Géométrie. Mémoire sur le tétraèdre, présentant la solution de diverses questions proposées dans les Annales
Annales de Mathématiques pures et appliquées, tome 1 (1810-1811), p. 353-367
<http://www.numdam.org/item?id=AMPA_1810-1811__1__353_0>
© Annales de Mathématiques pures et appliquées, 1810-1811, tous droits réservés.
L’accès aux archives de la revue « Annales de Mathématiques pures et appliquées » implique l’accord avec les conditions générales d’utilisation (http://www.numdam.org/conditions). Toute utilisation commerciale ou impression systématique est constitutive d’une infraction pénale.
Toute copie ou impression de ce fichier doit contenir la présente mention de copyright.
Article numérisé dans le cadre du programme Numérisation de documents anciens mathématiques
http://www.numdam.org/
353
GÉOMÉTRIE.
Mémoire
surle tétraèdre, présentant la solution de diverses questions proposées dans les Annales ;
Par M. J. L..., abonné (*).
P R O P R I É T É S
DUT É T R A È D R E.
J. DANs
toutquadrilatère, plan
ougauche,
les droitesqui joignent
les milieux des côtés
opposés
et ceux des deuxdiagonales passent
toutes trois par le même
point
où elles sontcoupées
en deux par- tieségales (**).
Soient en effet
AB, BC, CD, DA, ( fig. i )
lesquatre
côtés con-sécutifs d’un
quadrilatère, plan
ougauche, ayant
leurs milieuxrespectifs en Q , P , N, M ; soient,
enoutre, R, S,
les milieuxrespectifs
desdeux
diagonales BD, AC,
de cequadrilatère,
et soientjoints
cespoints,
deux à
deux,
par des droites. Par ce que Ret Q
sont les milieux res-pectifs
de BD etBA,
ladroite RQ
est nioitié de DA et lui est pa-rallèle ;
pour de semblables raisons NS est aussi moitié de DA et lui estparallèle ;
donc les deux droitesRQ
et NS sontégales
etparallèles,
etconséquemment
lequadrilatère RQSN
est unparallélogramme; d’où
il résulte que les droites
NQ, RS,
secoupent réciproquement
en deuxparties égales.
On prouvera, par un semblableraisonnement,
que lesdroites
MP,
RS secoupent
aussiréciproquement
en deuxparties égales;
(*) Ce mémoire renferme
quelques propositions déjà
démontréesailleurs ; mais
comme elles s’y trouvent liées avec
beaucoup
d’autresqui
sont propres àl’auteur ,
ona cru nécessaire de
publier
le tout sans en rien retrancher.(**)
Voyez
les pag. 3II et suivantes de ce volume.( Notes des
éditeurs. )
Tom. I.
48
354 P R O P R I É T É S
d’où l’on doit conclure que les trois droites
NQ, RS, MP, passent
par un même
point 0 qui
est leur milieu commun.2. Il suit de là que,
dans
touttétraèdre,
les droitesqui joignent
les milieux des arêtes
opposées passent
toutes trois par un mêmepoint qui
est leur milieu commun(*).
3. Le
point
où secoupent
les droitesqui joignent
les milieux des arêtesopposées
d’un tétraèdre est le centre degravité
du volume dece tétraèdre.
Que
l’onconçoive,
eneffet ,
le tétraèdrepartage
en une infinitéde
triangles
élémentaires dont lesplans
’soientparallèles
à l’une deses
faces ; si,
par le milieu de l’unquelconque
des côtés de cetteface et par l’arête
opposée ,
l’onconçoit
unplan ,
ceplan, coupant
bhaque triangle
élémentaire suivant la droitequi joint
son sommet aumilieu de sa
base ,
contiendra son centre degravité ;
il contiendra donc aussi le centre degravité
dutétraèdre ;
ce dernierpoint
est donc àl’intersection de trois
plans
conduits par les arêtes d’une même faceet par les milieux des arêtes
qui
leur sontrespectivement opposées :
or, comme chacun de ces
plans
contient une des droitesqui joignent
les milieux des arêtes
opposées,
il s’ensuit que lepoint
d’intersection de ces troisdroites
n’est autre que lepoint
d’intersection des troisplans c’est-à-dire’
le centre degravité
du tétraèdre.4.
