A NNALES DE LA FACULTÉ DES SCIENCES DE T OULOUSE
H. B OUASSE
Quantités de mouvement des jets gazeux turbulents
Annales de la faculté des sciences de Toulouse 3
esérie, tome 25 (1933), p. 1-39
<http://www.numdam.org/item?id=AFST_1933_3_25__1_0>
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QUANTITÉS DE MOUVEMENT DES JETS GAZEUX TURBULENTS
Par M. H. BOUASSE.
ANNALES
DE LA .
FACULTE DES SCIENCES
DE L’UNIVERSITÉ DE TOULOUSE,
POUR LES SCIENCES
MATHÉMATIQUES
ET LES SCtENCËSPHYSIQUES. -
En raison de leurs
applications,
on s’est attaché auxphénomènes
dans un ventindéfini de vitesse
moyennement uniforme ;
on s’estbeaucoup
moinsoccupé
desjets
gazeux turbulents.Qu’ils
soient libres ou limités par des surfacesmatérielles,
l’entraînement latéral ou les frottements contre les
parois
détruisent l’uniformité des vitesses dans les sectionsdroites,
à supposerqu’on
la réalise sur l’une d’elles.La détermination de la loi de
répartition
des vitesses avec unpitot
estlongue,
déli-cate,
parfois impossible;
pour desjets
turbulentsrapides (ceux
quej’emploie
ontune vitesse de l’ordre
de
3o m. :sec.),
la mesure du débitprésente
des difficultéstechniques quasiment
insurmontables. Heureusement onpeut
définir unjet
par laquantité
de mouvementqu’il transporte.
Alors se
posent
lesproblèmes qui
fontl’objet
de ce Mémoire.i. -
Quantité
de mouvement axialetransportée
par unjet cylindrique.
1° - INDICATION D’UN PITOT.
’
C’est un tube de verre ou de métal dont l’un des bouts est relié à nn
manomètre ; l’autre
estdisposé normalement
au vent(tube parallèle
auvent).
Soit u la vitessedu vent, a le
poids spécifique
dufluide, g
l’accélération de lapesanteur.
L’indica-2
tion
manométrique
h est l’excès de lapression
au bout dupitot
sur lapression
ambiante
(généralement
lapression atmosphérique).
On a : h = : 2g .On admet
généralement
que le facteurthéorique
de v~exige
unepetite
correc-tion sur
laquelle
on n’est pasd’accord;
elle semblenégligeable.
Comme lephéno-
mène est
turbulent, v2
est le carré moyen de la vitesseprojetée
sur l’axe dupitot.
La sonde est un tube
percé
d’unpetit
trou latéralprès
de l’un des boutsfermé;
l’autre est relié à un manomètre. Si le tube est
parallèle
au courantgazeux près
dubout
fermé,
le manomètreindique
l’excès ou le défaut sur lapression atmosphérique
au niveau du trou.
2° - Dans le
jet cylindrique
considérons un filet d’aire normale 03C3 et de vitesse axiale v. Lepoids
d’airqui
traverse une section droite en une seconde est laquantité
de mouvementqui
par seconde traverse la sectiondroite,
est :’
La section droite du
jet
étantsupposée
circulaire et de rayonR,
laquantité
demouvement totale
Q qui
par seconde traverse la sectiondroite,
est :Cette formule suppose que la
répartition
des vitesses dans lejet
est de révolu-tion, [ce qu’il
est difficile de réaliser mêmequand
lejet
sort d’un tube circulaireassez
long.
Supposons
lejet
totalement dévié àangle
droit par unplan
normal àl’axe;
larépulsion
F duplan
estégale
àQ.
En effet la variation de laquantité
de mouve-ment axiale est
égale
àl’intégrale
de la force parrapport
autemps;
la force estconstante et le
temps
vaut une seconde.A la
vérité,
outre les vitesses moyennesaxiales,
dans lejet
turbulent existent des vitessesréparties
d’une manièrequelconque.
Mais dans la mesure deQ
et de F,nous n’avons à tenir
compte
que de la translation moyenne du . centred’inertie;
lesvitesses autour de ce centre n’interviennent pas.
