6 | La Lettre du Rhumatologue • N° 422-423 - mai-juin 2016
ÉDITORIAL
La distraction articulaire du genou : nouveau traitement de la gonarthrose ?
Is knee joint distraction a new treatment of the knee osteoarthritis?
Pr Xavier Chevalier
Service de rhumatologie, hôpital Henri-Mondor, CHU de Créteil.
D ans ce numéro de La Lettre du Rhumatologue, nous avons la chance d’avoir un article sur la distraction articulaire écrit par le Pr Lafeber, de l’université d’Utrecht (Pays-Bas), et un membre de son équipe.
Je tiens tout d’abord, au nom du comité éditorial, à remercier le Pr Lafeber pour cette mise au point tout à fait passionnante.
Le Pr Lafeber et son équipe ont été des pionniers dans cette méthode de chirurgie préventive de la gonarthrose. Nous savons tous que la chirurgie préventive des désaxations des genoux dans le cadre d’une gonarthrose, qui reposait jusque-là essentiellement sur une ostéotomie de réaxation, est un élément thérapeutique déterminant, notamment dans des gonarthroses fémorotibiales internes compartimentales à un âge jeune.
L’idée d’une décharge mécanique par distraction articulaire,
telle qu’elle a été mise au point par l’équipe du Pr Lafeber, apparaît maintenant comme une alternative possible à l’ostéotomie.
Les premiers essais, avec un recul relativement court, avaient pu prêter à sourire, mais, dans cet article, nous verrons, même si le nombre de patients reste encore limité, que cette technique a maintenant acquis un recul de 5 ans, et, pour certains patients, de 10 ans.
Sur le plan de la compréhension de la maladie, il est clair que cette méthode apporte un éclairage un peu inattendu sur la réparation cartilagineuse.
En effet, il apparaît qu’une distraction de l’articulation, et donc une décharge mécanique sur le compartiment en souffrance, durant une période de quelques semaines, est de nature à favoriser une réparation importante du cartilage, cette réparation survenant en dépit de l’absence de la réparation
du défaut d’axe.
Il s’agit donc d’une méthode qu’il faudra sans doute observer
sur un échantillon plus large. Elle apparaît d’ores et déjà très intéressante, notamment dans des gonarthroses qui ne sont pas très désaxées,
et surtout chez de jeunes patients.
Effectivement, nous connaissons tous l’explosion du nombre des prothèses du genou, et notamment à un âge beaucoup trop jeune, ce qui pose
et posera inévitablement, à terme, des problèmes de reprise chirurgicale extrêmement délicate.
Je suis sûr que la lecture de cet article portant sur une technique innovante saura susciter votre intérêt et aiguiser votre curiosité.
Bonne lecture !
L’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêts.
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