A l’avenir nousappellerons
axes d’untétraèdre ,
les trois droitesqui joindront
les milieux de ses arêtesopposées;
lepoint
où ces axesse
couperont
sera le centre dutétraèdre ;
les troisplans
conduits par les axes ,pris
deux àdeux,
serontles plans principaux
et détermi-neront , dans le
tétraèdre ,
les sectionsprincipales, lesquelles
seronttoutes trois des
parallélogrammes ayant
deux des axes pour leur dia-gonales,
etayant,
pour les deux côtés d’un mêmeangle ,
desparal-
lèles aux deux arêtes
opposées
du tétraèdreque
leplan
de la sec-tion ne rencontre pas.
Chaque plan principal partage
le tétraèdre en(*) Voyez la
Correspondance
sur l’écolepolytechnique ,
tome II, n.° I , pag, I.re,et n.° 2, pag.
96.
(
Note des éditeurs. )DU
TÉTRAÈDRE.
355deux troncs de
prismes triangulaires
que nous verronsbientôt
êtreéquivalons.
5. Deux arêtes
opposées
dutétraèdre ,
n’étantpoint comprises
dansun même
plan, peuvent toujours,
et d’une manièreunique,
être com-prises
dans deuxplans parallèles.
Leplan principal qui
passe par les milieux desquatre
autresarêtes,
est évidemmentparallèle
àceux-là ;
il en est de
plus équidistant.
6. Le
système
des sixplans, parallèles
deux àdeux , qui
contientles arêtes
opposées
d’untétraèdre ,
forme leparallélipipède
circonscrit.Les
diagonales
nonparallèles
des facesopposées
de ceparallélipipède
sont les
arêtesopposées
dutétraèdre;
les droitesqui joignent les
centresdes faces
opposées
duparallélipipède
en sont les axes; enfin lesplans
menés par le centre du
parallélipipède, parallèlement
à ses faces oppo-sées,
déterminent les sectionsprincipales
du, tétraèdre(*).
7. Si deux arêtes
opposées
d’un tétraèdre sontégales,
les facesdu
parallélipipède
circonscritqui comprendront
cesarêtes,
seront rectan-gulaires : si, dans
letétraèdre,
il y a deuxcouples d’arêtes opposées égales,
chacune àchacune ,
deuxcouples
de facesopposées
duparalléli- pipède
circonscrit serontrectangulaires : enfin ,
si les arétesopposées
dutétraèdre sont
égales,
chacune àchacune
leparallélipipède circonscrit,
sera
rectangulaire.
8. De là il est facile de conclure que dans un
tétraèdre,
deux desaxes
sont perpendiculaires
entre eux , ou l’un des axes est, àla fois , perpendiculaire
aux deux autres, ouenfin
les trois axessont perpendi-
culaires deux à
deux ,
suivant que ce tétraèdre a une, deux ou troiscouples
d’arêtesopposées égales.
9.
Lorsqu’on
fait passer desplans
par les extrémités des axes dutétraèdre ,
cesplans
déterminent un octaèdre inscritMNRQSP ;
lesquatre
tétraèdres excédansMAQS , RQBP , NSPC , DMRN ,
sont(*)
Voyez,
sur cela, un mémoire deM. Monge ,
inséré dans laCorrespondance
sur l’école
polytechnique ,
tom. I , n.° I0 , pag.440.
( Note des éditeurs. )
356
P R O P R I É T É S
égaux
etsuperposables ,
car ils sont termines par des faceségales ,
chacune
àchacune
, etrangées
dans le même ordre. Chacun de ces té- traèdres est le 8.me dugrand
tétraèdre dont il faitpartie,
car il luiest semblable et a ses arêtes moitié des
siennes ;
d’où il résulte que le volume total de cesquatre
tétraèdres est moitié de celui dugrand
té-traèdre ,
etqu’ainsi
celui de l’octaèdre inscrit en est aussi moitié.10. Chacun des
plans principaux partage
l’octaèdre en deuxparties équivalentes ;
car ces deuxparties
sont despyramides quadran gui aires
ayant
base commune etayant
leurs sommets sur desplans parallèles
à celui de leur
base
etégalement éloignée
depart
et d’autre de ceplan.
