Combinaisons. Solution de quelques problèmes dépendant de la théorie des combinaisons
Annales de Mathématiques pures et appliquées, tome 11 (1820-1821), p. 165-195
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I65
COMBINAISONS.
Solution de quelques problèmes dépendant de la théorie
des combinatisons;
Par M. ***.
G E R G O N N E.
PROBLÈMES DE COMBINAISON.
J E
mepropose
de traiter iciquelques problèmes
decombinaison
dontje
n’ai encore rencontré la solution nullepart. Indépendam-
ment de l’attrait que
présentent toujours
ces sortes deproblèmes
et de l’utile exercice
qu’ils
donnent àl’esprit ;
en saitqu’ils
serattachent à diverses théories
intéressantes ,
et notamment à- celledes
probabilités.
PROBLÈME 1. De
combien demanières peut-on faire n. parts,
avec m choses toutes
différentes
les unes des autres , avec lafaculté
de
faire
lesparts
siinégales qu’on voudra ;
mais sous la con-dition d’admettre au moins une chose dans
chaque part ;
c’est-à-dire,
de nepoint faire
departs nulles,
etd’employer
la totalitédes
choses ,
danschaque système
derépartition ?
Solution.
Ayons
d’abordégard
aurang qu’occupent
lesparts,
danschaque système
derépartition ; r,’est -.à -dire,
considérons d‘abord commesystèmes
derépartitions
différens ceux-là mêmes où les mêmesparts
sontdisposées
dans un autreordre ;
il nous serafacile ensuite de voir ce que doivent devenir nos
formules, lorsqu’on
ne veut
plus
tenircompte
de cettedifférence. ,
Tom. XI ,
n.°r 1,
I.er décembre I820. 23I06
P R O B L È M E S
Si d’abord on ne veut faire
qu’une part unique,
on sera contraint de lacomposer des m choses , ce qui he se pourra que d’une moinère ;
de sorte que le nombre des manières de faire une
part
sera doncsimplement
I.S’agit-il
de faire deuxparts ?
onpourra prendre successivement,
pour la
première
1,2,3,
.... m-I ,choses ,
et tout le reste pour laseconde ; mais ,
engénéral ,
oh pourracomposer
lapremière
part
de kchoses
d’un nombre de manièresexprimé
paret
puisqu’alors
la secondepart
se trouve tout-à-faitdéterminée,
il
s’ensuit/que,
suivantquron
voudra faire lapremière part
de I ,2 , 3 ,
... m-2, m-Ichoses ,
le nombre dessystèmes de répar-
tition possibles
seraLe nombre
total des modes deréparition
en deuxparts
sera doncla somme des ces turmes, que l’on reconnaît de suite être
DE C O M B I N A I S O N. I67
II est clair d’ailleurs que ces
divers systèmes
derépartition
nedifféreront deux à deux que par le rang des deux mêmes
parts
dont la
première
dansFun sera la seconde dans l’autre.
S’agit-il
de faire troisparts ?
si l’on veut composer lapremière
de k
choses,
cela se pourra d’un nombre de manièresexprime par
il restera ensuite à
répartir
endeux parts
les m-kchoses- restantes ;
ce
qui, d’après
cequi précède ,
pourra se faire d’un nombre de manièresexprimé
parainsi
le
nombre totaldes systèmes
derépartition
où lapremière
part
seracomposée
de k choses sera doncfaisant donc
successivement ,
dans cetteformule , k=I , 2 , 3 , ····.
m-2, m-I , on aura, pour le nombre des
systèmes
derépartition
relatif à
chaque
nombre de chosesadopté
à lapremière part ,
savoir :
I68
P R O B L É M E S
à la
vérité,
il estimpossible
d’admettre m-I choses à lapremière
part, lorsqu’il
en faut fairetrois ;
mais aussi le facteur 2-2 réduit à zéro le nombre dessystèmes
derépartition qui convient à
ce cas.Le
nombre total des
modes derépartition possibles
en troisparts
sera donc la somme de tous ces
nombres ;
mais cette somme sedé-
compose dans les
deux
séries quevoici
la somme de la
première
estévidemment
et celle de la
seconde
réunissant donc ces deux sommes, nous aurons pour le
nombre total
des systèmes
derépartition
de nos m choses entrois parts
DE C O M B I N A I S O N. I69
On
conçoit d’ailleurs que
cessystèmes
nedifféreront
six à six que parles rangs
que les trois mêmesparts
yoccuperont.