3° - APPLICATION DE
L’ÉQUATION
DE BERNOULLI.a) Uu tube,
assez court pourqu’on puisse négliger
le frottement sur saparoi,
estalimenté par une boîte à vent où l’excès de
pression
sur lapression atmosphérique
est po ; le tube débouche dans
l’atmosphère.
A supposerapplicable l’équation
deBernoulli, on aurait :
s est l’aire de la section droite du tube.
En fait la vitesse de sortie est
beaucoup plus petite
que sil’énergie
seconservait;
la
quantité
de mouvement est très inférieure à laquantité
limite que donne la for- muleprécédente (s i4).
b)
Pour un trou enparoi
minced’aire s,
pour l’air comme pourl’eau,
admet-tons
qu’il
existe une section contractée d’aire ps ; p est lefacteur
de section voisin de0,62
pour l’eau. La formule de Bernoulli(ou
deTorricelli)
donne laquantité
demouvement dans la section contractée :
’
.
La formule de Torricelli est correcte pour un
jet
d’eau dans l’air, tandis quenous
l’appliquons
ici à unjet
de fluide dans le mêmefluide ;
àl’expérience
de direce
qu’elle
vaut.4". -
ÉLARGISSEMENT
D’UN JET PAR APPEL LATÉRAL._
La section droite d’un
jet augmente
parappel latéral ;
corrélativement sa vitesse moyennediminue;
onpeut
admettre que sa
quantité
demouvement axiale se con-
serve. Il n’en résulte pas que les
phénomènes dus
à un obs-tacle sont
indépendants
de sadistance à
l’ajutage
d’où-sortle
jet;
tout se passe en groscomme pour un
jet plus large
de vitesse réduite.
En raison de l’entraîne- ment latéral
l’indication
d’unpitot
axial diminue très vitequand
la section droite dujet
est
petite,
y lentementquand
elle est
grande.
Pour unjet
issu d’un tube T de diamètre A =
78
mm., de section droite~ ==
47,8 cm2,
elle diminue peulorsque
la distance dupitot
au tube T croît.de o à 3o cm.
. La
figure
1représente
l’in-dication d’un
pitot
dont le bout ouvert(tube
decuivre,
diamètre extérieur 3mm.)
est maintenu dans l’axe d’un
jet
issu d’unajutage rectangulaire (1X9 cm.) long
de 10 cm. La
pression
tout lelong
dujet
estégale
à lapression atmosphérique.
Quand
le bout dupitot s’éloigne
de 20 cm. del’ajutage,
l’indication tombe envaleurs relatives de 658 à 200 ; la vitesse axiale décroît donc de
B/658 :
200 =1 ,81
à 1. On voit les
précisions
nécessairesquand
on détermine la modification dujet
par un obstacle si lejet
est étroit.Pour un
jet
d’air dans l’air ou d’eau dans l’eau on ne trouve rien decomparable
à ce
qui
se passe pour unjet
d’eau dans l’air. Alors lacapillarité
intervient pour stabiliser la section droite circulaire.2. -
Quantité
de mouvement dans un tubecylindrique.
1° - Admettons que la loi de
répartition
de la vitesse dans le tube est de révo- lution. Soit R le rayon dutube, E =
’TC R2 sa sectiondroite, r
la distance àl’axe,
v la vitesse
parallèle
à l’axe dans la couronne de rayons r et r + d;. Traitons le fluide commeincompressible,
soit à sadensité, 0394
le débit envolume,
M = 3A le débit en masse; A et M ont la même valeur tout lelong
du tube. SoitQ
la quan- tité de mouvementqui
par seconde traverse la section droite. On a :M demeurant le même d’un bout à l’autre du
tube, Q peut varier ; Q
a sa valeurminima pour une vitesse uniforme dans la section
droite; Q
croît à mesure quela vitesse diminue
davantage
de l’axe à laparoi.
’Soit : v = la loi de distribu-
tion ;
vo est la vitesseaxiale, f (x)
== 1 pour’
x===o: :
Les
intégrales
ont desvaleurs indépen-
dantes de E. ’
Le débit restant le même ainsi que la
loi~,
dedistribution,
modifions la section droite : = A conserve une valeur invariable.FIG. 2.
On a donc:
à débit constant, la
quantité
de mouvementQ
est enraison
inverse de l’aire de la section droite.2° - RÉPARTITION DE LA VITESSE DANS LA SECTION DROITE.