II. Il suit de là que chacun des
plans princiaux
d’un tétraèdre lepartage en
deux troncs- deprismes triangulaires équivalens.
Chacunde ces troncs
de prismes
est, eneffet , composé
d’une moitié del’oc-
taèdre et de deux des tétraèdres excédans.
12. Il suit de ce
qui
vient d’être dit(10)
que leproduit
de l’aire de chacune des sectionsprincipales
d’un tétraèdre par laplus
courte dis-tance entre les arêtes
opposées parallèles
à cette section est une quan- tité constante pour un mêmetétraèdre , quelle
que soit celle des trois sectionsprincipales
que l’on considère(*).
Donc celle des trois sectionsprincipales
dont l’aire est laplus petite
est celle dont leplan
est pa- rallèle aux arêtesopposées
lcsplus
distantes. Cecirépond
à la note3.me de la
page
230 de cevolume;
mais il est essentiel de remarquer que,généralement parlant ,
comme nous le verronsbientôt ,
ces sec-tions ne sont pas des ininima
(**)
(*) Il a déjà été
remarqué,
par M. Servois ,professeur
aux écoles d’artillerie , à Lafère, que les deux tiers de ceproduit expriment
le volume du tétraèdre , ainsiqu’il
résulte évidemment de cequi précède.
(**)
Lorsque
les rédacteurs des Annales reçurent la solution mentionnée ici,pressés
par le temps ils se bornèrent à vérifier, par
l’analise,
si cette solution rendait nulle la fonctionprime
de l’aire de la section ; et elle la fait, en effet, évanouir ; maison sait que cette condition nécessaire est
insuffisante.
Ils eurent tort de nepoint
pousserplus
loin la vérification, et ils remereient M. J. L... de les avoirdétrompés
surce
point.
(Notes des
éditeurs. )
DU TÉTRAÈDRE. 357
1: 3. Les trois
plans principaux
du tétraèdredivisent l’octaèdre
ins- erit en huit tétraèdreséquivalons ,
etsymétriques
deux àdeux ; puis
donc que leur somme est la même que celle des
quatre
tétraèdres ex-cédans ,
on en doit conclure que chacun de ces derniers est double de chacun de ceuxqui
résultent de la division de l’octaèdre par lesplans principaux ;
d’où il suit encore que les droitesqui joignent
lecentre du tétraèdre à ses sommets , sont
coupées
parles faces
de l’oc-taèdre inscrit ru tiers de leur
longueur.
I4.
Lesquatre
tétraèdres excédanspeuvent
être considérés comme un même tétraèdreappliqué
successivement à l’octaèdre par chacune de sesfaces , lesquelles
deviennent ainsiquatre
des huittriangles qui
terminent cet
octaèdre ;
cesquatre triangles
ne sont paségaux ,
engénéral ,
mais chacun d’eux a sonégal
sur la faceopposée
de l’oc-taèdre ;
celui-ci reste àdécouvert
et faitpartie
de lasurface
du tétraèdre total. Si l’on enlève lesquatre
tétraèdres excédanspour
lestransporter
sur celles des faces .de
l’octaèdre , qui,
enpremier lieu ,
étaient à dé-couvert , ces
tétraèdres ,
ainsidisposés , formeront
avecl’octaèdre
le té- traèdreconjugué
du tétraèdretotal, ayant
cet octaèdre pour sapartie
commune avec lui. Les deux tétraèdres
conjugués
seront inscrits au mêmeparallélipipède ;
leur douze arêtes seront lesdiagonales de
sesfaces 3
et
leurs
sommetscorrespondans seront les
sommets de sesangles opposés.
I5. Deux tétraèdres
conjugués
forment unsystème symétrique
re-lativement à leur centre commun ; car toute droite
qui
y passe, se terminant à des faces ou arêtesparallèles ,
a sonmilieu
en cepoint.’
Un
plan quelconque , passant
par le centre , divise d’abord l’octaèdreen deux
parties symétriques
et rencontre ensuite les tétraèdres excédanssur leurs arêtes
homologues
à des distanceségales
de leurs sommets;le
système
est doncdivisé,
par ceplan ,
en deuxparties égales
etsymétriques.
