Économie de l’environnement – Ch. 2. Externalités, Biens Publics, Évaluation
Économie de l’environnement – Ch. 2.
Externalités, Biens Publics, Évaluation
Prof. Philippe Polomé – Université Lyon 2
GRAINE / COGEVALEAU – 2018-2019
Économie de l’environnement – Ch. 2. Externalités, Biens Publics, Évaluation Externalités
Ch. 2. Externalités, Biens Publics, Évaluation
Externalités
Biens Publics
Économie de l’environnement – Ch. 2. Externalités, Biens Publics, Évaluation Externalités
Définition et exemples
Ch. 2. Externalités, Biens Publics, Évaluation
Externalités
Définition et exemples
Ressources communes / Tragédie des communs
Biens PublicsDéfinition et provision privée Provision
Analyse coût-bénéfice
Plusieurs Périodes, Actualisation, Risques Décision Sociale
Comment calculer une DAP ?
Transfert de bénéfices
Économie de l’environnement – Ch. 2. Externalités, Biens Publics, Évaluation Externalités
Définition et exemples
Coûts externes ou bénéfices externes
I
Externalités négatives ou positives
⊕ I DéfinitionsI Une externalité existe dès que le bien-être d’un personne (ou les possibilités de production d’une firme) estdirectement affecté par les actions d’un autre agent dans l’économie
I “Directement” = en-dehors des interactions du marché (prix) I Coûts ou bénéfices résultant d’une certaine activité touchant
des agents non-directement impliquées dans cette activité I Valeurs (coût/bénéfice) même intangibles ou non-monétaires
I
Deux types
I Ressources communes : l’externalité concerne une ressource partagée par les agents
I Ressource naturelle ou artificielle
I Utilisées (ou créées) par plusieurs simultanément I “Pollution” : les agents ne partagent pas cette ressource I
L’externalité est
subieÉconomie de l’environnement – Ch. 2. Externalités, Biens Publics, Évaluation Externalités
Définition et exemples
Externalités “pollution” : principe de base
I
Chevron, plus gros émetteur privé de
CO2au monde
IBilly, un fermier américain de la côte Ouest
I Plus la température monte & moins les hivers sont extrêmes, meilleures sont ses récoltes
I Pour Billy, les émissions de Chevron sont une externalité⊕ I
Si Chevron ne produit qu’en réponse à ses
proprescoûts et
bénéfices,
I est-ce que ses émissions serontsocialement optimales ?
Économie de l’environnement – Ch. 2. Externalités, Biens Publics, Évaluation Externalités
Définition et exemples
Externalité “pollution” ⊕ : Chevron
I
C produit des biens & services
I jusqu’à ce que le coût de la dernière unité produite I = le revenu qui en résulte (prix des carburants...) I Mais aussi revenus non-marchands
I Subventions... - on oublie
I C essaie d’influencer les prix, les subventions, les règlements I on oublie aussi
I En produisant, C émet duCO2jusqu’à ce que son bénéfice marginal (BM) d’émettre une T de + soit égal à son coût marginal (CM)
I En fait : actionnariat de C
I Mais puisque Billy “bénéficie” aussi de ces émissions, en ce point le BM social (=total) d’émettre une T de + sera > CM
Économie de l’environnement – Ch. 2. Externalités, Biens Publics, Évaluation Externalités
Définition et exemples
Externalité “pollution” ⊕ : Chevron émet trop peu
Économie de l’environnement – Ch. 2. Externalités, Biens Publics, Évaluation Externalités
Définition et exemples
Externalités “pollution” : Exemple 2
I
Chevron, encore
I
Frank, un habitant des Îles Kiribati
craintde voir son pays disparaître sous les eaux
I Pour Franck, les émissions de C sont une externalité I
Dans un marché libre, C émettra jusqu’à ce que son BM
d’émettre une T de + soit égal à son CM
I Mais puisque Frank subit un coût de ces émission, en ce point le BM (de C) d’émettre une T de + sera plus petit que la PCM
Économie de l’environnement – Ch. 2. Externalités, Biens Publics, Évaluation Externalités
Définition et exemples
Externalité “pollution” : C émet trop
Économie de l’environnement – Ch. 2. Externalités, Biens Publics, Évaluation Externalités
Définition et exemples
Externalités “pollution” & allocations
I
Quand une activité ne crée pas d’externalité, le niveau optimal privé de l’activité = son niveau optimal social
I En imaginant que les thm du bien-être s’appliquent I
Quand une activité génère une externalité
⊕/
I le niveau optimalprivéde l’activité sera moindre /plus grand I que le niveausocialoptimal
Économie de l’environnement – Ch. 2. Externalités, Biens Publics, Évaluation Externalités
Définition et exemples
Externalités “pollution” : quelques exemples
Externalité “Pollution”
Air : Effet de serre, Gaz nocifs...
Nuisances : Visuelles, sonores...
Eau : Rejets diffus ou ponctuels chim. ou bactério.
⊕
Améliorations visuelles
Fonction écosystème : Abeilles
Économie de l’environnement – Ch. 2. Externalités, Biens Publics, Évaluation Externalités
Ressources communes / Tragédie des communs
Ch. 2. Externalités, Biens Publics, Évaluation
Externalités
Définition et exemples
Ressources communes / Tragédie des communs
Biens PublicsDéfinition et provision privée Provision
Analyse coût-bénéfice
Plusieurs Périodes, Actualisation, Risques Décision Sociale
Comment calculer une DAP ?
Transfert de bénéfices
Économie de l’environnement – Ch. 2. Externalités, Biens Publics, Évaluation Externalités
Ressources communes / Tragédie des communs
Une expérience
I
Je distribue 2 cartes à chacun, une rouge et une noire.
Ensuite, je collecte une carte de chacun. Votre paiement dépend de la carte que vous avez donnée.
I Si vous avez donné une carte noire, le paiement est 6/noù nest le nombre de cartes noires que j’ai reçues.