S’agit -
ilde former quatre parts ?
en sedéterminant à
former lapremière
dè kchoses,
onpourra
choisir cettepart
d’un nombrede manières
exprimé
paril restera
ensuite à
faire troisparts
desm-k
chosesrestantes ,
cequi y d’après
cequi précède,
pourra sefaire d’un nombre
de ma-nières exprimé par
d’où il suit que le nombre total des modes
de répartition où
lapremière part comprend k choses,
estfaisant donc
successivement,
dans cetteformule k=I , 2 , 3 ,...m-2,
m-I , on trouvera, pour le nombre des
systèmes
derépartition
relatif
àchaque nombre
dechoses adopté
àla première pait, savoir:
I70 P R O B L È M E S
A la
vérité , lorsqu’on doit répartir m choses en quatre parts
lapremière part
n’ensaurait
admettre m-I , ni même m-2 ; maisaussi arrive-t-il que les factours 3-3+3 et 3-3.2+3 , qui
répondent
auxdeux derniers cas , sont
nulsdeux-mêmes.
Le nomBre
total dessystèmes possibles
derépartition de
nos mchoses en
quatre parts
sera,donc la somme de
toutes cesformules , laquelle
se résoutévidemment en ces trois
suiteslesquelles peuvent ensuite être respectivement replacées par les ex-
pressions suivantes
D E
C O M B I N A I S
0 N.I7I
En
conséquence ,
le nombretotal des systèmes de décomposions
en quatre parts sera
bien entendu que ces
systèmes
nedifféreront 24
a24,
quepar
lesrangs respectifs des quatre
mêmesparts.
Un raissonnement
tout-à-fait
semblable prouvera que le nombre total dessystèmes
dedécomposition
encinq parts
est la sommedes
nombres
c’est-à-dire ,
que le nombre de cessystèmes
estOn trouvera
pareillement
que , pour le cas de larépartition
ensix
parts,
le nombre dessystèmes
estet ainsi de-
suite.
Rapprochons présentement
les uns des autres cesdivers
résultats.Nous
voyons
que , suivant le nombre desparts
que l’on veutfaire ,
le
nombre
dessystèmes
derépartition possibles est , savoir ;
I72 P R O B L È M E S
Pour le cas d’une part unique ... +I ;
de 2 ... 2m-2 ,
de
3 ... 3m-3.2m+3 ,
de
4 ... 4m-4.3m+6.2m-4 ,
de, 5
...5m-5.4m+I0.3m-I0.2m+5 ,
de
6 ....6m-6.5m+I5.4m-20.3m+I5.2m-6 ,
or la loi
de
ces résultatsest manifeste ,
et l’on nepeut
conclure desuite,
comme ilserait
d’ailleurs facile de s’en assurer par une inductionrigbureuse , que l’on peut distribuer en n parts m
chosestoutes différentes les
unes des autresde manière a
cequ’aucune
part
nesoit nulle ,
un nombre de manièresexprimé par
pourvu toutefois que
l’on admette commesystèmes différens
ceux-là même
où les mêmes parts
ne sontsimplement
quetransposées.
Avant
d’allerplus loin, observons
que, comme il estimposable
de faire /n
parts effectives
avec unnombre
de choses inférieur à n ; etque comme , d’un
autrecôté ,1 les
diverses manières de fairen
parts
avec n choses ne sont queles
diverses manières de per-muter ces
choses
entreelles ;
il s’ensuitqu’on
dcLt avoirDE COMBINAISON. I73
Nous croyons
devoir consigner
ici cesdiverses relations , qui
d’ail-leurs
se vérifientparfaitement , dans les
casparticuliers ,
parce quesouvent elles
peuvent
être utilementemployées,
comme moyens de réduction(*).
Ellespeuvent aussi ,
dans certains cas , faciliter,des éliminations.
Que,
parexemple ,
il faille tirer lavaleur de x
desquatre
équations
(*) Elles- sont du genre de celle donnée par M. Sarrus , à la page 222 du
précédent
volume , et on peut , comme par rapport àcelle-là,
se demandersi elles auraient lieu encore dans le cas où n serait fractionnaire ou
négatif.
