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Roche a péridot d'Arolla et ses dérivés

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Roche a péridot d'Arolla et ses dérivés

BRUN, Albert

BRUN, Albert. Roche a péridot d'Arolla et ses dérivés. Archives des sciences physiques et naturelles, 1892, vol. 3e période, t. 27, p. 299-307,pl.II

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:144307

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ROOHE A PÉEIDOT

D'AROLLA

ET SES DÉRIVÉS

(Valais sud feuille 531. Atlas Siegfried Vsoooo)

PAR

Albert BRUN

(Avec planche III).

Communique& la Société de Physique et d'Histoire naturelle de Genève dans sa séance du 19 novembre 1891.

Le massif montagneux qui entoure le vallon d'Arolla est

d'une

texture pétrographique assez compliquée et encore mal connue.

Il est, du reste, assez difficile d'y suivre une couche ou

un

filon rocheux, à cause des puissants glaciers qui recouvrent

la

région.

J'ai

été cependant assez heureux pour

constater,

en

place, la présence

d'une

roche à olivine, qui donne deux dérivés fréquents dans la région, une serpentine et

un

gabbro à pâte blanchâtre microcristalline.

C'est la description de ces roches qui fait l'objet de

ce travail.

J'ai

cru devoir le faire avec détails, car, sauf

erreur,

c'est la première fois qu'une roche à olivine et anorthite est constatée dans les Alpes valaisannes.

(3)

I. Gabbro anorthique~i olicine (gabbro noir).

Ce gabbro d'olivine et anorthite est

noir

foncé com-

pacte. Il est formé de

Eléments ESSENTIELS. Diallage. Olivine. Anorikile.

ELÉMENTS ACCESSOIRES. Hornblende.

ElÉiMENTS DUS AU métamorphisme. Serpentine. Fer oxy- dulé. Amphibole. Chlorite. Aiguilles de tourmaline et ni- guilles rapportées à la gœthite.

Cette roche forme une sorte de dyke épais, au lieu dit Plan de Bertol (ou des Bouquetins), rive droite du gla- cier d'Arolla, à 2600m d'altitude. Il est difficile

d'appré-

cier l'étendue de cette masse rocheuse, parce que le plan de Bertol est blanc de neige jusque tard en été et que les moraines des glaciers de Bertol le recouvrent en partie.

M. le prof. A. Tschumi

m'a

remis des échantillons de gabbro, trouvés par lui au pied du Mont Collon, rive gauche du glacier d'Arolla et que

j'ai

reconnu identiques

à celui du Plan de Bertol. Il s'ensuit qu'à cette altitude

le lit du glacier et ses encaissements, sont formés par cette roche.

M. Émile Thury m'avait déjà, en

1888,

remis un échantillon de cette roche à olivine, mais si altéré, que

sa véritable

nature

était restée douteuse.Ce n'est que pluss tard que je pus récolter moi-même, en place, et sur la moraine du glacier, les échantillons qui ont permis une étude complète et détaillée.

Cette étude ne peut se faire

qu'à

l'aide des coupes

minces, dont l'épaisseur ne dépasse pas

0,02

de milli-

mètre. Pour étudier certains détails d'injections chlori- teuses, les coupes doivent avoir au plus 0,01 d'épaisseur.

(4)

L'on

aperçoit alors les fibrilles élémentaires de chlorite

et

de mica qui résultent de

l'altération

de l'anorthite.

A

un

faible grossissement, on constate déjà que les trois

minéraux

sont en proportions sensiblement égales.

La

structure

est granulitique. La dimension des plus gros cristaux est en moyenne de 1/4 à 1/9 de millimètre. Il

n'y a

pas de microlites, cependant, dans certaines plages, la dimension des cristaux devient très petite et semble passer à

l'état

microhtique. (Voir la planche III dessinée à un grossissement de

30

diamètres).

Les différents minéraux se comportent de la façon suivante

Feldspath anorthite.

L'anorthite

est à formes trapues, granuleuses; rarement allongé suivant

l'arête pg\

La zone perpendiculaire à g1 donne des extinctions symétriques des lamelles hémitropes égales ou supérieu- res à

90°.

Les mâcles parallèles à g1 sont les plus fré-

quentes celles du péricline sont rares, les lamelles en sont très fines et courtes.

Dans le gabbro inaltéré,

l'anorthite

est limpide et

privé d'inclusion. Il

n'y

a pa^ de cristaux zonés. Sitôt

que la roche éprouve un commencementde modification,

au contact des eaux telluriques, le feldspath com- mence à s'altérer. Sons la compression et les tensions produites

par

la serpentinification de l'olivine,

l'anorthite

se fend dans des directions quelconques. Le long des fentes, il se forme des amas opaques de cristaux micros- copiques, fortement biréfringents, que je rapporte à un mica blanc; peu à peu, dans le gabbro blanc, cette alté-

ration

(commune, du reste, à tous les feldspaths), envahit tout le cristal. Le plus souvent, les fentes sont injectées de

serpentine

en filaments,

partant

du cristal d'olivine

voisin.