On pose
généralement :
v = 1-~r x$) ; vo
est la vitesse axiale maxima parhypothèse, §
est un coefficientnumérique
à déterminer parl’expérience.
La vitessene s’annule pas sur la
paroi ;
elle y est v = -~.~),
cequi
n’a pas de sens sur laparoi même.
On a pour le débit :
pour la quantité
de mouvement :Soit
ho
l’indication dupitot axial,
h son indicationquand
il est contre laparoi :
Que l’hypothèse précédente
sur larépartition
des vitesses soitvraie
oufausse,
laquantité
de mouvement totaledu jet
est :ce’ est le
rapport
du carré moyen de la vitesse au carré de la vitesse axiale.On
peut
calculer ce’ àparti r
deQ
et deho .
Si l’on mesure
h,
la formulepermet
de contrôler la loi derépartition;
on doitretrouver la même valeur oc’ que par
l’expérience
directe. Celle-ci seprésente
dansde bonnes conditions parce
qu’au voisinage
de l’axe l’indication dupitot change
peu et parce que la mesure
Q porte
sur l’ensemble dujet.
3°. - Revenons au ~°. Le débit M est constant ; il en est de même de son carré.
Voyons
commentQ
varielorsque ’f
varie de o(vitesse uniforme)
à t(vitesse
nullesur la
paroi).
A un facteurprès
on a :Ainsi
Q
croît à mesure que la vitesses’éloigne
d’êtreuniforme ;
la variation limite est d’un tiers de la valeur minima. Il est douteux que la loiprécédente
derépartition
des vitesses vaille pour un
jet
d’airturbulent. Si l’on admet que la vitesse,
plus
uniforme à l’amont en raison dubrassage
intense, tend vers la distri- bution de Poiseuille à mesurequ’on s’éloigne
du boutamont, x’ diminue, tf
croît. Pour un débitinvariable,
cechangement
de constitutionimplique
un accroissement de la’
quantité
demouvement d’amont en aval. C’est
possible
sans contradiction : en effet la-
pression
décroît d’amont en aval(perte
de
charge
dans letube) ;
cette dimi-nution
qui s’explique
par le frottementsur la
paroi, peut correspondre
en outre à uneaugmentation
de laquantité
de mou-vement. Au
surplus
lafigure
3 montre que cet accroissement estpetit
tant que’f
est assez loin de l’unité.
4°. -
ÉNERGIE CINÉTIQUE
TOTALE.L’énergie cinétique
totale n’est pas liée à laquantité
de mouvement; lapremière
est
scalaire,
la seconde vectorielle. Un volumesiège
d’un mouvement turbulentintense
peut posséder
uneénergie cinétique
considérable et unequantité
de mouve-ment nulle dans toutes les directions. De l’amont à l’aval d’un tube
cylindrique l’énergie cinétique peut
décroître en raison des frottements air surair,
alors que laquantité
de mouvement nechange
pas. En effet les frottements air sur air(forces
intérieures)
allanttoujours
deux par deuxégales
et designes contraires,
ne modi-fient pas la
quantité
de mouvement suivant une directionquelconque;
d’abordimmobile le centre d’inertie d’une masse turbulente ne se
déplace
pas, tandis quegrâce
aux frottements sa turbulence s’annule vite.5°. -- FROTTEMENT TANGENTIEL CONTRE LA PAROI DU TUBE.
~ ’
Pour une
pression
invariable po dans la boîte à vent, laquantité
de mouvementdu
jet qui
sort du tube à lapression atmosphérique,
diminuequand
onallonge
letube;
elle tend vers zéroquand
il devient trèslong.
Il est natureld’invoquer
unfrottement contre la
paroi :
unepartie
de lapression
p~ estemployée
à le com-penser ; d’amont en aval dans le tube la
pression
décroît. Le dimcile estd’expliquer pourquoi
ce frottement estbeaucoup plus grand
pour lephénomène
turbulent que pour lephénomène currentiligne,
etproportionnel
au carré de la vitesse moyenne.235 de mon Cours
Hydrodynamique Générale, je
décris uneexpérience
de Dinesavec un
disque qui sépare
en deuxparties
unjet parallèle
à ses faces et tout entierau-dessus de l’axe de rotation. Certes avec le vent que
j’utilise,
ledisque
tourne;mais son accélération montre que le
couple auquel
il estsoumis,
estpetit.