Les sectionsprincipales
sont les mêmes pour les deux tétraèdresconjugués ,
parcequ’elles
ne rencontrent pas les tétraèdres excédans.Enfin ,
lessections, passant
par une arête de l’un des tétraè-dres, passent
par l’arêtecorrespondante
de sonconjugué ,
et sont fi-gurées par deux triangles égaux
etrenversés.
358
PROPRIÉTÉS
I6.
Si ,
par les extrémités de laplus
courte distance entre deuxarêtes
opposées
de l’un des tétraèdres et par leur centre commun, on conduit deuxdroites ,
elles se termineront aux arêtescorrespondantes
de son
conjugué.
La droitequi joindra
lespoints
de rencontre seradonc
égale
etparallèle à
cetteplus
courtedistance ;
elle seradonc,
comme
elle , perpendiculaire
à deux facesopposées
duparallélipipède,
circonscrit,
et sera ainsi laplus
courte distance des arêtes duconjugué auxquelles
elle se terminera.i 7. En conduisant un
plan
par l’arête BD et le milieu S de l’arêteopposée AC,
letriangle
BSDdonne 2(BS 2+DS2)=BD 2+4RS2(*): d’un
autre côté les deux
triangles ABC,
ADC donnent2(AB2 +BC2 +CD2 +DA)2=
2AC2+4(BS2 +DS2);
mettantdonc,
dans cette dernièreéqua- tion
pour2(BS2 +DS2), la
valeur que donne lapremière
onob-
tiendra le théorème d’Euler :
Les deux autres axes donnant des
équations analogues,
si on lesajoute
à
celle-ci,
onparviendra
à la formule connue :18. Dans
un triangle
dontCy C’, C",
sont les côtés etS, S’, S",
les droites
qui joignent
leurs milieuxrespectifs
aux sommets des an-(*) On a, en effet, dans les deux
triangles
RSB, RSDSi l’on remarqne que
BR=DR ,
que Cos. BRS+Cos.
DRS=o et que 2BR2 +2DR 2= 4BR2= BD2;
en prenant le double de la somme deces deux équa-
tions , on obtiendracelle qui
est annoncée dans le texte.( Note des
éditeurs. )
359
DU TÉTRAEDRE.
gles opposés,
ona 4(s2+s’2+s"2)=3(c2+c’2+c"2) (*) ;
les faces d’untétraèdres donnant
quatre
formulespareilles,
si l’on nomme S2 la sommedes
quarrés
des I2 droites menées dechaque
sommet aux milieux des trois côtés de la faceopposée,
on aura4S2=6(AB2 +BC2 +CD2 +DA2
+AC2+BD2);
donc(17)
i g. Il est facile de voir que les
quatre diagonales
de Funquel-
conque des huit
petits parallélipipèdes formes
dans leparallé- lipipède circonscrit,
par lesplans principaux ,
sontégales
auxquatre
distances du centre du tétraèdre à ses sommets ;puis
donc que y danstout
parallélipipède ,
la somme desquarrés
desquatre diagonales
estégale
à la somme desquarrés
des douzearêtes,
ils’ensuit qu’on doit
avoir
20. Cette
proposition, qui
a évidemment lieu pour lequadrilatère gauche ,
est vraie aussi pour lequadrilatère plan. Soit
en effet ABCDce
quadrilatère ( fig. 2 );
par lepoint
0 d’intersectiondes
droitesMP, NQ , RS , qui joignent
les milieux de ses côtésopposés
et de ses dia-gonales ,
soient menéesà
sesquatre
sommets les droitesOA , OB ; OC, OD ;
lessix triangles AOB, BOC, COD, DOA, AOC, BOD,
don-neront
(*)
On a,
en effet , par cequi a
été démontré dans la noteprécédente
,ce
qui ,
enajoutant
ettransposant ,
donnel’équation
annoncée dans le texte. "( Note des éditeurs. )
360
P R O P R I É T É S
en
ajoutant
ces sixéquations
on aura6(OA2 +OB2 +OC2 +OD2)
d’où on conclura
(17)
Si
l’onajoute
lapremière équation
avec latroisième ,
laseconde
avecla
quatrième
et la troisième avec lasixième ,
il viendraAinsi,
dans toutquadrilatère, plan
ougauche,
la somme desquarrés
de deux côtés
opposés , plus
deuxfois
lequarré
de la droitequi joint
leursmilieux ,
est unequantité
constante etégale
àdeux fois
la somme des
quarrés
des distances des sommets aupoint
d’intersection des droitesqui joignent
les milieux des côtésopposés.