I Si vous avez donné une carte rouge, vous recevez 1.
I
Ensuite je récupère toutes les cartes et je redistribue.
I
On jouera deux temps, chaque temps comptera plusieurs périodes
I
Temps 1. Les joueurs doivent décider d’investir simultanément, sans concertation
I
Temps 2. Les joueurs peuvent discuter avant d’investir et
peuvent s’engager sur contrat
Économie de l’environnement – Ch. 2. Externalités, Biens Publics, Évaluation Externalités
Ressources communes / Tragédie des communs
Resultats du 14 décembre 2016
I
3 tours en temps 1
I chaque fois 6 cartes noires données sur 7 I
1 tour en temps 2
I décision de former une coopérative qui rassemble toutes les cartes
I la coopérative donne 1 carte noire et 6 cartes rouges
Économie de l’environnement – Ch. 2. Externalités, Biens Publics, Évaluation Externalités
Ressources communes / Tragédie des communs
Discussion
Profits
πindividuels et collectifs avec 7 joueurs :
Investisseurs
π/investisseur ∆π/inv. πcollectif ∆π coll.
0 0 - 7 -
1 6 +5 6+6*1=12 +5
2 3 +2 2*3+5*1=11 -1
3 2 +1 3*2+4*1=10 -1
4 1.5 +.5 4*1.5+3*1=9 -1
5 6/5 +1/5 5*6/5+2*1=8 -1
6 1 0 6*6/6+1=7 -1
7 6/7 -1/7 7*6/7=6 -1
Économie de l’environnement – Ch. 2. Externalités, Biens Publics, Évaluation Externalités
Ressources communes / Tragédie des communs
Discussion
I
Distinguer l’optimum privé de l’optimum social
I Privé : on a intérêt à investir jusqu’à ce que BM=CM I Social : il ne faudrait investir qu’une seule unitéI L’investissement de l’un a un impact sur le profit collectif I Qui n’est pas pris en compte lors d’une décision privée
I
Deux solutions classiques peuvent émerger
I le rachat par un seul investisseur : privatisation I la gestion collective : centralisationI mais d’autres solutions existent selon les cas particuliers I
L’expérience illustre le problème des
ressources communesI Dans une certaine mesure, aussi le problème de congestion I Si le gain dépendaitpositivementdu nombre d’investisseurs,
on aurait une externalité⊕type réseau (fax, téléphone...)
Économie de l’environnement – Ch. 2. Externalités, Biens Publics, Évaluation Externalités
Ressources communes / Tragédie des communs
Les ressources communes
Figure–Elinor Ostrom (1933 – 2012), Économiste politique USA, Nobel 2009
Économie de l’environnement – Ch. 2. Externalités, Biens Publics, Évaluation Externalités
Ressources communes / Tragédie des communs
Les ressources communes
I
Conceptuellement, ressources communes “commons” =
zoneI partagée par un groupe
I utilisable par tous les membres de ce groupe
I
Actuellement, RC = Accès à + d’une personne mais consommation par une personne réduit la disponibilité pour les autres
I Dilemme socialouTragédie des communs
I Partout où la surveillance (monitoring) est trop onéreuse I Cause essentielle bien perçue : les usagers individuels ont une
incitation à agir de façon préjudiciable au groupe
I « entrent » jusqu’au point où le BM = CM du dernier entrant
Économie de l’environnement – Ch. 2. Externalités, Biens Publics, Évaluation Externalités
Ressources communes / Tragédie des communs
Gouvernance
I
Plus généralement, RC = bien ou service dont l’existence requiert les actions
coordonnéesde plusieurs personnes
I P.e. aménités collectives (jardin, parc...), logiciels open-source I Donc : un problème degouvernanceou « comment
coordonner ces actions » I
Local
I Les acteurs se connaissent I Certaines actions sont observables
I Une incitation existe à construire une réputation I
Global
I Ne possède pas ces propriétés
I @potentiel d’intervention par un acteur plus « puissant » I Pas de gouvernement mondial qui puisse sanctionner un
gouvernement national
Économie de l’environnement – Ch. 2. Externalités, Biens Publics, Évaluation Externalités
Ressources communes / Tragédie des communs
Ressources communes : quelques exemples
Externalité Ressource commune Bancs de poissons Forêt, Prairie
Aquifère, Nappe de pétrole
⊕
Immunités biologiques : Vaccins
Réseaux : téléphone, facebook...
Économie de l’environnement – Ch. 2. Externalités, Biens Publics, Évaluation Externalités
Ressources communes / Tragédie des communs
“Solutions” aux externalités
I
Négociation
I Généralement infaisable I
Taxe
I Actions sur les prix : internaliser l’externalité I
Normes
I Actions sur les quantités I
Marchés de droits à polluer
I Au final, proche d’une taxe I
Solutions de gouvernance
INudges
Économie de l’environnement – Ch. 2. Externalités, Biens Publics, Évaluation Biens Publics
Ch. 2. Externalités, Biens Publics, Évaluation
Externalités
Biens Publics
Économie de l’environnement – Ch. 2. Externalités, Biens Publics, Évaluation Biens Publics
Définition et provision privée
Ch. 2. Externalités, Biens Publics, Évaluation
Externalités
Définition et exemples
Ressources communes / Tragédie des communs
Biens PublicsDéfinition et provision privée Provision
Analyse coût-bénéfice
Plusieurs Périodes, Actualisation, Risques Décision Sociale
Comment calculer une DAP ?