Reste àsavoir si l’on
peut
étendre ce résultat au cas d’un tube.Le frottement
peut
être considéré comme localisé sur laparoi ;
onpeut
admettrequ’il
estproportionnel
au taux de variation de la vitesse. Dans un mouvement tur- bulent la vitesse auvoisinage
de laparoi
est tantôt versl’aval,
tantôt versl’amont;
il en est de même de la force
qui
résulte dufrottement,
dont seule intervient la moyenne. Lagrandeur
du frottement pour unphénomène
turbulent est doncimpu-
table non pas à
ce
que la vitesseprès
de laparoi
est de sensvariable,
mais à ce que,quand
ons’éloigne
de laparoi,
le taux de variation de la vitesse moyenne est beau- coupplus grand.
Certes la vitesse moyenne est maxima sur l’axe dutube;
mais enraison du
brassage
dû à laturbulence,
elle restegrande près
de laparoi.
L’expérience
montre que laquantité
de mouvementqui
sort d’un tube court desection s dont le bout amont est dans une boîte à vent de
pression
po, est très infé- rieure à sa limitethéorique Q
= Non seulement on nepeut imputer
le déchetau frottement
tangentiel
de l’air sur letube,
mais la théorieclassique
le sup- pose nul.3. - Mesure de la
quantité
de mouvement d’unjet.
t". - Un
jet
de révolution est caractérisé par sa vitesseaxiale vo
et par la quan- tité de mouvementQ qu’il transporte (quantité qui
passe par seconde à travers unesection
droite) ;
nous admettons que sa conicité est assezpetite
pourqu’à
laprécision
.
(de
l’ordre ducentième)
onpuisse égaler
à l’unité le cosinus del’angle
que les filets gazeux font avec son axe.Q
est mesuré par larépulsion
que subit undisque
normal aujet
à la condition que celui-ciperde
son mouvementaxial, qu’il
soit dévié tout entier àgo°
de sa direc- tion incidente.Pour trouver les conditions
qui
réalisent cepostulat,
étudions larépulsion
d’undisque
dont nous faisons varier le diamètre et(comme généralisation immédiate)
d’un
cylindre
coaxiaux aujet.
2°. - MESURE DE LA RÉPULSION.
La balance se compose de deux
planchettes
minces etétroites,
rectan-gulaires,
clouées sur un rondin de bois R que traverse normalement un axe mobileFIG. 4.
entre deux
pointes.
Cetteportion
del’appareil
est solidement fixée à unetige
d’acierhorizontale A
qui peut
être rendue solidaire d’unepièce glissant
sur latige
verticaled’un lourd
support.
Outrequ’on peut déplacer
cesupport,
cequi
rendla,
balancetransportable,
sans lebouger
onpeut
donner àl’axe
de la balance desdéplacements
verticaux et horizontaux nécessaires au
réglage.
Deux
plateaux
P,P’,
où l’on met despoids, permettent d’équilibrer la
balanceen l’absence du vent et de mesurer la
répulsion
dudisque
D par lejet qui
sort dutube t . Le diamètre du
disque
est unmultiple
assezgrand
de celui du tube pourque le
jet
soit totalement dévié àangle
droit. On amène l’axe dudisque
en coïnci-dence avec l’axe du tube;
l’étalonnage
de la balance consiste à mesurer le facteurl : 1
parlequel
il fautmultiplier
lespoids
P pour obtenir la force résultantequi,
par raison de
symétrie,
s’exerce au centre dudisque
D. Lalongueur L.
est d’en-viron 60 cm. ; le
rapport l2 : l1
estégal
à0,64.
Il est commode d’installer un
butoir
B et de déterminer lepoids
P au-dessusduquel
laplanchette
Pt décolle. On évite deperdre
sontemps
en raison des inévi- tables fluctuations du vent.Même à supposer le
rapport ./2 : l.
connu avecprécision,
la détermination correcte de larépulsion exige
que lespressions
serépartissent symétriquement autour
ducentre du
disque,
c’est-à-dire que lejet
soit normal audisque
et que leurs axescoïncident;
conditions difficiles à réaliserquand
on doit en modifier entre delarges
limites la distance x et les diamètres du
disque
et dujet.
