A NNALES DE L ’I. H. P.
G EORGE D. B IRKHOFF
Sur l’existence de régions d’instabilité en Dynamique
Annales de l’I. H. P., tome 2, n
o4 (1932), p. 369-386
<http://www.numdam.org/item?id=AIHP_1932__2_4_369_0>
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369
Sur l’existence de régions d’instabilité
enDynamique
PAR
GEORGE D. BIRKHOFF
1. - Soit un
système dynamique
à deuxdegrés
deliberté,
et con-sidérons les mouvements
qui correspondent
à une valeur donnéede
l’énergie
totale. Dans ce cas onpeut
écrire leséquations
diffé-rentielles du mouvement sous la forme suivante :
(I) dp dt = -H(p, q, t1 q, dq dt
=H(p, q, t) p.
En
particulier
dans levoisinage
immédiat d’un mouvementpério- dique,
onpeut
considérer la variableindépendante t
comme coor-donnée
angulaire
depériode
2n, et H comme fonctionpériodique
par
rapport
à cettevariable,
le mouvementpériodique
lui-mêmecorrespondant
à latrajectoire ~
= q = o dansl’espace
des variables~%, q’, t.
2. - Selon une méthode
employée
dans les travaux de POIN-CARÉ
(1), LEVI-CIVITA (2)
et moi-même(3),
l’étude des mouvements voisins d’un mouvementpériodique
se ramène à l’étude d’une trans-formation
ponctuelle
T duplan. Désignons
paret qo~ tel >
(1) Voir les Méthodes Nouvelles de la Mécanique Céleste, t. III.
(2)
Voir, par exemple, son mémoire Sopra alcuni criteri di instabilità, Annali di Matematica.ser. III, t. V, I90I.
(3) Surface Transformations and their dynamical applications, Acta Mathematica, t. XLIII (I9I7). Nous remarquerons que presque tous les raisonnements contenus dans ce mémoire, restent valables dans le cas où T s’exprime par des fonctions continues ayant également toutes leurs dé-
rivées continues.
370
les coordonnées
p, q
du mouvement tels quepour t
=0, p et q
seréduisent
respectivement
àPo
et qo. Si H est une fonctionanaly-,
’
tique,
ces deuxf onctions ~ et q
serontégalement
des fonctions ana-lytiques
enp0,
qo, t.Après
un intervalle detemps
27:, lepoint
variable se trouvera denouveau dans le
plan t
= o(1)
avec des valeursde p
etde q égales à
,~ fi,
=27T)
-qgl,
qui _ qn, 203C0)
~ 03C8(p0,
q0).De cette
manière,
latransformation,
T dep, q
enpl,
ql , sera donnée par :(2)
T :PI
=q’.I,
qi -q).
On démontre immédiatement que cette transformation est
directe, bi-univoque
etanalytique
dans levoisinage
dupoint invariant ~
= o,q = o,
qui correspond
au mouvementpériodique donné,
et, que deplus,
elle conserve les aires :(3) p1 p q1 q - p1 q1 p q
~ I.3. - D’autre
part,
étant donné une transformation T de cetteespèce,
il existetoujours
dessystèmes dynamiques correspondants
de la forme
(1)
pourlesquels
H est une fonction de classeC~ (2),
sinon
analytique (~).
4. -
Supposons
maintenant que le mouvementpériodique fi
= q = o soit dutype
stablegénéral.
En ce casl’équation
carac-téristique
’( 4
) 03BB2 - (03C6(o,o) p + 03C8(o,o) q)03BB
-t- 1 = oaura deux racines
imaginaires
)/ , ~r~ - e- ~ v’F
(1) Nous regardons les points (p, q, t + 2kr), k = o, ± r, ± a, ~ ~ ~ comme confondus.
’
(2) C’est-à-dire, H et toutes ses dérivées partielles sont continues.
(3) Voir ma note, « A Remark on the Dynamical Role of Poincaré’s Last Geometric Theorem D, Szeged Acta, t. III, 1929.
- telles que le
rapport
soit irrationnel. Les sériesqui expriment
formellement les
coordonn~ées ~ et q
en fonction de t sont alors dutype trigonométrique.