Transfert de bénéfices
Économie de l’environnement – Ch. 2. Externalités, Biens Publics, Évaluation Biens Publics
Définition et provision privée
Définition
I
Un bien public est un bien ou un service qui est dans une certaine mesure
I Non rival: la consommation d’une personne ne diminue pas la disponibilité du bien pour les autres consommateurs potentiels I Non exclusif : impossible (ou difficile/coûteux) d’interdire la
consommation du bien à un consommateur non-payeur I
Continuum de degrés dans les biens publics en fonction du
degré de rivalité et du degré d’exclusivité du bien
IOn parle de
provisiond’un bien public
I Quantité(s) et qualité(s)
Économie de l’environnement – Ch. 2. Externalités, Biens Publics, Évaluation Biens Publics
Définition et provision privée
Ne pas confondre
I
Bien/service public au sens économique
I Caractéristiques du bienI
Service public
I “Activité d’intérêt général, assurée sous le contrôle de la puissance publique”
I p.e. éducation nationale
Économie de l’environnement – Ch. 2. Externalités, Biens Publics, Évaluation Biens Publics
Définition et provision privée
Typologie
Rivalité
↓Exclusivité
Forte faible
Forte Biens privés :
Pomme, Consultation médicale
Ressources communes
faible
Biens de club :
Rues, Musées, Education, Santé, TV numérique, Musique live, Cinéma
Biens publics
:
Constitution et lois, Planète capable de supporter la vie, Connaissance, Éclairage public, Défense nationale, Air, TV Hertzienne, Musique numérique, Espaces protégés (selon exclusivité)
Une expérience
I Chacun va recevoir 4 cartes : 2 rouges, 2 noires. Les valeurs des cartes n’importe pas, seule compte la couleur.
I Le jeu compte plusieurs périodes. Lorqu’une période commence, je passe parmi vous et chacun me donne 2 de ses 4 cartes, face vers le bas, de façon à ce que personne ne voie la couleur des cartes données ou restantes.
I Les gains ne dépendent que des cartes rouges. Pour chaque carte rouge conservée, son propriétaire reçoit 4 francs. Ensuite, lorsque j’ai collecté les cartes de tous les participants, je compte le nombre de cartes rouges qu’on m’a données et ce total est le gain collectif : chacun dans le groupe reçoit cette quantité de francs (en plus de ce qu’il/elle a gardé).
Une expérience
I Ensuite, je récupère les cartes restantes, je mélange toutes les cartes et je redistribue 4 cartes, 2 rouges, 2 noires, à chacun. On continue ainsi quelques périodes ; il est possible que je change les règles
ultérieurement, mais je vous le dirai à l’avance.
I Donc chaque période, tes gains sont : 4 x le nombre de rouges que tu gardes + 1 x le total des rouges données par tout le monde.
I Une feuille vous permet de noter vos gains, par période et au total. Les gains ne seront pas rendus publics, mais je vous demande de jouer comme s’ils étaient réels – disons 1 franc = 10€.
I Y a t-il des questions avant qu’on ne commence ?
Économie de l’environnement – Ch. 2. Externalités, Biens Publics, Évaluation Biens Publics
Définition et provision privée
Graphique des résultats
Économie de l’environnement – Ch. 2. Externalités, Biens Publics, Évaluation Biens Publics
Définition et provision privée
Discussion
I
Quelles stratégies au long de l’expérience ?
IQuels sont les effets de
I réduire le gain par carte rouge ? I annoncer la période de fin du jeu ? I
Autres effets connus
I révéler les contributions (de tous ou d’une personne au hasard) I cheap talk / commitment (discussion consensuelle /
gouvernement)
I backward induction / end of the game effect I retaliation, “tit for tat”
Économie de l’environnement – Ch. 2. Externalités, Biens Publics, Évaluation Biens Publics
Définition et provision privée
Le resquilleur
I
À tout niveau de provision,
I certains utilisateurs ne verront pas l’intérêt de contribuer car I le niveau de provision leur semblera suffisant
I ils ont peu d’usage du bien public
I ils estiment que ça n’est pas à eux de payer
I Chacun décide seul son niveau de contribution, sans prendre en compte l’effet qu’elle a sur le bien-être des autres
I Parallèle avec externalité⊕
I
Donc, une partie de la société supporte seule le coût du bien public, utilisé par tous
I Situation de“free-riding” / passager clandestin / resquilleur (ou un filou)
Le resquilleur : facette stratégique
I
Soit une sociéte de 10 personnes
I Chacun peut contribuer 1 au bien public ou bien le garder pour usage privé
I Une contribution de 1 au bien privé rapporte 2, au bien public 1, mais à tout le monde
I
Si le jeu n’est pas répété, chacun a une
stratégie dominanteà ne pas contribuer
I C’est undilemme social
Joueur i
Contribue Ne contribue pas Tous contribuent i : 10 i : 9+2=11
9 autres j : 10 j : 9
joueurs j Aucun ne contribue i : 1 i : 2 j : 1+2=3 j : 2 L’état en B à D est un “équilibre en stratégie dominante”
I
Aucun des joueurs n’a un intérêt unilatéral à en dévier
IDans toutes les autres cases, chaque joueur a un intérêt
unilatéral à dévier
Théorie des jeux
Figure–John Nash (1928 – 2015), mathématicien USA, Nobel 1994, un des fondateurs de la théorie des jeux non-coopératifs
Concept : une cellule dans un jeu sous forme matricielle est un équilibre de Nash si aucun joueur n’a un intérêt
unilatéralà en
dévier
Un autre jeu : les vaccins (externalité)
I
Un vaccin a un coût
χpour celui qui le prend
I Risque de complication médicaleI + éventuel prix de vente du vaccin
I
Si tout le monde est vacciné, le risque d’attraper la maladie est nul : utilité ¯
νI Si persone n’est vacciné, le risque est élevé : utilitéν t.q.
¯
ν−χ >> ν Joueur i
Se vaccine Ne se vaccine pas Tous sont vaccinés i : ¯ν−χ i : ¯ν Reste de la autres : ¯ν−χ autres : ¯ν−χ
population Aucun n’est vacciné i : ¯ν−χ i :ν autres :ν+ autres :ν I
Donc : si personne n’est vacciné, i a intérêt à se faire vacciner
I Si tout le monde est vacciné, ça ne sert plus à rien de se faire vacciner
I Entre les 2, il faut forcément un seuil où les préférences basculent
Économie de l’environnement – Ch. 2. Externalités, Biens Publics, Évaluation Biens Publics
Provision
Ch. 2. Externalités, Biens Publics, Évaluation
Externalités
Définition et exemples
Ressources communes / Tragédie des communs
Biens PublicsDéfinition et provision privée Provision
Analyse coût-bénéfice
Plusieurs Périodes, Actualisation, Risques Décision Sociale
Comment calculer une DAP ?