On peut , ausurplus ,
de leur combinaison, en déduire une infinité d’autres. Si , parexemple,
on enprend
la somme , on auraJ. D. G.
Tom. XI.
24
I74 P R O B L È M E S
en
remarquant que , diaprés
cequi précède
on
voit que,
pourparvenir
aubut,
il nes’agit que
deprendre
la somme des
produits respectifs de
cesquatre équations par +I ,
-4 , +6 , -4 ;
cequi
donnesur-le-champ ,
Tout ce que nous venons
de
direest,
comme nous l’avons oh-servé-,
relatif au cas où l’onadmet ,
comme autant de différenssystèmes
derépartition,
ceux-là mêmequi peuvent
ne différer lesuns dés autres que par
lesrangs que les mêmes parts
yoccupent;
ma!s si au contraire ,
pn ne veutadmettre , comme systèmes
différens ,
queceux-là seulement qui
ne sont pas, entotalité, composés
des mêmes
parts,
on considérera que , dans le casde ne paris , par exemple,
un seulsystème, pris
auhasard, peut,
par lasimple permutation des parts
dont il estforme ,
enfournir un
nombreI.2.3.4...n , lesquels
ne doiventplus compter
icique
pour unepart unique ; d’où il
suit que, dans le cas de nparts ,
le nombre dessystèmes
derépartition réellement différens ne doit plus
êtresimplement que
DE COMBINAISON. I75
et ainsi des autres ; d’où l’on voit que ces sortes
de fonctions n’ont
que l’apparence fractionnaire.
Si l’on
demande ,
parexemple , de
combien de manières dixfruits,
tousd’espèces différentes , peuvent
êtrerépartis
entrequatre personnes,
on trouvera, pour le nombrecherché,
mais 1,
si l’ondemandait simplement
decombien
de manières onpeut
fairequatre parts
avec ces dixfruits,
sans aucunégard
aux per- sonnes àqui
cesparts
devraient êtredestinées , la réponse
seraitI76
PROBLÈMES
PROBLÈME II. De
combien de manièrespeut-on faire
nparts,
aucc m choses -toutes
différentes
les ùnes des autres ,lorsqu’on
ala
faculté
defàire
tant de parts nullesqu’on
veut , sous la con-dition
cependant d’employer
toutes les m choses danschaque
modede
répartition ?
Solution. La solution de ce
problème
est très-facile à déduire de celle duproblème qui
vient d’êtrerésolu ,
ainsiqu’on
va levoir ;
mais il s’en faut que les résultatsqu’on
en obtient soientaussi
simples
que ceux que nous avons obtenus dupremier.
D’abord,
si l’on ne veut fairequ’une
seulepart ,
on ne pourra faire departs nulles ;
tout se passera donc comme dans lepremier problème ,
et l’on aura, pour le nombre des modes derépartition.
Si l’on veut faire deux
parts ,
on ne pourra fairequ’une
seulepart nulle ,
et d’une seule manièreseulement ,
etconséquemment
le nombre des
systèmes qu’avait
donné leprécédent problème
pource cas devra
simplement
êtreaugmenté
d’uneunité ;
il seradonc,
dans
le
casactuel,
Si l’on veut faire trois
parts ,
onpourra
faire une ou deuxparts
nulles. On pourra faire une
part
nulle d’autant de manièresqu’il
y en a de
faire ,
avec mchoses,
deuxparts
dont aucune ne soitnulle ;
et ,quant à
deuxparts nulles ,
on ne pourra les faire que d’une manièreunique, puisqu’on
sera contraint de tout mettre dans la troisième. Le nombre total dessystèmes
derépartition
en. troisparts
sera doncou
bien)
par cequi précède,
DE
COMBINAISON.
I77Si l’on veut faire
quatre parts,
on en pourra faire une, deuxou trois nulles. On en pourra faire une nulle d’autant de manières
qu’il
y en a de’faire,
avec’ mchoses,
troisparts
dont aucune nesoit nulle. On en pourra faire deux nulles d’autant de manières
qu’il
y en a defaire,
avec mchoses ,
deuxparts
dont aucunene soit nulle.
Enfin ,
on n’en pourra faire trois nulles que d’une manièreunique.