Au moyen de la transformation
T,
laquestion
fondamentale de la stabilité se pose de la manière suivante :Répétons
indéfiniment la transformation T(ou T-1)
et considérons lesimages
successives d’unpoint quelconque
P situé à une distanceplus petite que 1
dupoint
invariant(o,o).
Est-iltoujours possible
de choisir 03B4 suffisammentpetit
pour que toutes cesimages
restent à une distance moindre que ~ o, de cepoint, 6
étant un nombredonné,
et arbitrairementpetit ?
S’il en estainsi,
on aura stabilité au sens strict du mot.Jus- qu’ici
on n’a pas pu résoudre ceproblème
difficile dans toute sagénéralité.
Comme le
remarquait
POINCARÉ(1),
pour que dans un cas donnéil y ait stabilité il faut et il suffit
qu’il
existe des courbes(2) invariantes,
arbitrairementpetites,
autour dupoint
invariant.Dans ce cas on
peut
évidemment trouver une suite infinie de courbesIv
12, ... ~convergeant
vers cepoint,
avecIn+l
dans l’intérieur def n
pour n == l, 2, ~ -. .5. -
J’ai
démontré(voir
l’articledéjà
cité des A cta Mathema-. tica), qu’on peut toujours
réduire la transformationT,
à une formenormale par
l’emploi
de séries formelles :p1 = p
cos(03C3
+c(p2 + q2)m - q
sin(03C3
+c(p2
+q2)m),
5) q1 = p
sin(cr
-ic(p2
-hq2)m + q
cos(a
+ c(p2 +q2)p
où,
engénéral, m
= l, c ~ o.Dans le cas
intégrable,
les sériesp, q
sontconvergentes,
et il existeune famille
analytique
de courbes invariantesf ,
àsavoir,
les courbesp2 -~- q2
= const. Voilà donc un cassimple
où il y a stabilité stricte.6. -
J’ai
étudiéégalement
la forme des courbes invariantes dans le casgénéral
nonintégrable,
sous la seulehypothèse
c ~ o. Si l’on..emploie
des variables convenablesp,
q, il existe un cercleayant
son(1)
Méthodes Nouvelles de la Mécanique Céleste, t. III, pp. I49-I5I.(2) C’est-à-dire frontières d’une région ouverte d’un seul tenant.
372
centre à
l’origine,
pourlequel
la transformation T fait tourner toute°direction radiale à
gauche
ou à droite de la nouvelle direction radiale suivant que c > o ou c o, tandis que la transformation inverse T-1 fait tourner ces directions dans le sensopposé.
En ne consi-dérant que l’intérieur d’un tel cercle
j’ai démontré,
entre autres,les faits suivants :
(r)
Toute courbe invariantef
est de la forme r =/(6)
> o(~, ~
étantdes coordonnées
polaires),
où/(9)
est une fonction continue et.périodique
depériode
2n, pourlaquelle
Jerapport f(03B81)
-f(03B82)
61 ^ ~z
est uniformément borné.
(2)
Achaque
courbe invariantecorrespond
un coefficient de rota- tionqui
donne enquelque
sorte l’accroissement moyen que subit la.variable
angulaire
9 despoints (1’, 6)
de cettecourbe,
sous l’influence de la transformation T(1) .
Ensupposant
c > o(2)
la courbe invariantef ,
contiendra la courbe invariante
f 2
dans son intérieur si l’on a ri > T2,.et inversement si
f 2
se trouve à l’intérieur def,
on aura Tl > T2.(3)
Le même coefficient rnepeut
pasappartenir
àplus
d’une courbef,
sauf dans le cas! =
2m03C0 n (m, n
étantentiers).
Dans ce cas toutesles courbes
correspondant
à cette valeur de T ont nécessairementun ou
plusieurs points
communs ; cespoints
communs seront despoints
invariants pour Tn tels que l’accroissement de 6 soitégal
à 2m1!.
(4) (3) Chaque
courbef qui appartient
à une valeur 1" =2m03C0 n
est soit une courbe
analytique,
soit une courbecomposée
d’un nombrefini d’arcs
analytiques,
saufpeut-être
à leur extrémité où ils restentde classe
C~ .