4. - Pressions aux
divers points
d’undisque
dont le diamètre D est trèssupérieur
à celui d du
jet.
1°. - La
répulsion
F dudisque
par lejet
est la résultante despressions
auxdivers
points
de ses faces amont et aval. Pour fixer les idées supposons la vitesse uniforme dans la section droite dujet;
saquantité
de mouvement estQ
=2 ha
E .Or
l’expérience
montre que lapression
p sur ledisque
est auplus égale
à l’indi-cation
ho
dupitot
dans lejet;
; parpression j’entends
l’excès sur lapression
atmo-sphérique..
°..
Soit dS un élément de la surface amont du
disque.
Pour que lejet
soitcomplè-
tement dévié à
angle
droit(ce qui implique
la condition :répulsion
= F =Q),
on doit avoir :
La limite
supérieure
de p étantho,
il faut que S soitplus
que le doublede :E;
l’expérience
montre que lacondition, nécessaire,
n’est pas suffisante:Quand
D esttrès
supérieur
à A, lapression
sur la face aval dudisque, égale
à lapression
atmo-sphérique,
n’intervient pas dans larépulsion.
La vitesse n’est pas uniforme dans la section droite du
jet incident;
toutefois l’indication dupitot
estquasi invariable
dans lapartie
centrale de la section droite.~°. -
Voyons
comment varient lespressions
sur la face amont d’undisque
dont le diamètre D est très
supérieur
au diamètre il =78
mm. du tube T d’oùsort le
jet.
Le
disque
de boispoli
D =295
mm. estpercé
de trouséquidistants
sur unrayon; tous les trous bouchés sauf un, introduisons dans celui-ci à frottement doux
le bout d’un tube t situé à l’aval et relié au manomètre. En fonction de la distance à l’axe du
disque,
lafigure
5 montre la courbe en cloche despressions.
Ladistance
du
disque
au tube T était de 3o cm.L’ordonnée maxima axiale est
égale
à l’indicationha
dupitot placé
dans lejet
en amont du
disque ; quand
on faitglisser
vers l’amont le tube t de manière à rap-procher
son extrémité du tubeT,
l’indication du manomètre nechange
pas.FIG. 5.
La
pression
sur ledisque
ne devientquasi
nullequ’à
10 cm.de l’axe;
au bord d’uneportion
dudisque
dont l’aire est environ6,3
fois la section droite dujet.
’Au bord du
disque,
lejet
estparallèle
audisque.
Larépulsion
F =644
gr. est alorségale
à laquantité
de mouvement axiale dujet.
Le sommet de la courbe en cloche est un
quasi palier ;
sur un cercle de 4 cm., lapression
diffère peu deho.
Lapression
diminue ensuite trèsvite;
mais elles’exerce
sur des couronnes
dont,
pour la mêmelargeur,
les aires sontproportionnelles
aurayon moyen ; la force diminue
beaucoup plus
lentement que lapression.
Pour un
disque
D = 1o mm.,jusqu’à
la distance 2 cm. du centre, la courbe encloche se superpose à celle de la
figure 5 ; puis
elle passe au-dessous et descend trèsvite;
lapression
s’annule au bord dudisque.
La
répulsion
F = 51o gr. est très inférieure à laquantité
de mouvement axialedu
jet
parhypothèse
déterminée par legrand disque.
Il suffit quel’angle moyen fi
(fig. 7
et S5)
soit voisin de780
pourexpliquer
le résultat.3". - RÔLE DE
L’OBLIQUITÉ
DU DISQUE.Faisons tourner la balance de manière que l’axe du
disque
fassel’angle
6 avecl’axe du
jet;
supposons le diamètre D dudisque grand
devant celui A dujet.
SoitP le
poids qui
mesure la force normale audisque;
soitQ
laquantité
de mouve-ment du
jet
incident. ,Avant la réflexion la
quantité
de mouvement dans la direction de l’axe dudisque
est
Qcos6; après
réflexion elle est nulle(D ~~ A) quelles
que soient larépartition
des débits et la variation des vitesses. Par suite il faut que le
disque
exerce contre lejet
une force normale à P =Q
cos 6, ou, cequi
revient aumême,
que lejet
exerce surle
disque
la forcerépulsive
Pmarquée
surla
figure.