Enconséquence ,
le nombre dessystèmes
dequatre
parts
sera iciou ,
d’après
cequi précède ,
En
poursuivant
le mêmeraisonnement ,
on trouveraqu’ici le
nombre des
systèmes
decinq parts
estque le nombre des
systèmes
de sixparts
estet ainsi de suite.
Comme ces résultats se
présentent
sous une forme peusymé-
triques ,
il vaudrapeut-être
mieux serappeler simplement ,
dans lapratique,
que , pour obtenir la solution duproblème proposé,
il fautprendre
la sommed’autant
de termesde
lasuite) très-régulière ,
I78 PROBLÈMES
qu’il
y ade parts à faire.
Si , par exemple , il s’agit
,comme ’ci-dessus, de répartir dix
fruits de nature différentes en quatre parts, on aure
de sorte que le nombre des systèmes de ré partion sera 53947.
DE COMBINAISON. I79
Maïs ceci
suppose qu’on
ne tient aucuncompte
de la manière’dont les
parts
sontdisposées ;
or , il y a des cas où il est néces-saire
d’avoir égard
à leur’disposition ;
et tel est, enparticulier ,
celui où il
s’agirait
derépartir
les dix fruits entrequatre personnes;
car le
système
derépartition où ,
parexemple , telle personne
auraittout, ne
pourrait
être assimile à celui où cettemême personne n’aurait
rien.
Voyons donc
comment onpourra
avoirégard
à cette circonstance.S’il n’est
question
que d’unepart unique,
on nepourra ,
dansce cas, comme dans le
précédent,
lafaire que d’une manière.
S’il
s’agit
de dèuxparts ,
enles faisant d’abord
toutes deux effec-tives ,
comme dans le Problème1,
le nombre dessystèmes
derépar-
tition sera 2m-2 . En faisant ensuite une
part nulle ,
ellepourra
être indifféremment la
première
ou lasecon’de ,
cequi
fourniraencore deux
systèmes ;
desorte -que
leur nombre total sera sim-plement
2.mS’agit-il
de faire troisparts ,
onpourra
d’abord les rendre touteseffectives
d’un nombre de manièresexprimé par
En choisissant ensuite une
part
déterminée pourêtre nulle ,
onpourra former les deux autres d’un
nombre de manières exprimé
par
2m-2 ; mais ,
comme lapart
nullepourra occuper
troisplaces
différentes;
il en résultera encore’unnombre
desystème
derépar-
titions
exprimé par
Enfin , il y
aura encore troissystèmes possibles
où deuxparesseront
nulles. Réunissant donc tous ces
résultats ,
on trouvera que lenombre total des
systèmes
derépartition
en troisparts
estsimplement
3m.Én poursuivant
le mêmeraisonnement ,
on trouvera4m pour le
nombre
dessystèmes de répartition
enquatre parts ,
5m pour leI80
PROBLÈMES
nombre des
systèmes
derépartition
encinq parts,
et ainsi desuite
d’où on sera
conduit
à conclurequ’en général ,
lenombre
dessystèmes possibles
derépartitions
de m choses en nparts
estnm ; c’est,
ausurplus ,
une conclusionqu’il
serait facile d’établir surun raisonnement
rigoureux.
Ainsi
par exemple,
s’il estquestion
de larépartition
des dixfruits
d’espèces
diverses entrequatre
personnesdifférentes;
elle pour-ra avoir lieu d’un nombre de manières
exprimées
par4I0= I043576.
PROBLÈME
111. Decombien
de manièresdifférentes
peut-on.
faire n parts,
apec m choses touteségales’entre elles
avecla faculté
de
faire
lesparis
aussiinégales qu’on voudra mais ,
sous lacondition de ne
point faire
de partsnulles,
etd’employer
la tota-lité des
choses ,
danschaque système
derépartition ?
Solution. Ce
problème semblerait ,
aupremier abord,
devoir êtreincomparablement plus simple
que lepremier.
Nons l’avons cepen- danttrouve beaucoup plus compliqué , peut-être
par suite de la manière dont nous l’avonsattaqué.
Enconséquence
nous nousbor-.
nerons à en traiter les cas les
plus simples.
Si d’abord on ne doit faire
qu’une part,
il est clairqu’il
’faudra
toutemployer ;
etqu’ainsi
cela ne pourra s’exécuter que d’une manièreunique.