21 Ces formules ont encore lieu pour un
triangle,
enconsidérant
unpoint pris arbitrairement
sur l’unquelconque
des côtés comme le qua- trième sommet duquadrilatère. Mais,
si l’on divise un côté AB( fig. 3 )
en
quatre parties égales ,
auxpoints
n ,M
, q , et si l’onjoint
les mi-lieux m , p , des autres côtés avec les
points
dedivision n, q,’ les triangles AOM , MOB, BOC, COA ,
donnerontdonc
le
parallélogramme pmqn
donne d’ailleurset ,
DU TÉTRAÈDRE. 36I
et, sil’on
tire les droitesCn , Cq ,
on trouvera22.
Si ,
dans le tétraèdreABCD ( fig. I ),
onsuppose
droits lesangles plans DAB
,DAC ,
cequi
donneraon conclura de
l’équation (b) ,
au moyen decelles-ci, NQ=RS; donc,
si
l’angle
trièdre A esttrirectangle ,
on auraAinsi ,
dans letétraèdre rectangle,
les trois axes sontègaux.
Désignant
donc par p l’un d’e ces axes , la formule(a)
donnera"Ainsi,
chacun des axes d’un tétraèdrerectangle
est moitié de ladistance
du sommet del’angle
droit trièdreau point qui
aurait lestrois arétes
rectangulaires
pour ses coordonnées.Il est facile de voir que les axes se
coupent
sur cetteligne ,
auquart
de leur
longueur, à partir
du sommet. Les sectionsprincipales
sont alorsdes
rectangles ;
l’aire de chacune d’elles est lequart
duproduit
desdeux arêtes
opposées qui
lui sontparallèles ;
et, comme elle est aussiégale à
la moitié duproduit
des deux axesqui
lui servent dediago-
. nales par le sinus de
l’angle q,u’ils
font entre eux, si ondésigne
cetangle
par a, et par 03B1l’angle
que fait 2p avecAB, on aura I 4 AB.DC
=
;p3. Sin.a ;
on tire de làainsi
l’angle
de deux axes est double de celui que fait laligne
2pavec l’arête
rectangulaire qui
passe par le troisième.23. Soient
donc 03B1 , 03B2 ,
03B3 , les troisangles
que faitrespectivement la ligne
2p avec les arêtesrectangulaires AB, AC, AD;
on auraTom. A ’
49
362 P R O P R I É T É S
d’où on conclut
les trois
angles
que font deux à deux les axes du tétraèdre rectan-gulaire
sont donc liés entre euxpar
la conditionque
la somme deleurs
cosinus estégale
aucosinus
de la demi-circonférence.24.
En nommant S l’aire de la facehypothénusak
on a S2=I 4(AB2.
AC2+AB2
.AD2+AC2 .AD2) ; équation
àlaquelle
onpeut
donner les trois formes suivantes :
si l’on
ajoute
ces troiséquations
en observant que leurs seconds mem- bres sontégaux
àquatre
fois lesquarrés
des aires des sectionsprin- cipales,
on trouvera, endésignant
ces sections pars , s’ , s" ,
donc,
dans tout tétraèdrerectangulaire ,
lequarré
de l’aire de laface hypothénusale
est double de la somme desquarrés
des aires dessections
principales.
25. Tout
plan passant
par l’un des axes d’untétraèdre quelcon-
que , divise ce tétraèdre en deux
parties équivalentes.
Soit,
eneffet , aNbQ ( fig. 4 )
leplan coupant
conduit par l’axeNQ.