Conséquence pratique :
ledisque
ne pou-’
vant se
déplacer
que normalement à sa di-rection,
nous mesurons la forceP = Q cos 0.
Or au
voisinage
de 6=0, le cosinus diffère très peu de i ; leréglage
dudisque
nor-malement au jet n’a qu’une importance se-
condaire. Au
jugé
il estimpossible
de faire une erreur de 8° dont le cosinus vaut Uneobliquité
de 5° donne une erreur de 1 : 200. .5. - Le diamètre du
disque
n’est pas trèssupérieur
à celui dujet (le jèt
n’est pasreconstitué).
1°. - Par
hypothèse
lejet
ne se reconstitue pas àPavai ;
le sens de ce terme estexpliqué plus
loin.Après
modification par ledisque
et àquelque
distance enaval,
le
jet
est limité par deuxquasi
cônesqui
font avec l’axel’angle
moyen Soit v la vitesse d’un filet d’aire r dans lejet incident;
soit u sa vitesse dans lejet
définitif.On montre aisément
(Jets,
Tubes etCanaux,
~87)
que la variation par seconde de laquantité axiale,
par suite lapartie f
de larépulsion
F’ due aufilet,
est( fig. 7) :
:Supposons
les vitess es uniformes dans lesjets
incident etréfléchi ;
soit u = v . .On a :
2°. - Calculons
i~2014 cos ~
pour desangles
voisins dego°
et de 00FIG. ; .
Une
petite
variationde 03B2
auvoisinage
de90° produit
une variation considérable deF;
unegrande
variationde 6
auvoisinage
de o° ne modifie F que d’unepetite
fraction de sa valeur. Ainsi
pour ~
= F est diminué de 13"/.; pour fi
= io°,l’accroissement n’est que
1, 5 "/..
"6. - Le
jet
se reconstitue à l’aval.i°. - Si le
rapport
D : A du diamètre D dudisque
au diamètre A dujet
estassez
petit,
lejet
se reconstitue à l’aval suivant un mécanisme étudié dans un autre Mémoire : les courants à l’avalreprennent
sensiblement la direction d’incidence.Quand
lerapport
D : ~ ne s’écarte pastrop
d’unecertaine
valeur, onpeut
obtenirau choix l’un ou l’autre
régime; jet
non reconstitué ou reconstitué:Si le
jet
reconstituéquasi cylindrique
avait mêmediamètre,
par suite même vitesse que lejet incident,
larépulsion
serait nullepuisque
laquantité
de mouve-ment ne serait pas modifiée. C’est ce que donne
l’Hydrodynamique classique
commesolution la
plus simple quand
onnéglige
le frottement. En fait la vitesse dans lejet
reconstitué est
plus petite
que dansle jet incident;
d’où la diminution de laquantité
de mouvement et la
répulsion.
2". - Alors se pose le
problème
suivant. Pour lejet
non reconstitué les courants à l’aval dudisque
font un certainangle (5
avec l’axe duphénomène;
lejet
aval estdonc fortement dévié avec une vitesse moyenne u
qui peut
nepas
différerbeaucoup
de la vitesse incidente v. Le
jet
reconstitué n’est que peudévié,
mais sa vitesse moyenne il estbeaucoup plus petite
que v. Dans les deux cas laquantité
de mou-vement axiale est
diminuée,
il y arépulsion :
on ne sait pas apriori
dansquel
caselle est
plus grande.
A. la vérité la reconstitution du
jet implique
la formation d’un tourbillon annu-laire aval et d’une
dépression corrélative,
tandis que ladépression
estquasi
nullequand
lejet
ne se reconstitue pas. Mais il sepeut
que lacompression
sur la faceamont du
disque
soitplus petite
pour lejet
reconstitué.Pour le vent uniforme le
jet
se reconstituetoujours
à l’aval avec formation d’untourbillon;
pour diminuer larépulsion (la
résistance de l’air dans le mouvementrelatif)
on s’efforce desupprimer
le tourbillon par un choix convenable du bout aval(principe
dufuselage).
Pour unjet
il existe deuxrégimes,
avec discontinuité dans le passage de l’un àl’autre;
en tâtonnant on obtient au choix l’un ou l’autre pour le mêmerapport
D : Ll.3°. - RÉPULSION F EN FONCTION DE D .
Le diamètre 0394 du
jet
restant lemême,
faisons croître le diamètre D dudisque.