Veut-on faire deux
parts ?
ens’imposant
la conditionde placer
constamment la
plus petite
des deuxparts
à lagauche
de laplus grande , lorsqu’elles
serontinégales,
tous lessystèmes possibles
de
répartition pourront
êtrecompris
dans letableau suivant:
et
DE COMBINAISON.
I8Iet ce tableau devra être
prolongé jusqu’à
ce que , dans la pre- mièrecolonne,
onsoit
parvenu à la moitié de m , si m estpair,
ou au nombre immédiatement inférieur à cette
moitié, c’est-à-dire , à I 2(m-I),
si m estimpair.
Il en résulte immédiatement que le
nombre des systèmes
derépartition
sera,du
moins si l’on n’a aucunégard
à l’ordre desparts
danschaque système de répartition.
Dans lepremier
cas , il y aura un seulsystème
ou les deuxparts
serontégales;
dans lesecond ,
lesdeux
parts
seront constammentinégales.
Si donc on voulait avoir
égard
à ladisposition
desparts
dansch aque système,
il faudrait doubler chacun des deux nombres quenous venons
d’obtenir ,
en retranchant une unité au double du pre-mier,
à raison des deuxparts égales ;
cequi
donneraitégalement
m - i
pour
le nombre dessystèmes quel
quefût m ;
comme il estd’ailleurs
évident.
Supposons présentement qu’il
soitquestion
de faire troisparts ?
en
s’imposant
la conctition dedisposer
constamment lesparts,
danschaque système ,
par ordre degrandeur,
degauche
àdroite,
dela
plus petite
à laplus grande ,
et de ranger dans une même colonnetous les
systèmes
danslesquels
lapremière part
est lamême ;
onobtiendra
le tableau derépartition
que voici:Tom. XI. 25
I82
P R O B L È M E S
et il ne
s’agira ,
pourparvenir
aubut , que
decompter
le nombredes
systèmes
derépartition enregistrés
dans cetableau ;
ce àquoi
on
parviendra
à l’aide des observations suivantes.La
première colonne,
en ysupprimant
le 1imtial
,indique
toutes les manières de faire deux
parts
avec m-I choseségales ;
et comme suivant que m est
pair
ouimpair ,
m-I est au con-traire
impair
oupair ,
ils’ensuit , diaprés
cequi
a été ditplus haut,
que le nombre deslignes
de cettepremière
colonne estLa seconde
colonne,
en ysupprimant
le 2initial ,
est le tableaude toutes les manières de faire deux
parts
avec m-2choses ,
danslequel
on auraitsupprimé
lapremière ligne ;
et, comme m-2 estpair
euinlpair ,
dans les mêmes circonstances que m , il s’ensuit que le nombre deslignes
de cette seconde colonne estLa troisième
colonne ,
en ysupprimant
le 3initial ,
offre letableau de toutes les manières de faire deux
parts
avec m-3choses ,
dans
lequel
on auraitsupprime
les deuxpremières lignes ;
enobservant donc que, suivant que m est
pair
ouimpair ,
m-3 estau contraire
impair
oupair ,
on trouvera que le nombre deslignes
de cette troisième colonne est
DE
COMBINAISON.
I83Par un raisonnement tout-à-fait
semblable ,
on prouvera que lenombre des
lignes
de laquatrième
colonne estque le nombre des
lignes
de lacinquième
estet ainsi de suite.
Il résulte de là que le nombre total des
lignes
de tout le ta-bleau , c’est-à-dire ,
lenombre cherché ,
estPour être en état de sommer ces
suites,
il faut au moinspouvoir assigner
le dernier terme de chacune d’elles.Occupons-
nous d’abord de la
première ;
m y étantpair
nepeut
être que de l’une de ces trois formes6k , 6k+2 , 6k+4.
Dans le
premier
cas , il est évident que la dernière colonne n’auraqu’une ligne qui
serala série aura donc m 3 termes dont le dernier sera l’unité
ou 3 2 ;
cette série sera donc
184 PROBLÈMES
laquelle
sedécompose
en cesdeux. ci:
c’est-à-dire ,
en deuxprogressions
pardifférences , ayant 6 pour
raison cornmune , et
ayant chacune m 6 termes ;
on auradonc ;
pour
Id réunion de leurs sommes de termeset ce sera là le nombre des solutions du
problème.
