fait que ce
changement
delangage
entraîne une amélioration de la méthode de calculet
qu’il
nes’agit
donc pas là d’un débatpurement
philosophique.
Enfin,
si l’on désirait être absolumentrigoureux,
on devrait se souvenirqu’il
n’est même pas trèscorrect de
parler
d’électronK,
d’électronL, etc.,
car c’est attribuer à des électrons en interaction des nombresquantiques particuliers
et nous savons que,seul,
lesystème
global
de ces électronspossède
de tels nombresquantiques.
Malheureusement,
nous nepossédons
pas encore de machine à calcul dont lapuissance s’adapte
à une tellerigueur
et devrons encore nous contenterquelques
années del’approxi-mation
précédente.
_
II. - Le cas de la conversion interne. ,
Les
prévisions théoriques.
- Lecas de la conversion interne avait
particulièrement
retenu notre attention dans notreexposé
en1948 [20].
L’observation dans ce cas d’une variation de la
période
du noyau avec la structurechimique
de lamolécule
qui
le contientdevait,
eneffet,
permettre,
selon nous, depréciser
le mécanisme même de laconversion interne.
Initialement,
la conversion interne avait étéconsi-dérée comme un effet
photoélectrique
interne.On admettait que le
photon
émis par le noyaupou-vait,
avec une certaineprobabilité,
provoquerl’éjection
d’un électron ducortège.
Selon ce
thème,
laprobabilité
d’émission duphoton
p"( coïncide avec laprobabilité
p dedésexci-tation du noyau
Si,
parailleurs,
onappelle
k laprobabilité
pour que lephoton
une fois émiséjecte
unélectron,
laproba-bilité pc de sortie d’un électron sera
et celle de sortie d’un
photon (soit
p’-)
serade
répercussion
sensible sur p,puisque
ce terme nedépendrait
pas de kPlus
tard,
grâce
aux idées de laMécanique
ondu-latoire,
on aexpliqué
très différemment lephéno-mène de la conversion interne.
On a admis que le
noyaù
pouvait perdre
sonénergie
d’excitation selon deux voies entièrementindépendantes :
émission d’unphoton
ou transfertdirect
d’énergie
sur un électron ducortège qui
setrouve ainsi émis. On a pu, d’autre
part,
montrerpar le calcul que la
probabilité qu’un photon déjà
émis par le noyau provoquel’éjection
d’un électron ducortège
étaitpratiquement négligeable
dans laplupart
des cas.D’après
ce nouveaupoint
de vue, laprobabilité
p de désexcitation du noyau devient la somme de pcprobabilité d’éjection
d’un électron et depy,
proba-bilité d’émission d’unphoton
Le terme p, donc la vie moyenne du noyau
excité,
devient sensible à une variation de pi, doncà toute modification du
cortège
électronique
et il devient raisonnable de penser que lapériode
d’un isomère nucléaire excitépuisse dépendre
de la structurechimique
de la moléculequi
le renferme.Premiers faits
expérimentaux. -
En1951,
Bainbridge,
Goldhaber et Wilson[21]
ont observéexpérimentalement
une telledépendance
dans le casdu technécium 99. La découverte de ce
phénomène
nous semble fournir lapremière
preuve directe enfaveur de la nouvelle théorie de la conversion
interne,
qui
était d’ailleurs à peuprès
universellement admised’après
uneargumentation
indirecte.Le choix du technécium 99 s’est
imposé
auxauteurs, car ce noyau existe sous une f orme excitée
qui
conduit à une transitionisomérique
depériode
assez
longue
(6
h)
très convertie et de faibleénergie
(2
oooeV).
Il est clair que ces deux facteurs devaient favo-riser l’observation d’une
dépendance
entrepériode
et structure : le hautdegré
de conversion augmen-tantl’importance
du terme pc et la faibleénergie,
sa sensibilité à toute
perturbation
ducortège.
La mesure de la
période
de l’isomère ?9Tc estd’ailleurs facilitée par l’existence d’une
émission ,,,
de
Ioo
keVqui
suit immédiatement la transitionisomérique.
’
Bainbridge,
Goldhaber et Wilson ont ainsi pumontrer que le tecnécium 99
déposé
électrolyti-quement
sur cuivre a mêmepériode
que le même technécium sous forme de sulfureTC2S7’
mais que,par contre, le technécium 99 sous forme de
per-technéciate de
potassium
possède
unepériode
plus
courte(d’environ
3/loooe)
que celle du technécium à l’état de sulfure ou de métal :La
précision
des mesures(I
/io
oooe)
estlargement
suffisante pour que l’onpuisse
être assuré del’exis-tence de ce
phénomène.
Quelques
calculsquantitatifs.
- Slater[22}
a effectué
quelques
calculs pour essayer depréciser
la nature de laperturbation
apportée
à ladistri-bution
électronique
quand
on passe du métal àl’ion
Tcoi
et larépercussion
de cetteperturbation
sur la
période
de l’isomère.L’énergie
d’isomérisation étant de 2 oooeV,
nepeut
éjecter
de l’atome de technécium que desélectrons
M,
N ou 0.Voici,
d’après
Slater,
lesprobabilités respectives
d’éjection
des différents électrons d’un atome libre de technécium :Le rôle des électrons 0 est donc
négligeable.