Transfert de bénéfices
Économie de l’environnement – Ch. 2. Externalités, Biens Publics, Évaluation Biens Publics
Provision
Provision optimale
I
Provision optimale = au sens de Pareto
I Sans gaspillageI
On ne sait pas faire
I Le marchéI au sens “laissez-faire”, comme dans l’expérience I Alternative de type démocratie directe
I En organisant un “mécanisme” permettant de décider le niveau de provision
I Le gouvernement / décideur public
I Ne connait pas les préférences individuelles
Économie de l’environnement – Ch. 2. Externalités, Biens Publics, Évaluation Biens Publics
Provision
Dispositions À Payer (DAP)
I
On vise à informer au mieux la provision
I Dans des limites de coûts “raisonnables”I
Si on veut l’efficience, la provision
I doit être basée sur les préférences individuelles
I Hicks définit la DAP pour un changement environmental I sur base de la fonction d’Utilité
I DAP pour un changement souhaitable = la baisse de revenu qui laisse la personne au même niveau d’utilité I On ne peut connaitre les DAP
I avec certitude (asymétrie)
I toutes, donc enquêtes, marges d’erreur...
Économie de l’environnement – Ch. 2. Externalités, Biens Publics, Évaluation Biens Publics
Provision
Commensurabilité
I
En général, on regarde des questions assez précises
I Pas “tout l’environnement”, la planèteI mais bien, l’état d’une rivière, d’un parc naturel I
La question de la
commensurabilité
I L’environnement est-il réductibleà un unique indice de qualité ? I p.e. que veut dire
“qualité” de l’air ? quels pollutants ? Comment les combine-t-on en un seul indice ?
I
La question de la mesure proprement dite
I Obtenir des données fiables
Économie de l’environnement – Ch. 2. Externalités, Biens Publics, Évaluation Biens Publics
Provision
Substituabilité
I
3 notions de capital
I environnemental, social, économique
I
La mesure dans laquelle l’un des 3 peut être remplacé par un autre est objet de débats
I Évidemment aucun des 3 ne peut être nul I Question aussi d’abondance : taux marginaux de
substitution
Substituabilité amène à la notion de développement soutenable
I
État de la société dans lequel
I l’usage des ressources satisfait les besoins
I sans mettre en péril l’intégrité et la stabilité des systèmes naturels
I
Peu opérationnel
I On ne sait pas grand chose de la stabilité des systèmes naturels I Toute utilisation d’une ressource non-renouvelable amène à son
épuisement
William Baumol 1922-2017 Maladie des coûts de Baumol
Les salaires d’emplois sans hausse de productivité augmentent en réponse aux salaires des jobs qui ont connu une hausse de productivité
Pourquoi ? Concurrence sur le marché de l’emploi
Par extension, l’environnement devient de + en + cher même en condition soutenable
Économie de l’environnement – Ch. 2. Externalités, Biens Publics, Évaluation Biens Publics
Provision
Valeurs du non-marchand
I
Les DAP ne sont pas limitées à des considérations
“financières”
I prix, coût ou flux
I
Dans un contexte de secteur public, aucune transaction n’est nécessaire pour qu’une valeur existe
I Par exemple, l’État décide de réserver une partie des forêts publiques, sans exploitation
I Comme le propriétaire est l’État, il ne doit pas se payer pour la vente de bois non réalisée
I et les citoyens ne doivent pas “acheter” les services écologiques obtenus
I Il est vrai qu’ils renoncent au revenu de la vente de bois, qui est donc une borne inférieure à la DAP
I
Ne sont pas nécessairement des coûts d’opportunité
I ou des différences de rendements commerciaux, industriels ou agricoles
Économie de l’environnement – Ch. 2. Externalités, Biens Publics, Évaluation Biens Publics
Provision
DAP
I
Sont limitées par la contrainte de budget individuelle
I =⇒ représentent une capacité à payerI Interprétation en finance publique : le budget que pourrait lever une collectivité pour financer un projet environnemental I =⇒ favorisent les riches
I à préférences égales (“même” fonction d’utilité) la DAP d’un riche est plus élevée que celle d’un pauvre
I
Différence importante avec des notions non-économiques de valeur,
I qui ne sont généralement pas comparables entre individus
Économie de l’environnement – Ch. 2. Externalités, Biens Publics, Évaluation Biens Publics
Provision
Comprendre les sources de la DAP : typologie
Source Exemple forestier
Usages directs consomptifs
Produits de la chasse et de la cueillette Bois / Culture
Usages directs récréatifs
Chasse / Cueillette
Promenade / Observation de la nature
Usages indirects ou fonctionnels
Eau : Filtre / Tampon inondation Air : Filtre / Fixation carbone Sol : Érosion / Désertification Maintenir la biodiversité Paysage
Option Usage : Préserver un usage futur ou par des tiers Quasi-usage : Valeur d’une information potentielle
Non-usage
“Patrimonial” : Existence & Héritage
“Moral” : Rôle des hommes vis-à-vis de la nature, Droits non-humains
Économie de l’environnement – Ch. 2. Externalités, Biens Publics, Évaluation Biens Publics
Provision
Services écosystémiques
I
Les écosystèmes (la biodiversité)
I soutiennent et procurent de nombreux services I dits services écologiques ou services écosystémiques I vitaux ou utiles
I pour l’humanité, les autres espèces et les activités économiques
I Ecosystem Millenium Assessment (2005) leur a donné une portée internationale
I
Les sources de DAP ci-dessus équivalent aux services écosystémiques
I Excepté éventuellement pour le non-usage (à discuter) I Les sources sont une vision anthropocentrée
I Alors que les services écosystémiques sont une vision plus fonctionnelle
Économie de l’environnement – Ch. 2. Externalités, Biens Publics, Évaluation Biens Publics
Provision
État et changement
I
On peut se poser la question de la valeur d’un service
I p.e. que vaut la pollinisation ?I Mais les services se croisent au sein des écosystèmes I Il ne fait guère sens d’en évaluer un seul
I Car s’il n’était pas là, on ne sait pas comment serait le reste de l’écosystème
I Sans la pollinisation, comment vivrait-on ?