Si m,
toujours pair ,
est de laforme 6k+2 ,
la dernière colonneaura deux
lignes qui
serontla série aura donc
m-2 3 termes,
dont ledernier
seraou 4 2 ;
cetsérie sera donc
laquelle
sedécompose
en ces deux-ciDE COMBINAISON.
I85c’est-à-dire ,
en deuxprogressions
par d’ifférences dont la raisoncommune
est 6 ,
et dont le nombre des termesest m-2 6 ,
pourl’un et
l’autre.
Réunissant donc les sommes de cesdeux séries ,
nous aurons
et c’est
là,
dans ce cas, la solution duproblème.
Le nombre m,
toujours pair,
est-il enfin de la forme6k+4;
la dernière colonne du tableau n’aura
qu’une
seuleligne qui
serala série
aura donc m-I 3
termes, dont le dernier sera l’unitéou 2 2 ;
cette série sera donc
laquelle
sedécompose
en ces deux-cic’est-à-dire,
en deuxprogressions
par différences dont la raisoncommune est
6,
etdo nt
le nombre des termes estm+2 6 ,
pourla
première ,
etm-4 6 ,
pour laseconde. Réunissant donc
les sommesde ces deux
séries,
nous auronsqui
sera , pour ce cas, lenombre cherche.
I86 PROBLÈMES
Supposons présentement
que m soitimpair,
il serade l’une de
ces trois
formes 6k+i , 6k+3 , 6k+5.
Dans le
premier
cas, la dernière colonne du tableau n’auraqu’une
seuleligne , qui
serala série aura
donc m-I 3 termes ,
et son dernier terme sera l’unitéou 2 2 ;
cette série sera donclaquelle
sedécompose
en ces deux-ci :c’est-à-dire ,
endeux progressions
pardifférences , ayant ,
l’uneet
l’autre , 20132013 termes,
et dont la raison communeest 6 ;
on’aura
donc,
pour la réunion de leurs sommes de termeset ce sera là le nombre des solutions du
problème.
Si m ,
toujours impair ,
est de la forme6k+3 ,
la dernièrecolonne n’aura
qu’une ligne, qui
sera -la série aura
donc ; termes , dont
ledernier
seral’unité ou -;’ i
cette série sera
donc
DE COMBINAISON. I87
laquelle
sedécompose
en ces deux-ci :c’est-à-dire,
en deuxprogressions
par différences dont 6 est la raison commune et dont le nombre des termes estm+3 6 ,
pour lapremière , et
m-3 6 ,
pour laseconde ;
leurs sommes de termes réunies’donneront donc
et ce sera là le nombre des solutions du
problème.
Si
efin m , toujours impair,
est de la forme6k+5 ,
ledernier
tableau aura deux
lignes qui
serontle nombre des termes de la série sera donc m-2 3 , et son
dernier
terme sera 2
ou 4 2 ;
cette série sera donclaquelle
sedécompose
en cesdeux-ci :
I88
PROBLÈMES
£’est-à-dire,
en deuxprogressions
dont la raison commune est6 ,
et dont le nombre des termes est
m+I 6 , pour la première,
etm-5 6
pour la
seconde ;
on auradonc,
pour la réunion des sommes de leurs termeset ce sera là le nombre des solutions du
problème.
En résumant
présentement
ces diversrésultats,
et observant que lesformes 6k+3 , 6k+4, 6k+5
rentrentrespectivement
dansles formes
6k-3
,6k-2 t 6k-I ;
nous pourrons dire que le nombre des manières de faire troisparts effectives
avec mchoses ,
touteségales
entreelles ,
estOn
peut
désirer de connaître combienil y
a desystèmes dans lesquels plusieurs parts
sontégales
et combien il y a departs
égales
dans chacun de ceux-là. Pourcela ,
remarquons que, d’abord les troisparts
ne sauraient êtreégales qu’autant
que m est de Funeou l’autre des deux formes
6k , 6k±3,
et cela ne saurait arriverqu’une
seule fois.Mais ,
DE COMBINAISON.