Leplan principal RNSQ partage
le tétraèdre(i i)
en deux par- tieséquivalentes ;
et leplan aNbQ
ôte à l’une de cesparties
le té-DU TÉTRAÈDRE. 363
traèdre
bNQS ,
p our le donner àl’autre ,
et ôte à celle-ci le tétraèdreaNQR,
pour le donner à lapremière ;
or, il est facile de voir queces deux tétraèdres sont
équivalons ;
car , outrequ’ils
ont pour bases les deux moitiés d’un mêmeparallélogramme RNSQ ,
il résulte de cequi
a été dit(6)
que leurs sommetsa , b ,
sont à une même distancede
part
et d’autre duplan
de leurs bases.26. On
peut
aussi se convaincre aisément(6)
que , dans toutes les situations duplan aNbQ ,
sadiagonale
mobile ab demeurera constam-ment
parallèle
auplan principal
MRPSqui
ne contient pas sadiagonale
fixe
NQ ,
et que celle-ci couperatoujours
l’autre en h en deux par- tieségales ;
si donc cd est l’intersection duplan coupant
avec leplan principal MRPS ,
ladiagonale
ab seraparallèle
a cd.27. Le
plan aNbQ , supposé
mobile autour de l’axeNQ , peut
pren- dresuccessivement quatre positions remarquables.
S’il passe par l’unon l’autre des axes
RS , MP ,
la section est unparallélogramme ;
si ,
aucontraire,
il passe par l’une ou l’autre des deux arêtes oppo- séesAB, CD,
la section est untriangle.
Dans tous les autres casla section est un
quadrilatère.
28. 143
diagonale
mobile ab étant variable degrandeur ,
comme deposition,
onpeut
desirer de savoirquelle
devra être la situationdu plan coupant
pourqu’elle
soit laplus petite possible.
Il est aisé devoir que cela arrivera
lorsque
l’intersection cd de ceplan
avec leplan principal
MRPS seraperpendiculaire
à MP.Concevons,
eneffet, qu’il
en soit
ainsi ,
etimaginons
par ab unplan parallèle
àMRPS ;
ceplan
coupera celles des facesopposées
duparallélipipède circonscrit, qui
contiennent les arêtesAC , BD ,
suivant deux droitesparallèles
entre elles et à
MP ;
et ab sera uneperpendiculaire
commune entreces
parallèles. Que
l’onconçoive
ensuite tant d’autresplans qu’on
vou-dra
, conduits parNQ ;
lesdiagonales
mobilescorrespondantes
étantconstamment
(26) parallèles
auplan MRPS,
si l’ontransporte
cesdiagonales, parallèlement à elles-mêmes , jusqu’à
ce que leursmilieux
viennent coïncider avec le milieu h deab ,
leurs extrémités se trouve- ront alors sur lesparallèles
menées a MN par a etb ;
mais elles364 PROPRIETES
seront
obliques
entre cesparallèles ,
etconséquemment plus longues
que
leur perpendiculaire
commune ab.29. Soit
désigne
par 03B1l’angle
des deuxdiagonales NQ, ab ,
d’unesection
quelconque
faite par l’axeNQ ;
l’aire de cette sectionsera I 2NQ ab.Sin.03B1;
maissi,
dupoint
a , on abaisse uneperpendiculaire p
sur
NQ ,
cetteperpendiculaire
aura pourexpression I 2ab.Sin.03B1 ;
ensorte que l’aire de
la
section deviendrap NQ ;
et ,comme NQ
estconstant, pour toutes les sections que l’on considère
ici,
ils’ensuit
que les aires des sections sont
proportionnelles
à p, etqu’ainsi
laplus petite répondra
au casoù p
sera laplus
courte distance entreBD et
NQ
ou, cequi
revient aumême , lorsque p
sera la moitiéde la
plus
courte distance entre les .arêtesopposées
AC et BD ou ,ce
qui
est encore lamême chose, lorsque
leplan aNbQ
sera perpen- diculaire auplan principal MNPQ.
Ainsi De tous lesplans qui, passant
par un même axe ,coupent
les deux mêmescouples d’arêtes opposées ,
celui
qui
donne laplus petite
section est leplan perpendiculaire
àcelui des
plans principaux , qui contient ,
avec l’axe dont ils’agit ,
celui des ceux autres
qui
se termine aux milieuxdes
firétes op-posées
que leplan coupant
ne doit pas rencontrer.30. Mais il faut bien
observer
que leproblème
ne serapossible qu’autant
que leplan
conduit parNQ, perpendiculairement
auplan MNPQ ,
rencontrerales
arêtesopposées AC , BD ,
entre leurs extrê-mités ,
et non sur leursprolongemens.