I À la limite, sans pollinisation on meurt tous, donc la valeur = la totalité de la richesse, mais les autres services ?
I
Par contre, on peut regarder un changement
dωdans un écosystème
I Pas trop grand (marginal)
I Et faire une hypothèse que sous un changement marginal, I les autre services ne varieraient pas (linéarisation)
Économie de l’environnement – Ch. 2. Externalités, Biens Publics, Évaluation Biens Publics
Analyse coût-bénéfice
Ch. 2. Externalités, Biens Publics, Évaluation
Externalités
Définition et exemples
Ressources communes / Tragédie des communs
Biens PublicsDéfinition et provision privée Provision
Analyse coût-bénéfice
Plusieurs Périodes, Actualisation, Risques Décision Sociale
Comment calculer une DAP ?
Transfert de bénéfices
Économie de l’environnement – Ch. 2. Externalités, Biens Publics, Évaluation Biens Publics
Analyse coût-bénéfice
À quoi sert la DAP en pratique ?
I
Le changement
dωpeut être voulu ou pas
I S’il est voulu, on peut se poser la question de s’il en vaut la peine
I C’est le contexte de l’Analyse Coût-Bénéfice I S’il est accidentel, il peut y avoir des préjudices et des
responsabilités
I C’est le contexte des Dommages et Intérêts
I
On se place dans un contexte public
I La différence majeure avec une entreprise est que le public n’a rien à vendre
I Donc pas d’échelle naturelle pour évaluerdω
Projet public / politique
I
Une politique modifie les quantités disponibles de biens
&services dans la société
I Appeléeprojet(action publique ou autre) dans le présent contexte
I Le point de départ est parfois appelé “statu quo”
Jules Dupuit (1804 – 1866)
French civil engineer and economist
Devait faire des choix parmi toutes les demandes de nouveaux ponts à construire.
Si un péage permet de financer l’exploitation du pont, l’investis- sement est rentable, mais Dupuit fait remarquer que des individus seraient prêts à payer davantage pour traverser. Pour savoir si le pont doit être construit, il faut donc prendre le montant maximal que les individus seraient prêts à payer.
La différence entre cette somme et le montant payé (le péage) représente lesurplus du consommateur.
Économie de l’environnement – Ch. 2. Externalités, Biens Publics, Évaluation Biens Publics
Analyse coût-bénéfice
Analyse Coût-Bénéfice ACB – parfois “Coût-Avantage”
I
Supposons un projet public qui n’a d’effet que sur une période
I Efficience “statique”I
Les projets sont souvent multidimensionels
I p.e. un programme de restauration d’une plage érodée I + de nuitées dans les hôtels
I la plage permet des activités récréatives I protection des habitations/terrains côtiers
I dommage écologique car modification des conditions marines locales
I Il y a souvent plusieurs projets concurrents I Couleur & granularité du sable pour la plage ? I Met-on des brises-lames ?
I
Calculer le bénéfice pour chaque dimension
I Ensuite, sommerI Importance de laliste des bénéfices (“périmètre”) I Soitdωune telle liste pour un projet
Économie de l’environnement – Ch. 2. Externalités, Biens Publics, Évaluation Biens Publics
Analyse coût-bénéfice
ACB
I
Le domaine de l’ACB est celui des changements de quantités
dω petitsI ≡qui ne modifient pas les prixpdans l’économie I dω doit parfois être estimé
I
Dans les secteurs dits
sans distorsion(
≡où le marché joue
± librement)
I bénéfice≈p·dω
I Car le prix est la DAP marginale I p.e. pour les nuits d’hôtel
I
Dans les secteurs marchands avec distorsions
I pne mesure pas la valeur du bien (ou n’existe pas)I Un prix sans distorsion doit être estimé I Ce cours ne regarde pas cela
I
Dans le secteur non-marchand
I On va estimer des DAPÉconomie de l’environnement – Ch. 2. Externalités, Biens Publics, Évaluation Biens Publics
Analyse coût-bénéfice
ACB & Biens publics : Samuelson
I
Un bien public « continu » (= mesure de quantité ou de qualité continue, p.e. qualité de l’air) doit être fourni jusqu’au point où
P
DAP pour l’unité additionnelle (bénéfice marginal social) = le coût marginal de cette unité
additionnelle
I
L’intuition est que si, p.e., on fournit moins, alors collectivement un bénéfice n’est pas réalisé
I
Projet dichotomique (réaliser un projet discret ou non, p.e. un pont),
I Règle :PDAP≥coût
Économie de l’environnement – Ch. 2. Externalités, Biens Publics, Évaluation Biens Publics
Analyse coût-bénéfice
ACB & Biens publics : Samuelson
I
Théorème de Samuelson
I formalise & généralise ce que disait Dupuit I base de l’insertion de l’environnement dans l’ACB
Paul Samuelson (1915-2009)
“has done more than any other contemporary economist to raise the level of scientific analysis in economic theory”
(Swedish Royal Academies ) Nobel 1970
Économie de l’environnement – Ch. 2. Externalités, Biens Publics, Évaluation Biens Publics
Analyse coût-bénéfice
ACB & Biens publics en pratique
I
On ne va pas mesurer tous les bénéfices de chaque personne affectée par le projet
I Échantillons représentatifs avec variables de contrôle permettant d’inférer à la population
I Les bénéfices individuels ne sontjamaisidentifiés I Importance d’identifier les différents groupes affectés
I Afin que l’enquête n’ait pas de “trou” majeur I p.e. avec la plage : touristes et locaux
I
Les bénéfices marchands vont souvent être mieux représentés que les non-marchands
I Car les données sur les premiers sont plus abondantes
Économie de l’environnement – Ch. 2. Externalités, Biens Publics, Évaluation Biens Publics
Analyse coût-bénéfice
Remarques ACB
I
L’unité de référence est le consommateur final (la demande)
I Pour éviter des doubles comptes avec l’offre des entreprises ILes coûts sont généralement seulement les coûts de réalisation
du projet
I Les bénéfices sont les résultats I Ils peuvent être positifs ou négatifs I Mais le langage semble incertain I
Biais d’optimisme
I Bien documenté
I Les coûts sont souvent sous-évalués
I Les bénéfices sont moins souvent sur-évalués
Économie de l’environnement – Ch. 2. Externalités, Biens Publics, Évaluation Biens Publics
Plusieurs Périodes, Actualisation, Risques
Ch. 2. Externalités, Biens Publics, Évaluation
Externalités
Définition et exemples
Ressources communes / Tragédie des communs
Biens PublicsDéfinition et provision privée Provision
Analyse coût-bénéfice
Plusieurs Périodes, Actualisation, Risques Décision Sociale
Comment calculer une DAP ?