I89Mais , quelle
que soit la forme dem ,
il y auratoujours
dessystèmes ,
en nombreplus
ou moinsgrand ,
danslesquels
deuxseulement des trois
parts
serontégales ;
c’est d’abord cequi
arriveconstamment dans la
première ligne
dechaque
colonne dutableau ;
et ce sont alors les deux
premières parts, c’est-à-dire ,
les deuxplus petites qui
sont dans ce cas. En outre, de deux en deuxcolonnes ,
à commencerpar la première
oupar la seconde , suivant
que m est
impair
oupair ,
la dernièreligne
a aussi deuxparts
égales ;
mais ce sont ici les deux dernières ou les deuxplus
fortes.
En
conséquence ,
etd’après
cequi précède,
I. si m estde
la forine
6k,
le nombre dessystèmes
à deuxparts égales
sera2.° Si m est de la forme
6k+1 ,
lenombre
dessystèmes a
deux
parts égales
sera3.9 Si m est de la forme
6k+2 ,
le nombredes systèmes $
deux
parts égales
sera4.°
Si m est de la forme6k+3 ,
lenombre des systèmes à
deux
parts égales
sera .5.° Si m est de la forme
6k+4 ,
lenombre des systèmes à
deux
parts égales
seraTom.
XI. 26I90
PROBLÈMES
6.° Si
enfin m
est de la forme6k+5 ,
lenombre des systèmes
à
deuxparts égales
sera.Ainsi ,
enrésumé ,
lenombre des systèmes à
deuxparts égaler
sera ,
En
retranchant ces nombres de ceuxqui expriment
le nombretotal
desparts,
et retranchant en outre uneunité,
dans lepremier
et le dernier cas, à raison du
système unique
danslequel
les troisparts
sontégales,
on trouvera, pour lenombre des systèmes
danslesquels
les troisparts
sontinégales
DE COMBINAISON.
191Dans
tout ceqni précède,
nous avons tacitementsupposé
que l’on n’avait aucunégard
à l’ordre desparts ; mais ,
si l’on convenaitde considérer comme
systèmes
derépartition
distincts ceux-là mêmesqui
ne différeraient les unsdes
autres que par ladisposition
res-pective
des mêmesparts , voici comment ,
dans cette nouvellehy-
pothèse,
onparviendrait
àassigner
le nombre total dessystèmes
de
répartition.
Soit,
engénéral , NI
le nombre dessystèmes
à troisparts égales,
dans la
première hypothèse;
nombre que nous avons vu n’êtrejamais supérieur
à l’unité et être souventnul ;
soient en outreN 2
lenombre des
systèmes
à deuxparts égales
etNi
les nombre de ceuxdans
lesquels
les troisparts
sontinégales.
Dans la nouvelle
hypothèse ,
lessystèmes
à troisparts égales
n’étant
susceptibles
d’aucunepermutation, NI
resteratoujours NI-
Dans les
systèmes
à deuxparts égales,
lapart
seule de son es-pèce pouvant
occuper successivement lepremier,
le second ou letroisième rang
N 2
deviendra ici3N2.
Enfin,
dans lessystèmes
à troisparts inégales,
lesparts
étantsusceptibles
de toutes les sortes depermutations, N 3
devra de-venir
6N J .
Ainsi ,
le nombre total dessystèmes
derépartition qui
d’abordétait
simplement N1+N2+N3 ,
deviendra icimettant donc successivement pour
NI , N 2 , N 3 ,
dans cettedernière
formule les nombres
qui
conviennent àchaque
cas , nous trouve-rons que , dans tous les cas , le nombre
cherché
estégalement
m-I I-m-2 2 ; ce quon
justifierait
d’ailleurs par un raisonnementdirect.
De la même manière que nous avons déduit le cas de trois
parts
de celui dedeux,
on déduiraitpareillement
celui desquatre parts
de celui de
trois,
celui decinq
de celui dequatre ,
et ainsi deI92 PROBLÈMES
suite ;
rnais le nombre des formes dunombre
mqu’il deviendrait
nécessaire de discuter croîtraitrapidement,
à mesure que le nombredes
parts
à former deviendraitplus grand.
PROBLÈME
IV.De
combien de manièresdifférentes peut on faire
n parts , avec m choses touteségales
entreelles,
avec lafaculté de faire
tant departs
nullesqu’on voudra ;
mais sous lacondition
néanmoinsd’employer
toutes les m choses danschaque répartition ?