Pour un
rapport
D : d assezpetit
lejet
se reconstitue. Pour un vent uniforme F serait en grosproportionnel
àD~;
pour lejet
on trouve un arcvaguement
para-bolique OAa,
mais lerapport
F : D’décroît quand
D croît.Pour un
rapport
D : dsupérieur
à une certaine limite lejet
ne se reconstitue pas(courbe bBCD).
Larépulsion
F croît avec D et tend vers une valeurasympto- tique F = Q, certainement
atteinteqand D==3A,
La
petite figure
8montre
ledispositif.
Latéralement sur le bras vertical de la balance est vissée lapièce
de ferabb’a’ ;
uneaiguille
à tricoter passe dans lesbras’
ab,
a.’b’ et repose sur unecrapaudine
soudée sous a’b’. Ledisque
mince est collésur
l’aiguille
par deuxpoints
de cire àcacheter; quand l’aiguille
est dans leplan de
symétrie
verticale dujet,
de lui-même ledisque
sedispose
normalement aujet;
ilsuffit d’un peu de cire à cacheter rendant
l’aiguille
solidaire du brasab,
pour éviter lespetites
oscillations dudisque.
On en fait varier le diamètre.FIG. 8.
Vraisemblablement les courbes OA et bBCD sont
distinctes;
elles ne se raccor- dent pas. Toutefois à laprécision
desexpériences
on trouve une courbeunique;
cequi
tient à ce que pour les diamètres D où les deuxrégimes
sontpossibles,
lapartie
de la
répulsion qui
résulte de lapression
sur la face amont dudisque,
estbeaucoup plus grande
que cellequi
résulte de ladépression
sur la face aval.7. - Trou
percé
dans laparoi
mince de la boîte à vent.~°. - Sur le tube T servant de boîte à vent
(diamètre 78 mm.),
est fixée uneplaque
mincepercée
en son centre d’un trou de diamètre 21 mm.(s
=3, 46 cmB).
En raison du
phénomène
deClément, quand
ledisque
est au contact de laplaque,
il se
produit
une attraction. Mettons ledisque
à la distance x = 60 mm. de laplaque,
de manière que larépulsion
aitpris
sa valeur limite. Pour po =1 78
mm.d’eau,
larépulsion
est de’y8,’~
grammes.Soit ~,
le facteur de section(rapport
de l’aire de la section droite contractée àl’aire du
trou).
Enappliquant l’équation
de Torricelli on trouve pourquantité
demouvement du
jet (s 1) :
. ’En effet le
jet
se trouvant à lapression atmosphérique,
la chute depression
estégale
à p"; d’où :Pour l’eau on pose
généralement
p =0,62.
Sur un
piston
sans frottementqui
entrerait dans le trou, larépulsion
serait2°. -
L’équation
de Torricelli semble donc satisfaite bien que l’écoulement de l’air se fasse dans l’air(S i).
Toutefois pourqu’on puisse parler
d’une boîte à vent et d’unepression
po dans cetteboîte,
certaines conditions sont nécessaires. Il y aboîte à vent
quand
lapression
dans le tubequi
amène le vent, est àpeine
modifiéepar l’ouverture ou par la fermeture de l’orifice de
sortie,
corrélativementquand
lapression
estquasiment
uniforme dans ce tube.On
précise
cette notion enmastiquant
desplaques
coaxialespercées
sur le boutaval d’un tube
t(d
= 23mm.)
alimenté par le tube7.’(0
=78 mm.).
Déterminons lespressions
p0 dans T, p2 dans t à 10 cm. du boutamont, p3
à 10 cm. du boutaval. Pour les trous de diamètres 0 = 10 mm. et
plus petits, t joue
le rôle de boîteà vent : les
pressions
po, p,, jo~ sont presqueégales;
laquantité
de mouvementQ qui
sort det,
se forme au bout aval. Il va de soi que sansplaque (trou
de diamètre23
mm.)
elle se forme au bout amont ; pour lephénomène
intermédiaire elle seforme
partie
à l’entrée de t,partie
à la sortie. Parexemple
pour 0 = 21 mm., de laquantité
totaleQ
= 80 gr., 62 se forment àl’entrée,
le reste à lasortie;
pouro = ~ 5 mm., de. la
quantité
totaleQ
= 44 gr., lise forment àl’entrée,
le reste àla sortie
(voir § 1 3).