Ces extrémités sont despoints
invariants dutype
ins-table,
pour la transformationTn,
et les arcscorrespondants
sontasymptotiques
à cespoints.
(i) Plus exactement, après n itérations successives de T la valeur de cet accroissement se trouve
toujours entre MT - 2~ et n~ + 2r selon les résultats de Poincaré.
(2) Cette hypothèse ne restreint pas la généralité parce que les valeurs de c pour T et T-1 sont de signes contraires.
(3) Lorsque T est de la classe Coo , mais non analytique, le résultat (4) doit être convenablement modifié.
373
(5)
La série des courbesf
et des coeflicients T est fermée et contienttoujours
la courbe invariante r = o avec le coefficient T = v.7. - On voit donc que
plusieurs
caspeuvent
seprésenter : a)
il’n’existe pas de courbes
f
autre que r = o ;b)
il en existe et elles corres-pondent
à toutes les valeurs de ! d’un certain intervalle(7, [1..)
; etenfin
c)
il existe des courbes/,
mais elles necorrespondent
pas à toutes.les valeurs de cet intervalle.
Dans le
premier
cas nous avons unerégion
d’instabilité autour dupoint invariant, qui
estproprement
instable selon le critère de POINCARÉ. Dans le troisième cas nous aurons desrégions
annulairesd’instabilité entre deux courbes invariantes
Il
etf 2,
tellesqu’il
n’existepas de valeur de T entre Tl
et T2 ;
souvenons-nous du fait que l’en- semble T est fermé. Cesrégions
annulaires d’instabilitépossèdent
des
propriétés remarquables qui
ressemblentbeaucoup
à celles desrégions
d’instabilité dupremier
cas. Enparticulier
onpeut
trouver despoints
dans levoisinage
den’importe quel
endroit d’un des deux bordsf
de larégion annulaire, tels
quequelques-unes
de leursimages,
par T ou
T-1,
se trouvent dans levoisinage
immédiat de l’autye bord.Jusqu’ici
on n’ajamais
démontré l’existence de tellesrégions
annu--laires d’instabilité. Le
principal
but de cet article est de le démontrer dansl’hypothèse
que T estanalytique
et que H est de classeC~ , sinon analytique.
Si l’on
pouvait
allerplus
loin et démontrerqu’il
existe de tellesrégions
annulairesqui
aboutissent àl’origine (c’est-à-dire, qu’une
descourbes
fi, 12
se réduise à la courbe r =o),
leproblème
de la stabi- lité serait résolu dans le sensnégatif.
8. - Pour démontrer le résultat que nous venons
d’énoncer,.
nous allons considérer en
premier
lieu une transformationcomposée,
de la forme
Tk
=ToRk.
IciTo désigne
la transformation(5)
avecm = 1,0 c 77 ; ; Rk est une transformation
dépendant
d’un para- mètre kqui pour k
= o devient la transformationidentique
etqui,
pour tout
k,
conserve les aires et admetl’origine
et lespoints
ducercle r = l comme
points
invariants. Nous définirons tout de suite- la transformation Rk d’une manière tout à faitprécise.
374
En
employant
les coordonnéespolaires 5
=r2,
9modifiées,
la trans-formation
To
s’écrit(6)
; ~ = ; , ~~, == 0 + cp.La condition pour
qu’une
transformationquelconque, exprimée
au moyen de ces
coordonnées,
conserve lesaires,
est que le déter- minant fonctionnelcorrespondant
soitégal
à l’unité.Choisissons la constante a de
façon qu’elle
soitnégative
maisplus grande algébriquement
que - c. Dans ce cas la transformationTo
laisse invariants non seulement
l’origine,
mais aussi tous lespoints
du .
cercle 03C1 = -03C3 c
I dans larégion circulaire 1 0 ç
1.Définissons maintenant la transformation Rk par les
équations (1) (7) p1 = p
+ku q1 (p, q1),
q = q1 + ku p(p, q1),où,
parexemple,
= -
(pi..-t-
qf -I)2 (p2
+q21)2p.