Transfert de bénéfices
Économie de l’environnement – Ch. 2. Externalités, Biens Publics, Évaluation Biens Publics
Plusieurs Périodes, Actualisation, Risques
ACB multi-périodes
I
Projet à effets sur plusieurs périodes
I Bénéfice net par période = bénéfice – coût
I
Valeur du projet = valeur
actualisée(ou présente) du
fluxde bénéfices nets soit
VP
(
B0, . . . ,BT) =
T
X
t=0
Bt
(1 +
rt)
tI
“Actualisée” = valeur que je dois placer maintenant à taux
rpour obtenir dans
tpériodes le bénéfice net
VPI Très souvent, on posert =r∀t
I Règle : siVP≥0, le projet passe le critère coût-bénéfice I On dit VP (valeur présente) ou VAN (valeur actualisée nette) I On dit que le projet projet estefficient en dynamique s’il
maximise la VP entre toutes les possibilités alternatives I y compris consommation future (statu quo)
Économie de l’environnement – Ch. 2. Externalités, Biens Publics, Évaluation Biens Publics
Plusieurs Périodes, Actualisation, Risques
Illustration actualisation, T=30, valeur du projet =100
8% = taux en usage dans les années 80
Le choix du taux d’actualisation
I
Il semble bien que les choix individuels intertemporels
I utilisent un tel système d’actualisation intuitivement I Mais ça ne veut pas dire que socialement on doive le faire I On pourrait penser au principe fiscal de la Golden Rule (Phelps1961)
I "do unto future generations as we hope previous generations did unto us"
I
Le taux pour les projets publics
I n’est pas forcément proche du taux pratiqué par les banques I car il reflète un engagement envers les générations futures, ou
l’environnement ou des externalités
I C’est-à-dire le rendement public n’est pas nécessairement financier, et donc pas forcément soumis à l’actualisation bancaire
I
Il est parfois
consensuelet établi par des commissions spécialisées
I p.e. en France, les rapports Lebègue (2003) et Quinet (2013) I Le taux de référence est plutôt 4%, mais plus faible pour des
horizons > 30 ans
Économie de l’environnement – Ch. 2. Externalités, Biens Publics, Évaluation Biens Publics
Plusieurs Périodes, Actualisation, Risques
Le choix du taux d’actualisation
I
L’effet sur le flux de bénéfices est fort
I Un taux élevé élimine les bénéfices lointainsI Pour l’environnement, avec des échelles à la fin du siècle, c’est grave
I Or les coûts interviennent généralement tôt dans le projet I
Plus
rest faible, plus on transfère des ressources de
maintenant vers le futur
I Or les générations futures sont généralement plus riches que les passées
I r
= 0 ne fait pas sens
I On a bien sûr plus besoin d’argent maintenant que dans le futur
Quelques principes du taux d’actualisation en France
I
Unicité
I le taux d’actualisation public est unique et s’applique de manière uniforme
I à tous les projets d’investissement publics considérés I et à tous les secteurs d’activité
I S’écarter de ce principe conduirait à accepter systématiquement des incohérences importantes dans l’allocation des ressources publiques.
I
Composition de 3 effets
I la préférence “pure” pour le présent I un effet richesse
I en investissant pour l’avenir dans une économie en croissance, on appauvrit les générations présentes au profit des
générations futures relativement plus riches du fait de la croissance
I un terme dit de précaution
I l’incertitude sur la croissance justifie un effort supplémentaire
Économie de l’environnement – Ch. 2. Externalités, Biens Publics, Évaluation Biens Publics
Plusieurs Périodes, Actualisation, Risques
Risque et incertitude
I
Divers risques peuvent être pris en compte
ILes effets du risque d’échec du projet
I ou + généralement de ne pas obtenir ce qu’on voulait I peut-être intégré dans le taux d’intérêt
I “décompter” l’incertain
I ou pris comme une dimension supplémentaire du projet I c’est-à-dire ajuster les bénéfices eux-mêmes pour le risque (+
explicite)
I Les états ne peuvent pas se prémunir contre tous les risques I Justifie de favoriser les projets peu corrélés avec la croissance
économique (qui font office d’assurance)
I
Un autre risque est celui de l’irréversibilité
I p.e. disparition des glaces polaires due au CC I alors les générations futures n’auront pas le choixÉconomie de l’environnement – Ch. 2. Externalités, Biens Publics, Évaluation Biens Publics
Plusieurs Périodes, Actualisation, Risques
Risque et incertitude
I
Futur incertain
I Une autre dimension du risque
I Le futur peut être représenté par différents scénarios I Particulièrement lorsque le projet traite un aléa I On peut alors calculer une VP par scénario
I p.e. en cas de tempête plus ou moins importante I La VP du projet est alors une moyenne pondérée par la
probabilité des scénarios
I
L’incertitude se réfère aux paramètres du projet
I p.e. les DAP sont estimées avec une marge d’erreurI Donc une (forte) dispersion des valeurs pour des projets similaires
I Cette incertitude peut être étudiée au moyen d’études de sensibilité
I p.e. comment change la VP si on prend une estimation basse de la DAP ?