On doit remarquer aussi quesi ,
par l’arèteRS ,
on conduit unplan perpendiculaire
a la sectionprincipale MRPS,
ceplan qui
, comme lepremier ,
divisera le tétraèdreen deux
parties équivalentes
et coupera comme lui les deuxcouples
d’arêtes
opposées AB, DC , AC , DB ,
donneraaussi,
commelui ,
une section minimum. En
général ,
cette section ne sera paségale
à
lapremière ;
car il suivrait deleur égalité
queles longueurs
dedeux axes seraient
proportionnelles
auxplus
courtes distances desarêtes
opposées’ auxquelles
ils seterminent,
cequi
n’estpoint
vraipour
untétraèdre quelconque.
On voit donc que ,généralement
par-1-ant il
y aura deux sectionsqui jouiront
de lapropriété du minimum ,
365
DUTÉTRAÈDRE.
si tes arêtes que le
plan coupant
doit rencontrer sontdésignées ,
etqu’il y
en aurasix ,
si au contraire elles ne le sont pas. Il est aisé devoir (I6)
que lesplans qui
donnent les sectionsminima ,
pourun
tétraèdre,
les donnent aussi pour sonconjugue.
Celles de sessections qui
sont déterminées par le mêmeplan ,
sontégales ,
-car leursdiago-
nales mobiles sont des
parallèles comprises
entre desplans parallèles.
Les
quadrilatères qui représentent ces
sections sontégaux
et renverses.3I.
Lorsque
deux arêtesopposées
du tétraèdre sontégales ,
desdeux sections minima faites sur les arêtes
égales
et sur deux desautres
, celle qui
passe par l’axequi
se termine à ces dernières est(8) perpendiculaire
à l’axequi
se termine aux arêtesinégales
que leplan coupant
ne rencontre pas. Si le tétraèdre a deuxcouples
d’arêtesopposées égales ,
les deux sections minima faites sur ces arêtes vien-nent
(8)
se confondre avec la sectionprincipale;
et, des deux faitessur les arêtes
inégales
et sur deux arêteségales ,
l’une est la sectionprincipale,
et l’autre estperpendiculaire
à l’axequi
se termine auxdeux arêtes
égales que
leplan coupant
ne rencontre pas ; cette dernièreest moindre que
l’autre ,
car leurrapport
est celui de l’axequi
setermine aux arêtes
égales à
laplus
courte distance entre ces arêtes.Si enfin le tétraèdre a ses trois
couples
d’arêtesopposées égales,
lessections minima se
confondent ,
deux à.deux, (8)
avec les sectionsprincipales p elles
ne sontdonc plus
alorsqu’au nombre
de troisseulement.
32.
Lorsque
letétraèdre
estrectangulaire (22)
les six sectionsminima sont distinctes et
égales
deux à deux. Si deplus
les troisarêtes
rectangulaires
sontégales,
les six sectionsminima , toujours distinctes,
sont touteségales ,
et lesdiagonales mobiles coupent les
arêtes et les axes au,
quart
de leurlongueur.
33. Voilà donc le
problème propose à
la page I27 de cevolume résolu ,
pour le casparticulier
où leplan coupant
seraitassujetti à’
passer par l’un des axes du
tétraèdre ,
etconséquemment
aussi pour le cas où l’onexigerait simplement que
ceplan passât
par son centre :car De
tous
lesplans
conduits parle
centred’un tétraèdre ,
iln’y
366 PROPRIÉTÉS
a
uniquement que
ceuxqui passent
parquelqu’un
de ses axesqui
le divisent en deux
parties équivalentes.
Dans la démonstration de cette
proposition ,
nousdistinguerons
deuxcas, savoir : celui où le
plan coupant
rencontre deuxcouples
d’arêtesopposées,
etdonne conséquemment
une sectionquadrangulaire,
et celuioù au contraire ce
plan,
rencontrant les trois arêtes d’un mêmeangle
trièdre,
fournit une sectiontriangulaire.
Soit
donc,
enpremier lieu, mnpq ( fig. 5 )
une section faite autétraèdre ABCD par un
plan passant
par son centre 0 et rencontrant enm , n , p , q , ses arêtes
DC , DB, AB, AC ,
sanscomprendre
aucunde ses axes. Par son intersection cd avec l’un MRPS des deux
plans principaux qui coupent
les arêtesAD, BC,
et par l’axeNQ qui n’est pas compris
dans ceplan,
soit conduit unplan aNbQ ,
ceplan (25) partageant
le tétraèdre en deuxparties équivalentes ,
il nes’agira
que de prouver que les
portions
de ce tétraèdrecomprises, de part
et
d’autre,
entre ceplan
et lepremier,
ne sont paséquivalentes.