.
On est tenté de croire
qu’il y a
boîte à ventquand
lerapport
estgrand.
Cette condition est
insuffisante;
le mode d’alimentation du tube T intervient(s 18).
8. - Trou
percé
dans uneplaque qui reçoit
unjet
coaxial au trou.1". - La
plaque
nonpercée
est d’assezgrandes
dimensions pour que lejet
soittout entier dévié à 90°; la
répulsion
R mesure saquantité
de mouvement totale.Dans la
plaque
considérons un cercle C coaxial aujet :
larépulsion
totale R = r+ p , est évidemment la somme desrépulsions ~
sur leeercle,
r sur le reste de laplaque.
Perçons
laplaque
suivant lecercle C ;
cherchons ce que devient larépulsion
;’ surce
qui
reste de laplaque.
Montronsqu’on
agénéralement
n’ r.2°. - Soit
p’
laquantité
de mouvementqui
sort du trou. Le diamètre A _78
mm.du
jet
est assezgrand
pour que la vitesse y soit uniforme dans une aireégale
à celledu trou. Pour
qu’elle ne
fléchisse pas, on utilise uneplaque épaisse
de laitonpercée
d’un trou sur
lequel
sont collées lesplaques
mincespercées
suivant le cercle C. Ledisque
de la balance(diamètre
16cm.)
est assez loin de laplaque
pour éliminer lephénomène
de Clément.Soit
ho
l’indication d’unpitot
axial en amont de laplaque ;
pour des trousde
diamètres 20-2t-t5 mm.(aires s = ~ , g r -3, 4f - r, ~~ cm‘~.)
on trouve :Utilisons le trou de diamètre 25 mm. Snr la face amont du
disque
de la balance collons axialement un bouchon B de diamètre peu inférieur à 25 mm., de manièreFtG.O.
qu’il
entrejuste
mais sans frottement dans le trou et que pourl’équilibre
sa sectiondroite terminale amont soit dans le
plan
dudisque.
Elle subit lapression
uniformeho (S 4) ;
larépulsion
du bouchon est :Quelle
que soit la manière de dévier lejet
initial à 90°, que cettedéviation
résulte d’une
plaque unique
nonpercée
ou de deuxplaques parallèles
celle d’amontpercée,
larépulsion
totale est la mêmepuisqu’elle
estégale
à laquantité
de mouve-ment du
jet.
D’où les relations : .La
figure
9, enbas, précise
cet énoncé. Solidaires de la balance nous pouvons supposer soit uneplaque unique
nonpercée,
soit uneplaque percée
à l’arrière delaquelle
se trouve une secondeplaque
recevant lejet qui
sort du trou. Pourvu que lesplaques
soient assezgrandes,
larépulsion
totale R mesurée par la balance reste lamême ;
toutefois larépulsion
surla
partie
annulaire de laplaque
an-térieure est modifiée par l’ouverture du cercle C .
3°. - Admettons que le
jet
secontracte en aval du trou et que p =
o, 63
soit le facteur de section.On a :
P’ = 2 Ito ~, s = a ho a , équ a-
tion
qui s’interprète
enposant
que la vitesse dans la section contractée estégale
à lavitesse Vo
en amont dela
plaque.
Le débit 0394 = devant être le même pour le
jet
aval et pour lapartie correspondante
dujet
amont,les
lignes
du courant doivent avoirl’allure que
représente
lafigure
to. FIG. I0.Corrélativement sur l’axe
du jet,
nul très en amont du trou, p passe par un maximum un peu en amont,
puis
dé-croît et s’annule dans la section
contractée;
il reste nul en aval.Admettons que la section de diamètre maximum diffère peu de la section du trou ; pour
simplifier
raisonnons sur une vitesse uniforme. La vitesse minima est v =L’équation
de Bernoulli donne pour le maximum de p : :Entre l’indication maxima p de la sonde axiale et celle
ho
dupitot
axial dans lejet incident,
on trouveapproximativement
cette relation. -4". - Sur la face aval de la
plaque
Pmastiquons
un tube r de diamètreplus grand
que le trou, fermé par un bouchon b que traverse un tube relié au manomètre.Dans la cavité y ainsi déterminée la