Économie de l’environnement – Ch. 2. Externalités, Biens Publics, Évaluation Biens Publics
Décision Sociale
Ch. 2. Externalités, Biens Publics, Évaluation
Externalités
Définition et exemples
Ressources communes / Tragédie des communs
Biens PublicsDéfinition et provision privée Provision
Analyse coût-bénéfice
Plusieurs Périodes, Actualisation, Risques Décision Sociale
Comment calculer une DAP ?
Transfert de bénéfices
Économie de l’environnement – Ch. 2. Externalités, Biens Publics, Évaluation Biens Publics
Décision Sociale
ACB comme règle de décision sociale
I
Si on a un projet avec plusieurs variantes
I On va généralement vouloir implémenter la variante avec la plus haute VP>0
I Mais voir ci-dessous
I
Faut-il implémenter tous les projets qui passent le critère ACB ?
I Contrainte de budget : possiblement, plus de projets que de budget
I Si les projets ne génèrent pas de recette
I Donc il peut s’opérer un classement, sur base de la VP I Il n’est pas clair que ce soit la meilleure manière de procéder
Économie de l’environnement – Ch. 2. Externalités, Biens Publics, Évaluation Biens Publics
Décision Sociale
ACB comme règle de décision sociale
I
ACB = Compensation Parétienne Potentielle
I Figure à la diapo suivanteI
Ne garantit en aucun cas que le bien-être social augmentera
I sauf s’il n’y a pas de perdantI ACB6=⇒amélioration sociale
I Si la pondération sociale desperdantsest suffisamment grande
I
L’ACB n’est pas non plus une condition nécessaire d’augmentation du bien-être social
I ¬ACB6=⇒¬ amélioration sociale
I Si la pondération sociale desgagnantsest suffisamment grande
Compensation Parétienne Potentielle
Les quadrants de Pareto
Économie de l’environnement – Ch. 2. Externalités, Biens Publics, Évaluation Biens Publics
Décision Sociale
ACB et politique
I
ACB est un instrument de dérégulation
I Puisqu’elle permet d’éviter de passer une régulation I au sens : disposition légale
I C’est donc aussi une posture idéologique
I De fait, elle prend son essor sous Reagan (1981)
I
ACB est long à mener à terme
I Il est facile pour un gouvernement de demander des précisions I Délayant de cette manière des politiques environnementales
Économie de l’environnement – Ch. 2. Externalités, Biens Publics, Évaluation Biens Publics
Décision Sociale
ACB comme règle de décision sociale
I
Rôle “idéal” de l’ACB : Informer les décideurs
I En quantifiant précisément les coûts & les bénéfices I En associant ceux-ci à des profils socio-économiquesI via analyse économétrique
I C’est la question de ladistributiondes bénéfices
I
Cadres légaux
I Obligatoire pour certains projet de travaux publics
I Exemple majeur : USA. Benefits and Costs of the Clean Air Act epa.gov/oar/sect812/
I Un exemple : la Directive (européenne) Cadre Eau
Économie de l’environnement – Ch. 2. Externalités, Biens Publics, Évaluation Biens Publics
Décision Sociale
Exemple. Directive Cadre (européenne) Eau
I
La DCE a des objectifs explicites de qualité par masses d’eau
I À atteindre par des travauxI restaurations de berges, centrales d’épuration, égouttage. . .
I
Si les objectifs ne sont pas atteints (en 2015)
I la Commission impose des astreintesI qui se traduiront vraisemblablement par un accroissement du prix de l’eau potable
I La France a des contentieux depuis 2013
I Insuffisance de délimitation de ses zones vulnérables aux nitrates 20M€ + 3.5M€/mois
I Traitement des eaux urbaines résiduaires (pas encore rendu ?)
Économie de l’environnement – Ch. 2. Externalités, Biens Publics, Évaluation Biens Publics
Décision Sociale
Exemple. Directive Cadre (européenne) Eau
I
Les Etats membres peuvent proposer de définir des objectifs moins stricts pour certaines masses d’eau
I si le coût du programme de mesures est disproportionné I par rapport aux bénéfices environnementaux qui seront
obtenus grâce à l’atteinte des objectifs de la DCE
I
La DCE impose de +
I une analyse économique des modalités de tarification de l’eau I une intégration des coûts environnementaux
I
Donc, un rôle de l’évaluation
I qui couvre des territoires considérables I et des enjeux monétaires substantiels
Économie de l’environnement – Ch. 2. Externalités, Biens Publics, Évaluation Biens Publics
Comment calculer une DAP ?
Ch. 2. Externalités, Biens Publics, Évaluation
Externalités
Définition et exemples
Ressources communes / Tragédie des communs
Biens PublicsDéfinition et provision privée Provision
Analyse coût-bénéfice
Plusieurs Périodes, Actualisation, Risques Décision Sociale
Comment calculer une DAP ?
Transfert de bénéfices
Économie de l’environnement – Ch. 2. Externalités, Biens Publics, Évaluation Biens Publics
Comment calculer une DAP ?