Pourcela soient menées
Nc , Nd ,
ml’,md ;
il est facilede
s’assurer queles tétraèdres mNcd et
pQdc , qui
ont pour bases les deuxtriangles égaux
Ncd et
Qdc ,
ont aussi mêmehauteur,
et sont parconséquent équi- valents ;
or le dernier de ces tétraèdresforme ,
a luiseul ?
une desparties
du tétraèdre totalcomprises
entre lesplans coupants,
tandisque ,
pour formerl’autre ,
il fautajouter à
sonégal
mNcd lesdeux polyèdres mdNbqm , mcNanm , lesquels
ne serontjamais nuls,
tantque le
plan
mnpq ne contiendra aucun des axes. Lesportions
de té-traèdre
comprises
entre lesplans aNbQ
et mnpq sont doncinégales;
ce dernier
plan
ne divise donc pas le tétraèdre en deuxparties équi-
valentes.
Supposons,
6n secondlieu,
que leplan coupant
rencontre les troisarêtes d’un même
angle
trièdre dutétraèdre ,
enpassant toujours
parson- centre. Si d’abord ce.
plan
estparallèle
à celui de la facequ’il
nerencontre pas, il est
aisé
de voir(3) qu’il
divisera le tétraèdre en deuxparties
dont lerapport
sera celuide 27
a37
etqui conséquemment
ne seront pas
équivalentes.
DU
T É T R A È D R E. 367
Admettons
doncqu’il
n’en soit pasainsi,
etsoit ABCD ( fig. 6 )
un tétraèdre
coupé
par unplan abc , passant
par son centre et cou-pant l’angle
trièdreD,
sans êtreparallèle
à la faceopposée ABC ;
lesdistances des
points A, B , C,
auplan
abc nepouvant
alors êtreégales ,
il y aura
toujours
deuxB, C,
de sespoints
dont les distances à ceplan
ne seront pasplus grandes
que celle dupoint
A au mêmeplan,
et,
parmi
cesdeux,. il
y en aura au moins un C pourlequel
cettedistance sera moindre. Cela étant
ainsi, la perpendiculaire
abaissée surle
plan abc,
d’unpoint pris
entre A etB,
sera au moinségale
à cellequ’on
abaisserait dupoint
B sur le mêmeplan ;
mais laperpendicu-
laire abaissée sur le
plan abc ,
d’unpoint pris
entre A etC,
seraplus grande
que cellequ’on
abaisserait dupoint
C sur le mêmeplan. Or,
la somme des
perpendiculaires
abaissées despoints A , B, C,
sur leplan
abc étant(3) égale
à laperpendiculaire
abaissée dupoint
D surle même
plan,
on en doit conclure que cette dernière est moindre que la somme desperpendiculaires abaissées ,
sur leplan abc ,
dupoint
A et de deux autres
points pris
sur AB et AC.Cela
posé,
par bc soit conduit unplan bfgc parallèle
à l’arêteDA ;
le
prisme triangulaire abcAfg
aura pourexpression
l’aire du trian-gle
abcmultipliée
par le tiers de la somme des distances despoints A , f, g,
auplan
de cetriangle ;
ceprisme
sera doncplus grand
que le tétraèdreDabc, qui
a pourexpression
l’aire dumême
triangle multipliée
par le tiers de la distance dupoint
D àson
plan ; donc,
àplus
forteraison,
le volume du tétraèdreDabe
sera moindre que celui du tronc de tétraèdre
abcABC ,
dont leprisme abcAfg
fait seulementpartie ;
donc enfin leplan
abcpartage
letétraèdre DABC en deux
parties inégales (*).
Paris , le 28 février I8II.
(*) Il résulte de tout ceci que le
problème proposé
à la page 1.27 de cevolume, pris dans
le sens leplus générale
est encore à résoudre. On doitespérer
que M. J. L...,qui
a su y jeter tant dejour,
ne voudra pas laisser à d’autres le soin d’encompléter
la solution,
( Note des éditeurs. )