(5)

L'anorthite se charge aussi peu à peu d'aiguilles cris-

tallisées, toutes orientées dans le même sens, sous un angle voisin de

30°

de

l'arête pg'

et du plan

g\

Leurs

dimensions sont de

0,001

de millim. en largeur sur 6 à 12 en longueur. Certaines sont dissoutes par l'acide chlorhydrique, en même temps que celui-ci attaque le feldspath; je les rapporte à la gœthite.

J'ai

pu constater sur certaines aiguilles, à l'immersion homogène, à

un

grossissement de

1200, un

dichréisme

assez marqué et des pointements hémimorphes, en sorte que certaines de ces aiguilles

pourraient

être de la tour- maline.

Au contact de l'olivine, l'anorthite se charge de chlorite verte, visible sous la forme

d'une

bande verte fibrillaire.

A

un

fort grossissement, on voit les fibrilles flexueuses.

sans contour cristallin, injecter le feldspath; où la transformation est très avancée, la bande verte est unie et continue et il en sort des cristaux nets de chlorite.

Cette transformation

n'a

heu

qu'au

contact de l'olivine

et

s'arrête

brusquement cesse le contact des deux minéraux (voir la planche III n° 5). Le contact du diallage

n'amène

aucune modification dans le feldspath.

L'anorthite

du gabbro inaltéré du Mont Collon ne pré- sente pas cette zone chloriteuse et le péridot est à peine serpentinifié.

Il est remarquable que cette même roche, prise sur la rive gauche du glacier d'Arolla, soit si peu modifiée, alors

que celle du

Plan

de Bertol

l'est autant. J'attribue

ceci au

fait que le gabbro, au Mont Collon, fait partie d'escarpe- ments raides, où la neige ne séjourne pour ainsi dire pas ou peu et que l'avalanche débarrasse constamment des

blocs superficiels. en mettant à nu les couches profondes non encore atteintes par les eaux telluriques.

(6)

Olivine. L'olivine est eu grains relativement gros, lim- pides, privés

d'inclusions.

Cristaux souvent terminés à pointements aigus nets.

Les cristaux sont toujours brisés, à cassures curvili-

gnes

par

places, même comme pulvérisés.

Les cassures sont remplies de serpentine, incolore ou

de teinte très pâle, imprégnée de cristaux d'oxydule de fer.

Très fréquemment, les réseaux des cassures de deux cristaux d'olivine se rejoignent exactement au travers

d'un

cristal

d'anorthite

ou de hornblende

par

des

trabé-

cules d'injections serpentineuses.

J'attribue

ces cassures, aussi bien celles des cristaux isolés que celles qui

intéressent

une portion de la roche,

aux

pressions

internes

dues à

l'augmentation

de volume

de l'olivine se

transformant

en serpentine. (Cette aug-

mentation

est dans le

rapport

de 1 à

1.3

à très peu près).

Le diallage semble mieux résister et se brise peu.

L'on

peut étudier avec beaucoup de détails, dans cette roche, et mettre en évidence, la réaction chimique mutuelle de

l'anorthite sur

l'olivine.

En absorbant

la magnésie pour se

transformer

en

chlorite,

l'anorthite

provoque énergiquement la formation

de serpentine.

Entre

le péridot

inaltéré

et la zone chlori- teuse, il y

a

toujours une épaisse zone de serpentine inco- lore, quelquefois

deux;

la seconde, la plus rapprochée du péridot, semble

n'être

qu'un mélange intime de grains

très ténus de péridot et de

serpentine;

en

d'autres

termes,

ce serait la zone du travail de la métamorphose serpen- tineuse.

Il est

un

fait à noter, c'est qu'en général le péridot

n'est

pas serpentinifié au contact du diallage.

L'oxydule de fer, qui forme des traînées au milieu des

(7)

veines de serpentine, est évidemment un produit secon-

daire.

Il est à remarquer que les produits ferrugineux rouges

n'existent

pas.

L'olivine est excessivement abondant dans le gabbro noir, tellement qu'il y prédomine souvent par la gran- deur de ses cristaux et qu'il devient élément principal.

Il ne contient pas d'inclusions; il sert au contraire, en compagnie de l'anorthite, d'inclusion aux gros cristaux

de hornblende de seconde consolidation.

Quelquefois pénètrent dans l'olivine,des coins

d'anor-

thite imprégnée de chlorite et, suivant comment ces coins sont atteints par la coupe, ils simulent une inclusion.

Diallage. Il est sans terminaisons nettes, globuleux, de couleur brun pâle. La màcle suivant h' est rare; sou- vent très fibrillaire; au Plan de Bertol, il est ouralitisé en grande partie.

Il affecte quelquefois les formes globuleuses microli- tiques de l'augite; il est alors presque sans apparence de

lamellisation.

L'angle d'extinction « atteint un maximum de

45°.

On y rencontre des inclusions

d'anorthite.

Il est donc

de consolidation postérieure aux deux minéraux précé- dents.