Pour k suffisamment
petit
on voit que cette transformation est di- recte,bi-univoque
etanalytique,
etqu’elle
se réduit à la transfor- mationidentique pour k
= o. Deplus, l’origine
et lespoints
du cerclep
= l sontinvariants,
et les aires sont conservées pour toute valeur dek,
comme le montre un calcul direct du déterminant fonctionnel.Donc Rk a bien toutes les
propriétés
mentionnéesplus
haut.Si l’on
exprime
les variablesPv
qi, en fonction de~,
q, on obtient les séries suivantes :(8) p1 = p + ku 03B8 (p, q) + ..., q1 = q - ku p(p, q)+ ....
En fonction des coordonnées
03C1, e,
ceséquations prennent
la formesuivante :
(9) 03C11 = 03C1 + 2ku 03B8 + ...,
03B81 = 03B8- 2ku 03C1
+ ....Nous
n’employerons
pas ces dernièreséquations
dans levoisinage
: immédiat de
l’origine.
(I) Pour l’emploi des équations de ce type voir l’article par E. GOURSAT, « Sur les transfor- mations ponctuelles qui conservent les volumes », Bulletin des Sciences Mathématiques, sér. 3, t. V, I90I.
375
9. - Considérons maintenant la transformation
composée, Tk
=T0Rk.
Pour kpetit
il est évident que cette transformationpossède
lespropriétés
suivantes :(a) Tk
estdirecte, bi-univoque
etanalytique
parrapport
à~,
q, et varieanalytiquement
avec leparamètre k ;
;( b)
elle conserve lesaires ;
(c)
elle admetl’origine
commepoint
invariantsimple
avec desdéveloppements
enp, q qui
coïncident avec ceux deTo, jusqu’au quatrième ordre ;
(d)
lecercle ~
= 1 est une courbeinvariante, f ,
pourTk’
dont tousles
points
sont avancés d’unangle
(7 + c 27: ; ;(e) pour k
= oTk
se réduit àTo,
dont lespoints
invariants sont lepoint
invariantsimple (du type stable)
àl’origine
et tous lespoints
du
cercle 1 f) - - ~
I.10. - Démontrons maintenant deux autres
propriétés
de latransformation auxiliaire
Tk
:(/) Th.
tourne les directions radiales vers lagauche
de cette direc-tion,
au moins pour k trèspetit ;
(g)
dans le cerclef
ç 1T~
admet seulement deux autrespoints
invariants autres que
l’origine.
Cespoints
sontsimples
et varientanalytiquement
avec k. Ils se réduisent à- ~, c o), (- ~, 7r) (coor-
données
(~ , 6) ) pour k
= o ; lepremier
de cespoints
est dutype
stable,
le deuxième dutype
instable.Pour démontrer
(/)
observons que pour kpetit,
les directions ra-diales tournent de la
façon indiquée,
au moins pour lespoints
voi-sins de
l’origine,
parce que lesdéveloppements
dePv
qi, en série de~,
q, nechangent
pasjusqu’au quatrième
ordre et varientanalytique-
ment avec k.
D’autre part l’angle
dont tourne la direction radialevers la
gauche
est une fonctionanalytique
dep, q (l’origine exclue),
fonction
qui
estpositive pour k
= o sauf àl’origine,
etqui
reste doncpositive
en dehors d’un cercledonné?
= d > o pourk_suflisamment petit.
’
Pour démontrer
(g)
il faut examiner lespoints
invariants deT~.
’Evidemment de tels
points
nepeuvent
pas existerpour k petit
sauf376
dans le
voisinage de P =
o etde 1 (J = - ~ qui
donnent lespoints
invariants de
To.
Lepoint p
= o est unpoint
invariant «simple »
de
To.
Parconséquent pour k petit
toutpoint
invariant deTk
dansle
voisinage de j5
= o s’obtient par la variationanalytique
dupoint
à
l’origine.
Commel’origine
est unpoint
invariant pour toutk,
il s’ensuit queTk
nepossède
pas d’autrepoint
invariant dans levoisinage
de
l’origine,
que cepoint
lui-même.Pour étudier les autres
points
invariants nous allonsemployer
les
coordonnées 5,
6. En fonction de ces coordonnées la transforma- tionTk s’écrit :
(10) ,
03C11 = 03C1 +
2ku* 03B8(03C1,
03B8 + 03C3 + c03C1) + ...,03B81
= 03B8 + 03C3 + c03C1 - 2ku* 03C1 (03C1, 03B8 + 03C3
+ c03C1) + ...01 == (} + 03C3 + -
a? (p,
fi + cr + ’ + ...où
u*(03C1, 03B8) _--_
q).