Leseffets
chimiques
ne modifient sensiblement que lesfonctions d’onde des électrons
4p,
4d
et 5s.Ce sont donc surtout les modifications de distri-bution
électronique
portant
sur les niveauxC~p
etC,d
qui
auront desrépercussions
sur lephénomène
de conversion interne.L’étude des distances
interatomiques
montre quel’atome Tc est un peu
plus comprimé
dans l’ionTc07
que dans le métal et cet effetrapprochant
un peuplus
du noyau de Tc les électrons4p
et4d
dans TcO-que dans le métal suffit àexpliquer
le sens et l’ordre degrandeur
duphénomène
observé parBainbridge
et ses collaborateurs.Comme dans le cas du
béryllium
et pour lesmêmes
raisons,
il serait intéressant de comparer lapériode
de 99Tc métal et celle de 99Tc vapeur.On
devrait
s’attendre à trouver, pour la vapeur, unepériode plus longue (de quelques millièmes).
III. - Le cas de l’émission
~3.
La
possibilité
de mettre en évidence unedépen-dance de la
période d’émission ~
avec la structurechimique
est étroitement liée auproblème
de la création e.La création e est un
phénomène imaginé
parDaudel, Bendist,
Jacques
et Jean[23]
à la suitedes travaux de Lecoin et
Perey
[24]
signalant
descas de
désintégration p
où l’on neparvenait
pas àdéceler tous les électrons
qui
devraient être émis.Depuis
ces électrons semblent avoir étédécouverts,
mais l’existence du
phénomène
de création e reste trèsprobable.
Son existencesemble
théoriquement
certaine,
mais il n’a pas encore étéobservé,
sansdoute en raison du fait
qu’il
nes’accompagne
pasd’effets aisément décelables.
Il
s’agit
d’untype
dedésintégration ~
oùl’élec-tron émis par le noyau viendrait se
loger
dans lecortège
du noyau émetteur.Le calcul montre que la
période
de cephénomène
dépend,
pour unelarge
part,
de la distributionélectronique
existant autour du noyau émetteur et,par
conséquent,
de la naturechimique
de la moléculequi
le contient[25].
En
principe,
toutedésintégration
separtage
entre
l’émission ~
proprement
dite et la création e.De sorte que toute
perturbation
ducortège
devrait influencer lapériode
dedésintégration
~.
Mais,
en
fait,
le calcul montre que laprobabilité
decréa-tion e est
généralement
trèspetite
vis-à-vis de laprobabilité
d’émission[25]
et[26],
d’autantplus
que le noyau émetteur est entouré d’ungrand
nombre d’électrons.
La création e ne devient notable que
lorsque
ladésintégration
met enjeu
une faibleénergie
detran-sition.
Il semble que le cas du tritium soit l’un des
plus
favorables.Sherk
[27]
a montré que, dans ce cas, lerapport
entre la création e etl’émission ~
passe deo,co35
pour la molécule de tritium ào,oo65
pour l’atome.On devrait donc s’attendre à ce que la
période
du tritiumatomique
soit inférieure d’environ3jloooe
à celle du tritium moléculaire. Bien
entendu,
des variations depériode
du même ordrepourraient
intervenir
quand
on passe d’une certaine moléculecontenant du tritium à une autre.
L’observation de cette variation de
période
seraittrès
intéressante,
car ellepermettrait
de mettre en évidence l’existence même duphénomène
de créa-tion e.Conclusion.
Nous
avions,
théoriquement,
prévu
trois cas où ildevait être
pratiquement possible
de découvrir unevariation de la
période
d’un noyau avec la structurede la molécule
qui
le renferme :a. celui de
capture
électronique;
b. celui de la conversion
interne;
’c. celui de l’émission
~.
La dite variation a été observée dans les deux
premiers
cas. Cette observation a, deplus,
permis
de montrer l’existence de lacapture
L etprécisé
le mécanisme de la conversion interne.Il resterait à rechercher le même effet dans le cas
de l’émission
~,
où son observation conduirait à ladécouverte du
phénomène
decréation
e.Note sur épreuve. -
Depuis la rédaction de ce texte, nous avons eu connaissance d’un nouveau travail sur le même
sujet. Bainbridge a annoncé que la période du technicien diminue de 0,025 % quand on comprime ce métal à
r o0 ooo atm (3 r 1 e Congrès national de l’American Physical
Society. Voir Chemical and Engineering News, 1952,30,7, 65 1).
Manuscrit reçu le 5 juin 1952.
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[16] Ce travail est en cours à l’Institut du Radium (R.
Bou-CHEZ, P. DAUDEL et R. MUXART).
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[19] Voir, par exemple : DAUDEL et JEAN. 2014 C. R. Acad.
Sc., 1949, 229, 354, et BENOIST. - C. R. Acad.
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[20] Interaction entre le noyau et son cortège électronique,
La Revue d’Optique, éditeur.
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