Classification des Techniques d’Évaluation
I
Basées sur des préférences déclarées
I Contingent Valuation (“Évaluation” Contingente) I Expériences de choix / Choix contingents
I
Basées sur des préférences révélées
I Coût de déplacementI Estimer la demande de transport pour une activité réactive I Prix hédoniques
I Estimer la demande de carartéristiques du logement
I
Basées sur prix, possiblement inférés
INon basées sur des préférences
I
Pratiquement toutes sont des techniques d’enquête
Économie de l’environnement – Ch. 2. Externalités, Biens Publics, Évaluation Biens Publics
Comment calculer une DAP ?
Techniques à préférences déclarées
I
Un échantillon de personnes est enquêté
I Sur leurs préférences au sujet d’un projet public
I Afin d’inférer une mesure individuelle statistique de la DAP I Au niveau de la population
I La détermination de l’échantillon dépend de l’objectif I Où s’arrête l’enquête
I
L’échantillonnage
I Aléatoire simple : souvent trop cher I Sur site : biaisé
I
Entretiens : téléphone, poste, mail, web...
I Idéalement, en vis-à-vis mais c’est + cher
Économie de l’environnement – Ch. 2. Externalités, Biens Publics, Évaluation Biens Publics
Comment calculer une DAP ?
Évaluation contingente
I
Un seul changement environmental potentiel est décrit
I Qui peut être assez complexeI En même temps que son coût déclaré
I Le contexte de ce coût est important : taxes, droits, prix...
I Ce coût déclaré a pour seul objectif de tester la réaction des enquêtés, il est sans lien avec le coût réel
I
Une seule question est posée : pour ou contre le changement à ce coût-là
I Le contexte de la question est important : élection, marché...
I On peut répéter la question avec un autre coût I + d’information statistique
I inférence + difficile
Économie de l’environnement – Ch. 2. Externalités, Biens Publics, Évaluation Biens Publics
Comment calculer une DAP ?
Le format “d’élicitation” pour/contre (dichotomique)
I
Le plus populaire, moins controversé
I
Considéré moins vulnérable à des réponses fausses
IPas trop exigeant pour les enquêtés
I Ils répondent oui ou non à une “offre”
I (pourraient aussi dire qu’ils ne savent pas ou refuser de répondre)
I Semblable à un prix affiché dans un marché
I C’est un peu comme si on vous proposait d’acheter un changement environnemental à un certain prix
I On se retrouve souvent dans des situations semblables I Sauf que là on est dans un contexte de bien public I On ne peut pas vraiment “acheter”, c’est forcément une
action collective
I D’où l’importance du contexte
Économie de l’environnement – Ch. 2. Externalités, Biens Publics, Évaluation Biens Publics
Comment calculer une DAP ?
Structure du questionnaire : 2 contraintes
I
L’enquêté doit être le mieux informé possible
I Sinon, sa réponse ne reflète pas ses préférencesI
Les questions difficiles doivent être posées le plus tôt possible
I L’évaluation est la question la plus difficileÉconomie de l’environnement – Ch. 2. Externalités, Biens Publics, Évaluation Biens Publics
Comment calculer une DAP ?
Structure du questionnaire : large - précis - large
I
Questions d’ouverture
I Filtres possible pour sélectionner les personnes pertinentes I
Q générales sur l’environnement
I Pour amener au cas qui nous intéresse tout en faisant réfléchir l’enquêté
I
Q d’évaluation
IDebriefing
I Pourquoi l’enquêté a-t-il répondu comme il l’a ? I A-t-il bien compris ?
I Croit-il en la situation décrite ?
I
Collecter des données sur de potentiels éléments explicatifs de la réponse
I p.e. en cas d’enquête sur la qualité d’un cours d’eau, l’enquêté est-il usager du cours d’eau ?
I Touriste, pêcheur, sports d’eau
I
Données socio-écon
I Pour inférence à la population
Économie de l’environnement – Ch. 2. Externalités, Biens Publics, Évaluation Biens Publics
Transfert de bénéfices
Ch. 2. Externalités, Biens Publics, Évaluation
Externalités
Définition et exemples
Ressources communes / Tragédie des communs
Biens PublicsDéfinition et provision privée Provision
Analyse coût-bénéfice
Plusieurs Périodes, Actualisation, Risques Décision Sociale
Comment calculer une DAP ?
Transfert de bénéfices
Économie de l’environnement – Ch. 2. Externalités, Biens Publics, Évaluation Biens Publics
Transfert de bénéfices
Transfert de bénéfices
I
Plutôt que de refaire des enquêtes
I On cherche des cas semblables dans la littérature scientifique ou grise
I
Il est possible d’avoir une approche statistique
I En caractérisant les étudesI
En France, on a parfois une approche par “valeurs tutélaires”
I Mises en place par une commission ou une administration I Probablement moins sujet à erreur
I Mais non révisé par des pairs
Économie de l’environnement – Ch. 2. Externalités, Biens Publics, Évaluation Biens Publics
Transfert de bénéfices
Base de données d’études d’évaluation : www.evri.ca
4000+ enregistrements
Vocation de transfert
de bénéfices
Exemples de valeurs pour l’eau pour le transfert de bénéfice
Commissariat général au développement durable, Service de l’économie, de l’évaluation et de l’intégration du développement durable. Études & documents n°23 juin 2010
Exemple de valeurs tutélaires : Rapport Quinet 2013
1I
Contexte d’infrastructure routière principalement
IValeur de la vie statistique (VVS) : 3 M€ 2010
I Valeur de l’année de vie (VAV) : 115 000 € 2010
I Valeur du blessé grave : 15 % de la VVS, soit 450 000 € 2010 I Valeur du blessé léger : 2 % de la VVS, soit 60 000 € 2010 I
Valeur du carbone
I Valeur initiale : 32 € 2010/tCO2 I Valeur 2030 : 100 € 2010/tCO2 I
Valeur du temps selon
I Le motif (pro, vacance...)
I La distance (urbain, <20km, 20-80km, ...) I Le mode
I
Multiples valeurs dans le secteur des transports
I Environnement, bruit...1. Commissariat général à la stratégie et à la prospective, L’évaluation socioéconomique des investissements publics , www.strategie.gouv.fr, 2013