En un
point
invariantoi
=03C1, 91
===9,
nous aurons(II) j
,u* 03B8 (03C1,
03B8 + 03C3 + c03C1) +kA1
+ ... = o,03C3 + c03C1 - ku*
,(03C1, 03B8 + 03C3 + c03C1) + k2B1 + ... = o,
ao
où
Aï, A2, ... , Bi, B2, ...
sont des Ionctionsanalytiques de 03C1
et5, pério- diques,
depériodes
203C0 en9 ;
deplus
ces sériesconvergent
uniformé--ment pour les valeurs de
p
et fi que nous considérons ici(o C d‘ ç ~ ç I,.
9
quelconque).
Mais avec notre choix
particulier
de u, nous auronsé
6) - (i 2014
J)~~ Z
cos H.La
première équation (I I)
nous montre donc que pour toute valeurde 03C1 près
de-03C3 c,
il existe deux valeurscorrespondantes
de 6qui
satisfont à cette
équation,
l’uneprès
de o, l’autreprès
de 03C0 :(12) 0’
= - 03C3 - c03C1 + kf1(03C1
) +...,03B8" = 03C0 - 03C3 - c03C1 + kg1(03C1) + ....
Ici, fi, f2, ...,
gi, g2, ... sontanalytiques en p.
377
En substituant ces valeurs de 6 dans la deuxième
équation (II),
on obtient deux
équations
ayant les formes suivantes :(I3) 03C3 + c03C1 + kC1(03C1) + ... = o,
-t- ce -T-
kD1(03C1)
+ ... = o, oùCi, C2,..., Di, D2, ...
sontanalytiques
enf.
De cette manière on obtient les valeurs
correspondantes ,5’
et 5",5
’
(14~
(~- ~
~-~~+....
; " = - c s -~ k~,
+.... ’où les coefficients sont des constantes.
Donc
pour k ~
o etpetit,
il existeprécisément
deuxpoints
inva-riants autre que
l’origine, qui
varientanalytiquement
aveck,
et se- réduisent à
(- 03C3 c, o) et (- B c 7r) , pour k
= o.Il reste à considérer les
équations caractéristiques (4)
de ces deuxpoints
invariants. Ensupposant k
> o, lapremière équation qui
s’écrit03BB2 2014
2
i +kc(I + 03C3 c)2(- 03C3 c)5 2 + ...]03BB
+ i == o,aura deux racines réelles
?,r
l,/i’
> 1. Lepoint
invariant corres-pondant
est doncsimple
et formellement instable. La forme de l’autreéquation
est la suivante :03BB2 - 2I - kc(I + 03C3 c)2(- 03C3 c)2+ ...]03BB + I = 0.
Ici les deux racines sont
imaginaires conjuguées.
Cepoint
invariantest
simple également
mais stable aupoint
de vueformel,
au moinssi l’on choisit k de
façon
que ces racines ne soient pas des nièmes racines de l’unité.Par
conséquent
la transformationTk
ainsi définie aura toutes lespropriétés
énoncées.11. - Mais
pour k petite
a au moins deux courbesinvariantes, f,
à
savoir p
= oet p
= l avec des coefficients derotation,
7 et v+
crespectivement. Donc,
ou bien il existe une suite de courbes invariantes378
intermédiaires
qui correspondent
à tout l’intervalle c- r v + c,ou bien il existe des
régions
annulaires d’instabilité comme nousvoulons le démontrer. Il ne nous reste donc à considérer que la pre- mière
possibilité.
En ce cas il doit exister au moins une courbe
invariante, f o, qui correspond
à la valeur intermédiaire o de r, etqui
contient nécessai-rement le
point
invariantsimple
dutype
instable.Je
disqu’il
nepeut
pas exister une seule courbe de cetteespèce.
En effet dans le cas
contraire,
cette courbe contiendrait deux des . branchesasymptotiques
issues dupoint instable,
et on aurait deuxpossibilités indiquées
dans lafigure ci-jointe.