Solution. La solution de ce
problème
se déduit de celle du ProblèmeIII ,
yde
la même manière que nous avonsdéduit
celledu Problème II de celle du Problème I.
N’ayons
d’abord aucunégard
à ladisposition
desparts
entreelles,
dans un mêmesystème
derépartition.
Si l’on ne veut fairequ’une
seulepart,
on ne pourra faire departs nulles ;
et consé-quemment
le nombre dessystèmes
derépartition
sera encoreégal
à l’unité.
Si l’on veut
faire
deuxparts,
on ne pourra fairequ’une part nulle ,
et d’une manièreseulement ;
le nombre dessystèmes
derépartition
seradonc , d’après
leprécédent problème ,
Il y aura
toujours
unsystème unique
à deuxparts égales,
dansle
premier
cas , étpoint
dans le second.Si donc on veut avoir
égard
à l’ordre desparts ,
on remarquera que deuxparts
sont , engénéral, susceptibles
de deuxdispositions
différentes ,
mais quecependant y
dans lepremier
cas , lesdeux
parts égales
ne sontpoint susceptibles
deperrnutations.
En con-séquence,
on trouvera que ,quel
que soit m, le nombredes
sys- tèmes derépartition ,
dans ce cas , est constammentm+I.
DE
COMBINAISON. I93
Si l’on veut faire trois
parts,
on pourra faire une ou deux parts nulles seulement. On pourra faire une part nulle d’autant de ma-nières
qu’il
y en ade faire ,
avec m choseségales,
deux parts dont aucune ne soit nulle. On pourra faire deuxparts
nulles d’une manièreunique.
Enconséquence ,
etd’après
leprécédent problème,
le nombre des
systèmes possibles
derépartition
seraIci le nombre des
systèmes
à troisparts égales
seratoujours
I , pour les deux formes
extrêmes,
et zéro pour les deux autres.Quant
au nombre dessystèmes à
deuxparts égales ,
il se trouverad’abord,
pour toutes lesformes, augmenté
d’uneunité,
à raisondu
système
à deuxparts nulles ; mais ,
dans lesformes paires ,
ilse trouvera encore
augmenté
d’uneunité,
à raison dusystème
oùdeux
parts
sontégales
à la moitié de m et la troisième nulle. Le nombre dessystèmes
à deuxparts égales
se trouvera doncainsi ,
dans le cas
actuel,
I94 PROBLÈMES DE COMBINAISON.
Retranchant donc ces
nombres
de ceux que nous avions trouvés pour le nombre total dessystèmes
derépartition,
et retranchanten outre une unité pour les deux formes
extrêmes, à
’raison des troisparts égales,
nous aurons pour le nombre dessystèmes
oùles trois
parts
sontinégales,
. En
rapprochant
ces résultats de ceuxauxquels
nous a conduitle
troisième problème ,
on est conduit à en conclure que le nombre des manières de faire troisparts
avec m choseségales , lorsqu’on
admet des
parts nulles,
maisqu’on rejette
lessystèmes
dans les-quels plusieurs parts
sontégales ,
estégal
au nombre des manières de faire troisparts
avec les mêmes choseslorsqu’au
contraire l’on admet lessystèmes
danslesquels
desparts
sontégales,
mais enrejetantr
ceux où desparts
sontnulles ;
d’où l’onpeut
encore conclure que , dans la totalité dessystèmes
derépartition ,
il y en aautant où les
parts
ne sont pas toutes effectivesqu’il
y en a où elles ne sont pas toutesinégales.
Veut-on présentement
avoirégard
à ladisposition
desparts
lesQUESTIONS RÉSOLUES; I95
unes par
rapport
aux autres ; enprocédant
comme nous l’avons fait dans leprécédent problème ,
on trouveraOn
poursuivrait
sur le. mêmeplan ,
s’il étaitquestion
deformer
un
plus grand
nombre departs.
QUESTIONS RÉSOLUES.
Démonstration du théorème d’analise transcendante,
énoncé à la page 388 du X.e volume des Annales ;
Par M. FRÉDÉRIC SARRUS ,
Et par
unancien ELÈVE de l’école polytechnique.
M.
SARRUSattaque
laquestion
d’une manièretout-à-fait synthétique.
Il remarque