Les inclusions spéciales au diallage sont rares. L'on ne rencontre que très rarement les inclusions en lamelles;

plus fréquemment des inclusions analogues à celles de

l'anorthite et couchées dans un plan de la zone

ph'.

Ces

inclusions peuvent devenir excessivement abondantes et oblitérer le cristal.

Dans le diallage

inaltéré,

les teintes de polarisation sont limpides et unies; s'il commence à s'ouralitiser, il

prend alors une apparence granulée spéciale.

(8)

En général, la lamellisationet l'ouralisation commen- cent

par

les cassures.

Sauf au Mont Collon, le diallage est épigénisé sur les bords en hornblende

brune

foncée très dichroïque et

dont l'orientation

optique est la même pour tout

un

même cristal épigénisé.

L'amphibole hornblende est presque toujours le

produit

secondaire de l'altération du diallage; mais

j'ai

constaté

dans

la roche du Mont Collon de grands cristaux de hornblende de deuxième consolidation, contenant des

in-

clusions

d'anorthite

et de péridot.

Fer

oxydulé. Je

n'ai

pas constaté de cristaux

pri-

mitifs j'attribue toutes les traînées de ce minéral qui imprègnent la serpentine aux actions de métamorphisme.

Serpentine. Est incolore ou vert jaunâtre très pâle,

rarement d'une

belle couleur verte, souvent

en

amas flexueux ayant rigoureusement conservé l'apparence du péridot. Nous avons vu qu'elle injecte les cassures de

l'anorthite

et les grandes fentes de la roche. Dans ces grandes cassures, elle est colloïde et

d'une

biréfringence

à peu près nulle.

Telle est donc, dans ses points principaux,

l'allure

des minéraux du gabbro noir d'Arolla.

Par

ses modifications,

il donne naissance à deux roches un gabbro blanc,

une

serpentine.

II. Gabbro blanc.

Cette roche, que je nomme ainsi

par

opposition à la précédente, est formée

d'une

pâte blanche

d'où ressort

un

pointillé de cristaux bruns de pyroxène et,

par-ci

par-là, des taches verdâtres

d'imprégnation

de serpentine.

(9)

C'est un gabbro d'anorthileet de diallage. Le diallage a

les mêmes caractères que dans la roche précédente..

L'anorthite y a subi la transformation complète en un amas opaque micacé, à fibrilles courtes et enchevêtrées, ne

donnant

en coupes de

0.02

d'épaisseur qu'une faible

polarisation d'agrégat; en coupes excessivement minces,

0,01

et moins, on résout l'amas en fibrilles de mica et nombreux grains de calcite ayant envahi presque complè- tement le cristal primitif. Avec une bonne coupe,

l'on

reconnaît encore des plages d'anorthite à ses extinctions et màcles caractéristiques.

Il est donc démontré que le feldspath primitif de cette roche était l'anorthite.

La transformation moléculaire se poursuivant,

l'on aura

une roche en tous points analogue à l'Euphotide de la vallée de Saas.

III. Serpentine.

Au Plan de Bertol se trouve une serpentine que je fais dériver

d'une

péridotite (Péridot et diallage sans felds- path), dont les relations intimes avec le gabbro noir sont évidentes. En effet, celui-ci arrive à

s'appauvrir

en feld-

spath. de telle sorte que l'on

n'a

plus sous les yeux

qu'une péridotite.

Je

n'ai

pas pu constater en place de grands amas

de cette roche, mais la serpentine observée en dérive certainement. En coupe mince l'on reconnaît le diallage,

brun,

imprégnéd'oxydule de fer, très fibrillaire et déchi-

queté. La serpentine proprement dite est en globules

ayant conservé l'apparence et le réseau

d'un

ancien cristal de péridot et, tout autour de ce globule est une

(10)

couronne de cristaux microlitiques d'amphibole. Cette

ap-

parence si caractéristique ne laisse aucun doute sur le fait que, primitivement, il existait

un

péridot.

De plus, au centre sont des amas siliceux opaques

ayant

l'apparence d'anciens grains d'olivine.

J'ajoute

que dans la région centrale du globule, la serpentine, plus récente, est encore colloïde, tandis

qu'à

la périphérie

«Ile a pris

un

réseau cristallin.

Peut-être,

en faisant quelques trous de mine

arrive- rait-on

à atteindre la péridotite inaltérée (péridot et diallage).

Conclusions.

Les conclusions de ce travail sont

qu'au

sein du massif gneissique acide des Alpes du Valais sud, se

trouvent

des

roches éruptives très basiques, à anorthite et olivine mi-

néraux

non encore cité* dans ces montagnes.

De plus, vu la façon de se comporter de ce gabbro, l'on est fondé à relier à son

éruption

la formation des filons de

serpentme que

l'on

rencontre au Plan de Bertol, au glacier

des Ignes, et au glacier de Seillon, au fond du val des Dix.

L'on

peut admettre sans grande chance

d'erreur,

que

ces serpentines proviennent de Péridotites. Le fait est assez

intéressant pour

être porté à la connaissance des

pétrographes.

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