Fig. I.
Il
etI~ indiquent
lespoints
invariantsrespectivement
stable etinstable ;
la courbeasymptotique f o
est rencontrée par un rayonquelconque
issu del’origine
en un seulpoint,
et la direction du mou-vement des
points
de cette courbe est celleindiquée
par lesflèches ;
en effet toute
direction
radiale tourne vers lagauche près
dupoint Il.
Mais dans le cas considéré les courbes
f
pour la valeur limite r = o doivents’approcher
uniformément def a,
cequi
estimpossible,
parce(i) Nous faisons usage ici du fait bien connu que les deux branches asymptotiques positives
et les deux branches asymptotiques négatives forment une seule courbe invariante au point I.
379
qu’une
telle courbe invariante nepeut
pas couper les deux branchesasymptotiques
libres issues deIl.
Dans ces conditions il est évident
qu il
ne restequ’une possibilité :
celle où il y aurait deux courbes invariantes
asymptotiques, Il
etf 2,
formées par
quatre
branchesasymptotiques
issues deIi,
etqui
coïn-"cident deux à deux. Cette
possibilité
estindiquée
dans lafigure
2.Fig.2.
On
pourrait
conserverl’espoir
de démontrer directement au moyen du calcul que cettepossibilité
ne seprésente
pas. En effet il semble infiniment peuprobable
que lesquatre
branches coïncident de la manièreindiquée plus
haut. Néanmoins ce calcul neparaît
pas êtresimple
etje préfère
éviter la difficulté commeje l’indique
dans leparagraphe
suivant.12. - Nous pouvons donc admettre
provisoirement
queTk possède
deux courbes invariantes de la formeindiquée
dans lafigure
2.Considérons alors la transformation
composée Tk
=TkS,
où S.est définie comme la transformation
identique
en dehors d’unpetit
cercle y autour d’un
point
P sur la branche extérieureasymptotique
(voir
lafigure).
A l’intérieur de y, S est une rotation autour du centre P d’unangle
variable maispetit qui
se réduit à o au centre et sur la.380
- circonférence. Evidemment on
peut
choisir la transformationS,
de la classeC~,
de sorte que S tournera les directions radiales vers lagauche
d’unangle
aussipetit qu’on
le voudra. Deplus
S conserverales aires. La transformation
composée Ti jouit
despropriétés
ana-logues.
Mais une telle transformation T* de classe
C~ possède toujours
des branches
asymptotiques
de classeC~ ,
comme dans le casanaly- tique,
avec la modification évidente que ces branches sont de classeC~
mais non nécessairementanalytiques (1).
Dans le cas considéré onpeut
même trouver ces branches directement. En effet ces branches sont les mêmes pour T* que pour T auvoisinage
dupoint
invariantIi.
Enitérant successivement
T*,
lapartie supérieure
de la branche extérieure(voir
lafigure)
s’étend de la même manière que cellede T*,
au moinsjusqu’au point
A où cette branche rencontre le cercle y.Or,
si l’onrépète
T* encore unefois,
on commence par la transformationT, qui
étend cettepartie jusqu’à A~,
et on fait ensuite la transformationS, qui
modifie l’arc AB intérieur au cercle en lechangeant
en un autrequi
coupe AB une fois seulement(voir
lafigure).
D’autre
part,
par itération successive de T’~ --1= onpeut
étendre la branche inférieure de la même manièrejusqu’au point
B(voir
lafigure)
où cette branche rencontre y. Si maintenant onrépète
T*- 1 encore unefois,
on commence avec R-1qui
ne modifiepas la
partie
de la brancheasymptotique déjà obtenue,
et on fait alorsla transformation T-I
qui
l’étendjusqu’au point B-i
=T -1(B)
sur la même courbe
asymptotique
que celle de ’l’.Donc les deux branches
asymptotiques
intérieures de T* secoupent
. au
point
P.13. - Mais cette transformation T* aurait alors toutes les pro-
priétés
énoncées de T avec la seule modificationqu’il
faudrait rem-placer
la condition d’êtreanalytique
par celle d’être de classeC~ .
De
plus,
les branchesasymptotiques
ne coïncident pas, deux àdeux,
en ce cas.
Donc il existe des
régions
annulaires d’instabilitépour
de telles trans-formations
T * de classeC~
, sinonanalytiques.
(1) Je parle ici seulement d’un point simple du tvpe instable. Voir mon article déjà cité (§§ 33-41).
38I
14. - Nous allons maintenant démontrer que la même conclu- sion subsiste pour des transformations
analytiques.
Remarquons
que nous pouvons construire des transformationsT0,t, Rk,,, Se
telles que :(a) pour t
= o ces transformations se réduisent à la transforma- tionidentique
etpour t
== 2n àTo,
Rk et Srespectivement ;
(b)
elles sontdirectes, bi-univoques,
de classeC~
enp, q, t,
et mêmeanalytiques
en t, et conservent les aires pourtout k ;
;(c)
elles laissent invariantsl’origine
et lecercle 03C1
= 1quel
quesoit k.
En effet nous pouvons définir
To,e,
comme la transformation sui- vante :03C11 = 03C1, 03B81 = 03B8 +
(03C3
+cp)t 203C0
qui possède
évidemment les troispropriétés
énoncées. D’une manièreanalogue
nous pouvons définirRk
par leséquations (1) légèrement
modifiées :
P = p
+kt
, q = q1 -t-
kt
. u(p,q1) p,
avec le même choix de la fonction u.
Quant
àSt,
nous la définirons de la mêmefaçon
queS,
par une rotation dans le cercle y diminuée dans lerapport t :
: 2~.La transformation
composée Tt
-T0,
t tSi j ouira
elle aussides trois
propriétés (a), (b), (c),
étendues àTtk.
Employons
maintenant unereprésentation géométrique ;
consi-dérons les
variables p, q, t,
comme coordonnéesrectangulaires
d’unpoint
dansl’espace.
Lorsque t
varie de o à 27r, lespoints
q,o)
duplan t
= 2xpeuvent
sedéplacer
en qi,t),
où(Pv q1)
estl’image
de(P, q)
par
T~ .
On voit alors quechaque point
décrit unetrajectoire qui
commence au
point
q,o)
et se termine aupoint (p1, q1, 203C0)
où(Pv q1)
s’obtient de
q)
au moyen de la transformation T*. La totalité de cesrégions remplit
larégion cylindrique p ~
entre les deuxplans t
= o et t = 277, et la direction de latrajectoire unique qui
passe382
par
chaque point (P,
q,t) s’exprime
par deséquations
différer tielles(15) dp dt
==03C6(p, q, t), dt
=03C8(p, q, t),
où (p ei
’f
son+ de classeC~
parrapport à p,
q, et t, mais non nécessai- rementpériodiques,
depériode
27r, en t. Evidemment l’axe des t estune de ces
traj ectoires, t’
pour q,o)
=~.~ (~,
q,o)
= o.Comme la transformation
T*
conserve les aires pour toute valeurde t,
il est évident que touterégion
tubulaire destrajectoires
avecune base du dans le
plan t
= o coupera tout autreplan t
= const.,avec une aire
toujours égale
à du. Donc le volume d’uncylindre
élémentaire de base du et de hauteur dt sera
toujours
d03C3dt. Il s’ensuitque les volumes sont conservés par le mouvement fluide défini par les
équations
différentielles(5),
c’est-à-direpar’
dp dt = 03C6(p, q, 03C4), dq dt = 03C8(p, q, 03C4), dt d03C4 = I.
Selon la
règle
habituelle nous aurons donc(16) 03C6 p(p, q, t) + 03C8(p, q, t) q = o.
Mais
l’équation (16)
montrequ’il
y a une fonctionH(P,
q,t),
declasse
C~
en~, ,q t,
et entièrement déterminée par(16)
si onajoute
la condition q,
o)
= o, telle que03C6(p, q )
=- H(p, q,
t) q , 03C8(p, q, t)= H
p, q, t) p,Donc les
équations (15)
sont de forme hamiltoniennedp dt
= -H q
(p,
q,t),
dq dt =H p (p,
q, t),où H n’est pas
périodique
parrapport
à t.Nous essaierons maintenant de trouver une autre fonction q,
t), analytique
en~, q, t qui
soit à peuprès égale
àH(P, q, t),
et telle que la transformation Tanalytique correspondante
ait aussi les autrespropriétés
de T*[qui
sont essentielles pour le but que nous avonsen vue.
383
15. - Ces
propriétés
sont essentiellement les suivantes :(a)
Lecercle c
= l est une courbe invariante deT ;
( b)
Lepoint
p = o est unpoint
invariant stable pourT,
avec lesmêmes
développements
dep,
q, en fonction dep, q jusqu’au quatrième
ordre.
En
effet,
une telle transformation T aura deuxpoints
invariantssimples
voisins de ceux de T* avec des branchesasymptotiques
àpeu
près
les mêmes,qui
parconséquent
secouperont.
D’autrepart
les directions radiales seront tournées vers la
gauche
parT*,
soit dansle
voisinage
dupoint
invariant(à
cause de lapropriété (b)),
soit àune distance considérable de ce
point (à
cause du fait que T diffère peu deT*).
Pour choisir une telle fonction H, remarquons que pH q - qH p = o
sur le
cylindre 03C1
= 1. En effet la relationp2 + q2
= l à un instantquelconque
entraîne cette relation pour tout t. Doncd dt(p2 + q2 - I) = 2(-pH q + qH p)
= o.Mais cette relation demande que H se réduise sur le
cylindre
àune fonction de t
seulement,
de sorte que nous pouvons écrire~ t ~ = Ht I o, t) -
( ~9
+q2
- t),où
J (P,
q,t)
est de classeC~ .
Deplus,
ledéveloppement
deJ (P, q, t) jusqu’aux
termes duquatrième
ordre détermine celui de H : nous remarquons queJ
aussi bien que H estanalytique
sauf sur le cercle y.De
plus, puisque fi = q
= o est unetrajectoire,
les dérivées par-tielles de H du
premier
ordre parrapport à p et q
s’évanouissentidentiquement,
et la mêmepropriété
subsiste pourJ.
’ Choisissons maintenant
(s’il
estpossible)
une fonctionJ,
diffé-rant peu de
J, analytique
en~,
q, t, etqui
admette le même déve-loppement
queJ jusqu’aux
termes duquatrième
ordre. Considé-rons la fonction H
correspondante.
384
et les
équations
hamiltoniennesqu’elles
définissent. On voit tout de suite que la transformation Tcorrespondante
aura toutes les pro-priétés demandées,
enparticulier (a)
et(b).
.En admettant pour le moment le fait presque évident
qu’on peut
choisir une telle fonction
J,
nous voyonsqu’il
existe desrégions
annu-laires d’insta bilité
pour
lestransformations analytiques.
Pour éviter des difficultés dans cette manière de
raisonner,
noussupposons que toutes les dérivées
partielles
deJ jusqu’au cinquième
ordre diffèrent peu des dérivées
correspondantes
deJ ;
nous démon-trerons la
possibilité
d’un tel choixplus
tard(paragraphe 7). Ëvi- demment,
dans ces conditions une direction radialequelconque
subira une rotation vers la
gauche
pour T comme pour T.16. - Dans les
équations
hamiltoniennesqui correspondent
àcette fonction H, avec o
t
2 x, nous pouvons étendre la définition de H, defaçon
à la rendrepériodique.
Naturellement cette fonction H n’est pastoujours analytique
ni même continuepour t
= o, + 277, . ’.Supposons
maintenant que nous effectuions dans la direction de l’axedes t,
la déformationindiquée
parl’équation
La fonction inverse
%-1(t)
est ici de classeC~,
et croît de o à 27ravec t,
defaçon
quedt dt
soitpositive
sauf pour t = o et t = 2nquand
toutes les dérivées s’annulent à la fois.
Après
cettedéformation,
lestrajectoires modifiées
auront leurs directionsparallèles
à l’axedes t
sur les deux
plans f
= oet t
= 203C0, et on voit que lestrajectoires
sont de classe
Coo partout.
Avec cette nouvelle variableindépendante
les
équations
différentielles maintiennent leur formehamiltonienne,
avec une nouvelle fonction
-
dt
laquelle
est évidemment de classeC~
en~,
q,t,de période
2xen t,
et